Un sous-contexte de la petite phrase (la communication politique)

Le discours politique

Gรฉnรฉralitรฉs

Dans une รฉtude consacrรฉe au phรฉnomรจne des ยซ petites phrases ยป et dans un champ de recherches appartenant aux Sciences de lโ€™Information et de la Communication, il faut prรฉciser oรน lโ€™on replace le thรจme du discours politique. Tout dโ€™abord, du fait de son caractรจre trรจs vaste et complexe, il nous fallait le circonscrire et le thรจme de ce mรฉmoire le permet. Ensuite, nous essayerons dโ€™en faire ressortir les aspects qui nous permettent de situer ces ยซ petites phrases ยป en tant quโ€™elles sโ€™inscrivent, ou non, ร  un moment donnรฉ, dans une stratรฉgie de communication politique.
Soyons prudent avec cette notion de communication politique pour ne pas la confondre avec celle de discours politique. Nous allons y revenir, mais observons tout dโ€™abord ce dernier. Dโ€™un point de vue gรฉnรฉral, et dans un premier temps, on peut dire que nous considรฉrerons ici le discours politique en tant quโ€™il est celui tenu par ceux que lโ€™on nomme les femmes et hommes politiques. Cela peut paraรฎtre une รฉvidence, mais ne lโ€™est sans doute pas si lโ€™on considรจre que beaucoup dโ€™autres acteurs tiennent parfois un discours dit ยซ politique ยป, comme par exemple les dirigeants dโ€™entreprises, les dirigeants syndicaux ou autres acteurs exerรงant des responsabilitรฉs et pouvant se trouver en situation de sโ€™exprimer publiquement ou de prononcer des discours.
Ensuite, et selon une dรฉfinition trรจs gรฉnรฉraliste, rappelons quโ€™un ยซ homme politique ยป est celui qui ยซ sโ€™occupe des affaires publiques ยป (Le Petit Larousse, 1995 : 800). Quant au discours, et pour complรฉter ce qui a รฉtรฉ dit un peu plus haut, celui-ci peut รชtre dรฉfini comme un ยซ …mode dโ€™apprรฉhension du langage… ยป et, ce qui lui est liรฉ, ยซ…lโ€™activitรฉ de sujets inscrits dans des contextes dรฉterminรฉs. ยป (Maingueneau, 1996 : 28). Alors, une dรฉfinition assez gรฉnรฉraliste du discours politique pourrait donc se rรฉsumer ainsi : il serait lโ€™activitรฉ langagiรจre, dans un contexte prรฉcis, de ceux dont la responsabilitรฉ est de gรฉrer les affaires publiques. Ici apparaissent dโ€™emblรฉe deux points sur lesquels nous pouvons dโ€™ores et dรฉjร  attirer lโ€™attention : dโ€™une part, lโ€™acteur est bien identifiรฉ, il ne sโ€™agit pas dโ€™un discours prononcรฉ par un inconnu et dโ€™autre part, celui-ci le fait dans un contexte qui est clair et dont le cadre est parfaitement identifiรฉ.
Cette notion de contexte fait penser ร  une autre approche pour dessiner le cadre du discours politique. Christian Le Bart nous propose le concept de logiques de position pour cerner les environnements dans lesquels vont รชtre exercรฉs les discours politiques : logiques de position qui, selon lui, sont au nombre de quatre. Il nous propose tout dโ€™abord lโ€™origine et la trajectoire sociale qui vont, dโ€™aprรจs lui, dรฉterminer la faรงon de sโ€™exprimer du locuteur, arguant du fait que le parcours et les origines de celui-ci doivent รชtre pris en considรฉration. La 2e notion quโ€™il met en avant est celle de clivage politique. Il avance que ce marquant idรฉologique va dรฉterminer une certaine faรงon de discourir et lโ€™utilisation dโ€™un certain vocabulaire : pour schรฉmatiser, selon la tendance politique, le vocabulaire utilisรฉ, les figures rhรฉtoriques ou le style seront diffรฉrents. Le 3e point est le rรดle du locuteur : le discours sera influencรฉ par le fait que celui-ci est un maire, ministre ou Prรฉsident de la Rรฉpublique. Enfin, le 4e dรฉterminant est la conjoncture politique, la campagne รฉlectorale pouvant รชtre lโ€™une de celles-ci (Le Bart, 1998 : 28-40). Ce qui ressort ร  ce stade est la multiplicitรฉ des รฉlรฉments ร  prendre en compte pour dรฉterminer le discours politique. Il semble aller de soi quโ€™il ne faille pas sโ€™en tenir aux seuls mots ou aux seuls locuteurs pour en saisir la portรฉe et tout ce quโ€™il recouvre.

Discours politique et pouvoir

Une autre approche du discours politique est celle de Constantin Salavastru, un philosophe ayant travaillรฉ sur lโ€™art oratoire et la rhรฉtorique en politique, qui le dรฉfinissait ainsi en 2003 ร  lโ€™occasion dโ€™un sรฉminaire consacrรฉ ร  la ยซ logique discursive ยป : ยซ le discours politique est une forme de la discursivitรฉ par l’intermรฉdiaire de laquelle un certain locuteur (individu, groupe, parti etc.) poursuit l’obtention du pouvoir dans la lutte politique contre d’autres individus, groupes ou partis ยป (Salavastru, 2003 : 1). Cette dรฉfinition fait apparaรฎtre deux points nouveaux intรฉressants. Le 1er est le fait que le locuteur, donc celui qui sโ€™exprime, nโ€™est pas nรฉcessairement un individu mais il peut รชtre รฉgalement un groupe ou un parti. On imagine ici que le discours en question peut รชtre celui prononcรฉ par une personne au nom de lui-mรชme, ou par une personne au nom du groupe quโ€™il reprรฉsente, par exemple un parti politique. On peut aussi imaginer, dans ces conditions, que le discours en question peut รชtre oral ou รฉcrit. Le 2e point qui ressort de cette dรฉfinition est la notion de pouvoir. Le discours politique aurait donc comme objectif lโ€™accession au pouvoir ou, comme on peut le lire entre les lignes, la volontรฉ de le garder. Replacรฉ dans le contexte de notre รฉtude, prรฉcisรฉment, cette approche est intรฉressante. En effet, le candidat ร  lโ€™รฉlection prรฉsidentielle est ร  lโ€™รฉvidence dans cette recherche de pouvoir et les ยซ petites phrases ยป qui pourraient apparaรฎtre dans son discours auraient donc รฉgalement cet objectif.
Avec cette approche oรน intervient la notion de pouvoir, Constantin Salavastru rejoint le point de vue de Patrick Charaudeau pour qui le langage, lโ€™action et le pouvoir sont liรฉs. Cโ€™est prรฉcisรฉment ce qui apparaรฎt lorsque ce dernier รฉcrit que ยซ le gouvernement de la parole nโ€™est pas le tout de la politique, mais il ne peut y avoir dโ€™action sans parole : la parole intervient dans lโ€™espace de discussion pour que soient dรฉfinis lโ€™idรฉalitรฉ des fins et les moyens de lโ€™espace publicยป (Charaudeau, 2005 : 16). Ce point de vue qui tend ร  vouloir rendre indissociable le langage et le pouvoir est essentiel dans la recherche que nous menons ici. En effet, on peut se demander ce quโ€™il en est de cette relation entre ces deux entitรฉs dans le discours de quelquโ€™un qui nโ€™est pas encore en situation de pouvoir, parce que candidat. Comment le discours de quelquโ€™un qui nโ€™a pas le pouvoir peut-il รชtre intimement liรฉ ร  celui-ci ? Peut-รชtre parce que, par les mots quโ€™il choisira dโ€™emprunter, il se mettra en position, au regard de lโ€™opinion, dโ€™รชtre au pouvoir ou en situation de pouvoir. Sans chercher ร  se poser ici la question de savoir qui parle, cette thรฉorie rejoint ceux qui pensent que lโ€™action politique, plus que dโ€™รชtre seulement liรฉe ร  son activitรฉ discursive, sโ€™y confond. Cโ€™est ร  nouveau le cas de Christian Le Bart lorsquโ€™il รฉcrit que ยซ le mรฉtier politique consiste (…) ร  savoir poursuivre des stratรฉgies discursives (convaincre, se lรฉgitimer, dรฉlรฉgitimer autrui) en ayant intรฉgrรฉ lโ€™ensemble des contraintes de champ. Cโ€™est lโ€™intรฉriorisation du rรดle ยป ou encore ยซ les politiques existent plus que jamais ร  travers ce quโ€™ils disent, la capacitรฉ ร  exister ร  travers ce quโ€™ils font apparaissant beaucoup plus alรฉatoire ยป (Le Bart, 2010 : 79). Partant de ce point de vue, comment peut-on qualifier le rรดle du discours dans lโ€™activitรฉ de lโ€™acteur politique autrement que central, fondamental, intrinsรจque ? Finalement, ce discours politique dรจs lors que lโ€™on commence ร  sโ€™y intรฉresser ne constitue-t-il pas lโ€™essence mรชme de lโ€™activitรฉ publique, ce qui expliquerait pourquoi le rรดle de la communication politique est grandissant ? En effet, si lโ€™on part du postulat que, dโ€™une part, la politique et le pouvoir sont liรฉs et que dโ€™autre part, lโ€™action politique et le discours politique tendent ร  se confondre, on voit bien quโ€™une des prรฉoccupations majeures de lโ€™acteur politique va รชtre de chercher ร  amรฉliorer la qualitรฉ de sa communication politique. Mais ce nโ€™est pas encore le moment de se pencher en dรฉtail sur cette question.

Un objet multiple

Si lโ€™on revient au discours politique, on perรงoit, par les rรฉfรฉrences que lโ€™on vient dโ€™รฉvoquer, quโ€™il est multiple, complexe et quโ€™il fait appel ร  diverses notions. Cโ€™est sans doute le moment dโ€™essayer dโ€™en proposer une nouvelle dรฉfinition qui met clairement en รฉvidence son aspect multiforme et qui devrait nous conduire dans la direction recherchรฉe pour aborder la question centrale de cette รฉtude : ยซ Le discours politique est ce lieu par excellence dโ€™un jeu de masques. Toute parole prononcรฉe dans le champ politique doit รชtre prise ร  la fois pour ce quโ€™elle dit et pour ce quโ€™elle ne dit pas. Elle ne doit jamais รชtre prise au pied de la lettre, dans une naรฏve transparence, mais comme rรฉsultat dโ€™une stratรฉgie dont lโ€™รฉnonciateur nโ€™est pas toujours le maรฎtre ยป (Charaudeau, 2005 : 5). Cette proposition semble nous faire progresser dโ€™un niveau dans lโ€™approche que nous faisons du discours politique et de son univers emmรชlรฉ. Il nous apparaรฎt de plus en plus, par tout ce que nous venons de montrer, que plusieurs couches le composent, sโ€™y superposent et le dรฉterminent.
Lโ€™auteur que nous venons de citer, Patrick Charaudeau, se situe prรฉcisรฉment dans cette approche de ยซ complexitรฉ ยป lorsquโ€™il dรฉcrit le discours politique. Au fil de ses recherches sur ce sujet, on retrouve le postulat qui veut que le discours politique serait constituรฉ de trois composantes que sont le logos, lโ€™ethos et le pathos. Le logos correspond au discours en lui-mรชme, ร  lโ€™argumentation, lโ€™ethos est lโ€™image de soi construite par le locuteur, tandis que le pathos est lโ€™รฉmotion qui y est vรฉhiculรฉe. Si on devait reprรฉsenter schรฉmatiquement ce postulat, on distinguerait assez bien les trois ยซ entitรฉs ยป que sont celui qui parle, le discours quโ€™il porte, et celui qui le reรงoit. En effet, mรชme si ces รฉmotions รฉmanent de celui qui parle, elles sont reรงues et ressenties par celui qui รฉcoute, par celui qui reรงoit le discours. Or, ajoute le chercheur, ยซ il semble (…) que le discours politique, tout en restant un mรฉlange de ces trois composantes, sโ€™est progressivement dรฉplacรฉ du lieu du logos vers celui de lโ€™ethos et du pathos, du lieu de la teneur des arguments vers celui de leur mise en scรจne ยป (Charaudeau, 2005 : 35). Nous pourrions donc dire que, selon cette hypothรจse, le discours politique en tout cas ce qui le constitue en tant que tel, nโ€™est plus le texte en lui-mรชme, les propositions, les idรฉes mais la faรงon dont elles sont dรฉlivrรฉes, dans quelles circonstances, avec quels affects, quelle force de conviction ou de persuasion, quels prรฉsupposรฉs ou rรฉfรฉrences, voire dans quel but et avec quelle stratรฉgie. A ce moment, on pense ร  un mot qui rรฉsume assez bien tout ceci : le mot ยซ thรฉรขtre ยป. En effet, si lโ€™on continue dans cette direction qui voudrait que lโ€™ethos et le pathos jouent dรฉsormais un rรดle prรฉpondรฉrant vis-ร -vis du discours politique, on ne peut sโ€™empรชcher dโ€™associer celui-ci aux notions de mise en scรจne, de techniques, de rapport avec lโ€™auditoire… Si lโ€™image de lโ€™homme politique et les รฉmotions quโ€™il transmet semblent devenus aussi centraux dans le discours politique, cela va impliquer de devoir se pencher sur la faรงon dont le locuteur gรจre cette image et ces รฉmotions, et sur le rรดle jouรฉ par les mots dans cette ยซ mise en scรจne ยป gรฉnรฉrale ร  laquelle participe a priori aujourdโ€™hui le discours politique.
Avant de nous pencher sur la question de la communication politique, disons un mot de ce que peut vรฉhiculer par ailleurs le discours politique comme rรฉputation, comme connotation. On ne peut nier le fait que le discours politique ยซ traรฎne ยป une rรฉputation qui dans son ensemble le dessert, et lโ€™on verra quโ€™au moment dโ€™aborder la ยซ petite phrase ยป dโ€™un point de vue gรฉnรฉral, curieusement, certains points communs apparaissent quant ร  cette ยซ rรฉputation ยป. Le discours politique est en effet souvent ยซ illustrรฉ ยป par des formules ou expressions qui le stigmatisent plus quโ€™elles ne le mettent en valeur : on pense par exemple ร  la langue de bois, expression qui revient rรฉguliรจrement pour dรฉcrire le discours politique. Pour dรฉcrire ce dernier, lโ€™opinion parle aussi parfois de ยซ beaux discours ยป et on comprend par cette antiphrase quโ€™elle pense en fait tout le contraire, tout comme quand les locuteurs sont qualifiรฉs de ยซ beaux parleurs ยป. Tout cela signifierait-il que lโ€™action politique ne se rรฉduit pas ร  ses discours, comme on lโ€™a un peu รฉvoquรฉ plus haut, ces expressions ayant tendance ร  vouloir dire que si les paroles ne sont pas suivies des actes, alors, elles ne servent ร  rien ? Ceci rappelle par ailleurs le nom dโ€™une รฉmission politique diffusรฉe sur France 2 ร  laquelle ont รฉtรฉ invitรฉs tous les candidats aux รฉlections prรฉsidentielles 2012 : Des paroles et des actes, un titre qui rรฉsume peut-รชtre ร  lui tout seul ce quโ€™est lโ€™action politique et qui semble vouloir quant ร  lui dissocier ces deux composantes, signifiant par lร -mรชme que lโ€™une (la parole) nโ€™inclut pas lโ€™autre (lโ€™acte) ? Ce qui est certain en tout cas cโ€™est que cette rรฉputation ยซ dโ€™inutilitรฉ ยป de la parole politique existe depuis un certain temps dรฉjร  mรชme si les femmes et hommes politiques tentent de la gommer par tous les moyens et notamment celui de lโ€™utilisation de certaines techniques de communication politique, mรชme si ce nโ€™est pas le seul objectif de ces derniรจres.
Nous venons donc de nommer les grandes caractรฉristiques dโ€™un discours politique et avons mis en avant son caractรจre ยซ multiple ยป. Regardons ร  prรฉsent de quelle maniรจre celui-ci se situe vis-ร -vis des techniques de communication.

Un sous-contexte de la petite phrase : la communication politique

Le moment est venu de regarder de quelle maniรจre ce discours politique, que nous venons de dรฉfinir, circule, se diffuse, et ร  lโ€™aide de quelles techniques. Ainsi, rappelons que nous essayons ร  travers cette รฉtude dโ€™observer si les ยซ petites phrases ยป jouent un rรดle dans la stratรฉgie de communication dโ€™un homme politique, et plus particuliรจrement au cours dโ€™une campagne รฉlectorale. Aussi, on ne pouvait dans ce mรฉmoire traiter de ce sujet sans aborder prรฉcisรฉment la question de la communication politique : celle-ci diffรจre du discours politique, dont nous venons de dresser le cadre. Elle en diffรจre par le fait quโ€™elle fait immanquablement penser ร  la forme utilisรฉe pour diffuser des idรฉes, quand le discours politique en lui-mรชme concerne plus le fond. Essayons alors de dรฉfinir ce quโ€™est la communication politique, en commenรงant par un bref retour en arriรจre.

Les origines de la communication politique : la propagande ?

ยซ La communication politique, au sens moderne, dรฉsignant lโ€™ensemble des pratiques visant ร  รฉtablir des liens entre les professionnels de la politique et leurs รฉlecteurs, en usant notamment des voies offertes par les mรฉdias (de lโ€™article de presse au clip, du publipostage au courrier รฉlectronique, du dรฉbat tรฉlรฉvisรฉ au blog…), a pris naissance aux Etats-Unis ยป (Riutort, 2007 : 25). Dans cette dรฉfinition qui est en mรชme temps une faรงon de resituer les origines de cette ยซ discipline ยป, le sociologue nous livre plusieurs informations.
Tout dโ€™abord, et en comparaison avec le discours politique, il cite un acteur supplรฉmentaire : le monde des mรฉdias, qui serait donc intrinsรจquement liรฉ ร  la communication politique : on comprend aisรฉment que le lien entre un acteur politique et sa ยซ cible ยป, ร  savoir la population, va se faire par le biais des mรฉdias. Ensuite, il nous dit que cโ€™est aux Etats-Unis que la communication politique, selon lui, trouve ses origines : il รฉvoque dโ€™ailleurs plutรดt lโ€™opinion publique et la faรงon dont les politiques vont sโ€™y intรฉresser, celle-ci tendant ยซ …ร  sโ€™รฉriger aux Etats-Unis, dรจs la fin du XIXe siรจcle, en principe majeur de lรฉgitimation des gouvernants ยป (ibid. : 26).
Lโ€™appellation dโ€™opinion publique est dโ€™ailleurs ร  rapprocher de celle de relations publiques, qui se dรฉveloppent รฉgalement aux USA dans les annรฉes 1920. A cette รฉpoque, ยซ les relations publiques se professionnalisent sous lโ€™influence dโ€™un Edward Bernays, qui y a vu un moyen de โ€˜cristalliser lโ€™opinion publiqueโ€™, pour reprendre le titre dโ€™un de ses ouvrages ยป (Lhรฉrault/Daklia, 2008 : 205). Dans ces propos, on voit apparaรฎtre la notion dโ€™influence des masses et de lโ€™opinion. En filigrane de ces notions en apparaรฎt une autre, fondamentale : la propagande, dont Edward Bernays se voudra lโ€™un des thรฉoriciens, notamment au travers de son oeuvre trรจs cรฉlรจbre : Propaganda (1928). Il y รฉcrit que ยซ la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes des masses, joue un rรดle important dans une sociรฉtรฉ dรฉmocratique. Ceux qui manipulent ce mรฉcanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige vรฉritablement le pays ยป (Bernays, 1928 : 31). A travers ces propos oรน apparaรฎt le mot gouvernement, on perรงoit lโ€™importance de lโ€™approche propagandiste dans la communication entre les acteurs politiques et la population ร  cette รฉpoque aux USA.
La ยซ propagande ยป a pourtant des origines tout autres puisque le terme a รฉtรฉ utilisรฉ pour la premiรจre fois dans le contexte religieux : congregatio de propaganda fide (congrรฉgation pour la propagation de la foi), instituรฉe le 22 juin 1622 par le pape Gregoire XV pour ยซ rรฉpandre la religion catholique et diriger toutes les missions ยป (Breton, 1997 : 69). Voici une dรฉfinition trรจs gรฉnรฉrale de ce terme : ยซ action systรฉmatique exercรฉe sur lโ€™opinion pour faire accepter certaines idรฉes ou doctrines, notamment dans le domaine politique, social, etc. ยป (Le Petit Larousse (1995 : 829). Peut-รชtre que cette autre approche, pourtant historique, rappelle lโ€™origine ยซ religieuse ยป du terme : ยซ La propagande applique les techniques de la foi collective et vise ร  la socialisation des doctrines politiques et des idรฉologies ยป (Delporte, 2003 : 3).
Ramenons le terme dans le champ politique et citons le point de vue du politologue Jacques Gerstlรฉ qui rappelle que ยซ dรจs 1927, Lasswell publie un ouvrage sur les techniques de propagande pendant la 1รจre guerre mondiale. Il la dรฉfinit comme le management des attitudes collectives par la manipulation des symboles assez proche de certaines dรฉfinitions actuelles de la communication politique ยป (Gerstlรฉ, 2004 : 30), Lasswell ayant รฉtรฉ un spรฉcialiste amรฉricain reconnu des relations entre la communication et la politique. Mรชme si cette notion de propagande semble avoir aujourdโ€™hui une certaine connotation nรฉgative, Philippe Breton, nous rappelle que ce terme ยซ nโ€™est devenu pรฉjoratif que depuis peu ยป. Pour illustrer ses propos, il cite lโ€™oeuvre de Serge Tchakholine, Le viol des foules par la propagande politique (1952), dans lequel lโ€™auteur regrette que les mรฉthodes de la propagande ยซ aient รฉtรฉ insuffisamment utilisรฉes โ€˜pour la bonne cause dรฉmocratiqueโ€™ ยป (Breton, 1997 : 70). En dโ€™autres termes, mรชme si, dans lโ€™opinion, ce terme de propagande semble le plus souvent associรฉ ร  des actions menรฉes par des rรฉgimes non dรฉmocratiques ou pendant des pรฉriodes troubles puisque, selon certains, elle ยซ (…) sโ€™appliquait ร  entretenir le rapport inรฉgalitaire entre les acteurs politiques et la masse par le caractรจre unilatรฉral du message (…) ยป (Delporte, 2006 : 30), il semblerait quโ€™il puisse รฉgalement รชtre associรฉ ร  lโ€™activitรฉ politique classique dโ€™une dรฉmocratie.

De la propagande ร  la communication politique

Replaรงons-nous briรจvement dans le contexte amรฉricain pour citer la fameuse thรฉorie de la ยซ seringue hypodermique ยป de Lasswell, qui mettait en avant ยซ la puissance de conditionnement des mรฉdias de masse ยป (Riutort, 2007 : 36), son principe gรฉnรฉral รฉtant que les mรฉdias contrรดlent lโ€™opinion en lui injectant certaines ยซ doses de messages ยป ร  intervalle rรฉgulier. Cette thรฉorie sera mise ร  mal dans les annรฉes 1940-1950 par les travaux de Lazarsfeld et ses รฉquipes de Columbia, pour qui ce phรฉnomรจne aurait des ยซ effets limitรฉs ยป. Le chercheur avance que ยซ les rรฉcepteurs ne subiraient (…) quโ€™une ยซ exposition sรฉlective ยป, au sens oรน ils filtreraient en amont lโ€™รฉmetteur (du choix dโ€™un journal ร  celui dโ€™un bulletin dโ€™information) ร  partir de leurs prรฉfรฉrences initiales ยป (Riutort, 2007 : 36). Dans cette thรฉorie, nommรฉe two-step flow of communication, Lazarsfeld รฉvoque รฉgalement le rรดle jouรฉ par celui quโ€™il nomme le leader dโ€™opinion, par exemple le pรจre de famille, qui retraduit les informations quโ€™il a lui-mรชme rรฉceptionnรฉes. En rรฉsumรฉ, cette thรฉorie met en avant quโ€™un certain nombre de ยซ filtres ยป existeraient et que le conditionnement des masses ne serait donc pas une รฉvidence. Cโ€™est en quelque sorte une faรงon de dire que la ยซ communication ยป vient sโ€™immiscer dans les relations entre les mรฉdias et les masses.
ยซ Si lโ€™on en croit lโ€™idรฉe gรฉnรฉralement admise, nous serions passรฉs, dans une pรฉriode que lโ€™on situe, selon le cas, quelque part entre les annรฉes 1950 et 1980, dโ€™un รขge de la propagande ร  un รขge de la communication politique, mouvement qui aurait ainsi accompagnรฉ le basculement du temps des masses ร  celui de lโ€™opinion publique ยป (Delporte, 2006 : 30). Cโ€™est le cas franรงais que lโ€™historien dรฉpeint dans cet article, mรชme sโ€™il nโ€™est pas clairement รฉtabli que ce phรฉnomรจne ait un lien avec ce qui sโ€™est passรฉ aux USA. Et quand il ajoute que ยซ par la posture dโ€™รฉcoute et de dialogue quโ€™elle suppose, la communication constitue le liant de la sociรฉtรฉ dรฉmocratique, en rupture avec la propagande, par nature totalitaire ยป, il apporte le prรฉsupposรฉ que la communication politique serait ร  mettre en lien avec la nature dรฉmocratique dโ€™un rรฉgime politique.
Les Sciences de lโ€™Information et de la Communication semblent รฉgalement dรฉfendre cette hypothรจse, ร  savoir quโ€™il existerait un lien entre la propagande et la communication politique, comme par exemple dans cet article : ยซ la tension entre les catรฉgories ยซ propagande ยป et ยซ communication politique ยป est devenue particuliรจrement manifeste dans les annรฉes quatre-vingt, dรฉcennie caractรฉrisรฉe par la construction de la communication comme catรฉgorie dโ€™analyse dominante, dans la sphรจre politique et au-delร  ยป (Ollivier-Yaniv, 2010 : 31). Il semble donc que les annรฉes 1980 aient marquรฉ en France un tournant dans cet avรจnement, cette mise en place dโ€™une communication politique. Cโ€™est รฉgalement dans cette dรฉcennie quโ€™apparaรฎt une autre dรฉfinition de la communication politique allant dans ce sens : il sโ€™agirait ainsi dโ€™un ยซ espace oรน sโ€™รฉchangent les discours des trois acteurs qui ont la lรฉgitimitรฉ ร  sโ€™exprimer publiquement sur la politique et qui sont les hommes politiques, les journalistes et lโ€™opinion publique au travers des sondages ยป (Wolton, 1989 : 39). Lร  encore on voit que la communication a investi le champ et que les รฉchanges entre les acteurs sont au coeur du processus. La communication politique se distinguerait donc de la propagande par ce dialogue qui apparaรฎt รชtre central et oรน une certaine mise en commun des intรฉrรชts semble prรฉvaloir. On pourrait alors imaginer quโ€™une stratรฉgie de communication, dans le cadre dโ€™une campagne รฉlectorale se dรฉroulant en 2012, nโ€™aurait pas pour seul objectif la conquรชte du pouvoir, mais รฉgalement celui de la mise en place dโ€™une organisation permettant lโ€™atteinte dโ€™objectifs communs dรฉfinis dans le cadre de ladite communication politique, grรขce aux possibilitรฉs de dialogue quโ€™elle permet. Mais le thรจme de la propagande nโ€™est pas le seul ร  รฉvoquer. Lorsquโ€™il est question de discours politique, la manipulation est un sujet qui revient rรฉguliรจrement et qui semble jouer un rรดle incontournable.

La manipulation

ยซ De maniรจre apparemment paradoxale au regard du sens commun, la manipulation des discours est dรฉfinie comme รฉtant plus caractรฉristique des rรฉgimes dรฉmocratiques que des rรฉgimes totalitaires ยป (Ollivier-Yaniv, 2010 : 33). Cette approche un peu directe qui consiste ร  dire que la manipulation nโ€™est pas lโ€™apanage des rรฉgimes totalitaires, peut surprendre au premier abord. Mais cette vision est partagรฉe par dโ€™autres chercheurs, qui estiment par ailleurs que les techniques manipulatoires ont des points communs avec la propagande.
Ainsi, Philippe Breton pense que la propagande est un ยซ type de techniques de manipulation de la parole mises en oeuvre de faรงon consciente et systรฉmatique. La propagande est plutรดt nรฉe au sein des rรฉgimes dรฉmocratiques que des rรฉgimes totalitaires ยป (Breton, 1997 : 68), et ajoute un peu plus loin : ยซ De nombreux partis politiques, y compris dรฉmocratiques dans les valeurs quโ€™ils dรฉfendent, utiliseront constamment et systรฉmatiquement le terme propagande pour dรฉsigner la partie spรฉcifique de leur action qui concerne la diffusion de leurs idรฉes auprรจs du public ยป (Breton, 1997 : 69). Ce que lโ€™auteur nous dit en plus ici est que la manipulation et la propagande seraient donc liรฉes, et par ailleurs bien prรฉsentes au sein des rรฉgimes dรฉmocratiques : on ne peut alors sโ€™empรชcher de faire le lien avec le discours politique. En effet, qui, dans les sociรฉtรฉs modernes, ne cherchent ร  convaincre, si ce ne sont tous ceux qui cherchent ร  ยซ vendre quelque chose ยป ? On voit bien que dans cette catรฉgorie, lโ€™on peut aussi bien inclure toutes les dรฉmarches commerciales qui visent ร  ยซ faire acheter ยป que tous les discours politiques qui visent ร  ยซ faire adhรฉrer ยป, notamment en pรฉriode de campagne รฉlectorale.
Les discours politiques sont-ils donc par nature manipulatoires ? Les techniques de communication politique vont-elles systรฉmatiquement sโ€™appuyer sur ces ressorts pour augmenter leur efficacitรฉ ? Cette dรฉfinition de la manipulation interpelle : ยซ La manipulation consiste ร  entrer par effraction dans lโ€™esprit de quelquโ€™un pour y dรฉposer une opinion ou provoquer un comportement sans que ce quelquโ€™un sache quโ€™il y a eu effraction ยป (Breton, 1997 : 26). Cette notion de ยซ violence psychologique ยป, expression รฉgalement utilisรฉe par le chercheur et qui justifie lโ€™emploie de ce terme en lโ€™associant ร  de la dissimulation, tend ร  montrer que, si la manipulation semble bel et bien exister, son image ne semble pas รชtre celle dโ€™un concept flatteur ou positif.
Au fur et ร  mesure de notre รฉtude ici, nous essayerons de dรฉterminer quelle part prend la manipulation dans le discours politique et si les ยซ petites phrases ยป que nous avons sรฉlectionnรฉes rรฉvรจlent certaines techniques manipulatoires.

Le contexte de la campagne รฉlectorale

Gรฉnรฉralitรฉs

On lโ€™a vu, la communication politique peut se dรฉfinir comme lโ€™interaction de trois acteurs que sont les femmes et hommes politiques, les mรฉdias, et lโ€™opinion publique. On imagine aisรฉment que ce processus est encore plus vrai dans le cas dโ€™une campagne รฉlectorale, et notamment ร  lโ€™occasion dโ€™un scrutin national. Comment en effet sโ€™adresser ร  son รฉlectorat sans passer par le filtre des mรฉdias ? Comment les convaincre et faire porter son discours sans utiliser les relais mรฉdiatiques qui vont le permettre ? J.G. Blumer a dรฉfini trois pรฉriodes depuis lโ€™aprรจs-guerre qui montrent comment la communication politique a รฉvoluรฉ pendant cette pรฉriode et le rรดle quโ€™y ont jouรฉ les mรฉdias, sans distinction gรฉographique.
Il observe tout dโ€™abord la pรฉriode 1945-1960 et considรจre quโ€™elle reposait sur les partis politiques eux-mรชmes. Il explique que cette รฉpoque รฉtait marquรฉe par le fait que ceux-ci dominaient le systรจme et jouissaient donc dโ€™un accรจs facile aux mรฉdias. Puis, il pointe le rรดle dรฉterminant jouรฉ par la tรฉlรฉvision, quand cette derniรจre connait un essor considรฉrable dans les annรฉes 1970 et 1980. Enfin, il dรฉcrit le dรฉveloppement des supports de communication ร  partir de la fin des annรฉes 1980, avec, en plus, lโ€™arrivรฉe dโ€™internet (Blumler, 1995).
On voit lโ€™importance des mรฉdias dans cette description. Le rรดle de la tรฉlรฉvision semble incontournable, dโ€™abord par le dรฉveloppement trรจs important que ce mรฉdia a connu. Ainsi, en France, le taux dโ€™รฉquipement croรฎt effectivement trรจs vite pendant la pรฉriode dรฉcrite ci-dessus : ยซ En 1973, 79% des mรฉnages sont รฉquipรฉs de tรฉlรฉviseurs (14,5 millions) et en 1988 le taux dรฉpasse 94% avec 28 millions dโ€™appareils ยป (Gerstlรฉ, 2004 : 42). Un candidat en campagne ne peut ignorer ce phรฉnomรจne et doit sโ€™y adapter : nous y reviendrons.

Interactions

Mais lorsque lโ€™on parle de campagne รฉlectorale, il faut citer une autre catรฉgorie dโ€™acteurs : les spin doctors ou conseillers en communication. Cette appellation anglo-saxonne vient de lโ€™adjectif anglais spin, notamment utilisรฉ dans le jargon sportif, to put a spin on a ball, signifiant littรฉralement ยซ donner de lโ€™effet ร  une balle ยป (Robert & Collins, 1990 : 668). Les premiers spin doctors ont officiรฉ aux USA : ยซ Si la fonction a fait son apparition dans les annรฉes 1930 et a รฉtรฉ gรฉnรฉralisรฉe au cours des annรฉes 1960, lโ€™expression ne se diffuse dans le dรฉbat public quโ€™ร  partir de lโ€™รฉlection prรฉsidentielle de 1984 qui a opposรฉ R. Reagan ร  W. Mondale ยป (Riutort, 2007 : 64). Il faut rappeler que Ronald Reagan avait plutรดt ยซ perdu ยป ce dรฉbat face ร  son adversaire : ses conseillers dรฉcidรจrent alors de faire campagne juste aprรจs le dรฉbat pour ยซ faire tourner la suite ยป (spin this afterward), cโ€™est ร  dire ยซ faire le dรฉbat sur le dรฉbat ยป : ยซ Ceci permit ร  Reagan, grรขce ร  une intense campagne de spinning, dโ€™รชtre donnรฉ vainqueur du dรฉbat ยป (Salmon, 2007 : 116). En France, ยซ ร  partir de lโ€™รฉlection au suffrage direct en 1965, les prรฉsidentiables recourent volontiers ร  des conseillers susceptibles de les รฉclairer (…) ยป (Riutort, 2007 : 65). Il nโ€™est pas surprenant de constater que la profession est originaire des USA, tout comme lโ€™est la communication politique. Par ailleurs, lโ€™influence des communicants en politique a รฉtรฉ plus tardive en France, mรชme si, dans les annรฉes 2010, ils sont trรจs prรฉsents dans le paysage politique franรงais et prรฉsentent des profils trรจs divers : on peut en effet y inclure les conseillers en communication appartenant ร  des cabinets privรฉs, mais aussi les instituts de sondage et enfin les propres รฉquipes de communication des partis politiques ou des candidats en campagne. Dans le cas qui nous occupera dans cette รฉtude, le directeur de la communication du candidat Franรงois Hollande รฉtait Manuel Valls.
Par ailleurs, une campagne รฉlectorale est un moment oรน se cristallisent de multiples phรฉnomรจnes. Un candidat en campagne poursuit lโ€™objectif de sรฉduire ses รฉlecteurs potentiels. Pour arriver ร  ses fins, il va devoir crรฉer en quelque sorte des ยซ conditions dโ€™adhรฉsion ยป pour sรฉduire son รฉlectorat. A cet รฉgard, il semble par exemple que la symbolisation, joue un rรดle dรฉterminant dans la faรงon dont les politiques abordent leur stratรฉgie : ยซ Ceux qui aspirent au pouvoir se livrent une lutte qui passe par les reprรฉsentations, les images que tous les citoyens se font, souvent inconsciemment, du passรฉ, du prรฉsent et de lโ€™avenir dโ€™eux-mรชmes, de leurs groupes dโ€™appartenance et de rรฉfรฉrence et de leur collectivitรฉ nationale. Cโ€™est pourquoi, la communication des prรฉtendants au pouvoir consiste dans les efforts pour exercer un contrรดle symbolique sur la dรฉfinition collective de la situation politique ยป (Gerstlรฉ, 2004 : 138). En dโ€™autres termes, la clรฉ, pendant une campagne รฉlectorale, serait de faire รฉmerger des mots, des images, des symboles rassembleurs et comprรฉhensibles par tous.
Jacques Gerstlรฉ semble confirmer ici ce qui a รฉtรฉ dit par dโ€™autres avant lui : ยซ le porte-parole autorisรฉ ne peut agir par les mots sur dโ€™autres agents et, par lโ€™intermรฉdiaire de leur travail, sur les choses mรชmes, que parce que sa parole concentre le capital symbolique accumulรฉ par le groupe qui lโ€™a mandatรฉ et dont il est le fondรฉ de pouvoir ยป (Bourdieu, 1982 : 107). Ramenรฉ au discours politique et ร  la volontรฉ de conquรฉrir le pouvoir, ce qui est propre ร  une campagne รฉlectorale, on peut interprรฉter ces propos du cรฉlรจbre sociologue de la maniรจre suivante : lโ€™orateur, autant pour se lรฉgitimer que pour sรฉduire son รฉlectorat, devra adjoindre ร  ses propos cette dimension symbolique qui serait une maniรจre de ยซ rendre hommage ยป par avance ร  ceux qui pourraient lui faire confiance.

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Table des matiรจres
Remerciements
Introductionย 
1รจre partie : La petite phrase : contexte et dรฉfinition
A) Le contexte gรฉnรฉral de la petite phrase : le discours politique
B) Un sous-contexte de la petite phrase : la communication politique
C) Identifier la petite phrase
D) La petite phrase : un objet dโ€™รฉtudes ?
2รจme partie : Candidat, corpus, techniques dโ€™extractionย 
A) Un candidat, deux journaux
B) Prรฉsentation des petites phrases et de leur contexte
C) Les techniques dโ€™extraction des petites phrases
3รจme partie : Les petites phrases de Francois Hollande : un outil efficace dans sa stratรฉgie de communication ?ย 
A) ยซ Cet adversaire, cโ€™est le monde de la finance ยป
B) ยซ Cโ€™est le rรชve franรงais que je veux rรฉenchanter ยป
C) ยซ Prรฉsident normal ยป
D) ยซ Sale mec ยป
Conclusionย 
Bibliographieย 
Annexesย 
Table des matiรจres

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