Un enjeu d’état : la lecture-compréhension

Le postulat disant que la compréhension d’un texte lu est un enjeu important pour l’école est assez répandu. Le développement des compétences liées à la compréhension de textes narratifs est primordial pour assurer une réussite scolaire ultérieure et par la suite assurer une certaine capacité à vivre dans notre société : la comprendre, faire des choix, avoir accès à la culture… Par ailleurs, la différenciation pédagogique est un moyen que les professeurs des écoles en devenir doivent intégrer dans leur formation, de manière à apporter des chances similaires à tous leurs élèves de comprendre, de construire leurs savoirs, et donc de réussir leur scolarité. En outre, Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale, et Françoise Nyssen, Ministre de la Culture, ont proposé lors d’une conférence de presse du 27/06/2017 que la rentrée scolaire 2017 soit faite en musique. Le gouvernement a mis en avant les vertus de l’apprentissage, de la pratique et de l’écoute régulière de la musique. Deux travaux scientifiques ont notamment contribué à l’émergence de ma problématique : – une étude menée par Karen Ludke, de l’université d’Edimbourg, qui démontre que chanter pour apprendre une langue étrangère permet de retenir deux fois plus de mots. – le mémoire de recherche de Marc Szczepanski « En quoi l’utilisation de la comptine peut-elle influer sur l’apprentissage d’une langue étrangère en maternelle ? » (Education.2012. ).

Aussi dans ce travail, je m’attacherai à lier ces notions de compréhension, de différenciation et de musique pour formuler la problématique suivante : l’utilisation d’un texte chanté, en tant que dispositif différencié en lecture compréhension au cycle 3, peut-elle contribuer à l’amélioration des compétences de compréhension de l’écrit ? Dans une classe de CM1 constituée de 30 élèves, située dans le département de l’Essonne, au sein d’une école dont le projet est axé sur la lecture compréhension, j’ai mené une étude terrain (encouragé par la Directice à innover, tout comme mes collègues professeurs) visant à tester une hypothèse : l’écoute d’un texte chanté améliore la compréhension littérale, fine et globale et augmente la capacité des élèves à acquérir du vocabulaire. Et, la musique est un moyen de différenciation pédagogique qui gagnerait à être davantage utilisé. Dans ce travail, j’approcherai tout d’abord les notions de lecture et de compréhension, de compréhension du langage oral, et tenterai de dégager les axes principaux de la différenciation pédagogique. Avec ces prérequis nous permettant de partager le même vocable et les mêmes notions, je préciserai la manière dont j’ai mené cette étude-terrain, puis j’en exposerai les résultats dans une dernière partie, en livrant l’analyse et les conclusions que j’en ai tiré ainsi que les biais potentiels que j’ai relevé.

Tous les pays dont la politique d’éducation est primordiale semblent s’être mis d’accord : la lecture et la compréhension de l’écrit sont des enjeux majeurs. Les programmes de 2016 de l’Education Nationale indiquent que : « Affirmer que la réussite scolaire dépend en grande partie de la capacité à lire et à comprendre divers types de textes dans des contextes variés (sciences, mathématiques, histoire et géographie etc.) peut s’apparenter à une tautologie. C’est une compétence fondamentale pour la réussite scolaire, toutes matières confondues ; en effet les chercheurs s’accordent sur le fait que la maitrise de la langue est un indicateur de la réussite à l’école, « le fondement de l’apprentissage dans toutes les disciplines au primaire comme au secondaire », comme expliqué par France Dubé et Chantal Ouellet (p.5). Au-delà, et « selon l’OCDE, la littératie constitue l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités (…) » (F. Dubé et C. Ouellet p.5).

Les professeurs, qui en sont très conscients, s’impliquent et cherchent, appliquent, et différencient les apprentissages afin que leurs élèves soient le plus possible en capacité de lire et de comprendre ce qu’ils lisent.

Des études internationales portant sur la lecture et la compréhension proposent d’évaluer les élèves, pays par pays. Je me suis intéressé à l’étude PIRLS, qui évalue justement les élèves de 9- 10 ans, autrement dit une population correspondant à celle que j’ai eu l’occasion de connaitre lors de cette année d’enseignement dans une classe de CM1. Cette étude, comme l’étude PISA, pose des questions ouvertes pour lesquelles l’élève doit élaborer sa réponse, et ne se contente pas de proposer des questions à choix multiples (« L’évaluation de la lecture-compréhension dans les enquêtes internationales : enjeux et perspectives », p.10), permettant ainsi d’approcher au plus près le niveau réel de compréhension de l’élève évalué. Dans ma recherche, j’ai posé des questions ouvertes afin d’évaluer la compréhension implicite, fine et globale.

En amont de tout autre propos, il semble important de déterminer les mécanismes de la lecture. En effet, depuis environ 15 années, les sciences cognitives se sont attachées à comprendre les mécanismes de la lecture, l’action de lire étant le fait de « passer de la version écrite d’un message à sa signification » (Jean Marc Braibant, p.174). Selon Fodor, cité dans l’article de J-M Braibant, « la lecture est une habilité mentale complexe. Ce n’est pas une compétence unique mais plutôt la résultante de plusieurs composantes distinctes, quoique complémentaires, mettant en jeu aussi bien les habilités spécifiques au domaine particulier du traitement de l’information écrite que des compétences cognitives beaucoup plus générales qui interviennent dans bien d’autres activités. » (p.175).

Bien en amont de la compréhension de la lecture, la compréhension de l’expression orale est en jeu dès la naissance. C’est le canal de communication avec lequel l’enfant doit être à l’aise avant l’école primaire. La compréhension du message oral est un des axes principaux de travail dans les classes de maternelle. Selon Fanny de La Faye et Alain Lieury, « on ne peut aborder la question du langage écrit sans aborder celle du langage oral. Les connaissances que les enfants vont développer dans le domaine de la langue écrite vont se développer sur la base des connaissances qu’ils auront développées dans le domaine du langage oral. Bien maîtriser la langue orale à l’école élémentaire est un des enjeux majeurs de la réussite scolaire. (…) » (p. 35)

Dans le livre intitulé « Comprendre l’oral n’est pas si facile » nous apprenons que comprendre le langage oral n’est pas si évident qu’on voudrait bien le croire. L’auteur cite Perregaux, expliquant que cela « consiste à comprendre la façon dont quelqu’un d’autre a codé sa propre compréhension du monde » (…) et nécessite « une connaissance du monde dont il est question dans le discours, mais aussi un code linguistique utilisé » (p.18). Dans le même ouvrage, la citation de Deschênes continue en ces termes : « comprendre, c’est construire une représentation, c’est-à dire une interprétation qui soit compatible à la fois avec les données de la situation, symboliques ou matérielles avec la tâche à réaliser et avec les connaissances qui sont en mémoire » (p.18).

Saisir des messages oraux est dépendant aussi de certaines compétences telles que la rapidité à capter les informations. Fayol, (p.19 du même ouvrage) pense les liens entre la compréhension orale et la compréhension d’un texte écrit : « tant que le lecteur est contraint, comme à l’audition, de suivre un rythme imposé par autrui et de ne pouvoir revenir en arrière, la compréhension s’effectue vraisemblablement comme à l’oral. » Peut être nous rapprochons-nous des mécanismes en jeu dans notre expérience pendant laquelle les élèves vont écouter et lire en même temps. On comprend alors que les enseignants de classes de maternelle portent la responsabilité de faire de leur mieux pour que les élèves soient, en arrivant en CP, les plus à même de bien comprendre le langage oral.

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Table des matières

Introduction
1. Apports théoriques
1.1 Un enjeu d’état : la lecture-compréhension
1.2 La compréhension orale
1.3 La différenciation pédagogique
2. Une expérimentation terrain
2.1 Objet de recherche
2.1.1 Le contexte
2.1.2 Le projet
2.2 Méthodologie de recherche
3. Analyse des résultats
Préambule
3.1 Les résultats d’ensemble sur le critère du réinvestissement du vocabulaire
3.2 Les résultats d’ensemble sur le critère de la compréhension du texte
3.3 Les résultats de la compréhension du texte, parlé et chanté, par groupe d’élèves
3.4 Comparaison des différents groupes dans les deux situations test (1 et 2)
3.5 Les biais
Conclusion 

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