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La prise de conscience écologique internationale
La prise de conscience que l’homme détruit la planète ne date pas uniquement des années 70, c’est ce que met en évidence James Wines dans son ouvrage L’architecture verte. Cet architecte investit depuis plus de 50 ans pour une pratique en harmonie avec l’environnement, cite le chef amérindien Seattle qui dit en 1855 : « Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos façons d’agir. C’est un étranger qui vient la nuit et prend à la Terre tout ce dont il a besoin. La Terre n’est pas son ami mais son ennemi, et quand il a achevé sa conquête, il va plus loin. Il vole la Terre à ses enfants. Son appétit dévorera la Terre et ne laissera plus qu’un désert derrière lui. Si tous les animaux disparaissent, nous mourrons d’une grande solitude spirituelle car tout ce qui arrive aux animaux nous arrive à nousmêmes.
Tout est lié. Tout ce qui touche la Terre touche les enfants de la Terre » 4. Ce que présage ce chef indien, la communauté internationale va s’en alerter dans le courant des années 70.
1 / Un contexte écologique qui nous conduit vers le phénomène du greenwashing
● Le problème de la ressource en eau avec la diminution des nappes phréatiques.
● La présence du plomb dans le carburant notamment dans la majorité des pays en développement.
● L’érosion des sols provoquée par la destruction des forêts, au profit de l’industrie et d’une agriculture intensive. Les forêts sont essentielles pour réguler le climat.
● L’utilisation du nucléaire qui nécessitera des coûts astronomiques pour démanteler et gérer les déchets des quelques 400 réacteurs en activité dans le monde.
● La croissance démographique avec une population mondiale actuelle de 7,5 milliards d’habitants, qui augmente de 80 millions par an. Augmentation qui induira des problèmes de gestion des ressources naturelles.
● Et pour finir le réchauffement climatique qui va modifier les écosystèmes, faire disparaître certaines zones côtières par la montée du niveau des océans et amplifier le nombre de catastrophes climatiques.
Dans son livre, James Wines fait l’inventaire de la plupart des paramètres qui nous conduisent vers un scénario catastrophique, il site :
En 1972, les Nations unies vont prendre en considération ces données et organiser le premier sommet sur l’environnement.
François GEMENNE chercheur et membre du GIEC, Groupement International sur l’Évolution du Climat et Aleksandar RANKOVIC, docteur en écologie, racontent cette période de prise de conscience dans leur livre Atlas de l’Anthropocène. La première rencontre va permettre la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le PNUE qui va venir en aide aux pays pauvres et les accompagner dans une démarche de développement durable. Au même moment, les premiers ministères de l’environnement apparaissent dans différents états.
Pour permettre une cohésion mondiale à une époque où la guerre froide se termine et où débute la mondialisation, l’ONU organise en 1992 le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Trois conventions vont être rédigées pour intervenir sur les sujets du climat, de la biodiversité et de la désertification. Malheureusement le constat est fait durant le sommet de Johannesburg en 2002 que les résultats ne sont pas au rendezvous.
Un contexte écologique qui nous conduit vers le phénomène du greenwashing
Le sommet de Rio+20 de 2012 (Conférence des Nations Unies sur le développement durable) relance les concertations et les engagements internationaux. Et c’est lors de COP21 sur le climat en 2015 qu’est pris le premier accord universel sur le climat et l’énergie. Seulement les engagements pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont fragiles, le retrait des États-Unis par Donald TRUMP en est un exemple. Malgré tout, la prise de conscience écologique a fait son chemin auprès du grand public. Nous sommes de plus en plus attentifs aux problématiques environnementales, les enfants sont sensibilisés aux enjeux écologiques durant leur scolarité et le concept de développement durable fait partie intégrante du langage courant. La vague verte des dernières élections municipales en France, illustre aussi cette prise de conscience.
Le phénomène du greenwashing
Depuis ces dernières années les préoccupations liées à l’environnement n’ont jamais autant fait partie de notre quotidien.
Ce sujet devient omniprésent dans les discussions politiques, les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Dans ce contexte, un nouveau concept est apparu : le greenwashing. Appelé aussi « verdissage « ou « écoblanchiment », il consiste à véhiculer une image écologique responsable.
Par rapport à ce concept et l’architecture, Françoise-Hélène JOURDA, architecte décédée en 2015, très engagée en faveur du développement durable dans le bâtiment, faisait part de son point de vue sur ce terme dans son livre Les 101 mots du développement durable à l’usage de tous. Elle disait : « Au début des années 2000, en France, le concept de développement durable était quasiment inconnu du grand public et des professionnels du monde du bâtiment. Plus encore, parler d’écologie était souvent dévalorisant dans un monde où la débauche des ressources, le geste architecturale esthétique (et seulement) était le signe de la richesse et de la modernité, tandis que la préservation de l’environnement était associée aux idéologies démodées des années 1968 et des mouvements post hippies. Aujourd’hui et particulièrement depuis le Grenelle de l’environnement dans notre pays, le développement durable est désormais davantage qu’une prise de conscience, il est un must (pour poursuivre avec les anglicismes). Quitte à ce qu’il se réduise à un look : une façade plantée par exemple, un bardage en bois par-ci par-là, des plantes en pots en guise de modénature, ou des panneaux de cellules photovoltaïques bien en évidence sur l’enveloppe du bâtiment » 5. La pratique décrite par Françoise- Hélène JOURDA est une dérive qui peut être utilisée par exemple pour les façades les plus visibles d’un projet, et lui donner ainsi une image respectueuse de l’environnement. Comme elle le mentionne dans son ouvrage cela s’apparente au « maquillage d’un bâtiment en construction vertueuse » 6. Dans le cadre de l’architecture cette tromperie est souvent mise en place pour convaincre principalement les autorités ou les élus. Et c’est également une stratégie marketing pour séduire le client.4
L’architecte du Mucem de Marseille, Rudy RICCIOTTI dit aussi : « En une génération, nous sommes passés de la « fourrure verte » à la « terreur verte » , une esthétique de la démagogie comparable aux effets d’une bombe à fragmentation » 7. Il écrit cela dans son livre L’architecture est un sport de combat, où il réagit de façon virulente au fait que les politiques se sont emparés de cette idéologie et demandent d’appliquer des réglementations contraignantes et aberrantes qui vont au final à l’encontre d’un bon sens écologique.
L’apparition du phénomène du greenwashing, est symptomatique d’une époque où nous sommes forcés de reconnaître que notre développement ne peut s’effectuer sans préserver la planète. Et comme le pense les géologues par rapport à l’Anthropocène l’homme est peut-être en train d’atteindre ses limites.
Dans ce contexte de greenwashing, l’usage de la pelouse synthétique pour des surfaces où le développement du végétal est compliqué, est symptomatique d’une forme de pression écologique.
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Table des matières
Introduction
1 / Un contexte écologique qui nous conduit vers le phénomène du greenwashing
De la révolution industrielle au dérèglement de l’écologie
La prise de conscience écologique internationale
Le phénomène du greenwashing
2 / Constat d’un contexte bénéfique à la pelouse synthétique
État des lieux et reportage photographique
3 / De l’histoire du gazon naturel à celle de la pelouse synthétique
Le gazon naturel
La pelouse synthétique
4 / Enquête auprès de différents acteurs de la pelouse synthétique
Les services espaces verts des maîtres d’ouvrage publics
Deux maîtres d’ouvrage privé : l’enseigne CARREFOUR et le festival HELLFEST
Différents fournisseurs
5 / Test utilisateurs
Des boxs de pelouse synthétique pour tester les usagers
Descriptif des échantillons présentés
Le questionnaire
Composition du panel interrogé
Analyse des données collectées
Synthèse
Conclusion
Bibliographie / Médiagraphie
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