UNE DEFINITION PEU PRECISE DES VILLES MOYENNES
Le concept de ville moyenne n’a pas de définition très précise. En effet, selon différents instituts d’observation tels que la DATAR ou l’INSEE, on ne distingue pas une ville moyenne de la même manière. Le critère démographique est le premier critère de sélection. En général, on appelle « ville-moyenne » une ville centre qui comprend entre 20 000 et 100 000 habitants, mais elle est également entourée d’autres communes qui composent son agglomération et son aire urbaine. Cependant, l’identification des villes moyennes doit aussi suivre une véritable logique articulée autour de la notion de bassin de vie. D’après l’INSEE, « le bassin de vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements de la vie courante et à l’emploi». Un bassin de vie doit comporter quatre catégories d’équipements: les équipements concurrentiels(grande surface, magasin, banque…), les équipements non concurrentiels (gendarmerie, notaire, maison de retraite…), les équipements de santé et les équipements d’éducation. Une ville moyenne doit donc aussi avoir un rôle de centralité. En effet, les villes occupent une place importante dans l’animation et les flux sur un certain territoire.
UN DYNAMISME EN DECLIN
L’émergence des villes moyennes en France débuta pendant les Trente Glorieuses. Pendant cette période, l’exode rural était particulièrement important et les villes moyennes ont connu une forte expansion démographique. Puis, grâce aux contrats de villes moyennes mis en place par l’Etat au début des années 1970, de nombreuses entreprises se sont implantées dans ces villes proposant aux employés un meilleur cadre de vie. Pendant cette période, les villes moyennes connurent un phénomène d’urbanisation et un dynamisme important.
Aujourd’hui, le contexte social et économique en France n’est plus le même et l’évolution démographique dans les villes moyennes s’est inversée. En effet, les industries qui assuraient une grande partie des emplois de ces villes ne sont plus aussi dynamiques et beaucoup d’entre elles sont obligées de fermer à cause de nombreux facteurs (concurrence étrangère, délocalisation, crise économique…). Le chômage de ces communes (qui étaient pour la plus par très dépendantes de l’industrie), augmenta progressivement, obligeant la population à partir dans les grandes métropoles environnantes où les chances de trouver du travail sont plus importantes. C’est donc à partir des années 1990-2000 que les villesmoyennes,autrefois dynamiques, connaissent une décroissance démographique importante aux dépends des grandes métropoles nationales ou européennes. Beaucoup de jeunes actifs et d’étudiants préfèrent quitter ces villes pour leurs formations ainsi que leur futur professionnel. Il existe cependant des villes moyennes qui réussissent à stabiliser leur démographie grâce à leur situation géographique (ex : proximité du littoral) ou grâce à leur anticipation concernant les changements d’activités économiques.
UNE VOLONTE DE REDYNAMISER ET D’ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT DES VILLES MOYENNES
Les chiffres de l’INSEE montrent qu’en 2007, la population qui vivait dans les aires urbaines centrées autour des villes moyennes représentait presque 21% de la population de France métropolitaine. Même si, en général, la ville centre subit une décroissance démographique, ses alentours sont de plus en plus peuplés et connaissent un phénomène de périurbanisation : les villes centres sont en général fortement délaissées et cela influence leurs activités économiques et leur attractivité. Ce sont pourtant ces communes qui sont en grande partie responsable de l’image et du cadre de vie des bassins de vie qui les entourent. C’est pourquoi l’Etat et les collectivités territoriales cherchent depuis déjà plusieurs années à redonner un nouveau souffle à ces villes qui représentent de véritables moteurs dynamiques, notamment pour les territoires ruraux. C’est d’ailleurs le cas avec par exemple le Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable du Territoire (SRADDT). Ce schéma mis en place par la région propose de nombreuses orientations pour redynamiser les villes moyennes qui peinent à s’imposer dans la compétition territoriale entre les villes et métropoles d’une région.
LE CAS DE NEVERS
La ville de Nevers n’est pas un cas à part : c’est une ville moyenne, chef-lieu de la Nièvre, qui connait une décroissance démographique importante. Entre 2007 et 2012, la variation de la population atteint -1,5% : il y a plus de 800 habitants qui quittent la ville centre chaque année, alors que la population totale était de 35 327 en 2012. Ceux qui déménagent de Nevers vont soit dans les communes avoisinante, soit ils quittent le département pour trouver du travail ailleurs. Le taux de chômage de 15-64 ans avoisine les 20%. C’est pourquoi la tranche d’âge des 20-30 ans est minoritaire et que la population est de plus en plus vieillissante. La vacance des logements est aussi alarmante car elle s’élève à 16,1%. Le centre-ville se vide et beaucoup de logements deviennent insalubres. De plus, la vacance commerciale est elle aussi croissante. Tous ces chiffres témoignent d’un dynamisme neversois en déclin. Comme de nombreuses autres villes moyennes, Nevers a connu une période où l’industrie était très active et un nombre d’emplois important. Cependant, depuis déjà plusieurs années, l’activité industrielle est beaucoup moins importante. Aujourd’hui, il ne reste plus que les entrepôts de la SNCF qui emploient presque un millier de personnes. Mais les principaux employeurs sont maintenant les services publics (l’hôpital, l’administration publique, l’enseignement et l’action social).
UN SRADDT DE BOURGOGNE QUI ENTEND ENCOURAGER L’ACCUEIL DE NOUVELLES ACTIVITES ET DE NOUVELLE POPULATION
Le Schéma Régional d’Aménagement et du Développement Durable Territorial de Bourgogne tente de proposer des orientations d’aménagements à l’échelle régionale. La situation actuelle des villes moyennes, particulièrement de Nevers et de son territoire rural, est bien sûr prise en compte pour l’avenir de la Bourgogne. Le diagnostic du SRADDT fait ressortir quelques problèmes qui touchent la commune. Par exemple, le fait que les 15-35 ans soit la population la plus déficitaire représente une menace de plus en plus importante qui n’échappe pas à l’agglomération neversoise. De plus, beaucoup de villes moyennes bourguignonnes souffrent d’un chômage important, dû à une activité industrielle en déclin. Enfin, les centresvilles des villes moyennes sont de moins en moins dynamiques et habités. Les personnes qui travaillent à Nevers préfèrent habiter dans une maison individuelle en périphérie. Ce phénomène de périurbanisation a pour conséquence une importante consommation de l’espace naturel ou agricole et surtout l’abandon petit à petit du centre-ville.
L’orientation N°2 du SRADDT s’intitule « vivre, habiter et travailler en Bourgogne ». Cette orientation entend à la fois attirer des activités économiques et donc des populations mais les faire rester. Pour cela, il conseille de renforcer certains domaines tel que l’habitat, les services, le social et la culture, au sein même de ces villes moyennes afin d’affirmer la centralité ce celle-ci sur leurs territoires. Les villes moyennes doivent réinvestir leurs centres villes en proposant une nouvelle image attirante et dynamique.
C’est ce que nous avons tenté d’apporter avec ce travail durant ces 3 mois de stage. Nevers a déjà débuté sa métamorphose. De nombreux projets sont en cours de négociation, le PLU est en cours de révision mais la ville tenait à s’approprier le regard de jeunes étudiants en Aménagement et Environnement pour avoir une vision neuve quant à la problématique actuelle.
Dans un premier temps, nous avons donc réalisé un bilan d’étonnement afin de nous approprier et de comprendre le territoire, c’est-à-dire un diagnostic rapide et synthétique, car de nombreux diagnostics ont été récemment réalisés et les acteurs de l’aménagement nivernais sont tout à fait conscients des faiblesses et des forces de Nevers. La problématique étant extrêmement large, nous avons choisi des thèmes que nous jugions importants mais aussi que nous étions capables de traiter avec nos connaissances d’étudiants. Une fois le bilan d’étonnement réalisé, nous avons dégagé les enjeux afin d’articuler nos idées autour de 4 axes, tentant d’apporter des solutions quant à l’amélioration du cadre de vie en centre-ville, afin d’attirer une nouvelle population.
La mission qui nous a été confiée par la ville de Nevers porte sur la redynamisation de la commune et plus particulièrement de son centre-ville. Notre travail sera découpé en deux étapes : diagnostic et projet. Non exhaustif, notre diagnostic se focalisera sur des ressentis obtenus lors de visites dans la ville et lors de la rencontre avec des habitants à l’occasion des « balades urbaines » organisées dans le cadre de la phase de consultation du PLU. Il s’agit d’aborder la ville d’un point de vue qualitatif et candide dans un premier temps et de consolider ensuite cette vision par la consultation des documents diagnostics.
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Table des matières
INTRODUCTION
UNE DEFINITION PEU PRECISE DES VILLES MOYENNES
UN DYNAMISME EN DECLIN
UNE VOLONTE DE REDYNAMISER ET D’ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT DES VILLES MOYENNES
LE CAS DE NEVERS
UN SRADDT DE BOURGOGNE QUI ENTEND ENCOURAGER L’ACCUEIL DE NOUVELLES ACTIVITES ET DE
NOUVELLE POPULATION
LE BILAN D’ETONNEMENT
I. ETAT DES LIEUX
Un patrimoine bâti peu mis en valeur
Un centre-ville peu lisible et enserré
Des espaces publics incohérents
Des espaces naturels sous-utilisés
Des activités disséminées
La voiture omniprésente
Des entrées de villes qui nuisent a l’image de nevers
Une activité nocturne peu chaleureuse et eparpillée
Enseignement supérieur : une offre disséminée dans la ville
II. POTENTIELS
III. DEUX PROJETS DEJA ENGAGES
IV. PREMIERES CONCLUSIONS
DU DIAGNOSTIC AUX PROPOSITIONS
LES QUATRE AXES DE PROJETS
AXE N°1
OBJECTIFS
LE PARC SALENGRO
Revitalisation du centre-ville de Nevers
Haouy – Lambert – Passoni – Thibault 3
LA PLACE CARNOT
LE PASSAGE SABATIER
LA TRAVERSEE DU BOULEVARD PIERRE DE COUBERTIN
BILAN DE L’AXE 1
AXE N°2
BILAN DE L’AXE 2
AXE N°3
OBJECTIFS
LE CŒUR DE LA VILLE
UN CENTRE-VILLE QUI ACCORDE PLUS DE PLACES AU PIETON
LA CENTRALITE DE LA PLACE CARNOT
Proposition de réaménagement de la place Carnot
Premier scénario
SEcond scénario
exemple d’aménagement
Le système d’arches sur la place carnot
LE CHEMINEMENT TOURISTIQUE EN CENTRE-VILLE
REDYNAMISER LA VIE NOCTURNE
FAVORISER LES CIRCULATIONS DOUCES
L’exemple de la déviation aux abords du cimetière
BILAN DE L’AXE 3
AXE N°4
OBJECTIFS
CHOIX ET DELIMITATION DES SECTEURS DE PROJETS
SECTEUR 1 : L’EST DES BORDS DE LOIRE – PLAINE INONDABLE
SECTEUR 2 : ÎLOT DU GRAND MONARQUE – PLACE MOSSE
Une liaison sous le pont pour la continuité des espaces piétons
SECTEUR 3 : LE CENTRE DES BORDS DE LOIRE
Revitalisation du centre-ville de Nevers
Haouy – Lambert – Passoni – Thibault 4
Circulation et stationnements
Ecrêter la tour de la maison de la culture ?
Un grand espace public au bord de la Loire et connecté à la maison de la Culture
CONCLUSION
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