Un site naturel exceptionnel combiné à des pratiques paysannes originales

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UN DÉCOUPAGE TRANSVERSAL EN « FINAGES VILLAGEOIS »

À ce découpage xonso/kommeyta se superpose celui des finages villageois. Chaque bourg (paleta) se situe sur des terres marquées par des limites bornées (xeela, pl. xeella/sapana à Kolme) qui définissent des territoires villageois (hapta ou hamminta) contigus (. L’existence d’un « territoire villageois » propre est d’ailleurs l’un des critères qui distingue les bourgs (paleta), constituant une unité politique autonome, des agglomérations qui se sont développées ultérieurement et qui en dépendent. De nos jours, ces territoires correspondent grosso modo aux limites géographiques des
Associations de Paysans (
gäbäré mahïbär en amharique) mises en place par le régime socialiste (cf. Carte 6). Les délimitations entre finages villageois, connues des anciens et marquées par endroits par des pierres, se prolongent jusqu’aux confins du pays konso dans le kommeyta, et définissent pour les villages périphériques, de larges territoires « en parts de gâteau » qui se perdent dans les basses terres. Les villages centraux (Mejelo, Goja, Fasha, Mejeqe) ont en revanche un territoire beaucoup plus limité en surface et, à l’image des pays situés au centre d’un continent donc dépourvus d’« accès » à la mer, ils n’ont pas d’ouverture vers le kommeyta : ils sont obligés de passer par les territoires villageois voisins pour y accéder. Lorsqu’on est dans le kommeyta mais encore à proximité du xonso, les terres sont clairement attribuées à un village, mais plus on s’éloigne, plus les limites entre territoires villageois sont difficiles à établir avec certitude. Lorsqu’on s’éloigne encore, c’est la frontière entre les terres konso et les terres des ethnies voisines qui devient difficile à définir : on passe dans des terres non appropriées séparant délibérément les Konso des peuples voisins… Pour reprendre le continent comme métaphore du pays konso, la portion du kommeyta proche du xonso constitue les « eaux territoriales » du village ; plus loin, passée une limite qui n’est pas clairement fixée, c’est le grand large… mais mieux vaut ne pas trop s’y aventurer .

LE FINAGE VILLAGEOIS ET SES CATÉGORIES DESPACES

Les paysans d’un bourg divisent leur finage en plusieurs catégories d’espaces, qui se distinguent au premier abord par le type d’occupation du sol qui y est pratiquée. Les termes konso qui ont été identifiés pour désigner différents espaces sont les suivants : dulla, kappina, mura, paleta, termes que nous pouvons provisoirement traduire, en attendant de les expliciter plus longuement, par « champs », « jachères», « bosquets » et « villages/bourgs » respectivement.
Comme ce sont essentiellement les hautes terres qui sont concernées par ce découpage, on pourrait penser que ce système classificatoire est compris dans la seule catégorie
xonso, et se trouve par conséquent inclus dans l’autre découpage spatial. En réalité, les deux découpages relèvent de deux logiques différentes, que l’on pourrait qualifier pour faire vite, de respectivement cognitive et pragmatique. De plus, certaines catégories, dulla (les champs) par exemple, se retrouvent à la fois dans le xonso et le kommeyta, ce qui est bien la preuve que ce n’est pas un système de catégorisation qui est inclus dans l’autre, mais que les deux se recoupent.

DULLA : DES CHAMPS JARDINÉS SOUS COUVERT ARBORÉ

Dulla (sing. dula) est le terme utilisé pour désigner les parcelles cultivées par les Konso. D’une taille de quelques dizaines d’ares, les dulla sont en général étagés sur plusieurs terrasses définissant des bandes de terres (xeerenta) de quelques mètres de largeur, séparées, en fonction de l’intensité de la pente, par de véritables murs en pierre sèche (kawwatta) ou de simples amoncellements de cailloux (AMBORN 1989).
Les murs de soutènement (
kawwatta) disparaissent dans les zones où la pente s’adoucit, c’est-à-dire essentiellement dans le kommeyta. Dans tous les cas, des bourrelets de terre (mona) régulièrement refaits permettent de ralentir l’eau de ruissellement et d’augmenter l’infiltration. Chaque paysan possède environ 5-6 parcelles, parfois seulement une ou deux pour les plus pauvres, avec une surface qui couvre en moyenne 0,5 hectare par foyer. Ces parcelles qui constituent l’ensemble de ses terres sont cultivées entièrement à la main, avec l’aide d’outils qui sont, selon la nature des opérations agricoles, une houe (payra) pour le labour (aylatta) et un bâton à fouir (silpoota) pour les semailles (qupatta). Dans la région de Kolme et de Tuuro, l’araire (xormada, de xorma, « bœuf ») est aussi minoritairement utilisé pour le labour.
Sur les parcelles, plusieurs cultures sont mélangées, définissant une couverture végétale multi-étagée, dans laquelle les arbres sont présents en abondance. La récolte des produits se fait de façon étalée dans le temps, en fonction de l’arrivée à maturité de chaque espèce et de chaque plant, et en fonction des besoins alimentaires du foyer pour ce qui concerne les plants « qui peuvent attendre » (le manioc par exemple n’a pas une période fixée de récolte). Ce mode de récolte progressive nécessite des passages réguliers des paysans et de leur famille pour surveiller le degré de maturation de chaque plante.

D’un bosquet à l’autre, des différences de composition ligneuse

Nous avons rassemblé l’ensemble des informations contenues dans nos relevés floristiques des mura et kappina en un seul tableau, dont les colonnes et les lignes ont été organisées de façon à rapprocher les sites dont la composition floristique est similaire et les espèces qui se retrouvent sensiblement dans les mêmes endroits (cf. Annexe IV). Pour faire cela, nous avons eu recours à une Classification Ascendante Hiérarchique (CAH), méthode statistique qui consiste à calculer pour chaque couple de lignes ou colonne un indice de similarité141. Cette méthode donne un résultat prenant la forme d’un dendrogramme, c’est-à-dire d’une représentation graphique en arborescence142.
Le dendrogramme que nous présentons à la page suivante permet de voir se dessiner trois groupes. Le premier, le plus à droite (groupe C), est composé de deux
kappina, dont la composition se distingue clairement des autres sites. Le groupe A est composé de deux kappina légèrement à part, des deux dina que comporte notre échantillon et d’une grande majorité de mura dawra. Le groupe B est composé essentiellement de mura poqalla, dont les trois dites « régionales » (R1, R2, R3). Ces tendances générales n’excluent pas des « transfuges » (mura poqalla dans le groupe A, et mura dawra dans le groupe B.

Un découpage ancré dans l’histoire du peuplement konso

Par l’évocation de la description des auréoles d’agriculture qu’AMBORN (1988) a fixé au nombre de trois, on comprend bien que le changement entre le mode d’exploitation du milieu propre au xonso et celui propre au kommeyta est graduel – qu’il existe des états intermédiaires entre les deux extrêmes. Pour les Konso néanmoins, les deux portions du territoire correspondent à des unités discrètes, qui s’opposent franchement à bien des égards. Le principal argument à cette affirmation est que le découpage en deux portions de territoire s’inscrit dans une réalité ancienne présente dans l’histoire orale des Konso.
Xatta payoota, « il y a très longtemps, au tout début », xonso et kommeyta constituaient deux entités distinctes sur le plan de l’organisation politico-religieuse : cette double organisation, dont il reste des vestiges dans la zone initiale de peuplement (Karatti), reflète une origine hétérogène de la population konso, composée de Karatta, les habitants originels de Karatti, et de Monoqta, originaires de Monoqto. En dépit de leurs variations, les mythes d’origine recueillis par différentschercheurs (HALLPIKE 1972 : 3 ; METASEBIA BEKELE 1998 : 5) ont pour constante l’idée que la population konso actuelle est issue de la réunion d’agriculteurs déjà préalablement installés sur les collines konso, plus particulièrement dans la région de Karatti, et d’un peuple venu ultérieurement des basses terres : « Les premiers à vivre sur le territoire konso étaient des gens de Xoyra. Les Konso sont arrivés en provenance du pays borana (de l’Ouest) [plus précisément de Leban], les ont combattus, et les ont chassés. Les gens de Monoqto sont alors arrivé de Gedio [de la même direction que Xoyra], et se sont battus avec les habitants de Konso. Ils étaient peu en nombre mais très intelligents. Pour éviter les pertes humaines, les deux parties ont décidé de fixer la frontière entre leurs territoires là où les deux armées en allant l’une vers l’autre se rencontreraient. Il était décidé de remettre la rencontre au lendemain matin. Les gens de Monoqto qui étaient intelligents se sont levés pendant la nuit, et quand les Karatta se sont réveillés, les gens de Monoqto avaient déjà bien avancé. La frontière entre les deux peuples a été fixée à Tumalla, relativement proche des premiers bourgs konso. Les deux peuples ont décidé de vivre ensemble. Pour symboliser la paix, ils ont mis leurs tambours (timpa) ensemble. Les Monoqta devaient payer une taxe de sorgho pour les gens de Karatti. (…) » (Gellissimo Dinoté, décembre 2000).
Le territoire de Karatti a ainsi été conquis par les Monoqta venus des basses terres, grâce à une ruse de leur part : leur intelligence et leur activité leur ont permis de l’emporter sur le nombre des Karatta148. La morale de l’histoire, s’il y en a une, sonne comme une invitation à la méfiance vis-à-vis de ce qui vient du kommeyta, comme une invitation au travail aussi : désormais, il faudra se lever tôt pour reconquérir l’espace perdu, pour ne pas être pris de cours. Par la suite, les deux peuples ont été contraints de vivre ensemble, en mettant en commun leurs attributs du pouvoir, et en aménageant leurs organisations sociales respectives. De nos jours, la plupart des lignages ne gardent pas la mémoire de leur origine monoqta ou karatta.
Cette amnésie collective est sans doute renforcée par une volonté d’assimilation forte de la part des Karatta, qui peut apparaître comme une tentative de leur part de retrouver, en « phagocytant » le groupe qui s’est incrusté chez eux, un pouvoir injustement perdu : ainsi « lorsqu’un Monoqta de Dokatto vient à s’installer dans un village comme Mejelo [qui n’a pas de
kommeyta], il devient automatiquement karatta ». Par ailleurs, à Dokatto, les femmes monoqta deviennent karatta par le mariage. 

Hiérarchie dans le statut, ou comment le xonso englobe le kommeyta

Cette hiérarchie observée dans les valeurs associées aux deux espaces se retrouve à un autre niveau. En effet, le statut accordé à chacun des deux termes n’eststructurellement pas équivalent, car ceux-ci caractérisent deux niveaux de subdivision de l’espace différents. Ainsi, le xonso, défini ici comme une catégorie du pays konso s’avère être en même temps l’essence du pays konso – l’homonymie entre les deux ensembles en atteste. Le kommeyta, en tant qu’élément du pays konso, se trouve alors inclus dans la catégorie à laquelle il s’oppose. Il se trouve englobé dans le Konso (xonso au sens large), il est subordonné à ce dernier. Les deux espaces se trouvent donc reliés à la fois par une relation d’opposition et d’inclusion. On reconnaît ici – mais de façon plus évidente que qoyra/missa dans la classification des végétaux – l’idée d’une relation hiérarchique entre les deux termes de l’opposition (DUMONT 1991 : 245) : le xonso est supérieur au kommeyta, d’abord parce qu’il est plus valorisé, mais aussi parce qu’en tant que représentation du pays konso lui-même, il est défini à une échelle spatiale supérieure, et que pris dans ce sens large, il englobe son contraire.

Le kommeyta, une source d’animaux sauvages indispensable à la construction de l’héroïsme konso

Cette opposition entre le sauvage et le domestique structure toutes les catégories d’objets naturels. Ainsi, le kommeyta est réputé pour être le territoire denombreux grands mammifères et oiseaux de la faune sauvage éthiopienne : des babouins, des chimpanzés, des colobes, des antilopes, des dik-diks, des hyènes, des léopards, plus rarement des lions, des girafes, des autruches. De mémoire d’homme, il y avait autrefois des éléphants, des rhinocéros, des buffles, animaux aujourd’hui disparus de la région mais dont le souvenir est toujours vivant dans les poèmes et les fables.
La société konso valorise considérablement la chasse de ces animaux : la prise d’un lion ou d’un léopard en particulier, tout comme autrefois le meurtre d’un membre d’une ethnie ennemie, sont considérés comme des actes de bravoure et d’héroïsme. Celui qui vient à bout de cette sauvagerie est élevé au rang de héros,
xetalaytta (HIRSCH & METASEBIA, à paraître) : il bénéficie alors des honneurs de la part des membres de la société, durant sa vie et même après sa mort grâce aux waka qui seront érigés sur sa tombe155. Ce trait culturel qui se retrouve dans tout le sud de l’Éthiopie, a été analysé et décrit par les anthropologues éthiopisants sous le nom de « meritorious complex (Verdienstcomplex) », un système qualifié de méritocratique car il permet de promouvoir des individus dans la hiérarchie sociale sur la base de leur succès à la chasse et non pas seulement sur la base de leur ascendance (POISSONNIER 2003)156.
Être reconnu comme xetalaytta pour un homme appartenant à la société konso est important : c’est l’affirmation de sa virilité qui se joue, et par là même, ses chances de se marier et d’accomplir le cycle normal de la vie d’un homme en engendrant une descendance (id.). Mais cette reconnaissance ne se limite pas une consécration individuelle. Tout d’abord parce que le titre de héros peut être cédé : par exemple, si celui qui a tué n’a pas encore accédé au grade générationnel xela (il est alors farayta, c’est-à-dire pas encore considéré comme adulte), alors il peut faire reconnaître à sa place un membre de sa famille plus avancé que lui dans l’échelle générationnelle, ou un poqalla à qui il fait allégeance. Ensuite parce que plusieurs personnes (quatre en général) peuvent être reconnues xetalaytta en même temps que le chasseur victorieux. Par ailleurs, lorsque celui-ci appartient à la « génération des guerriers » (xela), son succès permet à l’ensemble des membres de sa génération d’accéder « réellement » au grade de guerrier. En effet, une génération ne peut se choisir un nom, qui lui sera propre et définitif, qu’à partir du moment où l’un de ses membres tue un ennemi, un lion, un léopard (TADESSE WOLDE 1993 : 19). La mort d’un animal sauvage est également requise au moment où la classe de génération cède le pouvoir à la suivante : au cours des deux mois que dure la cérémonie de passage kara, une chasse rituelle est organisée, à l’issue de laquelle une colonne de basalte est dressée pour commémorer l’ardeur au travail, le courage, la virilité du groupe d’hommes qui achève son ministère. Outre ces mécanismes qui rendent obligatoire le succès à la chasse pour pouvoir nommer et célébrer une classe de génération, la mort d’un animal sauvage ou d’un ennemi est, du point de vue symbolique, « une nécessité pour assurer le pouvoir reproductif du groupe », comme le suggère la pratique consistant à ramener en trophée les parties génitales de l’ennemi vaincu (AMBORN 2002 : 85-86).
Lieu de contact avec les ethnies voisines, et également territoire d’animaux sauvages absents de la zone cultivée du pays konso
157, le kommeyta apparaît donc comme le réservoir de proies dont la chasse victorieuse permet l’accomplissement des actes d’héroïsme. Il est le lieu obligé et nécessaire à la valorisation individuelle des hommes ; il permet en outre la consécration des membres d’une génération entière, celle des xela (guerriers), et la réaffirmation de la puissance reproductive de la société tout entière.

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Table des matières

Transcription de la langue konso (Afa-xonso)
Translittération de l’amharique (amariña)
GLOSSAIRE, SIGLES ET ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : L’ÉPINEUSE IDENTIFICATION D’UN PATRIMOINE NATUREL SOUS LES TROPIQUES
1. LE « PAYSAGE CULTUREL » KONSO, UNE CONSTRUCTION FRAGILE
Un territoire marqué par une identité forte
“ Le voyageur est stupéfait par la découpe méticuleuse des collines en terrasses
Un site naturel exceptionnel combiné à des pratiques paysannes originales
Une organisation sociale complexe, avec un ancrage spatial fort
Un site en rapide mutation
Balloté par l’Histoire éthiopienne depuis un siècle
Dynamiques nouvelles et fragmentation de la société
Une situation d’urgence : la dilapidation des statues funéraires
De l’identification du patrimoine à l’étude des ligneux
Un contexte propice à la patrimonialisation
Le recours à la notion de patrimoine, une stratégie de conservation de plus en plus
fréquente
Déplacement de la problématique
2. LE CHOIX D’UNE MÉTHODE ADAPTÉE
Passer par les savoirs et les savoir-faire locaux
Une nécessité méthodologique pour aborder le point de vue local
Un contexte international et national favorable à cette approche
Une démarche qui se réclame de l’ethnobiologie
Notre positionnement dans un courant scientifique
L’étude des classifications
L’observation des pratiques et l’analyse des stratégies paysannes
La place des savoirs scientifiques
Objectifs et moyens pour les atteindre
Le déroulement du terrain
Les conditions du séjour
Le recueil des données ethnographiques
Le recueil des données botaniques
PARTIE II : LES ARBRES DANS LES CATÉGORIES VÉGÉTALES ET TERRITORIALES KONSO
3. L’ARBRE ET LE DÉBRIS
Une opposition majeure entre ligneux et herbacées (Qoyra / missa)
Qoyra, un terme polysémique : arbre, bois, médecine
Missa, l’opposé de qoyra : la plante herbacée, le jeune ligneux spontané
Une classification propre aux plantes alimentaires
Missa, la catégorie « poubelle »
La mauvaise herbe
Le débris de végétal, la saleté
La plante sans forme
La plante sans nom
4. VIVRE ET PENSER LE TERRITOIRE KONSO
Une double différenciation de l’espace
Une opposition essentielle entre xonso et kommeyta
Un découpage transversal en « finages villageois »
Le finage villageois et ses catégories d’espaces
Paleta (le bourg) et les autres espaces habités
Dulla : des champs jardinés sous couvert arboré
Kappina : des friches pâturées, potentiellement cultivables
Mura : des bosquets exclus de toute utilisation agricole
Xonso et kommeyta : le cœur et la marge du pays konso
Forme et histoire d’un découpage territorial
Le lieu du « domestique » et le lieu du « sauvage »
5. LES DIVERSES MODALITÉS D’ACCÈS AUX LIGNEUX
Qoyra a-xaani : l’arbre qui appartient à quelqu’un
L’arbre associé à la propriété “individuelle” de la terre
L’arbre planté, l’arbre marqué
Qoyra a-samayta : l’arbre de la collectivité villageoise
Les ligneux des dina
Les ligneux des espaces non cultivés du kommeyta
Mura dawra : les « bosquets interdits »
Mura poqalla : les forêts des poqalla
Conclusion
Un recoupement des catégories végétales et territoriales
Quelques entorses à la règle
L’hypothèse et sa confirmation
PARTIE III : L’ARBRE « DOMESTIQUE »
6. DE LA CONSTITUTION DU PARC AGROFORESTIER
Les arbres dans l’espace et dans le temps agricoles
Une grande densité d’arbres épars
Les ligneux dans la parcelle : une stratification de la végétation dans l’espace
Les ligneux dans le calendrier agricole : un étalement des opérations et des récoltes dans le temps
Les ligneux, une contrainte nécessaire
Les arbres dans la production domestique
Produire du bois de construction
Fabriquer des objets d’usage courant
Manger
Nourrir les animaux
Produire du bois de feu
Thésauriser : l’arbre-tirelire
Dégager une rente
L’arbre support
Techniques arboricoles
Des arbres plantés ou spontanés
La croissance
La récolte
Conclusion : le « parc agroforestier » konso, la part visible d’une agriculture jardinée
7. D’UN CHAMP À L’AUTRE : PARTICULARISMES LOCAUX ET DIVERSITÉ
Des variations de composition ligneuse
Le nécessaire recours à des méthodes statistiques
Résultats : une typologie des parcs
Les facteurs à l’origine des variations
Les techniques de culture : araire ou houe ?
Le rang de naissance du cultivateur ?
Le sol
L’altitude
Un accès ou non au kommeyta
La proximité des pépinières
Conclusion : un étagement des ligneux
8. À LA CONQUÊTE DES BASSES TERRES
Les kanta, des postes avancés dans le kommeyta
Des abris qui rapprochent le berger de son troupeau
De l’abri à la maison
De l’élevage à la culture sous couvert arboré
Quand le paysage avance…
Un espace où se superposent plusieurs activités non coordonnées
Démographie, l’augmentation des besoins
Famines et marché, la course au prélèvement du bois
Une évolution qui exacerbe les conflits intervillageois
L’arbitrage impuissant des autorités officielles
La vie dans les kanta, un moyen de sécuriser l’accès aux ressources
La requalification du kommeyta en xonso : possible mais imparfaite
Une progressive autonomisation des kanta : du hameau au village
Un mouvement encadré par les pouvoirs modernes
Là où l’on touche aux limites du kommeyta
Conclusion : une « konsification » du territoire par les arbres
Le couvert ligneux des champs, une végétation exclusivement composée de qoyra
« More people more trees », plus de gens, plus de qoyra
La konsification du territoire
PARTIE IV : LES BOSQUETS, DES REFLETS DE L’ORDRE SOCIOCOSMIQUE
9. AU SOMMET, LES MURA POQALLA
L’« honneur des poqalla »
Le lieu de résidence (éternelle) des poqalla
Une taille et un nombre de mura proportionnels à l’influence de la famille du poqalla
Des bosquets situés au sommet des collines
Des marqueurs des déplacements au sein du territoire
Le don de bois, un acte pas tout à fait gratuit
Le devenir des genévriers sacrés
Les mâts rituels (olahitta)
Les piliers centraux (tuuda) des « maisons des hommes » (pafta)
Une gestion qui implique les poqalla
Des actions de protection et de plantation de genévriers
Des actions de purification
Mura poqolla et poqalla : parallèles
Le genévrier, le poqalla des arbres
Les origines du pays
Des incarnations de la pureté (qulquloota)
Le bois et la pierre : les marqueurs respectifs du temps cyclique et du temps historique
10. LES DINA, À LA PÉRIPHÉRIE DES BOURGS
Des espaces régulièrement plantés par une classe de génération
Une végétation assurant la protection des bourgs
Un rempart contre les attaques ennemies
Un pare-feu efficace
Le lieu d’entrepôt des déchets
Les toilettes du villages
La poubelle, lieu des missa dina
Un cimetière pour les gens sans terres
Un symbole de l’unité politique du bourg
11. LES MURA DAWRA, DES ÎLOTS DE « SAUVAGE »
Une gestion qui laisse l’endroit délibérément « sauvage »
Une gestion absente
Des rituels de purification tenus par les nama dawra
Une grande variété de fonctions
Se réconcilier avec Dieu
Accueillir le sauvage bienveillant
Protéger du sauvage menaçant
Célébrer les générations
Faire la loi et la justice dans le bourg
Garder la mémoire des lieux et des événements
Des répliques du kommeyta au sein du xonso ?
Des espaces sauvages et sacrés
Les mora sont des reproductions sacrées du xonso / les mura dawra sont des reproductions sacrées du kommeyta
Sous l’angle du protestantisme
L’infiltration protestante : les raisons du succès
La diabolisation des esprits
Le détournement du sens des lieux de culte
Conclusion : Ce que traduit la diversité des bosquets
Un reflet de l’organisation sociale
Un reflet des catégories structurantes du monde
Un reflet de l’étagement idéal de la végétation
« les bosquets sont petits, mais la culture y est grande »
CONCLUSION : LE PATRIMOINE LIGNEUX KONSO, PERMANENCE ET RECOMPOSITION
Eléments d’une ethnographie du rapport aux ligneux
Un patrimoine ligneux, support de l’identité
Aatta, l’identité, la culture, la tradition
Des perspectives touristiques
RÉFÉRENCES CITÉES

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