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Diversitรฉ des Polynoidae
Les Polynoidae sont une famille appartenant au sous-ordre des vers ร รฉlytres : les Aphroditiformia. Les limites et les relations entre familles de ce sous-ordre ne sont pas encore robustement dรฉfinies et les changements rรฉcents de la classification sont importants. Les Aphroditiformia comptent environ 1 200 espรจces rรฉparties dans plus de 200 genres (Norlinder et al., 2012) et sont actuellement gรฉnรฉralement divisรฉs en 6 familles (Gonzalez et al., 2017a) : Acoetidae, Aphroditidae, Eulepethidae, Pholoidae, Polynoidae et Sigalionidae. La famille des vers Polynoidae ne possรจde pas de caractรจre synapomorphique clair et le placement dโune espรจce dans cette famille nโest souvent basรฉ que sur lโabsence de certains caractรจres, caractรฉristiques des autres familles.
La famille de vers Polynoidae est la plus diversifiรฉe au sein des Aphroditiformes : dโaprรจs WoRMS (Read et Fauchald, 2017), elle comporte environ 900 espรจces rรฉparties en 177 genres. Ils sont retrouvรฉs dans tous les environnements marins : de la zone intertidale aux grandes profondeurs, depuis les eaux froides de lโArctique ou de lโAntarctique jusque dans les zones tropicales (Guggolz et al., 2018), dans les environnements profonds et oligotrophes ou dans les milieux enrichis en matiรจre organique comme les sources hydrothermales, les suintements froids, les bois coulรฉs (Amon, 2013 ; Chevaldonnรฉ et al., 1998). La morphologie des animaux est trรจs variable au sein de la famille (cf. figure II.2) : dโune quinzaine de segments ร plus dโune centaine, pour des tailles allant de quelques millimรจtres ร trente centimรจtres de long (Eulagisca gigantea). La plupart des espรจces connues sont benthiques au moins ร lโรฉtat adulte. Cependant, certaines espรจces sont holopรฉlagiques (vivent dans la colonne dโeau durant toute leur vie), comme les espรจces de la sous-famille Admetellinae, ou encore les espรจces des genres Natopolynoe, Drieschia et Podarmus ou lโespรจce Bylgides sarsi (Jumars et al., 2015 ; Sarvala, 1971). Certaines espรจces de Polynoidae vivent cachรฉes sous des pierres, dans des anfractuositรฉs ou des tubes, tandis que dโautres espรจces peuvent rester enfouies dans le sรฉdiment (Jumars et al., 2015). De nombreuses espรจces vivent en symbiose obligatoire ou facultative (Martin et Britayev, 1998 ; Shields et al., 2013 ; Britayev et al., 2014 ; Serpetti et al., 2017). Par exemple, les espรจces placรฉes dans la sous-famille hydrothermale Branchipolynoinae vivent de maniรจre commensale avec des espรจces de moules Bathymodiolinae (Pettibone, 1984, 1986 ; Miura, 1991).
Etat des connaissances de la phylogรฉnie des Polynoidae
Assez peu dโรฉtudes se sont intรฉressรฉes aux relations phylogรฉnรฉtiques au sein des Aphroditiformia en gรฉnรฉral et des Polynoidae en particulier. Uschakov (1977) propose une premiรจre รฉtude des relations phylogรฉnรฉtiques chez les Polynoidae, basรฉe sur des observations morphologiques (figure II.3). Il tente de diffรฉrencier lโรฉtat ancestral de lโรฉtat dรฉrivรฉ de caractรจres tels que la forme des รฉlytres ou le nombre de segments au sein des Polynoidae (cinq sous-familles reconnues ร ce moment). Les relations entre les genres et les sous-familles restent trรจs floues, les caractรจres importants principalement utilisรฉs pour dรฉfinir les sous-familles sont le nombre et la position des antennes.
Muir (1982) propose ensuite une รฉtude multivariรฉe sur une sรฉlection dโespรจces appartenant ร divers genres de Polynoidae, basรฉe sur des caractรจres tels que la taille du spรฉcimen, le nombre de segments, des caractรฉristiques des neuro- et notosoies, des cirres dorsaux et ventraux, ainsi que des ornementations des palpes, des antennes et des รฉlytres. Cette รฉtude englobe principalement les Polynoidae et dans une moindre mesure les Aphroditiformia, mais ne propose pas de reconstruction phylogรฉnรฉtique. Avec ce travail, il suggรจre que la famille des Polyodontidae (aujourdโhui acceptรฉe comme la famille des Acoetidae (Pettibone, 1989) nโest pas valide car sa dรฉfinition est basรฉe sur un unique caractรจre synapomorphique : la prรฉsence de glandes spinnigรจres dans les parapodes.
Aprรจs ces รฉtudes initiales basรฉes sur des caractรจres morphologiques, des auteurs ont commencรฉ ร utiliser des sรฉquences dโADN pour produire des phylogรฉnies au niveau des Aphroditiformia. De ces analyses ressortent certaines observations intรฉressantes pour les Polynoidae. Avec des donnรฉes molรฉculaires (marqueurs mtCOI et 18S) et morphologiques sur 14 espรจces dโAphroditiformia (5 familles), Wiklund et al. (2005) proposent une premiรจre phylogรฉnie. Cette premiรจre รฉtude confirme la monophylie des Polynoidae, mais comme elle ne comprend que cinq espรจces de Polynoidae (appartenant ร deux sous-familles) elle ne permet pas dโรฉclaircir les relations au sein de la famille. Dans une รฉtude similaire, Norlinder et al. (2012) combinent des caractรจres molรฉculaires (18S, 28S, mtCOI, mt16S) et morphologiques, avec un รฉchantillonnage permettant de mieux dรฉfinir les limites de certaines familles et sous-familles (48 espรจces dโAphroditiformia, dont 30 Polynoidae reprรฉsentant 7 sous-familles ; Norlinder et al., (2012), voir figure II.4). Dans leur รฉtude, comme prรฉsentรฉ en figure II.4, les relations rรฉcentes (cโest ร dire entre espรจces dโun mรชme genre ou dโune mรชme sous-famille) sont gรฉnรฉralement soutenues, ce qui nโest pas le cas pour la plupart des relations entre les sous-familles รฉchantillonnรฉes. Cependant, les marqueurs quโils utilisent leur permettent de rรฉsoudre des relations plus profondes, comme par exemple entre les familles. Leur รฉchantillonnage leur permet de proposer la synonymie des sous-familles Harmothoinae (4 reprรฉsentants), Acholoinae (1 reprรฉsentant correspondant ร lโespรจce type et le genre type de la sous-famille) et Polynoinae (12 reprรฉsentants) de maniรจre soutenue. Toutefois, une espรจce de Polynoinae (Paralepidonotus ampulliferus) ne se positionne pas avec les autres. Leur รฉchantillonnage des Lepidonotinae (six espรจces) permet รฉgalement de dire que cette sous-famille est monophylรฉtique. Par ailleurs, le faible รฉchantillonnage au sein des Polynoidae ne leur permet pas de tester la monophylie des autres sous-familles (12 sous-familles manquantes dans leur รฉchantillonnage). Cette รฉtude inclut deux espรจces hydrothermales (Branchinotogluma sandersi et Branchipolynoe symmytilida) qui appartiennent ร des sous-familles diffรฉrentes, et une espรจce collectรฉe sur une carcasse de baleine (Bathykurila guaymasensis). Comme ces donnรฉes ne comprennent quโune seule espรจce par sous-famille (respectivement sous-familles Branchinotogluminae, Branchipolynoinae et Macellicephalinae), il leur est impossible de tester la monophylie de ces derniรจres. Ces trois espรจces forment un clade* soutenu dans leur analyse et constitue le seul clade qui reconstruit des relations entre sous-familles de maniรจre soutenue. Norlinder et al. (2012) montrent que les deux espรจces dโIphioninae incluses dans lโรฉtude (Iphione sp. et Thermiphione sp.) forment un groupe monophylรฉtique, frรจre du regroupement Polynoidae et Acoetidae. Les auteurs suggรจrent en consรฉquence lโรฉrection de la famille des Iphionidae. Cette suggestion est rapidement acceptรฉe par la communautรฉ des taxonomistes spรฉcialistes des Aphroditiformia, รฉtant donnรฉ que les espรจces de cette lignรฉe partagent des รฉtats de caractรจres morphologiques qui les distinguent clairement des autres Polynoidae, notamment lโabsence dโune antenne mรฉdiane ou la prรฉsence de structures polygonales sur les รฉlytres. Cependant, la famille des Acoetidae nโest reprรฉsentรฉe dans cette รฉtude que par une seule espรจce, Panthalis oerstedi, avec un soutien faible pour le nลud groupant les Acoetidae et les Polynoidae non Iphioninae (0,53 de probabilitรฉ bayรฉsienne postรฉrieure et 51% de valeur de bootstrap). Lโinclusion dโun plus grand nombre dโespรจces attribuรฉes ร la famille des Acoetidae pourrait remettre en cause sa monophylie et donc la validitรฉ du statut de famille pour les Iphionidae.
Gonzalez et al. (2017a) รฉtendent lโรฉchantillonnage de cette รฉtude et proposent une phylogรฉnie en se basant sur les mรชmes marqueurs molรฉculaires (18S, 28S, mtCOI, mt16S) et sur la morphologie. Enfin, Zhang et al. (2018) proposent encore une extension de la phylogรฉnie (figure II.5) de Gonzalez et al., (2017a), en incluant 15 nouvelles espรจces, dont deux Branchipolynoe (Branchipolynoinae), une Branchinotogluma (Branchinotogluminae), une Levensteiniella (Macellicephalinae), et un Lepidonotopodium (Lepidonotopodinae, une sous-famille qui nโavait pas encore รฉtรฉ reprรฉsentรฉe dans les prรฉcรฉdentes รฉtudes). Cette derniรจre รฉtude a utilisรฉ une approche
ยซ shot-gun ยป de sรฉquenรงage massif pour reconstruire le gรฉnome mitochondrial et les ARN ribosomaux 18S et 28S de ces 15 espรจces. Les soutiens des nลuds sont hรฉtรฉrogรจnes le long de lโarbre. Par exemple, dans les sous-familles Lepidonotinae et Polynoinae qui sont les sous-familles avec le plus de reprรฉsentants, certaines relations les plus rรฉcentes sont soutenues (e.g. Bylgides elegans et B. sarsi ; Acholoe astericola et Polyeunoa scolopendrina; Halosydna sp. et H. brevisetosa), alors que des relations de profondeur similaires ne sont pas rรฉsolues (e.g. : Harmothoe cf. imbricata et Eunoe nodosa ; Malmgreniella mcintoshi et Neopolynoe paradoxa, figure II.5). Dans ces mรชmes sous-familles, les relations de profondeur moyenne (entre genres) ne sont globalement pas rรฉsolues. Par contre, les marqueurs utilisรฉs dans cette รฉtude permettent de rรฉsoudre les relations ร lโรฉchelle des sous-familles. En effet, le nลud rassemblant les espรจces de Polynoinae est soutenu (96% en bootstrap et soutien maximal en bayรฉsien) et le nลud des Lepidonotopodinae ร lโexception de Hermenia verruculosa est soutenu (91% en ML et soutien maximal en bayรฉsien). Par ailleurs, les relations entre espรจces dans les Macellicephalinae et dans les Iphioninae (deux sous-familles qui ont au moins quatre reprรฉsentants) sont toutes entiรจrement rรฉsolues (figure II.5). Cette รฉtude (Zhang et al., 2018) et celles de Gonzalez et al. (2017a) confirment les conclusions de Norlinder et al. (2012) 39 pour les Iphioninae/Iphionidae. Bien que le clade contenant les Acoetidae et Iphioninae/Iphionidae soit soutenu (hormis en ML pour Gonzalez et al., 2017a), ce rรฉsultat est une fois encore basรฉ sur un jeu de donnรฉes nโincluant qu’une seule espรจce dโAcoetidae (P. oerstedi). Certaines relations importantes pour notre รฉtude se dรฉgagent tout de mรชme de lโarbre de Zhang et al., 2018. Tout dโabord, les Iphioninae/Iphionidae utilisรฉs comprennent une espรจce hydrothermale (Thermiphione sp.) et trois espรจces non hydrothermales (toutes du genre Iphione). Ces quatre espรจces forment un groupe monophylรฉtique bien distinct des autres Polynoidae. Cette lignรฉe est clairement diffรฉrente de celle comprenant les huit autres espรจces hydrothermales prรฉsentes dans lโรฉtude de Zhang et al. (2018) (figure II.5). Dans la seconde lignรฉe hydrothermale, lโensemble des relations sont soutenues ร la fois dans les analyses en maximum de vraisemblance et en bayรฉsien. Les trois des quatre espรจces de Branchipolynoinae dรฉcrites forment un clade soutenu, confirmant la monophylie de cette sous-famille. A lโinverse, les deux espรจces de Branchinotogluma se positionnent de maniรจre paraphylรฉtique* ร la base des Branchipolynoinae, suggรฉrant que la sous-famille Branchinotogluminae nโest pas monophylรฉtique. Enfin, les deux espรจces hydrothermales placรฉes parmi les Macellicephalinae ne groupent pas avec les Macellicephalinae non hydrothermaux, mais forment un groupe monophylรฉtique avec Lepidonotopodium okinawae, ce qui suggรจre รฉgalement que la sous-famille Macellicephalinae ne forme pas un ensemble naturel (cโest-ร -dire un groupe monophylรฉtique). Les rรฉsultats de cette รฉtude suggรจrent donc au moins deux รฉvรฉnements indรฉpendants de colonisation du milieu hydrothermal pour les espรจces utilisรฉes.
Cependant, ces deux รฉtudes plus rรฉcentes (Gonzalez et al., 2017a ; Zhang et al., 2018) qui traitent de la phylogรฉnie des Aphroditiformia, ne permettent pas de rรฉsoudre les questions importantes ร lโรฉchelle des Polynoidae. En effet, lโรฉchantillonnage ne comporte quโune seule espรจce pour certaines sous-familles ce qui ne permet pas de tester leur validitรฉ. De plus, lโรฉchantillonnage de ces รฉtudes ne couvre pas non plus lโensemble des sous-familles hydrothermales. Aucune รฉtude phylogรฉnรฉtique plus particuliรจrement focalisรฉe sur une famille parmi les Aphroditiformia nโa ร ce jour รฉtรฉ proposรฉe. Cela ne permet donc pas de savoir si les marqueurs classiquement utilisรฉs dans les phylogรฉnies dโAphroditiformes permettent, dans le cas dโun รฉchantillonnage taxonomique ciblรฉ et reprรฉsentatif de la famille de rรฉsoudre les relations phylogรฉnรฉtiques ร ce niveau.
But de lโรฉtude
Le but de notre รฉtude est de comprendre lโorigine et lโรฉvolution des espรจces (et donc par extension des sous-familles) hydrothermales. Ceci nous amรจne ร nous demander (i) si ces sous-familles (รฉtablies sur des critรจres morphologiques) sont bien des groupes naturels ou au contraire ne sont que des regroupements basรฉs sur des convergences morphologiques et รฉcologiques et (ii) si ces sous-familles forment un seul groupe monophylรฉtique (indiquant un รฉvรฉnement de colonisation unique du milieu hydrothermal) ou bien si plusieurs lignรฉes รฉvolutives ont colonisรฉ ce milieu de maniรจre indรฉpendante. Afin de tester la monophylie des sous-familles ร ce jour connues dans le milieu hydrothermal, lโรฉchantillonnage taxonomique a grandement รฉtรฉ รฉlargi par rapport aux phylogรฉnies molรฉculaires prรฉcรฉdentes. Notre รฉtude inclut les sous-familles hydrothermales Branchinotogluminae, Branchipolynoinae, Branchiplicatinae et Lepidonotopodinae (il ne manque que la sous-famille monospรฉcifique Vampiropolynoinae) et les espรจces hydrothermales des sous-familles Iphioninae et Macellicephalinae. Afin de comprendre lโorigine des colonisations du milieu hydrothermal et de savoir combien de fois un tel รฉvรจnement sโest produit, lโรฉchantillonnage taxonomique a รฉgalement รฉtรฉ รฉlargi parmi les milieux non hydrothermaux, en incluant une grande proportion dโespรจces placรฉes dans les autres sous-familles selon des critรจres morphologiques. Dans ce chapitre la mรฉthode mise en ลuvre est lโapproche multi-marqueurs (une combinaison de trois marqueurs nuclรฉaires et deux marqueurs mitochondriaux) obtenus par amplification par PCR suivie dโun sรฉquenรงage Sanger. Cette approche permet de tirer profit des รฉtudes prรฉcรฉdentes, tout en produisant de nouvelles donnรฉes pour des espรจces complรฉmentaires pour le mรชme jeu de marqueurs. De plus, bien que les couvertures dโรฉchantillonnage des prรฉcรฉdentes รฉtudes soient assez faibles, ces marqueurs permettent a priori de rรฉsoudre les relations
ร diffรฉrentes profondeurs : certaines relations rรฉcentes (dans une sous-famille de Polynoidae) et certaines relations plus profondes (entre sous-familles de Polynoidae et entre familles dโAphroditiformes). Lโextension de lโรฉchantillonnage taxonomique se fonde sur lโรฉchantillonnage de milieux moins accessibles et donc mรฉconnus. Cet รฉchantillonnage inclut donc potentiellement des espรจces nouvelles dont lโidentification taxonomique peut sโavรฉrer difficile, mรชme aux rangs supra-spรฉcifiques. Lโidentification morphologique des spรฉcimens est donc complรฉtรฉe par une identification molรฉculaire afin de sรฉlectionner un รฉchantillonnage qui couvre le mieux possible ร la fois la hiรฉrarchie de la classification acceptรฉe et la diversitรฉ des milieux oรน les Polynoidae sont prรฉsents.
Matรฉriel et mรฉthodes
Sรฉlection des taxons pour lโรฉtude
Critรจres gรฉographique et environnemental : diversitรฉ des milieux รฉchantillonnรฉs
La majoritรฉ des spรฉcimens utilisรฉs dans cette รฉtude provient de campagnes ocรฉanographiques qui couvrent des zones gรฉographiques et des environnements variรฉs (tableau II.2). Parmi elles : 16 campagnes ont รฉtรฉ menรฉes sur des environnements profonds chimiosynthรฉtiques (suintements froids ou sources hydrothermales) ; 7 autres campagnes ont รฉtรฉ menรฉes ร des profondeurs bathyales voire abyssales (au-delร de 2000 m de profondeur). Parmi celles-ci, plus de la moitiรฉ sont issues du programme Tropical Deep-Sea Benthos (TDSB), menรฉ par le MNHN (Musรฉum National dโHistoire Naturelle) et lโIRD (Institut pour la Recherche et le Dรฉveloppement), et se dรฉroulent principalement dans des habitats bathyaux variรฉs de la zone tropicale Indo-Pacifique (Samadi et al., 2010 ; Pante et al., 2012). Ces campagnes ont pour but dโรฉchantillonner la faune de milieux divers, difficiles dโaccรจs et peu explorรฉs pour en documenter la biodiversitรฉ. Lโรฉchantillonnage des milieux profonds a รฉtรฉ complรฉtรฉ par des espรจces provenant dโenvironnements moins profonds (cรดtier ร bathyal supรฉrieur). Des รฉchantillons de trois campagnes menรฉes en Antarctique en milieux cรดtier ร bathyal supรฉrieur (entre 1 m et 300 m de fond) ont รฉtรฉ inclus. Dโautre part, certaines espรจces ont รฉtรฉ rรฉcoltรฉes sur le littoral tempรฉrรฉ en Europe et aux Etats Unis. Les trois espรจces dโArctonoe (A. fragilis, A. pulchra, et A. vittata) ont รฉtรฉ rรฉcoltรฉes prรจs de Friday Harbor Marine Lab (Etat de Washington, USA) et nous ont รฉtรฉ fournies par Bruno Pernet (Washington State University, USA) qui les a identifiรฉes morphologiquement. Laetmonice hystrix, Acholoe astericola, Alentia gelatinosa, Harmothoe clavigera, Lepidonotus clava, Malmgrenia ljungmanni, Malmgrenia sp., Pettibonesia furcosetosa et Subadyte pellucida ont รฉtรฉ rรฉcoltรฉes sur les cรดtes du Finistรจre (Roscoff ou Brest). Les รฉchantillons des campagnes TDSB et des campagnes Antarctiques KREVET 2013 et ANT-XXIX-3 et REVOLTA ont รฉtรฉ rรฉcoltรฉs soit par dragage (drague Warรฉn), soit avec un chalut ร perche. Les รฉchantillons de la campagne POLARIS 2016 (Terre Adรฉlie), ainsi que certains de Walterโs Shoal ont รฉtรฉ rรฉcoltรฉs en plongรฉe. Lโensemble des รฉchantillons rรฉunis ont รฉtรฉ fixรฉs juste aprรจs la rรฉcolte dans de lโรฉthanol ร 85%.
Identification et sรฉlection des spรฉcimens rรฉcoltรฉs
Stรฉphane Hourdez a divisรฉ en morpho-espรจces les spรฉcimens rรฉcoltรฉs lors des campagnes listรฉes dans le tableau II.2 et attribuรฉs ร la famille des Polynoidae. A lโaide des clefs de dรฉtermination morphologique disponibles, il a ensuite identifiรฉ ces morpho-espรจces au plus bas rang taxonomique possible. Toutes les morpho-espรจces prรฉsentes sur des sites hydrothermaux sont incluses dans lโanalyse phylogรฉnรฉtique. Pour les autres environnements, la sรฉlection des spรฉcimens visait ร obtenir les plus grandes couvertures taxonomique et รฉcologique possibles. Lโobjectif a donc รฉtรฉ dโinclure le plus grand nombre de sous-familles et de genres, tout en รฉvitant de biaiser la reprรฉsentation des genres les plus diversifiรฉs (ou les mieux รฉchantillonnรฉs). La sรฉlection a donc รฉtรฉ faite en limitant la redondance pour les morpho-espรจces les plus reprรฉsentรฉes. Dans le cas de la sous-famille des Polynoinae, la diversitรฉ spรฉcifique est particuliรจrement importante et les phylogรฉnies publiรฉes ร ce jour (Gonzalez et al., 2017a ; Zhang et al., 2018) suggรจrent de la polyphylie* parmi les genres. Pour les espรจces de Polynoinae profondes, une attention particuliรจre a รฉtรฉ portรฉe afin dโidentifier plus prรฉcisรฉment leur habitat et notamment les associations avec dโautres organismes (gorgone, รฉponges, etcโฆ.) ou le substrat (notamment bois coulรฉs). Pour lโensemble des morpho-espรจces ainsi sรฉlectionnรฉes, jusquโร trois spรฉcimens ont รฉtรฉ utilisรฉs pour en extraire lโADN afin de confirmer par un critรจre gรฉnรฉtique la dรฉlimitation morphologique initiale.
Obtention et sรฉlection des sรฉquences molรฉculaire
Extraction de lโADN et amplification des marqueurs
Les extractions des ADN totaux ont รฉtรฉ effectuรฉes en utilisant le protocole CTAB (CetylTrimethylAmmonium Bromide) avec un ajout de PVPP (PolyVinylPolyPyrrolidone) (Doyle et Dolye, 1987). Le CTAB est un dรฉtergent qui facilite la sรฉparation des polysaccharides qui peuvent รชtre retrouvรฉs dans le mucus des annรฉlides. Lโajout de PVPP permet dโรฉliminer les polyphรฉnols, potentiellement inhibiteurs de PCR (Koonjul et al., 1999).
Les amplifications PCR ont รฉtรฉ effectuรฉes dans un volume final de 25 ยตL et contiennent une concentration finale de tampon de rรฉaction de 1X, 2 mM de MgCl2, 0,2 ยตM dโamorces, 0,05 mM de dNTPs et 0,5 unitรฉs de polymรฉrase dโADN (UptiTherm, Interchim). Les cycles dโamplification consistent en une รฉtape de dรฉnaturation initiale de 3 minutes ร 94ยฐC, suivie par 35 cycles de dรฉnaturation ร 94 ยฐC, hybridation et extension ร 72ยฐC puis terminent avec 5 minutes dโรฉlongation finale ร 72ยฐC. Les tempรฉratures dโhybridation et les cycles dโamplification pour les diffรฉrents fragments amplifiรฉscsont indiquรฉs dans le tableau II.3. Lโamplification du marqueur COI nโรฉtant pas toujours facile, un deuxiรจme profile de cycle de PCR a รฉtรฉ utilisรฉ, qui comprend cinq cycles prรฉliminaires avec une tempรฉrature dโhybridation des amorces plus basse (47ยฐC).
Aprรจs amplification, les produits ont รฉtรฉ visualisรฉs sur un gel agarose ร 1,5% par fluorescence sous รฉclairage UV. Le sรฉquenรงage dans les deux directions des produits positifs par la mรฉthode Sanger a รฉtรฉ fait par la compagnie EUROFINS. Les donnรฉes de sรฉquenรงage ont รฉtรฉ visualisรฉes et les sรฉquences des amorces ont รฉtรฉ รฉliminรฉes manuellement avec le logiciel Codon-Code Aligner v.7.0.1.
Plusieurs sรฉquences de Polynoidae (sous-famille des Macellicephalinae et Polaruschakovinae) proviennent dโarticles en cours de publication ont รฉtรฉ obtenues par le biais dโune collaboration avec Paulo Bonifacio et Lenaรฏck Menot (Laboratoire Environnement Profond, Ifremer Brest), qui รฉtudient la biodiversitรฉ des Polynoidae associรฉs aux nodules polymรฉtalliques dans le Pacifique Oriental.
Gรจnes sรฉlectionnรฉs
Les marqueurs COI et 16S permettent de rรฉsoudre les relations rรฉcentes (entre espรจces dโun mรชme genre ou entre des genres proches). Pour infรฉrer les relations phylogรฉnรฉtiques plus profondes, il est gรฉnรฉralement nรฉcessaire dโutiliser plus de marqueurs afin dโamรฉliorer le signal phylogรฉnรฉtique et de cibler des marqueurs plus conservรฉs pour รฉviter la saturation du signal. De plus, concatรฉner plusieurs marqueurs indรฉpendants, provenant ร la fois des gรฉnomes mitochondriaux et nuclรฉaires (ou รฉloignรฉs dans le gรฉnome nuclรฉaire) permet de plus fidรจlement reconstruire la phylogรฉnie des espรจces et non seulement la phylogรฉnie des gรจnes. Les marqueurs molรฉculaires choisis pour replacer les espรจces hydrothermales de Polynoidae par rapport aux autres membres de la famille correspondent aux fragments pour lesquels des amorces universelles (qui peuvent sโhybrider sur un grand nombre de taxons) sont disponibles. De plus, nous avons ciblรฉ les marqueurs dรฉjร utilisรฉs dans les รฉtudes antรฉrieures pour pouvoir bรฉnรฉficier des donnรฉes dรฉjร acquises et disponibles sur les bases de donnรฉes. En plus des fragments des gรจnes mitochondriaux COI et 16S, nous avons donc utilisรฉ deux marqueurs nuclรฉaires : un fragment du gรจne codant pour la sous-unitรฉ ribosomale 18S et deux fragments du gรจne codant pour la sous-unitรฉ ribosomale 28S (28SD1 et 28SD9-10).
Sรฉquences provenant des bases de donnรฉes et rรฉduction du jeu de donnรฉes
Afin de couvrir la plus grande diversitรฉ taxonomique possible, parmi les sรฉquences de Polynoidae disponibles sur NCBI en aoรปt 2017, celles correspondant ร des spรฉcimens pour lesquels au moins deux des marqueurs sรฉlectionnรฉs รฉtaient disponibles ont รฉtรฉ tรฉlรฉchargรฉes. Pour vรฉrifier cette condition nous avons en prioritรฉ sรฉlectionnรฉ des spรฉcimens ayant un numรฉro de voucher*, qui peuvent donc รชtre considรฉrรฉs comme des hologรฉnophores (tous les gรจnes sรฉquencรฉs proviennent du mรชme spรฉcimen ; Pleijel et al., 2008), ou ร dรฉfaut des spรฉcimens identifiรฉs par un numรฉro dโisolat.
Pour lโensemble des spรฉcimens sรฉlectionnรฉs dans lโรฉchantillonnage des campagnes ocรฉanographiques, lโensemble des gรจnes a รฉtรฉ amplifiรฉ. Dans un premier temps, toutes les sรฉquences acquises (tรฉlรฉchargรฉes et produites) ont รฉtรฉ vรฉrifiรฉes gรจne ร gรจne afin de dรฉtecter les รฉventuelles contaminations. Pour ce faire, les alignements ont รฉtรฉ effectuรฉs en utilisant lโalgorithme MUSCLE (Edgar, 2004) avant dโรชtre ajustรฉs ร la main, en particulier pour les jeux de donnรฉes avec dโimportantes insertions/dรฉlรฉtions comme les gรจnes dโARN ribosomaux (16S, 18S, 28S). Puis, chaque gรจne a รฉtรฉ analysรฉ en construisant des arbres rapides grรขce au logiciel MEGA v.5.05 (Tamura et al., 2011) par la mรฉthode de Neighbor-Joining sur des distances Kimura-2-paramรจtres (K2P). Lorsque des sรฉquences sont identiques pour un marqueur alors quโelles proviennent de spรฉcimens attribuรฉs morphologiquement ร des taxons distincts et pour lesquels des sรฉquences diffรฉrentes ont bien รฉtรฉ obtenues pour les autres marqueurs, ces sรฉquences sont considรฉrรฉes comme contaminรฉes. Dans ce cas, les sรฉquences pour ce marqueur ont รฉtรฉ supprimรฉes du jeu de donnรฉes et/ou re-sรฉquencรฉes lorsque cela รฉtait possible.
Dans un second temps, comme il nโest pas nรฉcessaire de conserver plusieurs spรฉcimens appartenant ร la mรชme espรจce pour reconstruire la phylogรฉnie des Polynoidae, un seul spรฉcimen par espรจce, ou morpho-espรจce, a รฉtรฉ sรฉlectionnรฉ parmi lโensemble des donnรฉes rรฉunies (tรฉlรฉchargรฉes et sรฉquencรฉes). Depuis 2003, le sรฉquenรงage dโune partie du marqueur COI (ou COX1) comme ยซcode barreยป du vivant (Hebert et al., 2003) sโest beaucoup dรฉveloppรฉ (Ravara et al., 2017). La sรฉquence proposรฉe comme ยซ code barre ยป du vivant correspond aux 658 paires de bases (pb) situรฉes ร lโextrรฉmitรฉ 5โ du gรจne codant pour la Cytochrome Oxydase I (COI), amplifiรฉe par le couple dโamorces issu de Folmer et al. (1994). Les spรฉcimens ayant ร la fois moins de 3% de divergence nuclรฉotidique pour le marqueur COI (taxonomie molรฉculaire) et une identification morphologique identique sont considรฉrรฉs comme des spรฉcimens de la mรชme espรจce. Pour certaines espรจces, les sรฉquences de COI sont particuliรจrement difficiles ร amplifier et le jeu de donnรฉes du gรจne 16S est le plus complet. De plus, bien que ce gรจne รฉvolue moins rapidement que le COI (Chevaldonnรฉ et al., 1998), il fournit un signal permettant de rรฉsoudre les relations phylogรฉnรฉtiques rรฉcentes (entre les espรจces dโun mรชme genre). Il a donc รฉgalement รฉtรฉ utilisรฉ pour identifier molรฉculairement les spรฉcimens appartenant ร une mรชme espรจce. Les spรฉcimens ayant ร la fois moins de 1% de divergence nuclรฉotidique pour le marqueur 16S et une identification morphologique identique sont considรฉrรฉs comme des spรฉcimens de la mรชme espรจce. Les spรฉcimens ayant ces deux marqueurs doivent avoir des distances infรฉrieures aux seuils ร la fois en COI et en 16S pour รชtre considรฉrรฉs de la mรชme espรจce. Dans ce cas, le spรฉcimen pour lequel le plus grand nombre de marqueurs sรฉquencรฉs a pu รชtre obtenu a รฉtรฉ conservรฉ dans la matrice finale. Les sรฉquences associรฉes ร des vouchers ont รฉtรฉ, autant que possible, retenues.
Analyses phylogรฉnรฉtiques
Echantillonnage taxonomique final et concatรฉnation des marqueurs phylogรฉnรฉtiques :
Chaque gรจne a ensuite de nouveau รฉtรฉ analysรฉ en construisant des arbres rapides (NJ sur des distances K2P) afin de vรฉrifier la congruence des topologies construites entre les diffรฉrents marqueurs. En cas dโabsence dโincongruence soutenue entre les marqueurs, lโanalyse phylogรฉnรฉtique se fait en concatรฉnant les alignements de tous les marqueurs phylogรฉnรฉtiques, afin dโobtenir une super-matrice. Pour lโanalyse concatรฉnรฉe, nous avons gardรฉ uniquement les spรฉcimens vรฉrifiant une des conditions suivantes :
– Au moins trois marqueurs ont รฉtรฉ sรฉquencรฉs
– Si seulement deux marqueurs รฉtaient disponibles, au moins un des deux รฉtait le COI ou le 16S qui ont servi ร lโidentification molรฉculaire
Reconstructions phylogรฉnรฉtiques
Les analyses phylogรฉnรฉtiques des sรฉquences nuclรฉiques ont รฉtรฉ effectuรฉes ร la fois en utilisant les mรฉthodes du Maximum de vraisemblance (ML) ร lโaide du logiciel RAxML version 8.2.9 (Stamatakis et al., 2014) et de lโInfรฉrence Bayรฉsienne (IB) avec MrBayes v3.2.6 (Ronquist et al., 2012). Le modรจle dโรฉvolution GTR + ฮ + I a รฉtรฉ utilisรฉ pour chaque partition et pour chaque position de codon (pour le COI) dans les deux analyses. Le modรจle GTR (Generalised Time-Reversible) (Tavarรฉ, 1986) est le modรจle de substitution le plus neutre. Il implique que la frรฉquence de chacune des quatre bases A, T, C et G soit indรฉpendante des autres et que les taux de substitution entre chaque paire de nuclรฉotides soient diffรฉrents. Ce modรจle nรฉcessite donc quatre paramรจtres de frรฉquences des bases et six taux de substitutions diffรฉrents. Ce modรจle est combinรฉ ร une distribution des taux de mutation des sites qui suit une loi gamma (ฮ) (fixรฉe ร quatre catรฉgories) et une proportion de sites invariables (I). Pour lโanalyse ML, la robustesse des nลuds est estimรฉe par la mรฉthode du bootstrap avec 1 000 itรฉrations. Lโarbre est visualisรฉ ร lโaide du logiciel FigTree v1.4.3 (Rambaut et Drummond, 2012). Lโanalyse bayรฉsienne a รฉtรฉ effectuรฉe sur le portail en ligne CIPRES (Miller et al., 2010).
Lโexploration de lโespace bayรฉsien a รฉtรฉ effectuรฉ avec deux ensembles de chaรฎnes de Markov Monte Carlo (MCMC) ร partir de points de dรฉpart diffรฉrents, sur 15 106 gรฉnรฉrations, avec une frรฉquence dโรฉchantillonnage des arbres tous les 1 000 pas. La stabilitรฉ de chaque paramรจtre a รฉtรฉ contrรดlรฉe ร lโaide du logiciel Tracer 1.6 (Rambaut et Drummond, 2007), en vรฉrifiant les valeurs dโยซ Estimate Sample Size ยป (ESS). LโESS estime la quantitรฉ dโรฉchantillons indรฉpendants qui ont la valeur indiquรฉe pour ce paramรจtre. Nous considรฉrons la stabilitรฉ du paramรจtre quand ESS est supรฉrieur ร 200. La convergence des analyses a รฉtรฉ vรฉrifiรฉe avec les valeurs de PSRF (Potential Scale Reduction Factor, proches de 1 si les analyses ont convergรฉ). Lโarbre consensus a รฉtรฉ reconstruit en รฉliminant les premiรจres 25% de gรฉnรฉrations รฉchantillonnรฉes comme un โburn-inโ, et est lร aussi visualisรฉ ร lโaide du logiciel FigTree v.1.4.3. Nous retiendrons comme significativement soutenus les nลuds prรฉsentant des valeurs dโau moins 80% de bootstrap et 0,95 de probabilitรฉ postรฉrieure (pp).
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Table des matiรจres
. Introduction gรฉnรฉrale de la thรจse
I.1 Contexte gรฉnรฉral :
I.1.1 Une histoire de reconsidรฉrations taxonomiques : les vers de la famille Siboglinidae
I.1.2 Etude de la colonisation des sources hydrothermales : les moules de la sous-famille Bathymodiolinae
I.2 Stratรฉgies dโรฉtude de la thรจse
II. La phylogรฉnie par une approche multigรจne : le cas des vers de la famille Polynoidae
II.1 Introduction
II.1.1 Les Polynoidae dans la faune des sources hydrothermales
II.1.2 Diversitรฉ des Polynoidae
II.1.3 Etat des connaissances de la phylogรฉnie des Polynoidae
II.1.4 But de lโรฉtude
II.2 Matรฉriel et mรฉthodes
II.2.1 Sรฉlection des taxons pour lโรฉtude
II.2.2 Obtention et sรฉlection des sรฉquences molรฉculaire
II.2.3 Analyses phylogรฉnรฉtiques
II.3 Rรฉsultats – Discussion
II.3.1 Echantillonnage final
II.3.2 Analyses phylogรฉnรฉtiques
II.4 Conclusions et perspectives
III. Une approche NGS : le cas des crabes de la famille Bythograeidae
III.1 Introduction
III.2 Matรฉriel et mรฉthodes
III.2.1 Echantillons biologiques et extraction dโADN
III.2.2 Sรฉquenรงage du gรฉnome mitochondrial en PCR longues
III.2.3 Prรฉparation des banques pour le sรฉquenรงage shotgun
III.2.4 Cartographie des reads obtenus en shotgun
III.2.5 Analyses phylogรฉnรฉtiques
III.3 Rรฉsultats – Discussion
III.4 Conclusion et perspectives
IV. Une approche NGS : le cas des crevettes de la famille Alvinocarididae
IV.1 Introduction
IV.1.1 Systรฉmatique des Alvinocarididae
IV.1.2 Position des Alvinocarididae au sein des Caridea
IV.1.3 Objectif de notre รฉtude
IV.2 Matรฉriel et mรฉthodes
IV.2.1 Echantillonnage
IV.2.2 Mรฉthodes
IV.2.3 Recherche et sรฉlection de marqueurs phylogรฉnรฉtiques
IV.2.4 Orthologie des marqueurs sรฉlectionnรฉs
IV.2.5 Analyses phylogรฉnรฉtiques
IV.3 Rรฉsultats – Discussion
IV.3.1 Echantillonnage
IV.3.2 Assemblages des transcriptomes
IV.3.3 Recherche et caractรฉristiques des 425 marqueurs recherchรฉs
IV.3.4 Evaluation de lโintรฉrรชt des marqueurs sรฉlectionnรฉs pour des รฉtudes phylogรฉnรฉtiques
IV.3.5 Analyses phylogรฉnรฉtiques
IV.4 Conclusions et perspectives
V. Conclusions et perspectives gรฉnรฉrales de la thรจse
VI. Bibliographie
VII. Annexes
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