Un milieu favorable aux activités maritimes et portuaires

L’île de Madagascar est la quatrième grande île du monde par sa taille après le Groenland, la Nouvelle Guinée et Bornéo. Sa superficie est de 587.041km². Elle apparaît comme un continent à par entière dans l’océan Indien. Du Nord au Sud, l’île s’étend sur plus de 1.600km, et plus de 600km d’Est en Ouest. Elle est située presque entièrement dans la zone tropicale (entre 11°57’ et 25°38’ de latitude Sud et 43°12’ et 50°17’ de longitude Est Greenwich). Séparée de l’Afrique par le Canal de Mozambique, est éloigné de l’Inde (4.500km), et de l’Indonésie (6.000km), ses seuls voisins qui l’entourent : les Comores, l’Ile Maurice, les Seychelles et l’île de la Réunion. Ses 5.000km de façades maritimes donnent à l’Ouest sur le Canal Mozambique et à l’Est sur l’Océan Indien.

LA SITUATION NATURELLE FAVORABLE

La mer offre en matière des échanges une vaste possibilité de communication. Madagascar a une grande chance d’être baigné dans l’Océan Indien ce qui la situe sur un vieil axe de communication Europe-Asie. Cette île étendue en latitude dispose de sites importantes aménageables en port dont Toliara par exemple. De plus, la population côtière et comme les Vezo dans la région de Toliara, dépend entièrement de la mer grâces aux ressources naturelles qu’elles renferment et qui sont des ressources financières pour leurs activités. Toute leur existence dépend de la mer qui leur procure tout ce dont ils ont besoin pour vivre. Les côtes malgaches sont favorables aux activités de la pêche et aussi à l’installation des pots. D’ailleurs, depuis longtemps, nombreux ont été les navigateurs qui ont admis que les côtes malgaches offrent dans l’Océan Indien les refuges les plus sûrs. Elles sont également les bases d’opération les plus faciles pour se défendre contre d’éventuelle agression de l’extérieur.

La morphologie de la côte de Toliara

Sur le littoral, les caractères physiques du milieu, dictent le choix du site. Le littoral sud-ouest bénéficie des éléments physiques favorables pour l’emplacement des ports. Parmi ceux-ci, on peut noter les caractères d’ordre morphologiques, l’existence d’une côte présentant une certaine courbure, pouvant à certains endroits offrir des bases naturelles. On peut énumérer à ce titre pour le SudOuest, la baie de Saint-Augustin, le port d’abri de Toliara où se trouve le grand port du Sud; ensuite, la baie de Ranobe (Ifaty- Toliara) ; la baie des Assassins (au Sud d’Andavadoake-Manombo) ; au centre, les baies de Tsingolifolo et de Lamboara (Morombe) et la baie de Morondava ; La morphologie de la côte, même si elle n’est pas la seule condition avantageuse, justifie la création ou l’installation d’un port grâce aux récifs frangeants longeant la côte de Morombe à Toliara, et le récif barrière en face de la baie de Toliara.

Au niveau de certains secteurs sablonneux, cette côte met en présence des formes élémentaires simples d’accumulation dont les flèches (Sarodrano) et la pointe d’Anosy (Toliara), la flèche de Benonoke ou débouché maritime de Mangoky à la hauteur d’Ambohibe. Le développement de ces flèches, notamment, pour l’Anosy, est lié aux apports fluvio-marins ainsi que l’action des courants marégraphiques Nord-Nord-Ouest et Sud-Sud-Est, et à celles du vent Sud-ouest qui renforce les houles. A la hauteur de la zone supra-littorale et même en amont sur un étage, sur la zone subaérienne, d’autres formes élémentaires simples d’accumulations apparaissent et constituent les éléments topographiques marquant, c’est-à-dire les dunes. Vers le Sud, autour de la baie de Lamboara se manifestent des formes dunaires et versales Nord de Toliara, on voit à Manombo , les dunes de Fitsike. Au Nord de Toliara comme à Manombo, ces formations dunaires sont non seulement importantes, moins vives comme à la « Batterie » et à Belalanda. Ces dunes sont encore plus développées le long du secteur Androka maritime, près d’Itampolo et Beheloka. Elles apparaissent encore au niveau de la baie de Saint Augustin et de Toliara.

La rade de Toliara

Les Européens recherchent depuis longtemps, dans l’Océan Indien, des rades qui pourraient répondre à leurs besoins. Comme les pirates, le choix sur la rade de Toliara en est évident et favorable à leur besoin car elle leur procure un lieu très important en faveur de leur transaction. Localisée entre le littoral en forme de baie et le Grand Récif, la rade de Toliara est limitée au Nord par la pointe d’Anosy et au Sud-Sud par la pointe de Sarodrano. La rade est longue d’environ 13 kilomètres, et la longueur varie suivant la distance entre le récif et la rive.

Ainsi, au niveau de la Batterie, la passe Nord est large d’environ 1 300 mètres. Dans sa partie Sud, elle est de 4 400 mètres à partir de la pointe de Sarodrano. Elle forme un plan d’eau abrité grâce à la présence du Grand Récif qui tient lieu de barrière. Elle est reliée à l’Océan Indien par une passe Nord et une passe Sud. Dans ces zones se trouvent les eaux les plus profondes (17 mètres). Dans la rade proprement dite, la profondeur généralement faible ne dépasse pas 10 mètres sauf au niveau du sillon central parallèle au récif. Avec le grand rôle que joue la rade et le Grand Récif de Toliara, Koto Bernard (Tolily, 1986, n° 3-4, pp. 34-35) l’a décrit : «La rade de Toliara se trouve dans un vaste lagon, bien protégé par un grand Récif barrière qui loge la rive […]. Elle est à l’abri des fortes houles qui érodent les côtes. L’accès derrière le récif est facile grâce à l’existence de deux passes bien dégagées ».

Une eau toujours calme et profonde, une rade avec des récifs pouvant protéger le mouvement des navires, sont les qualités hydrologiques nécessaires au développement d’un port de commerce. Avec un tirant d’eau suffisant pour accueillir des bateaux de commerce et de pêche tant étrangère que national, ainsi qu’une localisation à l’intersection du Canal de Mozambique et de l’océan Indien, la position géographique du Port de Toliara présente un grand intérêt.

Les houles 

Par définition, la houle est un mouvement ondulaire qui agite la mer sans déferler les vagues. Toutefois, lorsqu’une houle rencontre un obstacle, c’est-à-dire récif, atoll ou lagon, elle peut provoquer un déferlement de vagues. Notre littoral connaît deux types de houles qui sont :
– Les houles océaniques de provenance lointaine et qui sont dominantes ;
– Les houles de direction Sud-Sud-Ouest, Nord-Nord-Est, (l’ouest vers l’Est).

Elles doivent leur origine à leur aire de développement de la circulation atmosphérique générale. Ces houles se manifestent du côté Sud-Sud-Ouest. Elles frappent les récifs, mais à travers les passes, elles sont vite amorties de deux façons, soit par filtrage, soit à l’effet inverses du deuxième type de houle.

Ce deuxième type de houle diminue son intensité aux vents locaux Sud-Sud-Ouest et Nord-Est ou Sud-Nord et Sud-sud-Est et Nord-Nord-Est. La présence d’un récif tout au long de la côte joue un rôle de protection contre les effets hydrodynamiques (les vagues, les houles, et les courants marins) et un chenal pour les petites embarcations, c’est le cas, en allant de Morombe à Toliara. De plus, le Grand Récif de Toliara est aussi un important obstacle qui fait face aux houles pour amoindrir les mouvements ondulaires provoqués parfois par le vent permanent dans le Sud. Ce récif barrière facilite l’accostage des navires au port de Toliara et permet le mouillage des navires dans la rade de Toliara.

La situation marégraphique

La marée est une oscillation du niveau des eaux marines sous l’attraction de la lune et du soleil. Sous l’effet de cette attraction, on observe sur la côte une montée des eaux suivies d’une descente (flux et reflux). Lorsque les eaux montent, on a une marée montante appelée « flux » ou « flot » et quand elles se retirent, on a une marée descendante appelée « reflux » ou « jusant » d’une durée égale à celle du flux. A la fin de chaque mouvement, c’est-à-dire mouvement montant ou descendant, il se produit ce qu’on appelle une « étale », c’est-à-dire une période d’immobilisation du niveau de la mer. Elle se produit lorsque la mer a atteint son niveau maximal des hautes mers et le niveau minimal des basses mers. Les deux marées sont donc séparées par une étale de haute mer et de basse mer. A Toliara, quatre mouvements se succèdent dans la journée. On enregistre deux marées hautes et deux marrées basses. Les hautes et les basses ne sont pas toujours égales bien que la marée de Toliara est de type semi-diurne. On distingue les périodes de grandes marées ou vives eaux et des périodes de mortes eaux pendant lesquelles la mer monte moins haut et descend moins bas. Ces deux mouvements sont constitués dans la côte littorale de Toliara avec les hauteurs suivants :
– en pleine mer de vive eau : 3,30 m
– en basse de vive eau : 0,80 m
– en pleine mer de morte eau : 2,40 m
– en basse mer de morte eau : 1,50 m .

La basse mer handicape beaucoup le système d’embarquement et de débarquement des marchandises quand il s’agit des trafics goelettiers. Elle empêche aussi l’accostage des bateaux long-courriers trafiquants dans le port de Toliara surtout pendant la période de la base mer de vive eau où la mer peut se retirer jusqu’à atteindre son niveau minimal de 0,50 m. Durant cette période, le déchargement des marchandises se fait par la rade et non par les quais. Car l’amplitude moyenne du niveau de la mer dans le port de Toliara est de 2,10m selon les données fournies par la capitainerie portuaire de Toliara. Cette amplitude ou marnage figure parmi les conditions qui justifie l’installation d’un port. A titre d’exemple, la côte Est malgache qui est rectiligne bénéficie d’un marnage très faible ; ce qui favorise l’installation facile des ports dans la côte Est malgache. C’est le cas de Tamatave qui dispose un port avec un succès historique parce que l’amplitude de la marée y est faible : 0,67 m. Cela permet les entrées et les sorties de navires à tout moment dans le port de Tamatave. C’est aussi le cas du port de FortDauphin avec une faible amplitude de 0,50 m. Par constatation, les côtes rectilignes connaissent des marées de faibles amplitudes ou marnages alors que la côte Ouest malgache très découpée enregistre des marées de fortes amplitudes ou marnages. C’est le cas du port de Toliara avec un marnage de 2,10 m, ainsi que Majunga avec un marnage de 2,93 m. Par définition, le marnage est une amplitude maximale entre la haute et la basse mer ou la différence de la hauteur de la basse et de la haute mer.

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Table des matières

Introduction
liste des sigles et abréviations
Première partie : Un milieu favorable aux activités maritimes et portuaires
Chapitre I : La situation naturelle favorable
I.1. La morphologie de la côte de Toliara
I.2. La rade de Toliara
I.1.2. Les houles
I.1.3. La situation marégraphique
I.2.1. Le vent, un facteur climatique important
I.3. La situation socio-économique de la ville
I.3.1. Une population hétérogène
I.3.1.1. Un port qui structure et déstructure le tissu social
I.3.1.2. Un port qui établit un groupe social monotone
I.3.2. La situation économique de la ville
I.3.2.1. Le chômage
I.3.2.2. L’informel
I.3.2.3. Des ressources à exploiter
I.4. La défaillance de la politique des transports malgaches
I.4.1. L’état des routes
I.4.2. Des moyens de ravitaillement
I.5. Le rapport économique entre le port et la ville et son hinterland
I.5.1. Le port et la ville
I.5.2. Le port et son hinterland
Chapitre II : Les différents trafics effectués dans le port de Toliara
II.1. Les importations et les exportations à travers le port de Toliara
II.1.1. Les importations de Toliara
II.1.2. Les principaux produits d’exportation
II.2. Des trafics diversifiés
II.2.2. Les touchés des navires
II.2.1.1. Les trafics long-courriers
II.2.1.2. Le cabotage
II.3. Les rendements portuaires de Toliara
II.4. Les recettes du port de Toliara
Deuxième partie : Description fonctionnelle du port de Toliara
Chapitre III : Le port de Tuléar
II.1. Origine du mot « Tuléar »
III.2. Historique de la navigation dans l’océan indien
III.2.1. Les navettes sur la route des Indes à travers la Grande île
III.2.2. Le choix de Toliara par le pouvoir colonial
III.2.3. L’importance du port de Toliara dans l’Océan Indien
III.3. Les infrastructures portuaires
III.3.1. Les installations des navires
III.3.1.1. Les quais
III.3.1.2. Les postes de mouillage
III.3.2. L’entreposage
III.4. La présentation physique du port de Toliara
III.4.1. La situation géographique du port de Toliara
III.4.2. L’objectif du port
III.4.3. La délimitation des zones maritimes malgaches
Chapitre IV : Les services portuaires de Toliara
IV.1. Les services de la manutention
IV.1.1. les matériels de manutention dans le port de Toliara
IV.1.2. Les dockers
IV.1.2.1. Conditions et modalités de travail
IV.2. Les services liés sur l’administration portuaire de Toliara
IV.2.1. La maîtrise du port et son chef multifonctionnel
IV.2.2 Le service de la douane
IV.2.3. La force de l’ordre
IV.2.4. Le service sanitaire
IV.2.5. Le concessionnaire du service public
IV.3. Les services non étatiques
IV.3.1. Les consignataires des bateaux et les transitaires au port de Toliara
IV.3.1.1. Les consignataires des navires
IV.3.1.2. Les transitaires au port de Toliara
IV.3.2. Les principales sociétés économiquement liées au port
IV.3.2.1. L’OMH (Office malgache des hydrocarbures)
IV.3.2.2. Les compagnies de pêche de Toliara
IV.3.2.2.1 L’ACQUAMEN ou UNIMA (Acquaqulture de Menabe)
IV.3.2.2.2. La SOPETO (société de Pêche de Toliara)
IV. 3.2.2.3. La COPEFRITO (Compagnie de Pêche Frigorifique de Toliara)
Troisième partie : Description organisationnelle et la réhabilitation du port de Toliara
Conclusion

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