Une « autre » façon de rendre hommage à la nature
Démarche
Dans ma démarche de création df images et de séquences, l’observation du réel influence les décisions et la manipulation des outils de création 3D que j’utilise, puisque je vise une illustration reconnaissable qui s’apparente au paysage. Ces outils 3D reproduisent des phénomènes réels tels, l’intensité de la lumière au cours d’une journée, les mouvements des nuages à travers le ciel, la vitesse de leurs transformations et les fréquences de leurs variations volumiques. Une fois la démarche bien établie, je peux créer mes images, mais tout d’abord je dois observer et m’inspirer. L’analyse de la lumière et l’heure du jour est importante avant de démarrer la création d’un environnement Je dois décider avant de procéder.
Le logiciel calcule tout, mais ne décide de rien. C’est le créateur qui doit savoir avant de commander. Je propose un trucage df images au moyen de mes paysages pour nous permettre de retrouver certains refuges. C’est cette sérénité qui nous échappe face à l’exigence du quotidien que j’essaie de retrouver. Je tente de rivaliser avec les images que l’on obtient par le biais d’une vraie caméra. Pour parvenir à ce trucage, ou cette «surreprésentation», j’utilise des outils qui définissent l’altitude et la densité des nuages. Je place ma caméra virtuelle et je démarre le calcul de l’image finale. Ce sont les règles de la perspective qui finalisent ce simulacre. La caméra est régie par des principes tels que, le point de fuite, la profondeur de champ et l’angle d’ouverture de la lentille. On ne peut écarter ces principes, car ils rendent l’illusion possible.
« La raison juge de ce qui est vu. Elle dit : « cela se peut » ».
Cette «sur-représentation» propose un voyage visuel qui utilise l’invention de la perspective pour obtenir un paysage vraisemblable. Le thème est inspiré du réel, mais le résultat ne Test pas. C’est plutôt une interprétation hyper réelle obtenue grâce à des outils qui simulent le vrai. Ce studio virtuel que j’exploite pour représenter le paysage est muni d’une lentille pour « voir ». Cette lentille simule la perspective et c’est cela qui rend crédibles mes paysages. On ne peut contourner l’effet de celle-ci, car l’effet désiré, c’est de tromper l’œil. C’est la notion de la perception du réel qui se traduit par cette perspective. Alors voyons-nous vraiment?
« Une constante révolution agite le couple comprendre-voir. Je comprends par ce que je vois, et autant que je vois, mais je ne vois que par et à l’aide de ce que je comprends qu’il faut voir dans ce que je vois. »
Je dois comprendre ce que je vois et ce que je propose à l’observateur. Cette image qui s’inspire de la réalité passe par notre fenêtre, notre caméra, nos yeux. Il se peut que cette illusion créée par l’image synthétique provoque les mêmes réactions obtenues par les photos et les toiles. Sachant que le logiciel utilise l’invention de la perspective, l’artiste a entre ses mains les outils du simulacre, des outils qui s’inspirent du vrai pour le «surreprésenter». Le vraisemblable fait place au réel. Le résultat devient « apparemment imaginaire » ou « plus vrai que vrai ». Le spectateur doit choisir si la véracité du paysage lui provient de sa mémoire ou de son désir de l’imaginer autrement
Observations
Les outils que j’utilise pour ma production d’images sont spécifiques à la réalisation non pas d’un portrait, d’un corps ou d’une telle anatomie, mais plutôt df un paysage. Dans le cadre de mon projet, les logiciels utilisés sont entièrement dédiés à la fabrication de paysages. Ce type d’images est important pour la plupart des productions vouées au grand écran. Les environnements sont créés pour transporter le spectateur dans un monde reconnaissable, mais irréel. Cette forêt enchantée aux arbres immenses, cette cordillère de montagnes où Ton trouvera peut-être un royaume oublié. Cette nature en image est si puissante que nous y croyons si le simulacre est bien orchestré. L’attirance espaces qui nous font rêver, nous incite à effectuer des voyages. Mes images sont conçues pour faire voyager le spectateur.
« La production d’image, cette activité intense de fiction qui nous habite et dont nous ne savons pas l’étendue ni l’importance, tient bien de la magie ».
La publicité qui incite les gens à partir en vacances utilise ces images. Qu’est-ce que l’on nous promet ? On nous propose une belle table ou un endroit calme et douillet pour se reposer. Il y a toutes ces images de paysages qui font rêver. Quel espace, quelle nature, quelle belle plage à visiter ! Quelle eau parfaitement limpide et bleue ! Ces images proposent des refuges où s’évader. On tente de nous charmer au moyen du paysage. C’est ce mécanisme que j’utilise dans mon projet de création d’images. Je propose une évasion grâce à cette «sur-représentation» d’espaces extérieurs. Ces moments de contemplation, je veux les reproduire. L’ordinateur devient mon allié, le logiciel le complice. Je suis le metteur en scène d’un panorama qui saura charmer le spectateur, l’amener à contempler et à apprécier le tout, comme si c’était vrai. Dans un certain sens, cette « sur-représentation » devient un détournement artistique de procédés publicitaires.
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Table des matières
RÉSUMÉ
REMERCIEMENTS
Liste des figures
INTRODUCTION
CHAPITRE 1
QUESTIONNEMENTS LIÉS À MON PROJET
1.1 Démarche
1.2 Observations
CHAPITRE 2 PROCESSUS DE CRÉATION
2.1 Une « autre » façon de rendre hommage à la nature
2.2 Interpeller le collectif
2.3 Particularité de mon appareil visuel
2.4 Procédé de production
2.5 Interfaces de création
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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