La Baule, une commune en développement contrainte par de nombreuses règlementations
Une station balnéaire active à l’année
La Baule-Escoublac est une commune touristique de l’ouest de la France, située dans la Région des Pays de la Loire, dans le département de Loire-Atlantique. La commune est au cœur de la Presqu’île Guérandaise et de la Côte d’Amour, aux bords de l’Océan Atlantique. Elle est donc proche de Saint Nazaire (70 000 habitants), à l’embouchure de la Loire, et de Nantes (290 000 habitants).
L’histoire de la station balnéaire ne commence qu’en 1879 avec l’inauguration de la ligne de chemin de fer Nantes-Guérande et l’arrivée de promoteurs parisiens. La Bôle devient alors la Baule en 1896 et multiplie les constructions : de nombreuses monuments, une promenade en bord de mer… La clientèle va ensuite connaître de nombreux changements. La ville attire d’abord les familles riches grâce à son institut Verneuil (aujourd’hui Hôtel Royal), destiné aux enfants tuberculeux, où les familles investissent dans des biens luxueux comme des grandes villas ou un casino. Pendant la Première Guerre Mondiale, l’aide des alliés va entraîner une mondialisation de la population, ce qui va accroître le nombre d’hôtels et d’équipements sportifs de la ville. A partir des années cinquante, La Baule-Escoublac connaît un nouveau développement lié à l’élévation du niveau de vie, aux congés payés et à l’essor de l’automobile.
Aujourd’hui, cette commune est avant tout une station balnéaire qui attire des centaines de milliers de visiteurs chaque été. En effet la station balnéaire de la Côte d’Amour doit sa renommée à sa longue plage partagée avec ses communes voisines: Le Pouliguen et Pornichet. Intronisée depuis 2012 dans le club des « plus belles baies du monde », cette plage d’une dizaine de kilomètres attire de nombreux touristes chaque année. Mais contrairement à beaucoup d’autres villes de ce genre, elle reste animée tout au long de l’année. Sur une superficie de 2219 hectares, dont 700 hectares de forêt, résident 15456 habitants (source Insee ; 2016), ce qui fait une densité de population de 697,3 hab/km². La commune est composée d’environ 8000 résidences principales contre 13000 résidences secondaires occupées les saisons estivales, ce qui montre réellement l’impact du tourisme sur la commune. Depuis le 1er janvier 2003, La Baule-Escoublac fait partie de la communauté d’agglomération Cap-Atlantique. Ce périmètre communautaire comprenant 15 communes (Assérac, Batz-surMer, Camoel, Férel, Guérande, Herbignac, La Turballe, Le Croisic, Le Pouliguen, Mesquer, Pénestin, Piriac-sur-Mer, Saint-Lyphard, Saint-Molf et La Baule Escoublac) s’étend sur deux départements (Loire Atlantique et Morbihan) et donc deux régions (Pays de la Loire et Bretagne). Cap-Atlantique représente donc 72 802 habitants à l’année (une croissance démographique de +0.72% entre 2006 et 2011) mais 360 000 en saison estivale. En effet, de par son cadre naturel impressionnant (baie de La Baule, Marais salants, Brière…) sur ses 395 km² de superficie, elle attire beaucoup de touristes.
Une commune en retard sur la loi SRU
Depuis la création de la loi SRU, les communes de plus de 3500 habitants doivent disposer d’au moins 20% de logements sociaux sur la totalité des logements. Les communes de la Région Pays de La Loire sont en général régularisées sur cette loi, mais quelques communes de la Presqu’île Guérandaise ne sont pas aux normes. La commune de la Baule-Escoublac, comme la ville voisine de Pornichet, est très en retard sur le plan social de la loi SRU. Elle ne compte que 7% de logements sociaux sur les 20% obligatoires. Comme elle ne remplit pas son obligation de logements sociaux, elle est sanctionnée. L’amende que paye la commune de La Baule est de 400 000€ par an. Mais la pénalité peut être diminuée en fonction de certaines dépenses exposées par la commune, comme des travaux de viabilisation ou des biens immobiliers mis à disposition pour la réalisation de logements sociaux. La commune possède 30 % de résidences principales, 70 % de résidences secondaires, et les logements sociaux représentant 6 % des résidences principales soit moins de 2 % de l’ensemble. Il n’y a que 520 logements sociaux à La Baule. L’enjeu social, avec la création de logements sociaux, est donc un enjeu important pour la commune. Cependant, de nombreux projets de logements sont en cours sur la commune et ne possèdent pas forcément beaucoup de logements sociaux. Ce déficit doit donc être comblé, afin de permettre à toutes les classes sociales d’accéder à des logements, et pour limiter les amendes, dont le prix s’élève chaque année .
Des énergies renouvelables en vue de la RT 2020
Afin de limiter les consommations d’énergie primaire, et dans l’optique des bâtiments à énergie positive pour les projets d’aménagements sur la commune, des règlementations thermiques existent. Les réglementations thermiques sont destinées à fixer la limite maximale de consommation énergétique pour les constructions neuves, en matière de chauffage, de ventilation, de climatisation, d’éclairage et de production d’eau chaude sanitaire. La rigueur de ces réglementations croît d’années en années avec plusieurs versions antérieures : RT 1974, RT 1988, RT 2000, RT 2005. Aujourd’hui c’est la RT 2012 qui est de vigueur, en prévision de la RT 2020.
La Réglementation Thermique (RT) 2012 est un signe d’engagement fort du Grenelle de l’environnement. Afin de répondre aux requêtes de la loi Grenelle 2, qui demande une généralisation de la construction des bâtiments basse consommation (BBC) d’ici 2014 et des bâtiments à énergie positive (BEPOS) d’ici 2020, depuis septembre 2008, le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL ) a engagé les travaux d’élaboration de la RT 2012. Elle a pour objectif de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs à un maximum de 50 kWhep/(m².an) en moyenne, soit une division par 3 du seuil fixé par la RT 2005. Elle représente ainsi l’une des réglementations les plus ambitieuses d’Europe. Elle s’applique, depuis le 1er janvier 2012, à de nombreux bâtiments comme les bâtiments à usage d’habitation, les bureaux, les hôtels, les restaurants, les bâtiments scolaires, etc. Cette réglementation impose des normes importantes sur l’isolation et les systèmes énergétiques. Elle est également soumise à 3 exigences de résultats importantes :
– Une efficacité énergétique minimale du bâti, BBiomax. Le coefficient BBio correspond au besoin bioclimatique, calculé par la différence de l’apport gratuit de chaleur (chaleur humaine, soleil …) et des pertes enregistrées. Les pertes doivent être minimales alors que les apports doivent être maximaux pour que le bâtiment soit « efficace énergétiquement ».
– Une consommation maximale, Cepmax. C’est le seuil de consommation d’énergie primaire maximale dans un bâtiment au cours d’une année. Cette valeur est fixée à 50kWhep/(m².an) en moyenne (elle peut être modifiée en fonction de la zone climatique dans laquelle le bâtiment se trouve).
– Le confort d’été dans les bâtiments non climatisés, Ticref. Elle définit une température maximale intérieure conventionnelle à 26°C. Par exemple, si un bâtiment ne dépasse jamais ce seuil de 26°C en intérieur, la RT 2012 considère qu’il peut se passer de système de climatisation.
En plus de ces exigences de résultats, la RT 2012 soumet les bâtiments à des exigences de moyens. Le traitement de l’étanchéité de l’air ou la surface minimale de baies vitrées en sont deux exemples.
Afin d’atteindre les 20 % d’énergie renouvelable d’ici 2020, pour amorcer la RT 2020, et de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, la RT2012 demande l’utilisation d’une énergie renouvelable au minimum entrant en jeu dans la construction des maisons particulières. La RT 2020 restera dans la lignée de la RT2012, dont l’objectif est de limiter les consommations d’énergie primaire des bâtiments. Mais le grand projet de cette réglementation sera celui des « BEPOS », le concept des Bâtiments à Energie Positive. Comme leurs noms peuvent l’indiquer, ces Bâtiments à Energie Positive sont des bâtiments qui produisent plus d’énergie (Chaleur, électricité) qu’ils n’en consomment. Pour cela, des matériaux isolants performants ainsi que des équipements de production d’énergie seront indispensables. Tout sera mis à profit sur ces bâtiments afin de réduire au maximum les consommations. Les usagers devront également adapter leurs comportements afin de limiter leurs consommations.
Afin de produire de l’énergie, les bâtiments, voire même les quartiers pourront utiliser les énergies renouvelables telles que le soleil, l’eau, le vent, la chaleur terrestre … La commune de La Baule-Escoublac est d’ailleurs exposée à un gisement solaire intéressant ainsi qu’à un potentiel éolien important. En effet, le gisement solaire de la Région est d’environ 1100 kWh/kWc, ce qui fait des Pays de la Loire une région ensoleillée à l’année. Avec le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre, la Région pourrait connaître des températures plus élevées dans les années à venir ainsi qu’un gisement plus important.
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Table des matières
Introduction
1) La Baule, une commune en développement contrainte par de nombreuses règlementations
A. Une station balnéaire active à l’année
B. Une commune en retard sur la loi SRU
C. Des énergies renouvelables en vue de la RT 2020
D. Le quartier du Ménigot afin de lier ces 2 enjeux
2) Un quartier à Energie Positive de 220 logements variés
A. Une surface de logements importante
B. Un quartier à Energie positive
Conclusion
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