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La scolarité antérieure et genre des parents
Selon Isabelle DROU : « La prise en compte du capital culturel se fait le plus souvent en tenant compte de la scolarité des parents12 surtout pour les mères au foyer». Des études montrent que le niveau d’étude de la mère est un des facteurs les plus déterminants sur les compétences de l’enfant alors que celui du père a plus d’influence sur son niveau scolaire. Les interventions de la mère seraient quatre fois plus fréquentes que celles du père pour ce qui est du suivi quotidien13 surtout si elle ne travaille pas. Les femmes instruites font de meilleure maitresse de maison, meilleures épouses, de mère plus ouverte, voir des meilleures commerçantes et qu’elles peuvent occuper des emplois utiles et bien rémunérés selon KELLERS14.
On peut considérer les fonctions paternelles et maternelles de deux points de vue : le point de vue directif et le point de vue affectif. Pour le père, ce n’est pas la quantité de présence qui a le plus d’importance. C’est la qualité. Donc, la mère est mêlée davantage aux détails de vie quotidienne parce qu’elle est toujours sur la brèche. Elle a la possibilité du fait qu’elle soit toujours là d’être compréhensive dans les moments difficiles que ses enfants traversent .
De même, la prise en compte du diplôme et du revenu tend à montrer le rôle assez mineur de la profession des parents dans les inégalités des parcours scolaires et a contrario l’effet important du diplôme des parents. Les parents diplômés veulent que leurs enfants aient au moins les mêmes diplômes qu’eux.
Aux inégalités sociales résultant du diplôme des parents s’ajoutent des inégalités de compétences et des inégalités de stratégie scolaire, donc « les compétences parentales jouent un rôle direct sur la réussite scolaire des enfants, sans doute grâce à l’aide que les parents les plus compétents peuvent apporter à leurs enfants15.
Les pratiques culturelles familiales
Les conditions de vie dans l’enfance et les pratiques culturelles des parents s’avèrent être très importantes pour l’acquisition des compétences. La présence de livres, la lecture d’un quotidien, la possession et l’utilisation d’un ordinateur, par les parents favorisent une scolarité sans redoublement. Certaines activités auront un résultat positif pour peu qu’elles soient plus proche d’une vision classique de la culture (aller dans les centres culturels, lire, aller au musée…) contrairement à celles qui sont plus éloignées (faire du sport, aller à la chasse, faire du tricot…). On peut observer que parmi les différentes activités culturelles, les plus distinctives sont mieux récompensées par l’école que les autres.
Dimension ethnique de la participation parentale
L’éducation est un sujet important lorsque l’on s’intéresse à la diversité ethnique à l’intérieur d’une société car elle constitue un facteur clé de la reproduction ou cela varie grandement en fonction de l’appartenance ethnique, ainsi, tendent à expliquer les différents niveaux de réussite des élèves. Dans certains pays comme l’Amérique centrale, l’Asie du Sud‐est, l’Europe, les parents accordent une très grande importance aux succès académiques de leurs enfants. Ces parents croient que l’éducation est la meilleure façon pour leurs enfants d’améliorer leur statut16.
Une étude a montré que les parents d’origine asiatique ont les plus hautes attentes envers la réussite scolaire de leur enfant17.
Certains chercheurs ont trouvé que les parents afro‐américains démontraient une plus grande implication dans les activités scolaires à la maison comparativement aux parents blancs qui, de leur côté, étaient davantage portés à faire du bénévolat ou à participer aux activités de l’école. D’autres trouvent que les aspirations parentales au sujet de l’école affectent davantage la réussite scolaire des adolescents blancs que celle des adolescents afro‐américains ou latino‐américains18.
A Madagascar, certains groupes ethniques n’envoient que les garçons à l’école et ont une attente plus élevé pour eux. Certains considèrent les filles seulement comme outils de reproduction.
Le milieu socio‐économique
Les participations respectives des parents au soutien scolaire varient selon les milieux socio‐économiques. Une recherche indique que la participation du père au soutien scolaire augmente progressivement plus on monte dans l’échelle sociale. Toutefois, elle n’atteint jamais plus de 50% de celle de la mère19. Chacun des parents n’entretiennent pas les mêmes ambitions scolaires pour les garçons et pour les filles.
Pour restituer toute leur importance aux différences qui apparaissent entre les étudiants de différentes origines sociales, il faut songer que nous ne mesurons qu’un effet lointain et atténué de l’influence du milieu familial. L’école élimine continuellement les enfants originaires des milieux défavorisés. L’habitat, le montant de ressources et leurs répartitions entre les différentes postes budgétaires, l’intensité et la modalité de sentiments de dépendance variable selon l’origine des ressources, comme la nature de l’expérience et les valeurs associées à leur acquisition, dépendent directement de l’origine sociale en même temps qu’ils en relaient l’efficacité20.
Les étudiants les plus favorisés ne doivent pas seulement à leur milieu d’origine des habitudes, des entrainements et des attitudes qui les servent directement dans leurs tâches scolaires. La cécité aux inégalités, particulièrement en matière de réussite scolaire, est devenue comme inégalité naturelle et inégalité de don21.Les enfants des parents aisés sont plus chanceux par rapport aux enfants des familles de niveau social inférieurs à eux car ils ont tout ce dont ils ont besoin pour avoir un meilleur résultat scolaire.
Le genre des parents
Depuis quelques années, les recherches s’intéressent aux pères de familles et à leur contribution au développement de l’enfant : le père n’est pas uniquement une catégorie socioprofessionnelle, il s’implique aussi dans l’éducation du jeune enfant. Toutes les observations montrent l’impact différencié du père et de la mère : le niveau d’éducation de la mère serait plus important que celle du père : la profession du père aurait plus d’influence que celle de mère26. Les relations avec les enseignants et le suivi scolaire sont aussi « sexués » ; les pères suivraient de plus près la scolarité de leurs fils plutôt que celle de leur fille et inversement.
A la recherche d’un style éducatif favorable à la réussite scolaire
On considère souvent qu’au cours du développement, les enfants passent par des différents stades. Ces stades se succèdent souvent selon une séquence identique pour tous les sujets, même si la chronologie en est variable selon les cultures et les individus puisqu’ils dépendent de l’action de l’ensemble des facteurs de développement. L’enfant doit apprendre par différents agents socialisateurs (parent, enseignant…) à contrôler son comportement pour pouvoir fonctionner adéquatement dans la société. Bien sur cette théorie de Piaget est actuellement considérée comme dépassée aujourd’hui, mais elle continue à alimenter les réflexions et les pensées les positons dans les activités éducatives.
Les typologies de styles éducatifs familiaux sont fréquemment citées ou utilisées comme éléments permettant d’appréhender les conditions favorables ou défavorables à une scolarisation « réussie ». Les formes de systèmes éducatifs familiaux n’ont pas la même incidence selon les milieux sociaux dans lequel vit l’enfant.
Trois typologies de styles éducatifs sont le plus fréquemment citées par les travaux actuels.
Le style parental permissif
Ce style permissif est caractérisé par un contrôle faible mais un soutien élevé 27 . On peut le rapprocher avec un « style contractualisé » : autonomie, recours à la motivation ou à la réduction comme technique de contrôle. Rôles peu différenciés entre le père et la mère : ouverture aux influences extérieures28 .Les familles considérant l’esprit critique et la curiosité comme les valeurs plus importantes sont souvent structurés de manière permissive. L’induction aussi est moyen de se rapprocher de l’enfant : l’adulte propose à l’enfant une explication pour laquelle il serait bon de changer de comportement. L’adulte discute avec l’enfant pourquoi il ne faut pas se comporter de telle manière.
Le style parental autoritariste
L’affirmation du pouvoir : utiliser la menace, de châtiment corporel, le retrait d’objets matériels ou de privilège ;le retrait de l’amour, ignorer l’enfant, refuser de lui parler ou de l’écouter ou de lui dire qu’on l’aime, les familles considérant la politesse comme des valeurs les plus importantes s’avèrent le plus souvent structurée de manière autoritaire.
Le style parental autoritaire est caractérisé par un contrôle élevé et un soutien faible29. C’est l’équivalent du style « statuaire »30 qui donne de l’importance aux valeurs d’accommodation : contrôle coercitif des parents, rôle du père et la mère différenciés, grande distance entre parent et enfants ; grande réserve envers les agents externes de socialisation.
Les parents attendent trop de résultats positifs envers l’enfant.
Certains parents disent toujours : « fais ceci ou cela pour me plaire ».
C’est à ce moment que l’enfant ressentira souvent toutes les preuves d’affection comme des espèces d’injustice, pourtant, l’autorité ne peut que s’affaiblir à vouloir deviner les pensées et à provoquer les sentiments 31 .La structuration rigide est aussi caractérisée par l’importance accordée aux règles et aux lois, la faible place laissée aux changements, aux événements en rupture.
Le style parental structurant ou démocratique
Ce style prend la forme d’un contrôle et d’un soutien élevés : ce style s’apparente au « style maternaliste » priorité à la conformité, contrôle, distinction entre père et mère, faible ouverture à l’extérieur mais proximité parents/enfants32.
Cependant, on entend souvent parler du style démocratique qui est marqué par un haut niveau d’engagement d’encadrement et d’encadrement à l’autonomie33. Les trois dimensions s’associent positivement. Il fait appel aux capacités cognitives de l’enfant. Le but était de le faire comprendre comment se comporter devant une telle situation donnée.
L’autonomie est la capacité à fonctionner d’une manière autonome. Cela représente un concept de la manière psychosociale au même titre que la capacité à interagir efficacement avec les autres et à la capacité à contribuer à la cohésion sociale. L’autonomie est un processus d’individualisation et de distanciation34.
L’autonomie est composée de trois dimensions : indépendance ou initiative orientation vers le travail ou sens des responsabilités ou confiance en soi et estime en soi. Donc ce style parental contribue au développement scolaire en orientant l’enfant vers le travail.
Toute analyse du style éducatif des parents doit cependant prendre en compte le style éducatif des enseignants. Les résultats scolaires sont moins bons si les styles éducatifs sont trop différents. Or, « la continuité des normes familiales et scolaires est davantage caractéristique des milieux favorisés que les milieux populaires »35. Une corrélation négative a toutefois été observée entre la communication avec les enseignants et les résultats scolaires des adolescents, ce qui signifie que les parents et les enseignants prennent contact tout particulièrement quand il y a des difficultés d’ordre scolaire.
Une communication effective entre l’école et les parents pour améliorer le résultat scolaire
Les écoles utilisent différents façons pour communiquer aux parents les programmes et progrès de leurs enfants. De nombreuses écoles proposent :
Les journées portes ouvertes
Les journées portes ouvertes ont pour but principale de favoriser les rencontres entre parents et professeurs, et d’échanger des informations sur l’éducation élèves. C’est aussi un moyen très efficace pour les parents de découvrir l’école et de prendre connaissance du travail effectué par leurs enfants.
Les réunions parents professeurs
Il s’agit des réunions entre les parents et les professeurs ; chaque enseignant rencontre les parents des enfants en privé pour discuter des progrès ou du comportement de l’enfant en classe. Généralement, les enseignants demandent à rencontrer au moins une fois les parents pendant l’année scolaire. Cependant, si un enfant a d’autres problèmes d’apprentissage ou de comportement, les parents peuvent être sollicités de venir à l’école. Les parents peuvent aussi demander de faire une réunion avec un enseignant à n’importe quel moment, il suffit qu’ils téléphonent à l’établissement pour demander à le voir.
La contribution aux prises de décisions concernant les écoles
Les parents peuvent aider les administrateurs scolaires à prendre des décisions concernant les programmes scolaires. Pour ce faire, les écoles invitent les parents à assister aux réunions destinées aux différents groupes de parents. Les parents offrent des idées et des conseils sur les programmes qui existent dans les écoles de leurs enfants lorsqu’ils assistent à ces réunions :
Les conseils consultatifs des parents sont des groupes de parents qui offrent des conseils et idées aux écoles pour améliorer les programmes tels que celui des langues vivantes.
Les équipes et comités d’amélioration scolaire développent des projets pour aider le personnel scolaire et les parents à améliorer la communication et l’apprentissage scolaire.
Les organisations des professeurs élaborent des programmes pour soutenir l’école. A titre d’exemple, une organisation parent professeurs peut organiser une foire de livre au profit de l’école. L’argent recueilli peut servir à acheter des ordinateurs pour l’école.
g) Les autres activités particulières auxquelles les parents peuvent assister
Les écoles invitent souvent les parents à assister à des activités scolaires particulières. Ces activités donnent aux parents et aux enfants l’occasion de faire ample connaissance. Les parents viennent parfois à l’école pour voir leurs enfants évoluer dans des activités telles que :
Des évènements sportifs pour voir leurs enfants jouer au foot, au volley, au basket, etc.
Des pièces de théâtres ou des représentations musicales pour voir leurs enfants jouer un rôle, chanter ou jouer d’un instrument.
Des rassemblements tels que les cérémonies de remise des diplômes ou les soirées d’honneurs pour voir leur enfant recevoir des honneurs, diplômes et récompenses. Les écoles invitent également les familles à l’école pour tenir au courant de nouvelles informations.
Les soirées consacrées aux programmes d’enseignement qui souvent sont faits dans l’objectif d’exposer aux parents ce que leurs enfants vont apprendre tout au long de l’année scolaire. Les enseignants y expliquent généralement ce que les élèves doivent apprendre pour passer dans la classe suivante ou pour être diplômé.
Les cours particuliers
Les cours particuliers sont des études hors des cours et les heures normales. Ils sont faits pour renforcer les matières faibles. Ce sont les professeurs même qui donnent ces cours particuliers qui sont payables.
Certaines écoles, n’aiment pas que les élèves prennent d’autres cours en dehors de l’école. Tels est par exemple le cas de beaucoup d’écoles catholiques à Antananarivo. Ces écoles pensent que cela risque de nuire à certains efforts fournis par l’école et contredire par eux qui donnent par eux qui donnent les cours.
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Table des matières
Première partie : Approche théorique les relations école‐famille, les contributions des parents à la réussite scolaire
A. Les formes d’aide que les parents peuvent apporter dans la vie scolaire d’un enfant
1. L’aide financière et matérielle L’affection
2. L’aide à l’acquisition des connaissances
B. Les conditions d’aide pour contribuer à la réussite scolaire
1. Le temps
2. La scolarité antérieure et genre des parents
3. Les pratiques culturelles familiales
4. Dimension ethnique de la participation parentale
5. Le milieu socio‐économique
6. L’enfant lui‐même
7. Le genre des parents
C. A la recherche d’un style éducatif favorable à la réussite scolaire
1. Le style parental permissif
2. Le style parental autoritariste
3. Le style parental structurant ou démocratique
D. Une communication effective entre l’école et les parents pour améliorer le résultat scolaire
1. Les journées portes ouvertes
2. Les réunions parents professeurs
3. Les communications écrites
4. Les appels téléphoniques
5. Les bulletins de notes
6. La contribution aux prises de décisions concernant les écoles
7. Les autres activités particulières que les parents peuvent assister
8. les cours particuliers
Deuxième partie : Approche méthodologique étude comparative d’une famille homogène et d’une famille monoparentale
1. Justification du choix du sujet
2. Problématiques
3. Hypothèses
4. Méthodes et techniques de recherche
5. les pratiques éducatives parentales des familles homogènes et monoparentales
6. Une aide cognitive comparable entre les deux familles. ..
7. Le soutien affectif
8. Une variété de milieu socio‐économique
9. Une différence de pratique culturelle
10. La différence d’implication des élèves des deux familles .
Troisième partie : Problèmes entre parents et école et les perspectives d’amélioration de leur relation afin d’éviter l’échec scolaire
A. Problèmes rencontrés par les parents et l’école
1. Rapport complexe entre parent et école
2. Difficultés à trouver un langage commun lors des entretiens.
3. L’existence des parents violents
4. Une attente forte des parents d’élèves
5. Des parents peu investis dans l’action collective
6. Un dialogue école famille imparfait
7. La participation à la vie scolaire
8. Les circonstances du dialogue direct
B. Perspectives et propositions
1. Confronter le rôle et la place des associations de parents d’élève dans les écoles
2. Mettre en oeuvre une politique d’accueil et d’information des parents
3. Inscrire dans la formation initiale et continue des personnels et particulièrement des enseignants la relation aux parents
4. Développer la coopération entre les parents et l’établissement dans le domaine scolaire comme dans de domaine éducatif
5. Revoir certaines pratiques et procédures d’orientation
6. Faire prévaloir dans les relations parents/école une culture du dialogue et de débat
C. Perspectives d’amélioration des relations entre parents et enfants
1. Une bonne communication entre parents et enfants favorise la réussite scolaire
2. Favoriser le développement d’un projet d’avenir
3. Une situation de difficulté scolaire n’est pas irrémédiable
4. Développer le gout de l’effort et une fierté de la réussite
5. Développer le plaisir d’apprendre
6. Lever les obstacles à la poursuite des études
7. La grossesse et l’éducation à la sexualité pour les deux sexes
8. Transmettre une vision positive de l’éducation et l’amour de l’école
9. Développer le goût pour la lecture
10. Offrir un climat familial démocratique qui encourage la participation des enfants
11. Le développement de l’autonomie chez les enfants
12. Apprendre aux enfants à organiser leur travail scolaire et à se servir d’un agenda hebdomadaire
13. Inculquer une démarche réflexive
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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