Typologie de l’eau dans un ES

Typologie de l’eau dans un ES

Distribution d’eau dans un établissement de santé

La maîtrise de la qualité de l’eau dans un établissement de santé représente une difficulté importante, un souci permanent et une grande responsabilité, du fait de la grande diversité des lieux et des types d’usages médicaux où les risques éventuels sont d’autant plus sensibles qu’un certain nombre de malades, donc d’usagers de l’eau, sont dans un état de fragilité particulière.

Réseau intérieur d’un établissement de santé Pour atteindre l’objectif d’une structuration optimale des réseaux, il y a lieu de procéder en trois étapes : *Identifier tous les points d’usage ou postes utilisateurs, *Déterminer, pour chacun de ces points d’usages ou postes utilisateurs, la qualité de l’eau nécessaire ou exigée en référence à la typologie qui sera présentée dans le chapitre III ; *Répartir ces usages sous forme de réseaux spécialisés dénommés « Réseaux Types ».

Réseaux types

L’eau du réseau de distribution à l’intérieur d’un établissement de santé ES dessert généralement de nombreux usages : alimentaires, sanitaires, ainsi que les soins ou les actes médicaux [1]. Ces réseaux types sont au nombre de 5 et sont définis comme suit : *les eaux à usage alimentaire (RT1) : boisson, préparation des repas, glace alimentaire … *les eaux à usage sanitaire (RT2) : hygiène des patients, entretien des locaux… *les eaux à usage médical (RT3) : lavage des mains, lavage des plaies, balnéation, nettoyage et désinfection des matériels médico-chirurgicaux, hémodialyse … *les eaux à usage technique du bâtiment (RT4) : chauffage, lutte anti-incendie, refroidissement des moteurs, traitement de l’air… *les eaux à usage technique spécifique (RT5) : stérilisation, laboratoires, automates, blanchisserie, lave-vaisselle …

Réseau d’eau froide

Les installations de distribution d’eau destinée à la consommation humaine doivent être conçues, réalisées et entretenues de manière à empêcher l’introduction ou l’accumulation de micro organismes, de parasites ou de substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ou susceptibles d’être à l’origine d’une dégradation de la qualité de l’eau distribuée destinée à la consommation humaine. Plusieurs paramètres doivent être respectés [6,7] : *Nettoyage, rinçage et désinfection des réseaux et installations *Choix des matériaux : l’utilisation des matériaux qui sont compatibles avec la qualité d’eau destinée à la consommation humaine, Les matériaux constitutifs des canalisations sont soit de type métallique (l’acier galvanisé, le cuivre, la fonte), soit de type organique (polychlorure de vinyle, polyéthylène haute densité, polyéthylène basse densité, polypropylène…etc) [7].

Discussions

Dans les unités de soins, l’eau du réseau intérieur de distribution est souvent utilisée pour un usage médical. Elle nécessite, outre le maintien de la potabilité, une maîtrise permanente de la contamination par des micro-organismes pathogènes opportunistes (ex : Pseudomonas aeruginosa) et un traitement antimicrobien complémentaire. Les contrôles microbiologiques de l’eau à l’entrée de l’établissement, du réseau intérieur et au point d’usage permettent de s’assurer qu’il n’existe pas de dégradation de la qualité de l’eau véhiculée par le réseau de distribution et que la qualité de l’eau utilisée garantit la sécurité sanitaire pour les patients. La maitrise permanente de la qualité microbiologique de l’eau du réseau intérieur de distribution conduit à établir, à mettre en oeuvre et à maintenir une démarche qualité qui s’appuie sur l’évaluation des risques infectieux hydriques et sur un suivi programmé des mesures de prévention de la contamination de l’eau avec des actions correctives préétablies.

En effet dans notre étude, la stratégie de surveillance de l’eau proposée est basée sur la maitrise de la qualité microbiologique et physico-chimique de l’eau distribuée à l’intérieur de l’hôpital, dans les services à risque comme la réanimation et les blocs opératoires. Pour atteindre cet objectif, nous avons tracé un plan de surveillance du réseau d’eau avec détermination des points de contrôle, en précisant les niveaux de qualité requis, les techniques de prélèvement et les modalités d’analyse qui doivent être complétées par la recherche des germes de l’hospitalisme tels que Pseudomonas sp. ou legionella pneumophila. En effet, plusieurs études ont documenté des infections nosocomiales consécutives à la détection des biofilms formés par des micro-organismes dans le réseau d’eau de l’hôpital [40,41]. Pseudomonas aeruginosa est responsable de pathologie nosocomiale sévère dont le taux de létalité peut atteindre 70 % dans les pneumopathies nosocomiales [43-46].

Dans une autre étude [47], 11,5 à 35,2% des points d’eau étaient contaminés par P.aeruginosa. Ce niveau de biocontamination nous paraît élevé au regard des taux généralement rapportés. Le seul point d’usage non conforme était situé dans une salle de bain qui était condamnée (non utilisable) en vue d’un changement de plan. Ce qui mettrait le point hors de danger pour les consommateurs pendant la période des travaux. Une nouvelle analyse devrait être programmée à l’ouverture du nouveau local. En cas de confirmation de l’anomalie, une désinfection au chlore (100 ppm) de la partie incriminée durant 24H à 48H, et un rinçage efficace sont recommandés. En ce qui concerne l’eau bactériologiquement maitrisée, P .aeruginosa a été isolé dans 6% des échantillons. Pour lutter contre la contamination de ce type d’eau, il est recommandé de tenir un carnet de suivi de stérilisation des microfiltres utilisés. La périodicité de stérilisation des filtres est déterminée en concertation avec le CLIN de l’établissement. La maîtrise du risque lié aux légionelles est prioritaire et repose sur la connaissance l’entretien régulier du réseau et les équipements ainsi que sur la surveillance régulière des paramètres physiques (température de l’eau,…) et microbiologiques. Dans certains cas, l’eau froide du réseau peut atteindre une température supérieure à 25°C (mauvaise isolation ou exposition solaire). A ce moment, le risque Legionella concerne également ces eaux froides et les mesures préventives spécifiques doivent s’appliquer. Au Maroc, les études de prévalence de Legionella restent fragmentaires, en particulier dans les établissements de santé où le risque de légionellose est plus important.

Conclusion

Dans un établissement de santé, le plan du réseau de distribution de l’eau, est un outil indispensable à l’évaluation des risques et à l’identification des points critiques, pour la mise en place d’un plan de surveillance et d’entretien, d’un plan d’échantillonnage et la mise en oeuvre de mesures préventives ou curatives adéquates. Il doit être régulièrement tenu à jour, en particulier après chaque modification des installations. Dans ce travail, nous avons justement essayé de tracer le plan du réseau du CHU Hassan II de Fès. Nous avons également déterminé des points de contrôle ce qui nous a aidé à proposer une stratégie de surveillance de la qualité des différents types d’eau, et de mettre en oeuvre des actions correctives en cas de dégradation de cette qualité.

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Table des matières

Introduction générale
Revue bibliographique
Chapitre I : Conception des installations de distribution d’eau dans un établissement de santé
I.1.Réseau intérieur d’un établissement de santé
I.2.Différents traitements de l’eau
I.3.Actions de maintenance et d’entretien
I.4.Causes de la dégradation de l’eau
I.5.Stratégie d’action en cas de dépassement des limites de qualité
Chapitre II : Risques sanitaires liés à l’eau dans les ES
II.1.Risques infectieux et parasitaires
II.2.Risques toxiques
II.3.Indicateurs de qualité physico-chimiques et bactériologiques de l’eau
Chapitre III: Typologie de l’eau dans un ES
III.1.Eau ne subissant aucun traitement dans un ES
III.2.Eaux spécifiques, traités au sein de l’ES et répondant à des critères définis en fonction des usages
Matériels et méthodes
I.Présentation de l’étude
II.Proposition d’une stratégie de surveillance de la qualité d’eau
II.1.Plan de masse du CHU de Fès
II.2.Méthode de prélèvement
II.3.Analyses physico-chimiques
II.4.Analyses microbiologiques
II.5.Identification biochimique des bactéries isolées
Résultats
I.Stratégie de surveillance de l’eau du CHU de Fès
I.1.Plan de surveillance de la qualité de l’eau du CHU de Fès
I.2.Catégorisation de l’eau du CHU de Fès
I.3.Points de contrôle et fréquences de prélèvement
I.4.Stratégie d’action et mesures correctives
II.Résultats du prélèvement d’eau de réseau au CHU de Fès
II.1.Eau de réseau
II.2.Eau bactériologiquement maitrisée
II.3.Eau chaude sanitaire
II.4.Eau pour hémodialyse
Discussions
Conclusion
Références bibliographiques

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