Un jardin Partagé aux Deux Lions

La ville de Tours

   La commune de Tours, située en région Centre dans le département d’Indre et Loire, est considérée comme le centre urbain de la Touraine, en plein cœur des châteaux de la Loire. Tours est la ville centre autour de laquelle s’organise la Communauté d’agglomération Tour(s)Plus composée de 19 communes. Elle compte 132 820 habitants avec une densité de 3 865.5 habitants par km². Tours est desservie par des infrastructures routières (autoroutes A10 et A85) et ferroviaires (réseau TGV) importantes et dispose également d’un aéroport. La commune de Tours est traversée d’Est en Ouest par la Loire et son affluent le Cher, qui lui déterminent ainsi des terroirs spécifiques. En effet Tours se caractérise par un patrimoine naturel et de bâti d’une grande richesse, la Touraine étant classé patrimoine mondial de l’humanité. Mais sa géographie est aussi source de contraintes liées aux risques d’inondations. D’un point de vue démographique la ville s’est fortement développée au cours des 40 dernières années. L’augmentation de la population a été de 6,4% entre 1990 et 1999. Cette évolution s’explique notamment par son attractivité puisque les échanges migratoires participent pour plus de 36% à la croissance démographique constatée. A la suite de ceci¸ la banlieue s’est nettement plus développée que la ville centre (7,2% contre 2,6%). Aujourd’hui, la ville de Tours joue toujours un rôle moteur avec un service public important (Administrations d’Etat et des collectivités territoriales, établissements militaires, hospitaliers, scolaires et universitaires) et une forte activité de services et de commerces. Ainsi, les plus grands établissements de la ville sont des établissements du secteur public : le CHRU (6800 emplois dont la moitié effectivement localisée à Tours), la Mairie (3300 emplois), le Conseil Général (1700 emplois), la SNCF (1500 emplois), l’Université (1400 emplois). Enfin on note une prédominance du secteur tertiaire : le secteur marchand emploie 30400 salariés. Entre 1990 et 1999, l’emploi a augmenté de 5741 unités dans l’aire urbaine de Tours, ce qui représente une augmentation de 4%.

Des Community Gardens aux Jardins Partagés

   Au cours de l’histoire, les différents gouvernements ont eu la volonté de donner davantage de place à la nature en ville en créant des espaces verts. La pratique des jardins partagés est ainsi née en Amérique du Nord. Les jardins collectifs urbains sont nés à New York au début des années 1970, sous le nom de community gardens (jardins communautaires). Liz Christy, une artiste qui vivait dans le Lower East Side à Manhattan, se désolait du nombre de terrains vagues dans son quartier. Avec quelques amis, elle tenta d’y remédier en lançant des bombes de graines (seed bombs) par-dessus les grilles de terrains laissés à l’abandon, pour les transformer en jardins. Ainsi les Community Gardens sont nés et très rapidement le mouvement s’étend, avec l’association Green Guerillas fondé en 1974 par Liz Christy, pour aider d’autres habitants à créer ces jardins. Il existe aujourd’hui plus de 600 community gardens à New York, et des milliers de jardins communautaires à travers l’Amérique du Nord. Le premier jardin communautaire portant le nom de Liz Christy, fait aujourd’hui partie des jardins préservés par la ville de New York. Les jardins partagés descendent également du phénomène historique d’appropriation des friches. En période de guerres ou de crises économiques (comme la Potato Patches qui a touché les Etats Unis de 1893 à 1897), un grand nombre de friches se font transformées en jardins potagers. Ces jardins ont germé à travers l’Europe au tournant du vingtième siècle. Appelés Allotment Gardens dans les pays anglophones, Kleingärten dans les pays germanophones, et jardins ouvriers en France. Les jardins partagés font donc partie de l’héritage des jardins ouvriers, dominant l’histoire du jardinage collectif depuis plus d’un siècle. Officiellement ces jardins sont appelés jardins familiaux en France depuis la loi du 26 juillet 1952. Le concept de jardin ouvrier a pour vocation de mettre à disposition des classes ouvrières, les lopins de terre pour leur permettre d’accéder à une autonomie concernant les besoins alimentaires. Aujourd’hui, le jardin ouvrier est une petite parcelle loué par toutes personnes ne possédant pas de jardin et où se pratique une véritable passion du jardinage. Ils se trouvent la plupart du temps en périphérie des villes, bien que l’on souhaite de plus en plus les voir se rapprocher des centres urbains. La vocation première reste la production de légume pour la consommation personnel, mais les jardins ouvriers s’ouvrent de plus en plus à d’autres dimensions et à toutes classes sociales. On peut également considérer comme précurseurs des jardins partagés, les terrains d’aventure créés sur des friches dans les années 70. Il s’agissait d’espaces de liberté et d’expérimentation pour les enfants et les adolescents. Peu de terrains d’aventure subsistent aujourd’hui en milieu urbain en France, contrairement à l’Amérique du Nord, à l’Allemagne et la Scandinavie. Le premier jardin communautaire en France est apparu officiellement à Lille en 1997. Les jardins partagés fleurissent donc à travers la France depuis une dizaine d’années. A Paris, il existe près de cinquante jardins partagés, et encore bien d’autres dans toutes les grandes villes de France. Le réseau national  » Le Jardin dans tous ses États  » a joué un rôle important dans cette éclosion en permettant des échanges entre jardiniers, élus et techniciens de collectivités locales. Le réseau a organisé un premier forum national à Lille en 1997, à Nantes deux ans plus tard, puis à Paris en 2005. Le jardin partagé est une forme de jardin qui reste tout de même plus ou moins défini. On pense très souvent aux jardins familiaux en entendant ce nouveau terme. Comme expliqué précédemment, il est à distinguer de ces derniers ayant pour vocation première la production de légume pour la consommation domestique, et pourtant certaines idées se croisent. De même avec les jardins appelés d’insertion ou pédagogiques. Tous ces jardins se transforment et passent d’une appellation à une autre en fonction de leur spécificité. Le terme de jardin partagé ou encore de jardin communautaire, de proximité, jardin collectif d’habitant ou de voisinage se rapportent eux plus au même type de jardin. Cependant il est à noter que tous ces jardins sont bien différents les uns par rapport aux autres, il n’y a pas de schémas type lorsque l’on crée un jardin en partage. Le terme de partage justement, moins précis dans son appellation que d’autre, regroupe peut-être plus les idées que l’on retrouve dans le jardin partagé. Les membres du jardin dans tous ses états ont donc cherché à trouver un nom à cesjardins, sachant qu’ils regroupent tous différents objectifs, différentes manières de procéder, mais avec des valeurs fortes en commun. Le « partage », étant la valeur nécessaire et ressortant le plus de l’esprit de ces jardins, a pu donner naissance au terme de « jardin partagé » s’imposant face aux autres appellations. D’un point de vue législatif on distingue les jardins familiaux, les jardins d’insertion et les jardins partagés. Définition du jardin partagé par le texte de loi : « Jardins créés ou animés collectivement, ayant pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités sociales, culturelles ou éducatives, et étant accessible au public ». La proposition de loi « relative aux jardins collectifs » déposée par Christian Cointat, dans laquelle s’inscrivent les jardins partagés, leur confèrerait une existence juridique et des droits équivalents à ceux des jardins familiaux que nous connaissons. Cependant cette proposition de loi reste en souffrance à l’Assemblée nationale suite au vote à l’unanimité par le Sénat le 14 octobre 2003.

Un nouveau mode de citoyenneté

   A l’heure où se creusent chaque jour plus profondément les dangereux écarts de richesse et les inégalités sociales, le partage apparaît comme le geste le plus simple, le plus évident et le plus heureux pour accompagner la société dans son parcours incertain. En multipliant le nombre de surfaces et de jardins dédiés à cette expérience, les villes établissent un nouveau mode de citoyenneté où le rapport à l’autre, débarrassé des hiérarchies, des calculs de bienséance et des luttes de pouvoir, s’ouvre sur un dialogue de nécessité face aux cloisonnements et aux exclusions. S’impliquer dans la création d’un jardin partagé peut ainsi conduire les habitants à prendre conscience de leur rôle de citoyen. C’est ainsi que certains osent prendre la parole, partager leurs opinions, émettre des propositions, prennent un peu plus confiance en eux, et peuvent se sentir acteur de la société.

Des lieux d’insertion pour lutter contre l’exclusion

   Les jardins partagés sont également des lieux permettant la réinsertion de personnes exclues. Les jardins du béton Saint Blaise furent les premiers jardins d’insertion sur Paris. Pour certains, le jardin partagé est devenu une fenêtre sur la vie sans laquelle ils partiraient à la dérive. C’est ainsi, par la passion ou la découverte du jardinage, que certain ont pu rompre avec la solitude et l’isolement en s’investissant au sein des jardins partagés. En effet pour ceux qui ne trouvent pas leur place dans la société, le jardin peut devenir un véritable tremplin. Le jardin permet alors de reprendre confiance en soi, de retrouver de l’énergie au travers de petits gestes, qui redonnent vie au jardin et à soi même. Tous l’affirment : le jardin les aide à vivre, à sortir de chez eux pour aller gratter la terre, mais surtout pour retrouver les personnes qui, par leur simple présence, leur font oublier leur mal de vivre. On y discute, on partage, on s’entraide et on se donne des conseils. Le jardin peut permettre de retrouver le lien avec la nature mais surtout le lien avec les autres.

Accueillir les personnes en difficulté

   Les jardins partagés poussent un peu partout sur le bitume des villes. Certains voient le jour dans des quartiers chics, d’autres sont implantés dans des quartiers où la population vit dans la précarité en mal d’emploi et de logement décents. Dans ces quartiers, des enfants ont fait de la rue leur terrain de jeu, et les plus grands flirtent parfois avec l’illicite. Certains jardins ont décidé de ne pas laisser ces jeunes et ces moins jeunes sur le bord du trottoir. C’est ainsi que la politique d’une ville ou bien les associations concernées par le sujet lancent un appel d’offre pour la création d’un jardin partagé adapté à la situation de ces jeunes. Des parcelles ont donc été mises à disposition de structures, travaillant avec des personnes en situation de grande précarité, dans les jardins partagés comme dans les jardins familiaux.

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Table des matières

Introduction
Présentation du projet
1. Contexte
a. La ville de Tours
b. Origine et genèse du sujet
2. Objectif du projet
3. Moyens utilisés
Outils utilisés
Partie 1 : L’initiative des Jardins partagés
I. Des Community Gardens aux Jardins Partagés
II. Jardins partagés : enjeux sociaux et environnementaux
1. Mixité et rencontre entre les citoyens
Un nouveau mode de citoyenneté
Mixité sociale
Des rencontres et des animations
Des rencontres entre les générations
Quelques conflits
2. Un lieu d’insertion et d’auto gérance
Des lieux d’insertion pour lutter contre l’exclusion
Accueillir les personnes en difficulté
Faciliter l’accessibilité du jardin pour accueillir tous les publics
Une zone d’auto gérance
3. Le jardin et le respect de l’environnement
III. Des jardins partagés à Tours
a. Quartier de l’Europe à Tours Nord
b. Quartier du Sanitas à Tours Centre
Partie 2 : Les Deux Lions : Un quartier propice à l’implantation d’un jardin partagé 
I. Un quartier jeune et mixte
a. Origines du quartier
b. Un quartier aux multiples projets
c. Aménagement
d. Architecture
e. Espaces publics
f. Accessibilité
g. L’avenir des Deux-Lions
II. Un jardin partagé aux Deux Lions : une réponse aux enjeux du quartier
Manque de dynamisme
Manque d’espaces verts
Partie 3 : La mise en place d’un jardin partagé dans le quartier des Deux Lions
I. La mise en place du jardin partagé
1. Le choix du terrain : proximité et accessibilité
2. La prise en compte de la nature du sol et de l’exposition du terrain
3. La prise en compte de la faune et la flore présente
4. Le porteur de projet
5. Mobilisation des futurs jardiniers
6. Les partenaires
a. Le centre de rééducation Bel Air à La Membrolle-sur-Choisille
b. La fac verte
c. L’association Vivre les Deux Lions
d. D’autres partenaires dans le futur
7. Le service des Parcs et Jardins de Tours
8. L’information et l’ouverture du jardin
9. Temps du projet
II. La vie au jardin
1. La concertation
2. La récolte
3. La découverte par l’animation
4. Le fonctionnement du jardin l’été
5. Un jardin éphémère ?
III. Un aménagement du jardin optimal pour l’accueil de tous les publics
1. La superficie et la forme du jardin
2. L’aménagement extérieur
a. Des allées réparties et adaptées
b. Des bacs adaptés aux plantations et aux jardiniers
c. Une allé à hauteur du sol
d. Un petit local de jardin
e. Les normes handicapées
Conclusion
Bibliographie

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