L’homme, depuis son apparition sur terre, il a toujours vécu en société, particulièrement en communauté. Et cette forme de vie met en disposition des personnes ; des règles sociales, communautaires et culturelles. En effet, pour se parler, communiquer, l’homme fait appel au langage, à la parole, à la communication, à la conversation proprement dite, dans le but d’une bonne entente. Ainsi, des chercheurs se penchent sur ces activités sociaux communautaires, pour en faire une étude linguistique. Cette dernière (linguistique ), selon André Martinet, dans (élément de linguistique générale : 2008, page : 30), est définie comme « l’étude scientifique, non prescriptive, du langage humain. Parce qu’elle se fonde sur l’observation des faits et s’abstient de proposer un choix parmi ces faits au nom de certains principes esthétiques ou moraux. ». C’est-à-dire que la linguistique ne se veut pas une acquisition de loi définie sur le langage mais elle se propose une étude scientifique sur le langage en essayant de donner des explications sur le fond et la forme de la langue, de la parole, ainsi qu’aux faits pour sa bonne maîtrise et ses composants.L’homme, pour se faire comprendre, urge alors à transmettre des messages par communication, par le langage, par la parole à travers un acte appelé discours . Selon (JEAN-MICHEL ADAM, dans son linguistique textuelle : des genres de discours aux textes.) il estime que : « Parler de discours , c’est ouvrir le texte, d’une part, sur une situation d’énonciation-interaction toujours singulière et, d’autre part, sur l’interdiscursivité dans la quelle chaque texte est pris-en particulier celle des genres ». Autrement dit, le discours peut être compri comme un échange particulier, sous forme de parole transmise par un locuteur vers un allocutaire qui l’écoute, ou sous forme écrite dans l’objectif de convaincre, ou de persuader etc. le discours est un acte dialogal, mieux encore, il peut être considéré comme un entretien entre deux ou plusieurs personnes avec des perspectives. En ce sens, Benveniste, dans (problème de linguistique générale : 1966, page 26), nous dit que : « le discours, c’est la langue entant qu’assumé par l’homme qui parle et dans la condition d’intersubjectivité qui seul rend possible la communication linguistique ». Le discours peut alors être considéré comme, une action sur autrui, un inter discours, une interlocution ; donc il a une visée illocutoire (convaincre ou persuader par la parole). Par conséquent, le discours doit être contextualisé et normé.
Contexte et Justification ; Etat de la recherche
contexte et justification
Parler, c’est effectué des actes par l’usage de la parole qui est une activité humaine. Si quelqu’un tient à prononcer un discours, c’est qu’il cherche toujours à avoir un impact sur son allocutaire : soit un groupe défini ou un auditeur privilégié, un discours est toujours contextualisé ; on l’adhère souvent à une thèse, il a toujours un intérêt sur son public. Le discours à une visée argumentative : L’on entend par là, la question de savoir ; par quels moyens stratégiques et verbaux l’auditeur parvient-il à influencer son auditoire ? Le discours argumentatif inclus dans le domaine social existe depuis des lustres. Ainsi l’évident serait alors de contextualiser le domaine de l’argumentation datant de l’antiquité à nos jours.
Si l’on se réfère à Barthes dans (histoire des théories de l’argumentation, de Philippe Breton et Gilles Gauthier, 2011 p1), il montre que « le monde est incroyablement plein d’ancienne rhétorique » : c’est-à-dire que la conception d’Aristote sur la rhétorique datant entre 329 et 323 av. J.C. est toujours en cours de route jusqu’à la nouvelle rhétorique de C. Perelman du XXème siècle. Mais force est de constater que la rhétorique d’Aristote se basait sur l’échange, et les relations qu’entretenaient les hommes. En cette période, l’art de bien parler s’intéressait particulièrement aux partages des idées, des opinions, la bonne gestion des paroles pour une compréhension favorable. Alors, puisque l’argumentation s’inscrit dans la même longueur d’onde, c’est-à-dire, bien parlé afin de persuader ; donc la nécessité serait alors de mettre en rapport la rhétorique avec l’argumentation. Parce qu’un discours est réalisé par des arguments qui ont souvent le but de convaincre ou de persuader. La rhétorique d’Aristote s’intéressait particulièrement aux discours d’énonciation ou à la situation interactionnelle, elle insistait sur le caractère social et culturel, religieux ou politique.
Cependant, le discours véhiculé par l’argumentation qui est un domaine scientifique serait beaucoup plus persuasif et plus convainquant. En effet, celle-ci apporte des faits vérifiables et concrets à la fois. En cette période, le fondement des énoncés était la vraisemblance mais non la vérité. Car si l’on veut persuader, il ne faut pas s’approprier du bon raisonnement même si la bonne réponse semble nous appartenir.
Cette rhétorique suscitait l’excellence de la parole ; l’éloquence des moyens de persuasion pour avoir le dessus sur autrui. Étant une technique de la mise en œuvre des moyens d’expression du langage, l’argumentation se réclame un ensemble de moyens réunis dans le but d’obtenir une même conclusion par des éléments d’arguments (persuasion, dissuasion, conviction, etc.).
Selon Aristote « la rhétorique apparaît comme une parole destinée à un auditoire qu’elle tente d’influencer en lui soumettant des positions susceptibles de lui paraître raisonnable »p13. Dans ce cas l’argumentation à pour rôle de mettre en évidence cette acte de parole qui sera étudier linguistiquement en se basant sur la concordance des temps, des verbes, du rapport entre les phrases, le fond et la forme, le but du discours ; l’étude de l’argumentation nous éclaircit de ce que le locuteur veut véhiculer par son discours.
Dans un discours, la vérité absolue n’est pas garantie ; et nous constatons que l’acte de parole a toujours existé depuis l’apparition de l’homme sur terre ; mais aussi les débats controversés ont toujours existé entre les hommes. Par conséquent un discours doit être analysé scientifiquement, linguistiquement, du moment où la parole est susceptible de trahir. Cependant une nouvelle rhétorique comme « art de bien dire vient concurrencer, puis supplanter la rhétorique Aristotélicienne »p15. Cette pensée remonte à Ramus ou Pierre de la Ramé (1515-1572).Ici, on assiste à une dissociation entre le raisonnement dialectique (participant à la philosophie) et la rhétorique, désormais réduite au style (et principalement, aux figures et aux tropes), pour une mise en rapport entre la grammaire (l’étude des règles qui sous-tendent la pratique de la langue et la dialectique). P16. De plus, l’association de la rhétorique avec les figures de styles telles que la métaphore et la métonymie dans l’âge classique est réapparue au XXème siècle par les linguistes férus de poétique, comme Roman Jakobson en 1970p16. Alors le constat fait à ce propos est qu’il existe un rapport très important entre l’argumentation et les figures. Ainsi, une nouvelle vision de la nouvelle rhétorique est née avec C. Perelman avec la participation de L. Olbrechts-Tyteca en 1958p18. Ils définissent l’argumentation comme « les technique discursives permettant de provoquer ou d’accroître l’adhésion des esprits aux thèses qu’on présente à leur assentiment » (Perelman et Olbrechts-Tyteca) cité dans Amossy 2012).Il faut comprendre par là, que l’argumentation est un moyen pour susciter en l’homme le désire de faire travailler sa pensée en se basant sur des techniques langagières pour mieux comprendre les relations qui existent entre les personnes lorsqu’ils entretiennent des relations d’interaction. Par discours, l’orateur doit s’adapter à celui ou ceux au(x) quel (s) il s’adresse ; il doit en même temps véhiculer son message, mais aussi véhiculer sa personnalité.
Hypothèse et corpus
hypothèse
Elle peut être définie comme une réponse, sur la conception d’un phénomène, admise dans la probabilité, tout en attendant le déroulement des faits, celle-ci pourrait enfin être une réponse incontestable. Si l’on se refaire aux théoriciens de l’argumentation tels qu’Anscombre et Ducrot dans Ruth Amossy ,2012. Selon eux, l’argumentation « n’est pas un ensemble de stratégies verbales visant à persuader : elle se définit de façon plus circonscrite, comme un enchaînement d’énoncés menant à une certaine conclusion : un locuteur fait une argumentation lorsqu’il présente un énoncé E1 (ou un ensemble d’énoncés) comme destiné à en faire admettre un autre (ou ensemble d’autres) p34. Alors, supposons à partir de là, que l’argumentation vise à amener un auditoire à l’acceptabilité d’une thèse, à travers des arguments à la foisadmissibles et susceptible au controverse.
Corpus
Contexte de l’émigration
L’émigration est un phénomène historique ; qui ne date pas d’aujourd’hui. Et il est constatable, que ses causes diffèrent: D’abord, l’émigration dû au commerce triangulaire : Europe-Afrique-Amérique ; quand les européens faisaient travailler les esclaves dans les champs de plantation, usines etc.) : La traite négrière. Ensuite l’émigration dû à la colonisation, quand les européens émigraient vers l’Afrique pour coloniser mais aussi pour en rapporter des émigrés chez eux pour les faire travailler pour des raisons strictement économiques, industrielles. Ce type d’émigration est dite forcé car les émigrés ne le faisaient pas par leurs propres grés. De plus l’Afrique, vue aujourd’hui, comme le continent le plus pauvre, par rapport aux autres, ce qui favorise sans doute les nombreuses émigrations de sa jeunesse. Parce que ; dans ce continent, il y a le chômage, les conditions de vie difficiles, etc. Ainsi, espérant une meilleure vie, beaucoup tendent vers l’émigration dans les pays où ils espèrent s’améliorer.
Toujours en Afrique, d’autres peuvent être dans un pays où ils se sentent menacé : par l’anarchisme d’un pouvoir politique, ou par une guerre civile ; comme le cas en Lybie. Ces personnes, pour leur sécurité et leur bien-être, partent là où les conditions de vie sont favorables. Donc ici il s’agit d’une émigration sociale.
Ce phénomène de l’émigration ne se limite pas seulement aux pays du sud vers les pays du Nord, c’est vice-versa, car ; on voit que, pour les pays où on espère partir pour une meilleur vie, parfois, eux aussi, partent à l’émigration pour découvrir une nouvelle vie, différente de celle d’avant. Ici, il s’agit d’un problème Personnel, du fait que les personnes cherchent à s’installer dans les pays dans lesquels elles se reconnaissent dans leurs valeurs.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
Contexte et Justification ; Etat de la recherche
Etat de la recherche
PROBLEMATIQUE
OBJECTIFS
Hypothèse et corpus
a) hypothèse
b) Corpus
Contexte de l’émigration
Biographie de FATOU Diome
Présentation du corpus
Le discours de persuasion dans l’œuvre
Le discours dissuasif dans l’œuvre
Le discours de conviction
Clarification conceptuelle
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE
I) L’éthos discursif ou la mise en scène de l’orateur
1) L’éthos dans l’analyse argumentative
a) L’éthos discursif
b) L’éthos préalable
II) Les fondements de l’argumentation
1) Le soubassement de l’argumentation : les évidences partagées
a) La doxa ou le pouvoir de l’opinion commune
b) Le dit : une stratégie argumentative
III) Le style argumentatif : l’effet des figures et le temps des verbes dans l’œuvre
1) Les figures de style
a) L’effet des figures
2) Le temps des verbes dans l’argumentation
CHAPITRE 3 : L’ARGUMENTATION DANS LE DISCOURS LITTERAIRE
1) Essais de définition du discours littéraire
2) L’approche énonciative argumentative
3) L’approche communicationnelle argumentative
4) L’approche conversationnelle argumentative
CHAPITRE 4 : ANALYSE
1) Le discours de persuasion
2) Le discours de dissuasif
3) Le discours de conviction
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE