Un peu d’histoire permet de comprendre la situation française en matière de sport et d’activité physique

Un peu d’histoire permet de comprendre la situation française en matière de sport et d’activité physique

Les origines du « sport », en France, sont à la fois anciennes et multiples (instruction militaire, gymnastique scolaire, sports athlétiques…). Au tout début des années 1920, les politiques publiques en matière de sport croisent une autre histoire débutée dans les années 1880, celle de la pratique sportive par le biais des clubs (pour l’essentiel les Athletics importés d’OutreManche). Composantes importantes de la société civile, les associations sportives continuent à se développer, tant elles sont soucieuses de leur autonomie, voire même de leur indépendance. Au contact de la puissance publique, ces associations vont contribuer au développement d’un nouvel espace culturel et éducatif autour du sport fait de participation sociale, d’initiative, de concertation et de contractualisation.

Le contexte socio-historique de la pratique sportive en France peut se subdiviser schématiquement en deux grandes phases d’évolution :
• une phase initiale de développement des clubs civils qui est antérieure à l’implication directe de la puissance publique dans le domaine sportif (1880-1920) ;
• une longue période de soutien – et d’accompagnement par étapes successives – de l’action sportive des clubs civils par les pouvoirs publics (à partir des années 1920) jusqu’à aujourd’hui. Les années 2000 témoignent d’une différenciation sociale des formes de l’activité sportive, avec des pratiquants de plus en plus nombreux, tandis que les aides de la puissance publique (l’État, les communes, les autres collectivités territoriales) n’ont jamais été aussi importantes.

Pendant la phase initiale au cours de laquelle la pratique sportive se structure en France, différentes activités physiques comme la gymnastique, le tir, l’escrime, la vélocipédie, le canotage ou encore l’aviron sont bien établies et précèdent l’implantation des sports athlétiques. Traditionnellement, l’Armée fait appel depuis longtemps à de nombreux exercices physiques comme la marche, la nage, l’escrime, l’équitation, la gymnastique… La gymnastique est également pratiquée et enseignée au sein de l’institution scolaire (en particulier dans les collèges et les lycées) qui au début des années 1890 va progressivement s’ouvrir aux jeux de plein air. Ainsi, l’Annuaire de la jeunesse, qui est une sorte de guide des études et de répertoire des établissements d’enseignement, se fait l’écho de tensions et d’oppositions : « La question de l’éducation physique peut revêtir trois aspects principaux ; on peut la considérer au point de vue athlétique, au point de vue militaire, au point de vue hygiénique ».

La deuxième période se caractérise par quelques étapes clé au cours desquelles on peut distinguer trois modèles successifs de l’organisation des activités sportives. Jusqu’au milieu des années 1920, le modèle le plus répandu est celui du club sportif (qui est souvent un club omnisports). Dans la mesure du possible, ce club s’efforce de devenir propriétaire de ses propres installations (siège, terrains de sports, vestiaire avec douches et sanitaires). Il s’agit du modèle associatif patrimonial. Après les élections municipales de 1925, diverses municipalités conquises par la gauche développent un équipement communal (stade, gymnase, piscine, salle dite d’éducation physique et de gymnastique médicale, centres aérés…). C’est le modèle municipal d’équipement communal. Le gouvernement du Front populaire favorisera la généralisation de ces initiatives afin de les étendre à l’ensemble du territoire (pour l’essentiel des communes urbaines). Durant l’entre-deux-guerres, les directions de quelques grandes entreprises vont inscrire l’éducation physique, les sports et le contrôle médical au programme de leurs œuvres sociales. Ce modèle paternaliste s’inscrit souvent dans une gestion globale – et contrôlée – des salariés de l’entreprise .

En résumant l’enchaînement des faits politiques, à la veille de l’avènement de la Ve République (1958), l’essentiel de la pratique sportive se limite aux jeunes, principalement la jeunesse scolarisée, avec un net avantage pour les garçons par rapport aux filles. Les années 1960 vont connaître plusieurs changements :
• la modernisation du « système sportif » engagée par Maurice Herzog, alors ministre des Sports ;
• la crise du modèle associatif patrimonial dont les installations sportives ne peuvent répondre à la demande sociale ;
• la mise en place d’une politique municipale d’équipement sportif communal (surtout dans les banlieues où l’habitat collectif est dense).

Ainsi, un troisième modèle d’organisation de la pratique sportive se met en place, celui d’une coopération normalisée. Dans ce modèle, la municipalité fournit les équipements sportifs, rémunère les agents chargés de leur maintenance et distribue les subventions aux clubs. De leur côté, les clubs sportifs favorisent l’encadrement bénévole et la transmission, par l’apprentissage des disciplines sportives, de modèles de culture sportive. Coexistent un modèle « communal », qui reconnaît la prépondérance des municipalités dans l’action sportive locale, et un modèle «libéral» qui privilégie son propre réseau d’influence sans s’opposer cependant au pluralisme associatif. Durant les années 1980, le modèle prévalent depuis une vingtaine d’années est traversé par diverses tensions. Il connaît tout à la fois une crise d’identité (avec la montée du professionnalisme et l’importance des enjeux financiers), de croissance (avec l’augmentation des adeptes d’activités physiques et sportives), de légitimité idéologique également. En effet, de « nouveaux publics » apparaissent (gymnastique volontaire, activités sportives de loisir…) et demandent de meilleures conditions pour accéder aux installations sportives (vestiaires, piscine, gymnase…) et leurs associations souhaitent bénéficier d’une subvention annuelle honorable. Par ailleurs, la massification de la pratique sportive, en particulier au cours des loisirs, conduit à l’accroissement du nombre d’accidents et de traumatismes. Ce phénomène est préoccupant pour le corps médical et a un coût important pour la sécurité sociale, les mutuelles et les assurances. La mise en place de programmes successifs de prévention de la délinquance juvénile par le sport dans les quartiers dits « sensibles » va couvrir un domaine d’animation qui n’a aucun équivalent dans les décennies passées.

Les clubs sportifs d’entreprise et l’activité sociale des comités d’entreprise composent un autre modèle d’organisation destiné à promouvoir les activités physiques et sportives. Leur essor contribue à la démocratisation des loisirs et à l’innovation pédagogique, voire même à la recherche . À partir de la fin des années 1980, ces clubs vont être touchés par les transformations de la vie économique et la baisse, sensible à l’échelle du pays, d’une implication des syndicats. La pratique sportive comprend aujourd’hui la pratique sportive de masse organisée par les clubs, le sport de haut niveau qui relève désormais de clubs plus ou moins professionnels et l’activité physique des sportifs non affiliés à une association. À ces composantes, vient s’ajouter le sport scolaire pratiqué sur une base volontaire dans les établissements de l’enseignement secondaire (en dehors, donc, des heures obligatoires d’éducation physique et sportive ou EPS). Mentionnons également l’émergence de la pratique des sports de pleine nature qui ne nécessitent pas d’affiliation à un club ou une fédération mais qui ont toutes les caractéristiques d’une pratique sportive notamment par le niveau de technicité (alpinisme, parapente, planche à voile…). Ces pratiques correspondant à des classes d’âge et des milieux socio-culturels déterminés s’inscrivent parfois dans des traditions régionales (par exemple le rugby dans le Sud-Ouest).

À l’échelle de la commune, en dehors du sport professionnel, on peut identifier plusieurs types de « services » publics qui recoupent les modèles déjà présentés :
• un courant associatif simple : c’est le modèle le plus ancien mais il peut s’agir aussi d’un courant émergent lié à l’initiative prise par un groupe de personnes ;
• un courant associatif contractuel structuré sur la base d’une convention d’objectifs liant le(s) club(s) et la municipalité ;
• un modèle municipal de service direct à la personne, service qui vient compléter le modèle précédent comme la mise sur pied d’une école municipale de natation, d’une école multisports encadrée par des agents municipaux…

L’offre commerciale d’initiative privée (gymnases clubs, clubs de remise en forme…) constitue un autre modèle d’organisation. Cette offre lucrative s’adapte bien à l’évolution de la demande sociale : diversification des services, convivialité, proximité du lieu de travail. Un nouveau modèle appelé « l’individualisme sportif de masse »  se dessine. Il pourrait être à l’origine de changements significatifs dans l’amélioration du cadre de vie. Les sportifs (individus, famille, groupe d’amis) revendiquent dans les villes la mise en place d’un réseau cohérent de pistes cyclables, l’aménagement de parcours (pour la course à pied, le roller, la marche) dans les parcs et jardins publics, le long des rives de fleuves ou d’axes rayonnants protégés et réservés donnant accès aux espaces péri-urbains. Grâce à l’éducation physique et sportive (une discipline d’enseignement) et au sport scolaire (pratiqué dans le cadre des « associations sportives » qui reposent sur l’adhésion volontaire des collégiens et lycéens), les jeunes sont aujourd’hui plus nombreux à pouvoir se familiariser à diverses activités physiques et sportives. Dans le même temps, on constate dans les clubs une baisse des prises de licence sportive par les adolescents des deux sexes. Peut-être conçoivent-ils autrement que dans le sport leur sociabilité culturelle ?

Au niveau de la population générale, de grandes différences s’observent dans les manières de concevoir les activités physiques et sportives, dans leur inscription quotidienne ou hebdomadaire et dans le cadre des loisirs. Cependant, les différents espaces-temps sociaux (le travail, la famille, les loisirs, les transports et les déplacements), et leur maîtrise, sont difficiles à caractériser et ne peuvent être décrits dans quelques tendancestypes. On sait néanmoins que le cadre de vie (le lieu de résidence) reste une variable « synthétique » fort pertinente liée en partie aux efforts accomplis par les communes, les départements et les régions.

La situation observée localement en France se relie à d’autres plans de référence : contrat entre l’État (le ministère) et le CNOSF (et les fédérations nationales), relayé et complété par une relation tripartite au niveau des régions (DRJS , CREPS,Conseil régional et CROS) ou au niveau des départements (DDJS , Conseil général et CDOS ).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
Avant-propos
Synthèse
Un peu d’histoire permet de comprendre la situation française en matière de sport et d’activité physique
Qu’en est-il dans les autres pays par comparaison avec la France ?
En France, les politiques sont-elles orientées
vers la promotion du sport pour la santé ?
L’état des lieux de la pratique dans la population
dépend fortement de la définition donnée à l’activité physique
La pratique d’une activité physique ou sportive
est influencée par les facteurs d’insertion sociale
qui jouent sur les motivations individuelles
Des changements environnementaux sont susceptibles de moduler le niveau d’activité physique pour tous
La promotion de la santé par l’activité physique s’inscrit
dans une politique de changement des comportements et d’aménagement urbain
Les études d’intervention montrent qu’il est possible
d’augmenter l’activité physique de la population
Évaluer l’impact de l’activité physique sur la santé nécessite de disposer d’outils pertinents de mesure des niveaux de cette activité
Les études épidémiologiques montrent
que l’activité physique régulière diminue la mortalité
La pratique régulière d’activités physiques
d’intensité modérée contribue au bien-être
et à la qualité de vie
Les études confirment que l’activité physique conditionne
la fonction musculaire
L’activité physique contribue à l’acquisition
et au maintien du capital osseux mais pas
dans n’importe quelles conditions
En protégeant les vaisseaux l’activité physique contribue
à la prévention des maladies cardiovasculaires
L’activité physique entraîne des effets variables
sur le système immunitaire
L’activité physique contribue au bon fonctionnement
du cerveau
Des facteurs génétiques pourraient conditionner
l’effet de l’activité physique
L’activité physique est la meilleure prévention
des maladies cardiovasculaires et constitue
un élément important de leur traitement
L’activité physique est un traitement à part entière
de la broncho-pneumopathie chronique obstructive
(BPCO)
La pratique régulière d’une activité physique
et sportive permet de limiter le gain de poids
et participe à son contrôle
L’activité physique réduit le risque de développer
un cancer du sein et du côlon
L’activité physique, pratiquée de façon régulière,
agit dans la prévention et le traitement
des maladies ostéoarticulaires et dégénératives
L’activité physique pratiquée de façon excessive
augmente les risques de traumatismes
L’activité physique est un facteur d’équilibre de la santé mentale
L’activité physique intensive peut-elle devenir une addiction ?
L’activité physique et sportive est un facteur
de développement chez l’enfant et l’adolescent
mais comporte également des risques
L’activité physique et sportive présente
des effets spécifiques aux différents âges de la vie de la femme
L’activité physique d’intensité modérée intervient
de manière très positive sur la santé des personnes âgées
Les connaissances actuelles permettent d’aboutir
à des recommandations générales pour l’adulte
Des recommandations spécifiques ont été publiées
pour l’adulte au-delà de 65 ans et chez le patient
atteint de maladie chronique de plus de 50 ans
CONCLUSION
Recommandations
Annexe

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *