Un état de l’art des récentes publications concernant un sujet tout aussi récent
Cette première partie consiste à réaliser un état de l’art de la bibliographie existante sur notre sujet actuellement. La crise sanitaire et ses effets étant tout récents, les sources qui nous ont permis de réaliser cet état de l’art sont multiples. Ce sont aussi bien des articles de presse de quotidiens nationaux que des articles de blog d’urbanisme ou encore des premières notes d’études lancées par des institutions et organismes s’intéressant à la sociologie et à l’urbanisme comme l’INSEE ou le Cerema . Par la diversité de ces sources, nous allons voir comment un sujet aussi actuel que celui de la crise sanitaire nous donne un aperçu des orientations nouvelles en matière de mobilités résidentielles.
Le confinement a redéfini notre mode de vie
Le premier confinement que nous avons vécu en mars dernier a totalement redéfini, au moins pour les deux mois qui ont suivis, nos modes de vie. Confinés, nous sommes donc restés à notre domicile principal pour certains, dans une maison secondaire pour d’autres ou encore chez des parents ou des amis. Dans chacun de ces cas, notre rapport à l’habitat, au « chez soi » a été mis à rude épreuve. Qu’il ait été bien ou mal vécu, le confinement a fait naître de nouveaux sentiments et questionnements sur l’habitat d’une part mais également sur les mobilités d’autre part. En effet, la mesure gouvernementale limitant les déplacements à 1km autour de son domicile, a mis en évidence les inégalités existantes au sein du territoire français, entre villes et campagnes principalement [14].
Le rapport à l’habitat et le confinement, révélateurs d’inégalités
Pendant cette période de confinement, mais également avec les différents couvre feux qui s’en sont suivis, notre rapport à l’habitat a été appréhendé de manière bien différente de celle que nous connaissions auparavant. En effet, nous avons été contraints de rester toute la journée à notre domicile, il est devenu notre lieu de travail, de détente et de loisir et de vie commune. L’espace confiné, revêtant ainsi de nouvelles fonctions, a été adapté par ses habitants. Ces derniers se sont employés à y aménager un espace de travail par exemple. Cette pluralité des usages n’a évidemment pas convenu à tout le monde. En effet, 17% des franciliens ont déclaré avoir mal vécu la période du confinement à cause de leur logement, que ce soit à cause de sa taille ou de sa situation géographique [15].
Finalement comme cela est expliqué dans une note d’analyse du PUCA« Ce n’est plus simplement le droit au logement, mais ce à quoi le logement donne droit » qui est observé. En effet, pendant cette période de confinement, de nombreuses inégalités, déjà existantes, ont été remises en lumière [6]. Elles sont visibles dans les nombreuses statistiques étudiants le ressenti des populations face au confinement en fonction de leur situation résidentielle. On observe alors que la taille du logement, le nombre de personnes dans le ménage ou encore l’accès ou non à un espace extérieur ont été des critères déterminants pour le ressenti positif ou non de la période de confinement. Voici quelques graphiques résumant ces inégalités liées au logement.
Les mobilités et le télétravail
L’annonce du confinement le 12 mars dernier et qui a pris effet le 17 mars a laissé peu de temps aux français pour décider de leur lieu de confinement. Cependant, certains ont préféré se confiner ailleurs que dans leur résidence principale, à la campagne, chez des amis, ou chez la famille et ce pour diverses raisons [10 ; 19]. Certains identifiaient déjà la difficulté de supporter l’isolement dans un espace restreint, d’autres exprimaient la volonté d’aller au vert et enfin certains ont anticipé l’organisation du télétravail et la garde des enfants par les parents ou autre. Il reste important de noter que le fait de ne pas choisir sa résidence principale comme lieu de confinement n’est pas envisageable pour tout le monde. On peut voir sur la carte ci-dessous, les régions où le nombre de Parisiens et d’habitants des Hauts de Seine a augmenté pendant la période de confinement [1 ; 4]. On remarque que les régions concernées par une forte hausse sont celles où il y a le plus de résidences secondaires des Parisiens et des habitants de Hauts de Seine. Le fait d’avoir une résidence secondaire étant généralement synonyme d’un certain niveau de vie, cela montre bien que se déplacer avant le confinement pour trouver plus de confort pour la période à venir n’est pas donné à tout le monde.
Comme l’avait annoncé le président le 12 mars, les mobilités pendant le confinement sont réduites à 1km autour du lieu de confinement pendant une heure par jour le tout muni d’une attestation de déplacement.
La réduction de nos déplacements les a alors redéfinis [3]. En effet, que ce soit pour les trajets domicile-travail ou pour d’autres, il a été remarqué que les mobilités douces ont été largement plébiscitées pendant le confinement [10]. Les raisons qui sont avancées pour expliquer ceci sont multiples. D’une part les mobilités douces ont permis d’éviter aux personnes de prendre des risques sanitaires dans des lieux clos et fréquentés comme les transports en commun. D’autre part, la réduction des déplacements à 1km autour de son domicile, a permis aux habitants de redécouvrir leur quartier, aussi bien pour leurs commerces de proximité que pour les balades quotidiennes. Ainsi cette distance à respecter a également modifier les mobilités de loisirs [3 ; 5].
Pendant la période de confinement, des villes et métropoles comme Paris, Tours, Lille et bien d’autres ont aménagé leurs espaces publics en fonction des nouvelles habitudes des usagers sur la mobilité. En effet, pour encourager ces comportements plus écologiques, certaines villes ont mis en place des pistes cyclables transitoires ou encore ont fait le choix de piétoniser davantage leurs centres-villes. Ces solutions ont été généralement bien accueillies par la population et certaines ont même perduré après la période de confinement et sont encore utilisées et développées aujourd’hui [3].
Au-delà des changements liés à nos déplacements, une expérience a profondément impacté notre mode de vie, il s’agit du télétravail. En effet, parmi les personnes ayant travaillé pendant la période de confinement, 47% d’entre elles l’ont fait en télétravail. L’INSEE a notamment annoncé que le pourcentage de télétravail pour les cadres a presque doublé par rapport à 2019, passant de 45,5% à 81% [12 ; 20].
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Table des matières
INTRODUCTION
I – Un état de l’art des récentes publications concernant un sujet tout aussi récent
1) Le confinement a redéfini notre mode de vie
a) Le rapport à l’habitat et le confinement, révélateurs d’inégalités
b) Les mobilités et le télétravail
c) Une envie de changement
2) En matière d’aménagement, des nouvelles composantes à considérer
a) Le regain du vivre ensemble
b) Faire revivre les centres-villes et centres-bourgs
II – Méthodologie et entretiens
1) Une méthodologie adaptée à un sujet récent
a) Une bibliographie pluridisciplinaire
b) Le choix et la trame des entretiens
2) Compte rendu des entretiens
a) Emilie Richard et Valentin Camier
b) Hélène Aoustin et Franck Fontaine
c) Sophie Bidot et François-Henri Jahan
d) Amélie Morere et Sylvain Barreau
III – Les préconisations relevées par cette recherche
1) Des critères communs à ceux avancés par les auteurs
2) … et d’autres qui diffèrent
3) Description des préconisations retenues
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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