UN RENOUVELLEMENT URBAIN DE L’HABITAT BASE SUR LA MIXITE SOCIALE

Depuis 2003 et la loi Borloo, une nouvelle politique de la ville à été mise en œuvre. Elle est axée sur la démolition des habitats collectifs, plus ou moins dégradés, issu de l’époque des « Grands Ensemble ». Le Plan National de Rénovation Urbaine (PNRU), exécuté par l’Agence National de Rénovation urbaine (ANRU) vise à apporter une diversification de l’habitat, dé densifier ces quartiers, et permettre une mixité sociale. En 2008, la Secrétaire d’Etat en charge de la politique de la ville, Fadela Amara, a lancé le plan « Espoir Banlieue » visant à développer ces quartiers sociaux en marge de la ville. A contrario, loin d’être une priorité pour le gouvernement, les petites villes et moyennes villes doivent faire face au vieillissement de leurs parcs sociaux. Bien qu’elles ne connaissent généralement pas les problèmes de « ghettoïsation », et d’insécurité que peuvent représenter les quartiers issu des « grands ensembles », elles doivent gérer des quartiers qui ne rentre plus dans les idéaux de la population actuelle. Dans le cadre d’Avranches, petite ville d’un peu plus de 8000 habitants, le quartier de La Tourfaudière construit dans les années 60-70, est un quartier uniquement social où la vacance des logements s’avère de plus en plus préoccupante.

Une situation géographique idéale

Localisation de la ville d’Avranches

La commune d’Avranches est une commune située dans le département de la Manche, en région de Basse-Normandie. Située au sud de celui-ci, elle bénéficie à la fois d’une proximité avec la région bretonne et permet de faire le lien entre ces deux régions. Construite sur une colline faisant face au littoral, la ville bénéficie d’un environnement paysager unique représenté par la Baie du Mont-Saint-Michel, classé au Patrimoine mondiale de l’Unesco.

Elle a pour communes limitrophes, Marcey-Les-Grèves, Saint-Jean-de-la-Haize et Ponts au Nord ; Le Val-Saint-Père, Saint-Martin-des-Champs et Saint-Senier-Sous-Avranches au Sud de la ville. Avec ces 8226 habitants, Avranches est également à la tête d’une communauté de communes regroupant 16 communes.

L’accessibilité de la ville

De part sa position privilégiée et véritable avantage économique, la ville d’Avranches est bien desservie en terme d’équipements routiers et de transport. Par l’A84, autrement appelé l’autoroute des Estuaires, Avranches se trouve à mi distances des deux grandes capitales régionales que sont Caen et Rennes, les plaçant respectivement à 1 heure et 45 minutes d’Avranches. Elle fait également partie du réseau d’autoroute fil conducteur de la façade atlantique et permet ainsi la liaison entre le nord et le sud de l’Europe. Située à une vingtaine de kilomètres du Mont-Saint-Michel, la ville est contournée par la route nationale 175, particulièrement fréquentée, qui permettait de relier Paris (à 2h45 d’Avranches) au Mont-Saint-Michel. La ville possède de même un important tissu secondaire. Les départementales 973, 976, 975 et la départementale D5 permettent de relier la ville d’Avranches aux autres pôles locaux du sud Manche qui sont respectivement Granville, Saint-Hilaire, Villedieu-les-Poêles et Mortain. A noter qu’il existe un projet de 2*2 voies permettant de relier Avranches à la ville touristique et maritime de Granville, axe très fréquenté notamment par les camions qui viennent ou vont en direction de Cherbourg. La ville est aussi accessible par train grâce à la gare SNFC située au nord-ouest de celle-ci. Cependant, celle-ci est peu usitée : seulement deux lignes passent par cette gare (la ligne Caen-Rennes et la ligne Cherbourg-Rennes).

Elle possède également une station de bus desservie par les bus Manéo, transport organisé par le conseil général de la Manche, et à destination de Granville, Saint-James, Pontorson, Villedieu-les-Poêles, Cherbourg-Octeville, Saint-Hilaire-Du-Harcouët.

Avranches, à proximité de grands sites touristiques

L’un des piliers économiques de la ville d’Avranches est le tourisme. En effet, Avranches n’est située qu’à une vingtaine de kilomètres, 22 km pour être précis, du MontSaint-Michel, deuxième monument le plus visité de France avec plus de 3 millions de visiteurs chaque année. Cet ilot rocheux, où s’élève la fameuse Abbaye du même nom, se trouve à l’embouchure du Couesnon en pleine baie, et est baigné deux fois par jour avec les mouvements de marée. Classé monument historique dès 1862, le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Le site attire également par sa baie. Considérée comme l’une des plus belles baies du monde, elle est également inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007. Outre la présence de sable mouvant dangereux, c’est par sa grande diversité faunistique et floristique que la baie fait l’objet d’une protection en étant sous le giron de différentes conventions internationales (convention de RAMSAR, réseaux NATURA 2000) notamment pour les espèces d’oiseaux migratrices (la baie est classé ZPS, zone de protection spéciale).

La proximité de ce site a donc un impact direct sur la ville et son économie. Ainsi la commune ne compte pas moins de 4 hôtels en centre ville (dont 3 hôtels deux étoiles) et 3 hôtels de grandes chaines hôtelières dans les différentes zones d’activités de la ville ou des communes environnantes. Outre l’infrastructure hôtelière, la ville a étoffé son offre culturelle en construisant en 2006 le musée des manuscrits de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, regroupant ainsi plus de deux cents volumes médiévaux. Ce musée est appelé le scriptorial. Considéré comme l’un des éléments touristiques phare de la ville, Avranches s’est proclamée « Cité des manuscrits du Mont-Saint-Michel ». Enfin, elle conserve les reliques de l’Evêque Saint-Aubert, fondateur de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, et considérées comme véritable trésor à l’église Saint-Gervais. Mais la ville a su également développer des ressources touristiques et économiques autres que celles apportées par ce célèbre monument. La ville possède également un musée d’art et d’histoire, classe musée de France. Elle tire enfin profit de l’aspect paysager de son arrière-pays, typique des paysages normands : le bocage normand.

Une ville aussi chargée d’histoire

Le nom de la ville d’Avranches vient à l’origine du nom du peuple gaulois vivant sur ces terres : les Abrincantes (« les guerriers des estuaires »). Mais la ville fut réellement fondée en 56 avant JC par les romains suite à la conquête de la Gaule par César. Elle fut alors durant son histoire une place forte soumise aux différents assauts des peuples ennemis ou de la garnison royale. L’histoire de la ville sera marquée par l’époque des grands ducs normands où Avranches, élevé au rang de Comté vers 990, vit de nombreux grands barons anglo-normands s’y succédaient. De même, la ville d’Avranches sera surtout liée au milieu religieux. En effet, devenant le siège d’un évêché à la fin du V ème siècle, l’un de ces évêques, l’évêque Aubert, fonda le premier sanctuaire du Mont-Saint-Michel, après avoir reçu un ordre de l’archange Gabriel selon la légende. Véritable lieu de pèlerinage, le comté d’Avranches voit la visite de nombreux clercs et intellectuels italiens venus assurer le renouveau spirituel. Ils construisirent l’abbatiale romane du mont et créèrent une école épiscopale à Avranches. Dès lors, Avranches devient une place forte à la fois du duché de Normandie mais également de la vie religieuse. Cette influence est encore visible dans la commune. En effet, la ville comptait la présence d’un château fort dont il ne reste plus que les remparts et une tour, de même que celle-ci dénombre pas moins de deux églises, une basilique, et une cathédrale dont les derniers vestiges se sont effondrés en 1812.

Enfin, outre cette grande époque ducale, la ville connut le sort de nombreuses villes normandes durant la seconde guerre mondiale. Au lendemain du débarquement allié le 6 juin 1944, Avranches fut bombardée par ces mêmes forces alliées pour empêcher l’arrivé des renforts allemands. Plusieurs secteurs de la ville sont détruits et la ville est alors ravagée par un grand incendie. Suite aux dégâts engendrés par cette guerre, de nombreuses personnes se retrouvent sans-abris d’où l’origine du quartier la Tourfaudière.

Avranches, une ville au rayonnement local 

Un centre administratif local 

Si la ville a su profiter de son arrière pays d’un point de vue touristique, cela en va de même par son statut. Sous-préfecture de la Manche et à la tête d’un arrondissement de 117 432 habitants, la ville concentre ainsi un certain nombre de services administratifs et publiques qui lui permettent d’attirer la population d’un point de vue locale. Véritable centre administratif, il siège à Avranches, une sous-préfecture, un centre des impôts et la Trésorerie publique. On y retrouve aussi une activité judiciaire avec la présence d’un tribunal de grande instance, d’un tribunal d’instance et d’un conseil des prud’hommes. Enfin, y siège également la DDE (la Direction départemental de l’équipement).

La ville est également attractive par les services publics qu’elle peut offrir. Concernant l’éducation, la ville possède un lycée général et technologique, offrant également une section BTS et deux collèges. Quant au cycle primaire, la ville dispose de trois écoles maternelles et de deux écoles primaires. Elle offre aussi la possibilité de bénéficier d’une éducation dans le secteur privé avec la présence d’un lycée, d’un collège et de deux écoles primaires sous le giron de l’église catholique. A noter, ces deux lycées possèdent un taux de réussite au bac relativement bon par rapport à l’académie et les lycées voisins, vecteur d’une bonne image quant à l’offre éducative de la ville. Pour le divertissement et l’épanouissement de ces concitoyens, la ville bénéficie de différents équipements tels qu’une bibliothèque, un théâtre, un cinéma et une salle polyvalente pouvant accueillir différentes manifestations. Quant aux manifestations sportives, la ville possède deux gymnases, un centre aquatique, un tennis-club et deux stades.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA COMMUNE D’AVRANCHES
I PRESENTATION DE LA COMMUNE D’AVRANCHES
1 UNE SITUATION GEOGRAPHIQUE IDEALE
2. AVRANCHES, UNE VILLE AU RAYONNEMENT LOCAL
II. ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE : AVRANCHES EST-ELLE POUR AUTANT UNE VILLE DYNAMIQUE ?
1. SITUATION DEMOGRAPHIQUE
2. LA QUESTION DE L’EMPLOI A AVRANCHES
III. LA QUESTION DE L’HABITAT A AVRANCHES
1. ETUDE DE L’HABITAT A AVRANCHES
2. LA SITUATION DANS LES AUTRES COMMUNES DE LA COMMUNAUTE DE COMMUNES D’AVRANCHES
3. LES OBJECTIFS DU PLH
4. ZOOM SUR LES PARCS SOCIAUX DE LA VILLE D’AVRANCHES
SYNTHESE
DEUXIEME PARTIE : LE QUARTIER LA TOURFAUDIERE
I. PRESENTATION DU QUARTIER
1. SITUATION DU QUARTIER
2. IDENTITE DU QUARTIER : UNE VOCATION SOCIALE
3. LES EQUIPEMENTS ET SERVICES DU QUARTIER
4. L’ACTIVITE COMMERCIALE DU QUARTIER
5. L’ASPECT PAYSAGER
II. UN QUARTIER EN PERTE DE VITESSE
1. UNE VACANCE DES LOGEMENTS EN HAUSSE
2. DES IMMEUBLES VETUSTES ET PLUS EN ADEQUATION AVEC LA DEMANDE ACTUELLE
3. UNE ABSENCE DE MIXITE SOCIALE
4. DES EQUIPEMENTS DISPATCHES AUX QUATRE COINS DU QUARTIER
III. LA QUESTION DU RENOUVELLEMENT URBAIN
1. L’ECHEC DE LA POLITIQUE DES « GRANDS ENSEMBLES »
2. QUEL AVENIR POUR CES QUARTIERS ?
3. LA DEMOLITION PROGRAMMEE D’HLM DANS LE QUARTIER
SYNTHESE
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT
I. LES OBJECTIFS DE CE NOUVEL AMENAGEMENT
1. UN RENOUVELLEMENT URBAIN DE L’HABITAT BASE SUR LA MIXITE SOCIALE
2. UNE REORGANISATION DU QUARTIER ET DES ESPACES PUBLICS
II. LE TRAVAIL SUR L’HABITAT
1. REHABILITER OU DETRUIRE ?
2. UNE RECONSTRUCTION RAISONNEE
3. LE FINANCEMENT DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION
III. L’AMENAGEMENT DES ESPACES PUBLICS
1. LA RESIDENTIALISATION DU BATI EXISTANT
2. UNE NOUVELLE CENTRALITE
3. LE MAINTIEN DE ZONE DE PARKING
4. LE COUT DES TRAVAUX SUR L’AMENAGEMENT EXTERIEUR
SYNTHESE
CONCLUSION

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