Actuellement, beaucoup de Malgaches vivent encore en milieu rural : environ 8/10 de la population d’après l’INSTAT en 2006 et se répartissent inégalement dans toute l’Ile. Par conséquent, l’économie malgache reste basée sur le secteur primaire où les activités rurales tiennent une place importante. Pour les populations riveraines d’une forêt, cette dernière, outre le travail de la terre. ,offre une opportunité non négligeable pour leur survie .
D’une manière générale, la partie rurale du Boina apparaît comme une région où dominent les activités agricoles et d’élevage. Pour la zone d’études , nous avons choisi la commune rurale d’Andranofasika Située au sud du parc national d’Ankarafantsika et , faisant même partie de la commune d’Andranofasika ,elle figure parmi les zones environnantes les plus proche de l’étendue forestière d’Ankarafantsika (cf carte n° 02 page 04bis ). Cette région du Boina, localisée dans la partie occidentale de Madagascar, intégre la région Boeny dans le district d’Ambato Boeny. La commune rurale d’Andranofasika se trouve sous la latitude 16°33S, et la longitude 46°85E( carte n01 p 01bis) sise plus exactement à l’ouest de la commune de Tsaramandroso ,au nord de celle d’Ankijabe, au Sud du Parc National d’AnkarafantsikaCette zone s’est spécialisée dans une activité que l’humanité a pratiquée depuis toujours c’est-à-dire « la cueillette ». Le ramassage ou la récolte des végétaux était pratiqué, dès les premiers temps de la préhistoire, par les sociétés prénéolithiques, de nos jours certains peuples continuent d’associer la cueillette à la chasse ou à la pêche .
UN CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRICOLES
Toutes les activités rurales sont conditionnées par les facteurs physiques et humains. Chaque zone de la Grande Ile possède ses spécificités tant sur le cadre naturel que sur la population. Pour le cas de la commune d’Andranofasika, elle a des composants naturels variés.
UN CADRE PHYSIQUE PERMETTANT LES ACTIVITES AGRICOLES
La périphérie sud du parc d’Ankarafantsika dispose des facteurs naturels permettant de pratiquer les activités rurales notamment la cueillette des ressources naturelles. Pour la commune d’Andranofasika, elle bénéficie de la grande proximité avec le parc. Ainsi, les éléments physiques tels que le relief, le climat ainsi que l’hydrographie interviennent largement dans la vie économique de la région.
Un relief assez accidenté mais permettant les travaux agricoles
Dans la commune d’Andranofasika certaines caractéristiques de relief du Boina y sont révélées. Par conséquent, ce relief dicte les orientations pour les activités agricoles.
Un relief caractéristique du Boina
Morphologiquement, le relief de cuesta domine le Boina. En effet, cette partie de Madagascar est constituée par des couches sédimentaires, monoclinales avec un pendage vers la mer. Même si le Boina s’avère une région de plateaux, il faut quand même y noter que ce sont des bas plateaux inférieurs à 500m à l’exception de l’Ankora et de Kelifely qui sont supérieurs à 500m. Le relief de la commune d’Andranofasika est semblable à celui du Boina car elle se trouve sur le plateau d’Ankarafantsika .Ce dernier s’élève à 250 mètres des plaines environnantes. Les bords est et ouest sont abrupts et forment même des falaises à certains endroits.Ils deviennent moins escarpés au nord et à l’ouest .Les pentes du plateau sont généralement faibles de l’ordre de 3à5% descendant du S-SO vers le N-NO mais peuvent s’accentuer très fortement dans les vallées riveraines .Son point culminant se situe à 378m.
Le relief de la commune d’Andranofasika est assez accidenté. On peut y trouver :
– Des zones dépressionnaires qui sont fermées soit ouvertes à une altitude de 340m Elles accumulent les eaux fluviales qui forment les lacs ou marais selon l’importance de la dépression
– Des zones à une altitude assez élevée (410m) qui donnent les « tanety » .
Si telles sont les caractéristiques du relief, comment se présente l’ aménagement agricole ?
La géologie
Le massif forestier du Parc National d’Ankarafantsika se trouve sur des formations sédimentaires du bassin de Majunga à l’intérieur duquel, des couches géologiques formées par des calcaires, des grès, des sables, des marnes, des basaltes et des gneiss se sont déposés defaçon monoclinale avec de faible pendage(cf carte n°03 p 05 bis ). Des coulées basaltiques du crétacé s’intercalent dans cette formation. La morphologie est caractérisée par la présence d’escarpements qui correspondent à des failles d’érosion, localement appelée « Lavaka », ou des cuestas. Les plus importants coïncidents au front d’affleurement des grès du crétacé moyen et des coulées basaltiques.
Des sols spécifiques du Boina
Dans la partie sud du Parc d’Ankarafantsika et notamment dans la commune d’Andranofasika, il existe deux types de sols : sols ferrugineux tropicaux et sols hydro morphes.
Les sols ferrugineux relativement fertiles
Les sols ferrugineux ont un profil homogène meuble. Ils présentent un mince horizon humifère sablo argileux brun, motteux à cohésion peu forte surtout à la base, secondairement particulaire avec quelques éléments grumeleux et assez bien explorés par les racines. Bien que moyennement saturés en base , en profondeur, les sols ferrugineux doivent une fertilité initiale à l’horizon de surface assez riche en matières organiques après défrichement mais vite érodée. Les sols ferrugineux étaient couverts de forêts. Ils sont assez fragiles et résistent peu aux érosions lorsqu’ils sont mis à nus.Ils sont le domaine des cultures sèches .
Des sols d’origine alluviale propice à la riziculture
Ces sols hydromorphes sont des sols limono-argileux non micacés dans les zones basses inondables. Ils présentent une couche de litière et d’humus brut en raison de la décomposition brute et incomplète. Ces sols sont extrêmement acides (PH de 3,51 à 5,01) .
Les sols d’origine alluviale s’étendent sous les marécages où poussent les raphias. On les rencontre également dans les vallées ou dans les zones d’inondation . Leur fertilité est assez élevée parce que l’inondation y dépose des éléments fertilisants en période pluvieuse. Ces éléments sont remplis de limons et de sables le long des rivières. Ils sont normalement favorables à l’agriculture. Les paysans ont longtemps déjà utilisé ces sols. La fertilité de ces sols permet la possibilité d’effectuer plusieurs cultures dans la région : la riziculture, la polyculture.
En un mot, les sols ferrugineux et hydromorphes constituent la plupart des terrains qu’on peut cultiver dans la région d’Andranofasika.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : UN CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRICOLES
Chapitre 1 : UN CADRE PHYSIQUE PERMETTANT LES ACTIVITES AGRICOLES
I. Un relief assez accidenté mais permettant les travaux agricoles
A. Un relief caractéristique du Boina
B. La géologie
II. Des sols spécifiques du Boina
A. Les sols ferrugineux relativement fertiles
B. Des sols d’origine alluviale propice à la riziculture
III. Un climat tropical sec favorable à l’agriculture
IV. Les particularités de l’hydrographie et de la végétation
V. Le parc national d’Ankarafantsika : une écologie végétale à préserver
A. Les forêts peu ou pas dégradées
B. Les forêts dites dégradées
C. Les savanes
Chapitre II. UNE POPULATION INEGALEMENT REPARTIE JEUNE A PREDOMINANCE IMMIGRANTE
I. La mise en place et la composition de la population
II. Une population majoritairement Antandroy
III.UNE POPULATION INEGALEMENT RE PARTIE DANS L’ESPACE
A – Répartition spatial de la population
B- Localisation des ressources humaines et occupation des sols
1. Occupation des sols le long des axes routiers
2. Occupation des sols sur les versants des collines
C. Impacts de l’absence du plan d’occupation des sols
1. Continuation des migrations
2. Accentuation de la pression sur les ressources naturelles
IV. Une population jeune à croissance rapide
A. Une forte proportion de moins de 15 ans
B -Une forte proportion des femmes
C -Une natalité élevée mais une faible mortalité
1. Un taux de natalité et un taux de fécondité élevés
2. Un taux de mortalité moyennement élevé et un taux de mortalité infantile faible
3. Un taux d’accroissement naturel élevé
D- Des ménages à grande taille
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : DES PRODUITS DE CUEILLETTE EN APPUI A L’AGRICULTURE DEVENUE INSUFFISANTE
Chapitre I: UNE AGRICULTURE DEVENUE INSUFFISANTE
I. Une production rizicole en déclin
A- Le riz. : produit destiné à l’autoconsommation mais insuffisant à la couverture alimentaire
B Les causes de l’insuffisance de la production rizicole
1. Des techniques et des moyens de production rudimentaires dans la riziculture
2. Une surface rizicole devenue restreinte pour un nombre de population de plus en plus croissant
C. D’autres cultures peu rentables
II. Un élevage toujours traditionnel
Chapitre II : LA CUEILLETTE : UNE ACTIVITE ANCIENNE
I. La place non négligeable des produits de la cueillette
A. Les différents produits de la cueillette
1. La cueillette du raphia
2. La cueillette du tamarin
3. La cueillette des jujubes
4. La cueillette des citrons
B. Une exploitation facile pratiquée en majorité par les immigrants
1. Une exploitation facile
2. Une exploitation exercée en majorité par les immigrants
II. Un apport appréciable mais insuffisant des produits de cueillette
A. Les produits de cueillette en quête de marché
1. Le marche d’Andranofasika
2. Le marché d’Anosibe et de Coum 67 ha (Antananarivo) : principaux lieux de destination des produits de cueillette
B. Les produits de cueillette .sources de revenu utilisés dans les dépenses quotidiennes
1. Les produits de la cueillette .deuxième source de revenu des ménages
2. Une place irréfutable pour subvenir aux dépenses alimentaires
C. Le bilan budgétaire des ménages dans la région
1. Un budget de ménage déficitaire
2. Un budget des ménages au-dessous du seuil de pauvreté
D. Les causes du déficit budgétaire des ménages
l. échange économique faible
2. Un accès difficile des paysans aux crédits
3. Problèmes techniques
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE : LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR L’ACTIVITE DE CUEILLETTE ET LES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Chapitre I : LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR L’ACTIVITE DE CUEILLETTE
I. Les causes de la dégradation de l’activité de cueillette
A. Les produits de cueillette, en phase d’épuisement
1. La cueillette un métier d’opportunité des immigrants récemment installés
2. La cueillette un métier pratiqué en une courte durée avec d’autres activités
B. L’altitude décevante des collecteurs
1. Irrégularité des collecteurs
2. Changement du prix des produits d’un collecteur à l’autre
3 Comportements de 1 a population à l’égard du parc
Chapitre II: LES PRESSIONS EXERCEES PAR LA CUEILLETTE ET LES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
I. Manifestation des pressions de la cueillette sur le Parc d’Ankarafantsika
A. Les pressions que la cueillette exerce sur le parc d’Ankarafantsika
1. Les pressions exercées par la eue il Ici le destinée à l’autoconsommation
a- Le massiba
b- Le miel
2. Les pressions exercées par la cueillette à but commercial
a- Le raphia
b- Le citron, le tamarin, les jujubes
B Analyse des causes des pressions exercées par la collecte des sous produits forestiers
II. Les mesures prises pour atténuer les pressions exercées par la cueillette
III. Les infractions engendrées par la collecte de raphia
IV. Les mesures prises en alternative et les propositions de solutions
A. Les mesures prises en alternative
1. Campagne d’information
2. Création d’une plate forme de gestion
B. Les propositions de solution
1. Création urgente de la charte plan local d’occupation
a. Plaidoirie pour la vision Commune de l’occupation foncière
b. Lancement de l’aspect institutionnel
c. Promotion de l’aspect institutionnel
2. Nouvelle stratégie de gestion du parc Ankarafantsika
a. Une éducation environnementale de la population environnante
b. Objectifs de gestion de 1′ Aire Protégée
3. Mode de Gestion sous « PCDI » (Projet de Conservation et de Développement Intégré)
CONCLUSION