Un territoire complexe entre mer et montagnes
Nice est une ville du Sud-Est de la France, préfecture du département des Alpes Maritimes et deuxième ville de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur derrière Marseille. Située à l’extrémité Sud-Est de la France, à une trentaine de kilomètres de la frontière italienne, elle est établie sur les bords de la mer Méditerranée, le long de la baie des Anges et à l’embouchure du Paillon. La ville compte 344 460 habitants [Population légale 2009 entrée en vigueur le 1er janvier 2012, Insee].
Choix du territoire d’étude
Dans un premier temps, il a été nécessaire de déterminer le territoire d’étude. Nous avons pour cela réalisé une analyse rapide des différentes échelles qui nous semblaient pertinentes.
D’abord, la Métropole Nice Côte d’Azur est un établissement public de coopération intercommunautaire (EPCI) créé par la loi du 16 décembre 2010 sur la réforme des collectivités territoriales. La Métropole Nice Côte d’Azur est le premier EPCI de ce type à avoir vu le jour le 1er janvier 2012. Elle est issue de la fusion de la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur, de la Communauté de Communes de la Vésubie, de la Communauté de Communes de la Tinée, de la Communauté de Communes des stations du Mercantour et de la Commune de la Tour-sur-Tinée. Elle regroupe ainsi 46 communes soit 545 000 habitants. Avec ses 344 460 habitants, Nice représente donc à elle seule plus de la moitié de la population de la Métropole, répartie sur un peu plus de 5% du territoire métropolitain.
La Métropole possède 9 compétences:
– Développement et aménagement économique, social et culturel
– Aménagement de l’espace métropolitain
– Politique locale de l’habitat
– Politique de la ville
– Gestion des services d’intérêt collectif
– Protection et mise en valeur de l’environnement et politique du cadre de vie
– Transport scolaire
– Voirie départementale
– Promotion économique du territoire à l’international
Au delà des compétences transférées à la Métropole, il existe une volonté de travailler en collaboration sur divers sujets notamment sur la gestion des risques. En effet, le transfert de la prévention et de la gestion des risques à la Métropole devrait être formalisé très prochainement. A cela s’ajoute le fait que l’ensemble du territoire de la Métropole est soumis à l’aléa sismique. Ainsi, il apparaissait intéressant de travailler à l’échelle intercommunale.
Le territoire communal de la ville de Nice est bordé par 13 communes appartenant à la Métropole : Saint-Laurent du Var, La Gaude, Saint-Jeannet, Gattières, Colomars, Aspremont, Falicon, Saint-André de la Roche, Cantaron, La Trinité, Eze, Villefranche sur mer et Tourettes-Levens. Ce territoire, constitué de Nice et de ses 13 communes limitrophes, possède une démographie très hétérogène : Nice représente à elle seule 80% de la population.
Etant donné la densité de la ville de Nice, il sera très difficile de trouver les espaces nécessaires à la prise en charge de la population et à son relogement. Ainsi, aux vues des problématiques plus importantes sur la ville de Nice, notre territoire d’étude sera composé de Nice et de ses communes limitrophes. Ces dernières formeront une zone tampon où nous nous laissons la possibilité d’utiliser des espaces pour mettre en place des centres d’accueil pour la population niçoise sinistrée. Cependant, le plan d’évacuation et de soutien à la population en cas de séisme sera uniquement réalisé pour la population de la ville de Nice.
La géologie mixte niçoise
Dans le cadre d’une étude sur le risque sismique, il est nécessaire de connaître le sous-sol du territoire d’étude afin de faire une estimation des effets de site pouvant se produire. Sur la ville de Nice, nous retrouvons 9 formations alluviales d’origine essentiellement fluviale qui se distinguent par leur granulométrie et leur âge.
De façon générale, sur le territoire de la commune, nous retrouvons des sols très sensibles aux amplifications composés d’alluvions dans les plaines et de poudingues dans les collines.
Des calcaires, des marnes et d’autres types de roches sont également présents mais en moindre quantité. Dans l’étude du sol, une attention particulière doit également être portée à la présence de couches de sable fin dans les alluvions qui peuvent être sujettes à des phénomènes de liquéfaction.
Le territoire niçois étant un territoire côtier, il est également important de tenir compte du sous-sol marin. Les cours d’eau sont prolongés par des canyons (canyons du Var et du Paillon). Le plateau continental est très réduit et la pente continentale présente une forte déclivité. En effet, on passe de la côte à une profondeur d’eau de 1 100 mètres en moins de 5 kilomètres. Une telle morphologie est peu favorable à la stabilisation des apports sédimentaires. Par conséquent, si des secousses sismiques survenaient, elles pourraient provoquer des glissements en masse vers les grands fonds et ainsi générer des tsunamis.
Le risque sismique
Le séisme
Mouvements et failles
Le phénomène sismique est en relation direct avec le déplacement des plaques lithosphériques. En effet, « la lithosphère est constituée de grandes plaques en mouvement (la plaque océanique et la plaque continentale ), aux limites desquelles l’activité sismique est la plus intense. Les tremblements de terre sont provoqués par une rupture brutale le long d’un plan de faille. Cette rupture génère des ondes sismiques qui se propagent dans le sous-sol. La puissance d’un séisme est quantifiée par sa magnitude et les effets et dommages qu’il provoque sont caractérisés par l’intensité. » [Le risque sismique en France, BRGM] .
Nous pouvons recenser trois types de mouvement de la lithosphère : la zone en divergence, la zone en convergence, et la zone transformante. Ces mouvements de plaques provoquent ainsi des failles. Il en existe trois, correspondant respectivement au trois types de mouvement : les failles normales font référence à un écartement qui s’accompagne de l’affaissement d’un des blocs (distension), les failles inverses qui consistent en un rapprochement et donc à un chevauchement d’un des blocs sur l’autre (compression), et les failles décrochantes pour lesquelles se produit un glissement horizontal.
Nous pouvons distinguer plusieurs cas de zone de convergence :
– La rencontre lithosphère océanique/lithosphère océanique : l’une des plaques océaniques (la plus ancienne et donc la plus froide et lourde) va se précipiter sous l’autre, et il y a aura alors subduction intra-océanique ;
– La rencontre lithosphère océanique/lithosphère continentale : la lithosphère océanique étant plus dense, elle va se précipiter sous la lithosphère continentale. On aura alors subduction de la lithosphère océanique sous la marge continentale ;
– La rencontre lithosphère continentale/lithosphère continentale : les deux plaques étant cette fois-ci de même densité, elles vont se télescoper. On parle alors de collision continentale, ce qui aboutira à la formation d’une chaîne de montagne.
Le bassin méditerranéen est le lieu de rencontre de deux grandes plaques continentales : la plaque Africaine et la plaque Eurasienne. Le mouvement de convergence entre ces plaques a démarré il y a environ 70 millions d’années et se poursuit aujourd’hui. Il se traduit par des zones de subduction en Méditerranée centrale au niveau des arcs égéen et tyrrhénien et de collision en Méditerranée occidentale (chaîne de l’Atlas et chaîne alpine). Le Sud-Est de la France, bien qu’éloigné de la frontière des deux grandes plaques, en subit les contrecoups. Il est ainsi fracturé en plusieurs blocs qui bougent les uns par rapport aux autres. Les mouvements engendrés le long des failles peuvent être de type compressif, distensif et transformant.
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Table des matières
Introduction générale
Première partie : Un territoire complexe soumis au risque sismique
Sous partie 1 : Le territoire d’étude
I. Un territoire complexe entre mer et montagnes
A. Choix du territoire d’étude
B. La topographie du territoire
C. Les principales caractéristiques démographiques
D. La géologie mixte niçoise
II. Le risque sismique
A. Le séisme
1. Mouvements et failles
2. Les ondes sismiques
3. Les effets de site
4. Les effets induits
B. L’aléa sismique
1. L’aléa sismique Français
2. L’aléa sismique des Alpes-Maritimes
3. L’aléa sismique sur notre territoire d’étude
4. Le semblant de Plan de Prévention des Risques Sismiques Niçois
C. Les enjeux
D. La vulnérabilité
E. Le scénario de référence choisi
1. Les études de références
2. Le scénario retenu
3. Les limites des études et du scénario de référence
F. Le risque majeur
1. Notion de risque majeur
Sous partie 2 : Gestion du risque et gouvernance
I. Les différentes étapes d’une gestion de risque
A. L’anticipation et la préparation opérationnelle
1. Analyse de l’événement et de ses conséquences
2. Exercices
B. La prévention
1. Connaissance et analyse du risque
2. La réglementation
3. Modalités constructives
4. Information préventive
C. La gestion de crise
II. La chaîne d’acteurs : une coordination primordiale dans la planification de la gestion des risques et de la crise
A. Le cadre législatif de la gestion du risque
B. La chaîne de gestion de crise générale de l’échelle nationale à l’échelle communale
1. L’échelon national
2. Au niveau de la zone de défense et de sécurité
3. L’échelon départemental
4. L’échelon communal
5. Organigramme de synthèse
C. La connaissance du risque sismique du niveau national au niveau départemental
1. Au niveau national
2. Au niveau régional (Provence – Alpes – Côte d’Azur) et départemental (Alpes – Maritimes)
Deuxième partie : Mieux comprendre la vulnérabilité, c’est savoir la réduire
Sous partie 1 : Vulnérabilité globale du territoire
I. Vulnérabilité structurelle
A. Structure du sol
1. Règles structurant l’aménagement
2. Formes urbaines
3. Structure des bâtiments et vulnérabilité
4. Les diagnostics post-sismiques des bâtiments
II. Vulnérabilité géographique
A. Approche zonale du territoire
1. Division en unités urbaines homogènes
2. Division en groupements homogènes
III. Vulnérabilité des réseaux
A. Les réseaux vitaux
1. Le réseau de gaz
2. Le réseau d’électricité
3. Le réseau d’eau potable
4. Le réseau d’assainissement
B. Le réseau de télécommunication
1. France TELECOM
2. Mobilisation de la ville de Nice pour le maintien de la communication
C. Les réseaux de déplacement
1. Le réseau routier
2. Réseau ferré
3. Le réseau aérien
IV. Vulnérabilité économique
V. Vulnérabilité organisationnelle
A. La politique locale de prévention et de gestion du risque sismique
1. Le département
2. Nice : un acteur de gestion de crise
3. Etat des lieux de la gestion des risques sur la zone tampon
4. Le lien entre les différents acteurs
VI. Vulnérabilité individuelle
A. Critères socio démographiques
B. Les limites des critères établis
C. Assurance et catastrophes naturelles
Sous partie 2 : Quelle vulnérabilité pour les enjeux majeurs ?
I. Gestion des établissements de santé (centres hospitaliers et EHPAD)
A. Les Centres Hospitaliers
1. La gestion de crise
2. Les hôpitaux principaux
B. Les EHPAD
1. Définition
2. Localisation
II. Evacuation des établissements scolaires et de petite enfance
A. Les acteurs du système éducatif
B. La gestion de crise des établissements scolaires
1. Le PPMS
2. Sensibilisation/formation des établissements scolaires
3. Le cas des crèches
III. Le Plan de Continuité des Activités : pour une gestion optimale de la
A. Pourquoi réaliser un PCA ?
B. Elaboration du PCA
C. La délocalisation des services
D. Les spécificités de la mise en place d’un PCA en cas de séisme
Hypothèse de Lieu de repli : Palais Nikaïa
Conclusion
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