Typologie de mise en tourisme
Il existe deux types de mise en tourisme :
Mise en tourisme in visu : correspondrait aux transformations opérées dans le regard collectif posé sur l’espace considéré qui le transformerait en territoire touristique, à travers des modèles ou des schémas de perceptions conçus, proposés, diffusés par certains acteurs.
Mise en tourisme in situ : correspondrait aux modifications opérées plus physiquement sur le territoire : infrastructure hôtelière destinées aux touristes, attractions touristiques…
La mise en tourisme renvoie à trois composantes qui sont l’intervention (caractéristiques susceptibles de faire l’objet de l’usage touristique), l’équipement (c’est-à-dire rendre l’espace physiquement accessible a des visiteurs touristiques) et la mobilité (c’est l’action qui permet aux touristes de jouir pleinement ses désirs sur l’espace par un ensemble d’activités. Pour qu’un lieu soit mise en tourisme il faut voir sa dimension touristique c’est-à-dire la capacité du lieu à être touristique (Equipe MIT). Ensuite, pour estimer le possible mise en tourisme du lieu, il convient d’identifier sa situation en tant que lieu de vie et en prendre compte l’ouverture paysagère du lieu. Il ne s’agit pas du sens et de la symbolique d’un paysage ni même de sa dimension pittoresque mais plutôt de son aptitude à être parcouru, pour qu’il soit accessible. Donc la situation géographique est important en mesurant sa distance par rapport au marché cible. Plus les valeurs pour un lieu donné se rapprochent du centre plus les conditions de mise en tourisme sont favorables. Ces espaces renvoient aussi à leurs composantes, les ressources disponibles. Le potentiel naturel du tourisme est donné par la totalité des traits essentiels des composants naturels d’un territoire (Muntele et Iațu).
Généralité sur les écosystèmes de mangrove
La mangrove est un écosystème unique avec une végétation habituée au milieu salé. Cette végétation a pour but principal d’éviter l’érosion des côtes, mais aussi pour protéger des espèces de coraux. Elle est une forêt pieds dans l’eau qui pousse sur le littoral. Cet écosystème joue un très grand rôle, car elle sert de zone de tampon entre la mer et l’embouchure des rivières. En effet, la mangrove évite l’érosion des côtes et protège les coraux des dépôts de sédiments provenant de la terre. La faune de la mangrove regroupe un nombre d’animaux relativement important. Vous pourrez donc y trouver des espèces de crabes parmi lesquels vous trouverez : les tourlourous, les crabes araignées, etc. En effet, la forêt est une véritable source de vitamine pour les jeunes poissons et ils y trouvent aussi un refuge contre les prédateurs. La flore dans la mangrove est composée d’espèces variées de palétuviers. Ces arbres ont un tronc qui commence au-dessus de l’eau avec des racines plantées dans la terre argileuse. De plus, l’eau et la terre sont riches en sel, ce qui empêche la plupart des arbres de pousser et, les rares espèces qui y poussent sont donc adaptés à ce type d’environnement hostile.
Origine des visiteurs
Morondava est très réputé pour ses baobabs et attire beaucoup de touristes surtout européens. Mais depuis quelques années un flux de touristes asiatiques commence à s’intéresser au parti Ouest de Madagascar. Le tableau ci-dessous nous montre le nombre des touristes qui sont venus à Morondava avec leurs origines durant l’année 2016. Morondava a accueilli 22 518 visiteurs en 2016 ; avec une population résidente de plus de 100 000 habitants, le tourisme joue un rôle vital dans l’économie de la ville. La plupart des touristes étrangers viennent d’Europe occidentale (France, Italie), mais un nombre croissant de touristes commence à venir d’Asie, d’Afrique du Sud, des Etats Unis et de Canada. La plage de Morondava est très fréquentée surtout le week-end, sur cette photo nous pourrons voir des touristes « Vazaha », malgaches et des morondaviens.
Les attentes des touristes internationaux
La majorité des touristes enquêtés (50%) était d’origine française, ensuite à part égale d’origine allemande, américaine et suisse. Le 60% était du sexe masculin, et la majorité dans la tranche d’âge 30 à 49 ans (53%). Seuls 17% d’entre eux faisaient partie d’un groupe organisé par une agence, les autres 83 % voyageant seuls, en famille ou avec des amis. Par les entretiens faits au niveau des touristes, nous avons pu tirer leurs attentes face à un voyage effectué. Alors les touristes internationaux décident de visiter un territoire pour des raisons personnelles, à l’exception du tourisme d’affaires. Ils sont à la recherche d’une forme de loisirs ponctuelle qui leur permette de changer leur quotidien dans un cadre sécurisé. Le choix de la destination s’effectue en fonction de la médiation (par la publicité) qui en est faite. L’imaginaire touristique créé autour de la destination par les images et les écrits diffusés constitue donc un élément majeur de détermination pour le touriste. Les aires protégées correspondent à des destinations de pleine nature et les motivations des touristes se rapportent donc principalement à des notions de « détente », de « calme », de « dépaysement », et d’ « émotion » , toutes suscitées par l’environnement. Les touristes souhaitent trouver des produits touristiques de retour à la nature, tout en conservant un certain confort de vie par les services mis en place. Nous avons posé la question auprès des touristes s’ils sont intéressés par la mangrove. 70% sont intéressés et trouvent unique cet écosystème. Ils sont entièrement d’accord sur la nécessité de développer le tourisme dans cette zone. Et 30% ne sont pas intéressés, ils trouvent ce milieu inaccessible et pas adapté à leur âge. Ce sont des personnes de 3ème âge qui préfèrent la sécurité et le confort.
Type de tourisme favorable : l’Ecotourisme
« L’écotourisme est le type de tourisme très favorable dans la forêt des palétuviers. » selon TODIMANANA Eli. Et la quasi-totalité des tours opérateurs (Baobab Tour, Loïc Tours et Continental Tour) interrogés a confirmé que l’écotourisme et le tourisme de nature sont très pris sur le marché touristique. Et les types de clientèles sont le couples, les familles, les groupes d’amis de 6 à 8 personnes et les grands groupes de plus de 12 personnes. La communauté locale, le tourisme et l’aire protégée (la mangrove) occupent, une place centrale dans le concept d’écotourisme car dans un contexte écotouristique idéal, chacun des pôles tire avantage de ces interactions (Ross et Wall)17, permettant ainsi de faire avancer le projet d’écotourisme dans son ensemble.
Avantage pour la population locale : Cette forme de tourisme implique de façon significative la communauté locale dans le contrôle de la gestion des mangroves et des activités de développement. Il crée des emplois et des sources de revenus pour la population locale surtout les pêcheurs Vezo en proposant leurs services aux touristes (restauration, artisanat, promenade en pirogue). Il procure aussi des avantages économiques aux organismes et aux administrations locaux qui veillent à la préservation des mangroves du fait que les revenus, récoltés de multiples façons, par des frais d’admission, permis, taxe de conservation, sont réinvestis dans le renforcement de la stratégie de conservation de la zone.
Avantage pour la mangrove : L’écotourisme favorise la protection de la zone naturelle. La visite de la mangrove entrainera une prise de conscience des touristes et de la population locale à changer leurs comportements face à la mangrove et aide à réduire au minimum leurs impacts sur le milieu.
Avantage pour le tourisme : L’écotourisme dans la mangrove permet d’augmenter l’offre touristique dans la ville de Morondava. Elle permet aussi de développer le tourisme.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Analyse contextuelle et conceptuelle
1.1 Présentation de la zone d’étude
1.1.1 Monographie de Morondava
1.1.1.1 Localisation
1.1.1.2 Climat et relief
1.1.1.3 Situation socio-économique
1.2 Cadre théorique et méthodologie de travail
1.2.1 Contexte et motivation de la recherche
1.2.1.1. Choix du thème
1.2.1.2 Objectifs et résultats attendus
1.2.1.3 Problématique et hypothèse de travail
1.2.2 Théorie appliquée : approche systémique
1.2.2.1 L’approche systémique en général
1.2.2.2 L’approche systémique de Crozier er Friedberg
1.2.2.3 Relation entre théorie et thème
1.2.3 Méthodologie
1.2.3.1 Recherche et étude bibliographique
1.2.3.2 Travaux de terrain
1.2.3.3 Matériaux et outils de travail
1.3 Concepts liés au thème
1.3.1 Mise en tourisme
1.3.1.1 Définition
1.3.1.2 Typologie de mise en tourisme
1.3.2 Mangrove
1.3.2.1 Généralité sur les écosystèmes de mangrove
1.3.2.2 Répartition de la forêt de palétuvier à Madagascar
1.3.3 Tourisme durable
1.3.3.1 Du développement vers le tourisme durable
1.3.3.2 Principes et objectifs
1.3.4 L’écotourisme
1.3.4.1 Les définitions du concept écotourisme
1.3.4.2 Les principes de l’écotourisme
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : Résultats des recherches
2.1 Analyse des résultats
2.1.1 Caractéristiques des touristes durant l’année 2016
2.1.1.1 Fréquentation touristique de Morondava
2.1.1.2 Origine des visiteurs
2.1.1.3 Caractéristiques des séjours
2.1.2 Les attentes des acteurs sur la mise en tourisme de la mangrove
2.1.2.1 Les attentes de la population locale
2.1.2.2 Les attentes de touristes internationaux
2.1.2.3 Les attentes du secteur public
2.1.2.4 Les attentes des prestataires touristiques
2.1.3 Critères de faisabilité de la mise en tourisme de la mangrove
2.1.3.1 Attraction touristiques de la mangrove
2.1.3.2 Accessibilité
2.1.3.3 Infrastructures mises en place
2.2 Valorisation de la mangrove par le tourisme
2.2.1 Analyse FFOM du tourisme dans la mangrove
2.2.2 Activité touristique dans la mangrove
2.2.2.1 Type de tourisme favorable : Ecotourisme
2.2.2.2 La prestation et le transport
2.2.3 Les parties prenantes
2.2.3.1 Les gestionnaires
2.2.3.2 Les guides locaux
2.2.3.3 Petits commerçants
2.2.3.4 Touristes internationaux et locaux
2.3 Vérification des hypothèses et application de la théorie
2.3.1 Vérification des hypothèses
2.3.1.1 Hypothèse 1
2.3.1.2 Hypothèse 2
2.3.2 Relation entre théorie et la mise en tourisme de la mangrove
2.3.2.1 Les acteurs dans le système
2.3.2.2 Les acteurs pour la mise en tourisme de la mangrove
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : Discussions et recommandations
3.1 Discussions des résultats
3.1.1 Les faits observés
3.1.1.1 Les prestataires et la protection de l’environnement
3.1.1.2 La catégorisation du tourisme dans la mangrove
3.1.1.3 Mangrove un « produit d’appel »
3.1.1.4 Les activités dans la mangrove
3.1.2 Les freins pour la mise en tourisme du site
3.1.2.1 Le manque d’information de la population locale
3.1.2.2 Le manque de synergie entre les acteurs
3.1.2.3 Pression sur l’écosystème
3.1.3 Les bénéfices tirés de la mise en tourisme de la mangrove
3.1.3.1 Education à l’environnement
3.1.3.2 Protection de la mangrove
3.1.3.3 Diversification des activités
3.2 Perspectives
3.2.1 Méthode de promotion de la mangrove
3.2.1.1 La communication
3.2.1.2 Manuel de guidages
3.2.2 Au niveau des prestataires touristiques
3.2.2.1 Relations de confiance
3.2.2.2 Qualité de service
3.2.2.3 Eductour
3.2.2.4 Campagne de communication
3.3 Recommandations
3.3.1 Sur le plan socio-économique
3.3.1.1 Amélioration des infrastructures
3.3.1.2 Structuration et formation des acteurs
3.3.1.3 Renforcement de la participation de la population locale
3.3.2 Sur le plan politique
3.3.2.1 Application des lois
3.3.2.2 Implication du DRTMen
3.3.2.3 Dialogue entre prestataire
3.3.3 Sur le plan environnemental
3.3.3.1 La valorisation et préservation
3.3.3.2 Les pratiques appréciées
3.3.3.3 Gestion de la fréquentation du site
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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