Une approche communautaire de lutte integree contre les rats

La peste est aujourd’hui considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé comme une maladie résurgente dans le monde.

A Madagascar on assiste à sa recrudescence : cent cinquante à deux cent cinquante cas par an sont notifiés, confirmés ou probables. Si la peste n’a jamais cessé de sévir dans les zones rurales, elle avait par contre totalement disparu dans la capitale pendant près de vingt cinq ans. Ce n’est qu’à partir de 1979 qu’elle a resurgi dans les quartiers les plus défavorisés .

La peste était à l’origine véhiculée par les rats infectés importés d’Asie. Depuis son introduction par les ports en 1898 à Toamasina, Mahajanga, Antsiranana, la peste n’a plus disparu de l’île de Madagascar. Devant la réémergence alarmante de la peste au cours de ces dernières années et devant la découverte du bacille, Yersinia pestis multirésistant aux antibiotiques, la mise en place d’un système d’alerte et de riposte (fig.1) et des mesures préventives s’imposent. Malgré certaines mesures prises par les responsables sanitaires, la ville d’Antananarivo reste toujours exposé à cette maladie.

DEFINITIONS

LA PESTE 

BRYGOO ER définissait la peste comme étant une maladie bactérienne due au développement du bacille Yersinia pestis ou Pasteurella pestis dans l’organisme et transmise d’un animal malade à un animal sain par les puces. Il est connu que le maintien de la peste dans la région nécessite la présence d’une part de rongeurs dits: ENZOOTIQUES c’est à dire plus résistant à la peste et constituants le réservoir sauvage de bacilles et, d’autre part de rongeurs sensibles vivant au contact de l’homme (les rats). A Madagascar, les seuls rongeurs actuellement présents dans la zone d’endémie pesteuse sont :
•Rattus rattus
•Surmulot ou Rattus norvegicus
•Mus musculus : Souris domestique .

Rattus rattus est toujours l’unique rongeur dans les foyers ruraux de peste et semble donc être à la fois la victime et le réservoir de virus. Le surmulot jusqu’aux années 60 n’était présent que dans quelques grandes villes et ne semblait pas jouer le rôle dans la peste. Il en est autrement aujourd’hui où la peste a refait son apparition à Antananarivo et à Mahajanga ville où Rattus norvegicus est plus abondant que Rattus rattus. Quant aux insectivores réputés résistants la peste, seule une famille endémique (Tenricidae) et les musaraignes introduites sont présentes à Madagascar. Citée comme réservoir potentiel au Viet-Nam, la musaraigne n’est pas considérée comme protagoniste important. En 1991, lors de la réémergence de la peste à Mahajanga, la densité très importante de ces musaraignes par rapport aux rats, leur indice pullicidien très élevé et la découverte en 1995 puis les années suivantes de musaraignes positives en bactériologie suggéraient alors sa participation active dans le cycle de la peste. Aujourd’hui, la peste sévit sur les hauts plateaux malgaches à l’intérieur de 2 triangles :

❖Le triangle principal du centre dont les angles sont formés par
•Le Lac Alaotra au Nord
•Le Lac Itasy à l’Ouest (Tsiroanomandidy)
•Ambalavao au Sud (Fianarantsoa)
❖Le triangle mineur du nord dans le massif de Tsaratananàna .

LA DERATISATION

Dératisation signifie extermination – destruction systématique des rats. Les rats sont des animaux très nuisibles. Leur voracité est extraordinaire, ils causent des dégâts considérables dans les habitations, détériorent parfois les installations électriques et peuvent alors provoquer de court-circuit et des incendies. En rongeant les tuyaux de plomb, ils interviennent dans la transmission de certaines maladies contagieuses (comme la peste, leptospirose ictéro-hémorragique (8) thyphus et diverses parasitoses). Donc on doit les détruire par tous les moyens.

HISTORIQUE

DANS LE MONDE

Depuis des siècles, certains auteurs considéraient la peste comme étant la plus grave des maladies. Il a même été dit que l’appellation «pestis» aurait eu pour origine le mot latin «pessimum» qui signifie «très mauvais». La peste est une maladie mortelle due à l’Yersinia pestis. La première épidémie de l’histoire de l’humanité est décrite dans la bible, elle a touché les Philistins en 1320 avant Jésus Christ.

Trois grandes pandémies ont été décrites par la suite :
•la peste justinienne au VIe siècle
•la peste noire du Moyen Age et
•la pandémie actuelle qui a débuté en Chine à la fin du siècle dernier.

Depuis quelques années, cette maladie semble en recrudescence dans certains pays, pour la plupart en voie de développement comme Madagascar. Fin 1995, dix huit pays ont déclaré officiellement des cas de peste auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

C’était en 1894 que YERSIN a isolé le bacille pesteux, puis 2 ans plus tard, il définit avec ROUX le rôle du rat en tant que réservoir du virus et 1 an après avec SIMOND, celui des puces vectrices d’agent pathogène. Mais ce n’est que récemment que les modes de transmission de la maladie ont été élucidés.

Diégo Suarez
En 1899 avec trois (3) décès et une importante mortalité murine. Elle frappa Majunga en 1902 et entraîna cent quarante deux (142) décès entre juillet et octobre. Après un silence de quatorze ans, fait qui reste difficile à expliquer, la peste se manifeste à nouveau à Diégo, à Majunga et surtout à Tamatave entre les années 1921 à 1947, se dispersa ensuite vers Fort-dauphin, Mananjary, Analalava, Vatomandry. C’est ainsi que la peste arriva sur les hauts plateaux en 1921 par l’intermédiaire de la voie ferrée et ne devrait plus les quitter.

A ANTANANARIVO 

Depuis 1921 jusqu’à 1935, la peste souvent pulmonaire tua chaque année plus de trois mille (3000) personnes. La plupart des cas surviennent dans les régions basses de la ville : Antanimena, Isotry, quartiers voisins de la gare. A partir de 1935, les campagnes massives de vaccination avec le vaccin EV de GIRARD et ROBIC permirent de réduire le nombre de cas à quelques deux mille (2000) cas/an. De plus, l’introduction du sulfamide dans la thérapeutique en 1938, réduisit le taux de mortalité due à la peste. Ce n’est qu’après 1948, date d’entrée de la streptomycine et date d’utilisation des insecticides de contact, DDT, que la peste fut maîtrisée, surtout dans le milieu urbain. Mais quoiqu’il en soit, elle continua toujours de sévir dans les banlieux proches ou lointaines. Malheureusement à partir de 1979, la ville devenait de plus en plus surpeuplée, l’hygiène défectueuse ; les insecticides, moyens de lutte contre la peste étaient insuffisants et en même temps apparaissaient aussi les puces pestigènes résistantes à ces produits.

En conséquence, la peste se manifestait de nouveau dans la capitale et s’y est maintenue depuis. Mais cette réapparition n’entraînait que des conséquences limitées. La peste est surtout rurale et les réservoirs naturels du germe sont surtout les rats et leurs puces. La transmission se faisait de plus en plus de la périphérie vers la ville.

SITUATION ACTUELLE DE LA PESTE A MADAGASCAR

Répartition géographique :
La zone où la peste sévit à l’état endémo-épidémique est globalement constituée par les hauts plateaux centraux et dans 90% des cas en milieu rural. Selon la coordination du Programme National de Lutte contre la Peste, la cartographie des foyers pesteux à Madagascar comprend les 2 triangles et un foyer isolé : la ville de Majunga. Tout ceci concorde bel et bien avec la condition de pullicidienne qui exige selon ESTRADE :
•une altitude moyenne de 1200m,
•une humidité relative de 88 à 91% avec moins de 8mm de saturation,
•une température moyenne de 15 à 25°C avec peu de variation.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIER PARTIE : CONSIDERATION GENERALES
I.1 – DEFINITION
I.1.1 – LA PESTE
I.1.1 – LA DERATISATION
I.2 – HISTORIQUE
I.2.1 – DANS LE MONDE
I.2.2 – A MADAGASCAR
I.2.3 – A ANTANANARIVO
I.2.4 – SITUATION ACTUELLE DE LA PESTE A MADAGASCAR
I.3 – ASPECTS EPIDEMOLOGIQUES
I.3.1 – AGENTS PATHOGENES
I.3.2 – LES VESTEURS DE LA PESTE
I.3.3 – LES RESERVOIRES DU VIRUS
I.3.4 – MODE DE TRANSMISSION DE LA PESTE
I.4 – ETUDES SUR LES RONGEURS
I.4.1 – RAPPELS SUR LA BIOLOGIE DES RONGEURS
I.4.2 – LES FAMILLES ET ESPECES DES RONGEURS
I.4.3 – ECOLOGIE – REPARTITION GEOGRAPHIQUE – HABITAT
I.4.4 – LEUR MODE DE VIE ET MORPHOLOGIE
1.4.5 – CYCLE DE REPRODUC TION ET SURVIE
I.5 – RAPPEL CLINIQUE SUR LA PESTE
I.5.1 – FORME CLINIQUE DE LA PESTE HUMAINE
I.5.2 – DIAGNOSTIC DE PRESOMPTION DE LA PESTE
I.5.3 – PRISE EN CHARGE DES MALADES
I.6 – LES MESURES PREVENTIVES EN PERIODE D’EPIDEMIE
I.6.1 – LA LUTTE CONTRE LA CONSERVATION DU BACILLE
I.6.2 – LUTTE CONTRE LA CIRCULATION DES BACILLES
I.6.3 – LUTTE CONTRE LA PROPAGATION DE LA MALADIE
I.6.4 – LUTTE CONTRE LES VECTEURS
I.7 – ASPECTS GENERAUX DE LA LUTTE CONTRE LESRATS
I.7.1 – LES MESURES PROPHYLACTIQUES PERMANENTES
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE : UNE APPROCHE COMMUNAUTAIRE DE LUTTE INTEGREE CNTRE LES RATS DANS LA VILLE D’ANTANANARICO EN 1995
II.1 – LES DONNEES DE BASES
II.1.1 – DYNAMIQUES DE LA POPULATION DES RATS
II.1.2 – STRUCTURE DE LA POPULATION MURINE
II.1.3 – EVALUATION DE LA DYNAMIQUE DE LA POPULATION DESRATS
II.2 – OBJECTIF DE L’OPERATION
II.3 – METHODOLOGIE
II.4 – LE DEROULEMENT
II.5 – RESULTATS
II.5.1 – COMPOSITION DES PARTICIPANTS
II.5.2 – METHODE DE CAPTURE APPLIQUEE
II.5.3 – MOMENT D’ARRIVEE AUX POINTS DE COLLECTES
II.5.4 – COUT
TROIXIEME PARTIE : COMMENTAIRE ET DISCUSSIONS
CONCLUSION

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