Un relief d’origine volcanique très accidenté peu favorable à une agriculture à grande échelle 

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Un relief d’origine volcanique très accidenté peu favorable à une agriculture à grande échelle

La zone de recherche se localise dans une région volcanique. Les volcans de l’Itasy font partie des volcans les plus récents parmi ceux que l’on rencontre dans toute l’île7. La zone volcanique couvre une superficie de plus de 400 km2. Les observations et les études antérieures menées ont démontré que les volcans de la région Itasy sont des volcans postiches c’est-à-dire ces derniers ont juste pris place par-dessus le substratum cristallin du socle des Hautes terres malgaches. Ainsi, ces activités volcaniques ont laissé sur place un relief très accidenté dans la Région Itasy où les rares surfaces planes de la région sont entourées par les cônes volcaniques.
De ce fait, le relief de l’Itasy est caractérisé par les géographes spécialistes de la région comme LENOBLE A.8 de reliefs moutonnés à cause des collines formés par le reste des anciens dômes volcaniques. Les volcans de l’Itasy étaient d’une puissance assez faible, et l’affleurement du relief du socle au milieu des puys et des dômes en constitue la preuve. Les coulées qui n’ont fait que suivre le relief, en effet l’épaisseur des matières rejetées par les volcans de l’Itasy, généralement formées de cendre et de lapilli, encore observables à nos jours, varient d’une cinquantaine de centimètres à plusieurs mètres dans les vallées selon la topographie de l’ancien substratum. Le volcanisme de la région a ainsi laissé place à une superposition de deux formations superficielles. Une formation superficielle autochtone, constituée d’altérites qui est ensevelie sous une formation superficielle allochtone, constituées de cendres et de lapilli. Par ailleurs, ce volcanisme est aussi à l’origine des lacs de barrages, créés par les coulées de laves des éruptions volcaniques. Ces coulés de laves ont perturbé et bloqué la circulation des cours d’eaux de la région.

Une zone riche en ressource hydraulique

L’eau n’est pas un problème pour la zone en question, plusieurs sources ainsi que d’importantes rivières coulent aux alentours. Si l’on ne parle que de la rivière Lili qui prend sa source dans le Lac Itasy. La rivière Zanakolo est aussi un affluent de la Lili qui elle, prend sa source dans la partie de Soavinandriana plus vers sud-est du périmètre (Cf. figure 2). Ces eaux coulent tout au long de l’année permettant aux villages sur leur passage d’en prendre profit.

Un climat tropical d’altitude en adéquation avec plusieurs types de cultures

La zone en question est soumise à un climat tropical d’Altitude vu qu’elle se trouve sur les Hautes Terres Centrales malgaches. Ainsi l’altitude a ses effets sur le climat de la région. La zone est un peu excentrée vers l’ouest, d’où les conditions climatiques ne sont pas tout à fait semblables à celle d’Antananarivo, surtout sur le plan de la pluviométrie.
Le climat de la région est surtout influencé par l’arrivée de la mousson qui est un vent humide saisonnier qui déverse son humidité sur toute la côte ouest de Madagascar et toute la partie occidentale des Hautes terres centrales. Alors que lors de la saison fraîche un vent frais et sec, issu de la remontée de l’Anticyclone des Mascareignes vers le nord, ayant déversé son humidité dans les reliefs accidentés de la partie orientale de la grande île, provoque une diminution des températures et des précipitations dans la zone du mois de mai au mois de septembre.
Pendant la saison humide, la mousson, par l’absence d’obstacle orographique majeur dans la partie occidentale de l’île, pénètre avec facilité en pleine saison chaude y apportant des pluies abondantes.
La moyenne annuelle de température est de 20,7°C sur une observation qui s’étale sur 30 ans, une valeur qui est relativement normale en raison de la position topographique de la région. La température minimale observée tourne autour de 9°C au mois de juin-juillet, en plein saison sèche et fraîche. À partir de septembre nous observons une hausse de température pouvant atteindre la maximale de 28°, bien avant le début de la saison de pluie.
Question pluviométrie, le total annuel est 1 498 mm avec environ 129 jours de pluie par an. La saison des pluies dure 6 à 7 mois selon l’année en question, allant du mois d’octobre de l’année (n) jusqu’au au mois d’avril de l’année (n+1). Le minima de précipitation est enregistré durant les mois de juin à août, pendant la saison fraiche et sèche sur les hautes terres, avec seulement de 6 mm de précipitation en un mois. D’autre part, le mois le plus humide est le mois de décembre pendant lequel on enregistre jusqu’à de 322 mm de précipitation. Si nous nous referons aux normes de Gaussen (P=2T), le diagramme ombrothermique montre cinq mois secs où la courbe des Températures dépasse celle des précipitations (Cf. figure 3)

DES MIGRANTS D’ORIGINES DIVERSES VENUS PEUPLER LA ZONE.

Dans cette partie du Moyen-Ouest, l’occupation du territoire par les hommes a été tardive et spécialement dans les deux villages concernés par notre étude. L’installation s’est faite pendant les vagues de migrations internes que la région a connues. Aujourd’hui les deux villages comptent près de 4350 habitants dont 2897 à Avaratriniavo et 1453 à Manolotiana, mais les personnes qui sont directement concernées par le périmètre ne comptent que 131 familles.

Historique du peuplement

Par l’absence de documents écrits, l’étude que nous avions menée sur l’origine de la population habitant le Fokontany Manolotiana et Avaratriniavo a été essentiellement basée sur les traditions orales à travers les enquêtes que nous avions menées. Pour ce faire nous avions questionné le chef fokontany ainsi que des personnes âgées du fokontany afin de réduire tout risque d’erreur.

Les premiers arrivés de la zone

Selon les traditions orales, les habitants des deux villages sont issus d’un seul village connu sous le nom d’« Andeboka », la vallée non loin des deux villages. Ils sont issus de plusieurs familles de migrants qui ont migrées dans cette partie de la région au début du XX ème siècle. Ces familles ont été contraintes de se déplacer vers de nouveaux horizons à cause de l’exiguïté du territoire et de l’extension de la famille. Les premiers migrants de la zone sont originaires d’Arivonimamo, la même région à savoir la région Itasy ces derniers sont partis de la commune d’Ampahimanga et de Mandiavato district d’Arivonimamo. D’autres viennent aussi de Faratsiho et d’Andraisoro11.
Une fois sur place, le village d’Andeboka a été frappé par une épidémie, plus précisément par la peste, comme nos interlocuteurs l’ont affirmé. Les habitants du village ont été, par la suite, contraints de fuir sur les collines les plus proches de la région pour former les deux villages de l’Andeboka 1 et de l’Andeboka 2 qui seront reconnus respectivement comme le fokontany de Manolotiana et d’Avaratriniavo actuellement.
De nos jours, ces groupes de premiers arrivés merina ont été rejoints par deux autres groupes ethniques, ainsi nous pouvons rencontrer trois tribus dans les deux villages, les Merina qui sont majoritaire à 80% cohabitent avec les Betsileo et les Antandroy.

Les Antandroy vers la conquête d’une vie meilleure

La migration des Antandroy est un phénomène récent qui est lié directement à la pauvreté du pays ou de la région d’où ils sont originaires. Suite à la sècheresse qui règne sur la région, les récoltes sont précaires. En Androy l’histoire de la migration est celle de la faim. A cela s’ajoute d’autre facteurs attachés à la tradition contribuent à l’intensification de migration dans la région dont : la nécessité d’acheter des boeufs en guise de cadeau de mariage ou encore la fierté de revenir dans son village en homme important12. L’émigration est devenue comme une coutume pour les habitants de l’extrême sud de Madagascar.

Les Betsileo vers la conquête de nouvelles terres

L’arrivée des Betsileo dans la partie de l’Itasy s’est fait vers la fin des années 1920, ces derniers qui sont toujours à la conquête de terres transformables en rizières, qui attirent surtout les paysans Betsileo. Ils s’installent toujours comme métayers et deviennent propriétaires des terres au fil du temps. Au début ce sont les esclaves du pays Betsileo qui migrent mais les paysans libres suivirent peu après.
Plus que les merina le paysan Betsileo est sédentaire et n’émigre que par nécessité. Le plateau betsileo est très bosselé de ce fait les rizières n’ont pu trouver place que dans les rares vallées étroites des talwegs ou en terrasse13. Donc une zone de ressource très limitée, où la population, elle s’accroit très rapidement.

Manolotiana et Vohitriniavo : deux villages isolés

L’inexistence de marché au niveau des villages donnent déjà un aperçu sur leur isolement. En effet, seules deux épiceries assurent les besoins quotidiens des habitants. Le village ne possède aucune infrastructure publique, comme les Centre de Santé de Base niveau 2 (CSB2). Une seule sage-femme, sortant d’une école de paramédicale, s’occupe des habitants des deux fokontany. Ainsi pour les complications médicales (maladies graves) les gens du village sont contraints de joindre Ampefy qui est à une heure de marche des deux villages. De plus les deux villages ne sont pas encore alimentés en eau et en électricité.

Des routes en mauvais état

La route et les voies de communications jouent un grand rôle dans le développement économique d’une zone. Or, la route qui relie les deux villages à Ampefy est une voie secondaire qui se trouve rapidement en piteux état surtout en période de pluies. Aucun transport en commun n’emprunte cette route ce qui aggrave le déplacement des gens de la zone en question. Le problème se pose surtout lors de la saison de récolte, il est très difficile voire même impossible d’acheminer les produits vers le marché si les agriculteurs veulent écouler leurs produits. Cela est aussi un blocage face au développement agricole de la région. Les paysans ne sont pas motivés à produire plus à cause de ces différents problèmes. En ces périodes, la charrette reste le seul moyen de transport.

Les AUES oeuvrent pour le bon fonctionnement du périmètre.

Les AUEs sont les associations qui sont mises en place pour gérer l’exploitation au niveau d’un périmètre irrigué. Régis par la loi n° 2014-042, les devoirs des AUE sont multiples dans le but de rendre l’exploitation pérenne, y compris la gestion du périmètre et les cotisations que doit payer chaque membre pour les entretiens.

La MiMa un bon exemple d’association villageoise :

Même si l’association MIMA, Miara-Mamindra de son vrai nom, exploitant le périmètre de l’Ambohitsaravary n’a été officiellement mise en place qu’en 2004, une forme de groupement a toujours oeuvré sur le périmètre. Depuis que les premiers habitants ont commencé à cultiver le périmètre de l’Ambohitsaravary, l’association n’est pas donc chose nouvelle pour les exploitants. Les habitants ont toujours vécu sous des « DINA » que leurs ancêtres ont adoptés depuis leur arrivée dans la zone en question. Les DINA sont les ensembles des mesures et des dispositions prises pour assurer le respect des règles de gestion fixées dans le « rafi-pifehezana ara-piarahamonina»14. Un exemple concret du Dina : un espace de 3 m est préservé pour permettre l’entretien des canaux. (Cf. Photo n°5)
En effet, les premiers Habitants de la zone ont instauré ces règlements ou « DINA » consentis par l’ensemble des premiers immigrants et ceux qui ont exploité le périmètre depuis l’année 1933. Ce DINA a été adopté par les générations suivantes jusqu’à nos jours et est encore à l’origine du bon fonctionnement de l’AUE sur le périmètre, et même le statut de l’association fait référence maintes fois à ce « DINA ». (Cf. Annexe)
Comme toute association, la MI-MA est bien structurée, elle regroupe 131 membres actifs subdivisés en adhérants et en membres de bureau. A nos jours l’association est constituée par 21 femmes et 110 hommes.
Les membres de bureau sont constitués par :
 Un président.
 Un vice-président.
 Un secrétaire.
 Deux conseillers.

Les infrastructures au niveau du périmètre :

Le cyclone Gafilo de l’année 2004 a détruit toutes les infrastructures hydroagricoles au niveau du périmètre (Cf. Annexe). Le barrage a été complètement emporté par les crues, et les canaux ont été submergés de sable. Depuis cette période les exploitants du périmètre n’ont pas pu exploiter normalement leurs terres. C’est seulement en 2014 avec l’arrivée du projet PUPIRV que le périmètre fut réhabilité. Par le biais de ce projet, Ambohitsaravary bénéficie à l’heure actuelle d’un nouveau barrage, d’un canal long de 2,5 km, sectionné par des abreuvoirs.

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Table des matières

PREMIÈRE PARTIE LA RICHESSE DU MILIEU DE L’ITASY POUR DES FINS AGRICOLES LOCALISATION DE LA ZONE DE RECHERCHE
Chapitre I : UN MILIEU NATUREL FAVORABLE A L’EXPLOITATION AGRICOLE
1.1. Un relief d’origine volcanique très accidenté peu favorable à une agriculture à grande échelle
1.2. Des sols fertiles : héritage volcanique
1.3. Une zone riche en ressource hydraulique
1.4. Un climat tropical d’altitude en adéquation avec plusieurs types de cultures
1.5. Ampefy, une région dénudée
Chapitre II : Des migrants d’origines diverses venus peupler la zone.
II.1. historique du peuplement
II.1.1. Les premiers arrivés de la zone
II.1.2. Les Antandroy vers la conquête d’une vie meilleure
II.1.2 Les Betsileo vers la conquête de nouvelles terres
II.2. Manolotiana et Vohitriniavo : deux villages isolés
II.2.1. Des routes en mauvais état
II.2.2. Une éducation précaire à Andeboka
II.2.3. Des activités essentiellement agricoles
Conclusion partielle :
DEUXIÈME PARTIE PÉRIMÈTRE D’AMBOHITSARAVARY :
chapitre III. la gestion du périmètre irrigue
III.1. Les AUEs oeuvrent pour le bon fonctionnement du périmètre
III.1.1 La MiMa un bon exemple d’association villageoise :
III.1.2 Les infrastructures au niveau du périmètre :
III.1.3. De la gestion de l’eau
III.1.4 Entretien systématique du périmètre.
III.2. La production agricole au niveau du périmètre.
III.2.1 Mode de vie des habitants de l’Andeboka.
III.2.2 Des parcelles étroites
III.2.3 des Moyens de productions rudimentaires
III.2.4 des cultures de type traditionnel
III.2.5 Un rendement qui reste faible.
chapitre IV. un environnement dégradé aux alentours du périmètre
IV.1. Le bassin versant de la rivière Zanakolo
IV.1.1. La rivière Zanakolo dans la région volcanique de l’Itasy
IV.1.2. La rivière Zanakolo : une rivière sollicitée par d’autres périmètres
IV.2. Un bassin versant victime de surexploitation
IV.2.1. Des versants régulièrement couverts de cultures pluviales
IV.2.2. Des versants victimes d’érosion
IV.3. Une protection des BV assurée par les AUEs
Conclusion partielle
TROISIÈME PARTIE UN PÉRIMÈTRE AVEC UN ROLE ÉCONOMIQUE IMPORTANT À ANDEBOKA
CHAPITRE V. LES IMPACTS DE LA REHABILITATION DU PERIMETRE D’AMBOHITSARAVARY
V.1. Un résultat satisfaisant au niveau du périmètre
VI.1.1. Une bonne maitrise de l’eau
V.1.2. Des infrastructures en très bon état.
V.1.3. Une AUE bien organisée
V.2. Le revenu annuel des exploitants basé sur la production agricole
V.2.1. Des revenus du paysan assez conséquents
V.3. Des activités annexes limitées
V.3.1. Des élevages pour des fins agricoles :
V.3.2. D’autres sources de revenu des paysans
V.4. Les dépenses annuelles des paysans
V.4.1. Coût de l’exploitation du riz à Ambohitsaravary
V.4.2 Des paysans avec un style de vie rustique
V.4.3 Entre dépenses et ressources
V.5.Le riz de l’Ambohitsaravary destiné à l’autoconsommation
V.1. Les exploitants vers la quête de nouvelles parcelles :
chapitre vi. multiples problèmes entravant le développement de l’exploitation d’Ambohitsaravary
VI.1. Pratique de culture traditionnelle : un contre-courant du développement
VI.1.1.Une faible production
VI.1.2.Un laissez aller au niveau des paysans
VI.1.3. Faiblesse de ressource et non recours à des ressources micro-crédit :
VI.1.4.Le périmètre face à la démographie au niveau des deux villages
VI.2. Des problèmes affectant directement les périmètres irrigués
VI.2.1. Les Chenilles légionnaires ravagent les champs :
VI.2.2. la destruction de l’environnement commence à faire ses effets:
VI.2.3. Une zone enclavée
VI.2.4. Des agriculteurs délaissés :
VI.2.5. Un encadrement plus ou moins lâche des AUEs :
VI.3. Pour un meilleur développement d’Andeboka
VI.3.1. Encadrement et suivi des AUEs
VI.3.2. Vers une amélioration du rendement par hectare
Conclusion partielle :
BIBLIOGRAPHIE

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