En 1660 est initié par Colbert la création du Neptune françois , un recueil de cartes nautiques, dont le but est d’améliorer la sécurité de la navigation. Il constitue le premier véritable atlas nautique publié en France par les presses de l’Imprimerie royale à Paris en 1693, mais ne rencontrera du succès qu’à la moitié du xviiie siècle, certainement en raison des réticences des navigateurs face à la projection de Mercator utilisée dans le Neptune.
Jusqu’alors édité par des intérêts privés, le Neptune François devient, vers la moitié du xviiie , la charge du Dépôt des cartes et plans de la Marine créé en 1720 par le Régent . Le Neptune François est d’une grande importance dans l’histoire des cartes marines mais aussi dans celle des Instructions nautiques. En effet, c’est pour accompagner le Neptune que les premières instructions françaises ont été rédigées ; elles accompagneront par la suite le Pilote français de Beautemps-Beaupré [168]. Héritier du Dépôt des cartes et plans de la Marine, considéré comme le premier service hydrographique officiel du monde, le SHOM, lui-même créé en 1971, publie les ouvrages nautiques pour le compte de la France. Il compte de nombreux équivalents à l’international dont :
— le United Kingdom Hydrographic Office au Royaume-Uni,
— le National Oceanic and Atmospheric Administration’s Office of Coast Survey aux États-Unis,
— le Bundesamt für Seeschifffahrt und Hydrographie en Allemagne,
— le Landhelgisgæsla Íslands en Islande,
— etc.
Les missions du SHOM
Avant d’expliquer plus en détail les missions affectées au SHOM, nous pouvons nous attarder un instant sur la signification même de Service Hydrographique et Océanographique de la Marine. Il est en effet intéressant pour faciliter la compréhension du sujet de savoir ce que sont l’hydrographie et l’océanographie.
L’hydrographie est une branche des sciences appliquées qui traite de la mesure et de la description des caractéristiques physiques des océans, mers, zones côtières, lacs et rivières. Elle permet de prédire leurs changements dans le temps. Elle se distingue de l’hydrologie, science qui a pour objet l’étude des eaux marines, lacustres, fluviales et des eaux des nappes phréatiques, ainsi que des phénomènes qui les affectent ; en ce sens, l’hydrologie marine est une branche de l’océanographie .
L’océanographie quant à elle a pour objet la description du milieu marin, comprenant les courants océaniques, les modifications climatiques ou encore les cycles biogéochimiques de grande ampleur, elle se distingue donc de l’océanologie qui est la mise en application des théories de l’océanographie pour l’exploitation des ressources océaniques et la protection des environnements marins.
Les missions du SHOM sont donc multiples puisqu’elles comprennent les relevés hydrographiques, l’étude de l’environnement marin, la diffusion de l’information nautique mais aussi le soutien à la défense. Le SHOM, en tant qu’héritier du Dépôt des cartes et plans de la Marine a toujours à sa charge l’entretien de ses cartes marines. Néanmoins, depuis le Neptune François, ces dernières ont quelque peu évolué : esthétique, objets en présence, précision, format et même support, puisqu’on dispose aujourd’hui de cartes électroniques en plus des versions papier .
Des textes compagnons aux cartes marines
Une autre des missions principales du SHOM est celle de la tenue à jour et de l’édition de l’information nautique textuelle sur toutes les zones maritimes couvertes par la France, ce qui inclut les Instructions nautiques ou encore les atlas des courants et les livres de feux. Les Instructions nautiques constituent des textes compagnons des cartes marines, elles sont un outil indispensable qui accompagne les cartes marines et les complète en fournissant des informations essentielles telles que la réglementation, les données* météorologiques, les canaux VHF ou même des informations culturelles et linguistiques. Elles complètent les cartes marines en apportant des informations qu’il serait difficile, voire impossible, à représenter graphiquement dans celles-ci. Éditées par le SHOM, les Instructions nautiques sont mises à jour sur une base quadriennale. Les experts chargés de ces mises à jour sont d’anciens marins de la Marine Nationale ayant navigué pendant de nombreuses années et ainsi acquis une grande connaissance* des côtes et ports des zones maritimes couvertes par la France.
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Table des matières
Introduction
0.1 Contexte
0.1.1 Un peu d’histoire
0.1.2 Les missions du SHOM
0.1.3 Des textes compagnons aux cartes marines
0.1.4 Utilisation actuelle des textes compagnons
0.1.5 Multimodalité du corpus
0.1.6 La refonte des Instructions nautiques
0.2 Problématique
0.3 Solution
0.3.1 Quelles solutions possibles ?
0.3.2 Une solution qui s’impose d’elle-même
0.3.3 Différents cas d’utilisation de la solution envisagée
0.3.3.1 Cas d’utilisation n° 1 : population et enrichissement des Instructions nautiques
0.3.3.2 Cas d’utilisation n° 2 : génération automatique de partie des Instructions nautiques
0.3.3.3 Cas d’utilisation n° 3 : préparation d’une traversée
0.4 « Carte » de la thèse
1 Rencontre entre le traitement automatique de la langue et l’information géographique
1.1 Traitement Automatique de la Langue
1.1.1 Les langages contrôlés
1.1.1.1 Historique
1.1.1.2 Langages contrôlés vs. sous-langages
1.1.1.3 Les différents types
Les langages contrôlés naturalistes
Les langages contrôlés formalistes
1.1.1.4 Structure d’un langage contrôlé
1.1.2 La Génération Automatique de Textes
1.1.2.1 Architecture classique d’un système de GAT
1.1.2.2 Défi du discourse planning
1.2 Informations géographiques
1.2.1 Géomatique
1.2.2 Systèmes d’information géographique
1.2.2.1 Quels outils pour la représentation de la connaissance spatiale dans un SIG?
1.2.2.2 Typologie des SIG
1.2.2.3 Un SIG pour la navigation en mer Quelles sont les informations présentes dans un ECDIS ?
1.2.3 Les cartes marines
1.2.3.1 RNC
1.2.3.2 ENC
1.2.3.3 Différences entre RNC et ENC
1.3 Langage & espace
1.3.1 Représentation de l’espace dans le langage
1.3.2 Méréotopologie, « méréolinguistique » ?
1.4 Conclusion
2 Langages contrôlés et représentation des connaissances
2.1 Principes généraux
2.1.1 La représentation des connaissances
2.1.1.1 Les logiques de description
2.1.1.2 Les réseaux sémantiques et assimilés
Les graphes conceptuels
Les ontologies et bases de connaissances
2.1.1.3 Taxonomie des systèmes d’organisation de la connaissance
2.1.2 Interrogation et manipulation des connaissances
2.1.2.1 Langages de requêtes
SPARQL
CYPHER
2.1.2.2 Projection
2.2 Interfaces exploitant les langages contrôlés
Édition d’une KB via un langage contrôlé
Interrogation d’une KB via un langage contrôlé : le cas OWLPath
2.3 Quelles solutions pour des usagers non-experts ?
2.3.1 Les avantages des langages contrôlés
2.3.2 . . . et leurs défauts
2.4 Conclusion
3 Un langage contrôlé comme interface de base de connaissances
3.1 Introduction
3.2 Modélisation des Instructions nautiques
3.2.1 Les détails de la modélisation
3.3 La base de connaissances du SHOM
3.3.1 Les instances
3.3.2 Les relations
3.3.3 Vocabulaire et syntaxe du langage contrôlé
3.4 Langage contrôlé brut vs. langage contrôlé littéraire
3.5 Interaction avec les ENC ?
3.6 Limitations du langage contrôlé unimodal
3.7 Conclusion
4 Conclusion
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