TUMEURS OVRIENNES

TUMEURS OVRIENNES

Les tumeurs de l’ovaire sont des pathologies caractérisées par une prolifération primitive ou secondaire bénigne ou maligne d’aspect kystique, solide ou végétant, dont la croissance n’est pas directement liée à un dysfonctionnement hormonal [1]. Cette définition exclut les hyperplasies du stroma, le lutéome de la grossesse, les kystes folliculaires uniques ou multiples et les kystes du corps jaune. Les tumeurs de l’ovaire sont des affections dont la fréquence est actuellement en augmentation, le taux d’incidence est environ 10 pour 100000 femmes dans les pays développés [2]. En Afrique cette fréquence varie selon les pays, elle est de 17% en Tunisie 2009[3]. 7,20% au Maroc 2008 [4], 6,20% au Cameroun en 2013 [5].0,9% à Madagascar [6].et 6,06% au Mali en 2006[7].

La grande majorité des tumeurs de l’ovaire est représentée par des kystes qui sont le plus souvent de nature bénigne. Les critères anatomopathologiques sont parfois pris à défaut, d’où les tumeurs « non classées » et les tumeurs de malignité incertaine de la classification de l’organisation mondiale de la santé (OMS). Sur le plan thérapeutique et pronostic les tumeurs de l’ovaire restent l’un des problèmes majeurs de la santé. Malgré les différents moyens thérapeutiques utilisés (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie), le pronostic à 5 ans n’a pas été significativement amélioré. Tout ceci témoigne de la gravité de l’affection dont le diagnostic est en général posé trop tardivement ; aux stades ultimes de la maladie. Le diagnostic des tumeurs de l’ovaire de nos jours est facilité par l’apport de l’imagerie (échographie). Devant toute suspicion de tumeur de l’ovaire il est nécessaire de faire une laparotomie et demander l’examen histologique de la pièce opératoire. Pendant longtemps on avait pensé que le continent Africain était épargné des tumeurs en général. C’est pourquoi ORTOLAN [8] pouvait écrire en 1909 « nous n’avons trouvé mentionné dans aucun travail d’observation de néoplasmes malins chez les différentes races ».

Les tumeurs de l’ovaire surtout les cancers de l’ovaire connaissent une recrudescence. Aujourd’hui avec l’amélioration des équipements médicaux et par conséquent des moyens de diagnostic, la maladie cancéreuse tend à devenir de plus en plus un véritable problème de santé publique dans le monde. Au Mali très peu d’études ont été effectuées sur les tumeurs de l’ovaire de façon spécifique.

GENERALITES 

Définition

Les tumeurs de l’ovaire sont des pathologies caractérisées par une prolifération primitive ou secondaire bénigne ou maligne d’aspect kystique, solide ou végétant, dont la croissance n’est pas directement liée à un dysfonctionnement hormonal [1]. Cette définition exclut les hyperplasies du stroma, le lutéome de la grossesse, les kystes folliculaires uniques ou multiples et les kystes du corps jaune.

Rappels 

Embryologie de l’ovaire 
Le développement de l’appareil génital féminin se fait à partir de trois ébauches distinctes dont chacune met en place des organes différents :
– L’éminence génitale qui donnera l’ovaire
– Les canaux de MÜLLER qui donneront les trompes, l’utérus et les 2/3 supérieurs vagin
– Le sinus uro-génital qui donnera le vestibule et ses dérivés.
L’EMINENCE GENITALE : A la face interne du corps de WOLFF, l’ébauche primitive de l’ovaire apparait sous forme d’une masse de mésenchyme rattachée au rein et que l’on appelle l’éminence génitale. L’épithélium cœlomique qui recouvre cette ébauche reçoit un certain nombre de gonocytes primaires. Pourvu ainsi de cellules ; il devient alors l’épithélium germinatif.
– L’épithélium germinatif prolifère et envoie en profondeur dans la masse mésenchymateuse des cordons épithéliaux formés de gonocytes secondaires entourés de petites cellules dites germinatives. Dans la formation de l’ovaire, cette première poussée de cordons épithéliaux germinatifs s’atrophie se nécrose et disparait dans l’espèce humaine. Cette première poussée peut être à l’origine de certaines tumeurs ovariennes solides ou kystiques dites excréto-génitales [4]. Dans ce groupe on décrit les kystes Wolffiens uni ou multiloculaires, les kystes végétants, les épithéliums Wolffiens végétants ou massifs.
– Une deuxième poussée proliférative de l’épithélium germinatif apparait ensuite et constitue les cordons de VALENTIN PFLÜGER. La masse mésenchymateuse colonisée par ces cordons en pleine prolifération devient l’ovaire embryonnaire. Les cordons de VALENTIN PFLÜGER se scindent en petites formations ou unités que l’on appelle follicules primordiaux ils sont eux-mêmes formés d’un ovocyte entouré d’une couche de cellules aplaties mésenchymateuses correspondant aux premières cellules folliculeuses. Le mésenchyme environnant deviendra plus tard le stroma cortical de l’ovaire. C’est pendant la période fœtale que se constitue le stock des follicules primordiaux soit 300 000 ou 400 000 dans l’ovaire humain. Si beaucoup d’entre eux dégénèrent tout au long de l’existence, il en reste 6 000 à 7 000, nombre suffisant pour donner naissance aux follicules gamétogènes ou involutifs de la vie génitale. Après la ménopause les follicules disparaitront. Dans les tissus créés par la deuxième poussée germinative, prend naissance un bon nombre de tumeurs ovariennes [8]. On y fait entrer les adénomes et épithéliomas pflugériens issus des restes des cordons de VALENTIN PFLÜGER, l’oophorome folliculaire de BRENNER, les folliculomes et les lutéomes.

ANATOMIE DE L’OVAIRE
Situation générale, forme, dimensions, orientation  Les ovaires sont situés dans le petit bassin ; l’un à droite l’autre à gauche. Ils constituent avec les trompes et le ligament large les annexes de l’utérus. Les ovaires sont ovoïdes de volume variable selon les conditions physiologiques (activité génitale, grossesses, ménopause) il pèse 6 à 8g ; mesure 3 à 4 cm de long ; 2cm de large et 1cm d’épaisseur. Ils sont de couleur blanc rouge ou grisâtre. L’aspect extérieur varie en fonction des différents âges de la vie. En forme de languette blanche aplatie de 2 à 3cm chez le nouveau né ; l’ovaire est irrégulier et mamelonné chez l’adulte et a une tendance à l’atrophie pendant la ménopause (il devient alors lisse et de dureté ligneuse).

Les moyens de fixité de l’ovaire :
Les moyens de fixité de l’ovaire sont constitués par quatre ligaments. La faiblesse de ces ligaments donne une mobilité importante à l’ovaire
Le ligament suspenseur de l’ovaire :
C’est le moyen de fixité le plus efficace. Il est constitué de fibres conjonctives et de fibres musculaires entourant les vaisseaux ovariques. Il se confond à son origine avec le tissu sous péritonéal de la région lombaire. Il se porte en bas ; en avant ; et en dedans. Franchissant les vaisseaux iliaques externes à 2 cm en avant de l’uretère, il entre dans le bassin, et forme sur une courte longueur le bord supérieur du ligament large. Très élastique il surcroise l’uretère au-dessous du détroit supérieur. Dans le ligament large, il s’épanouit en trois faisceaux [9] :
➤ un faisceau externe qui se fixe au pavillon ;
➤ un faisceau moyen qui gagne la trompe et l’extrémité tubaire de l’ovaire ;
➤ un faisceau interne qui se continue dans le ligament large jusqu’au bord latéral de l’utérus.

Conclusion

Notre étude de type rétrospective qui s’étendait sur 6ans a permis de noter que la fréquence des tumeurs ovariennes est relativement faible par rapport à l’ensemble des consultations gynécologique et obstétricale. Ces tumeurs ont été notées chez les patientes jeunes et ayant une parité faible dans la majorité des cas. Elles se caractérisent par un polymorphisme anatomo-pathologique. Leur traitement est essentiellement chirurgical. Le pronostic de ses tumeurs notamment malignes est sombre. Une meilleure organisation de la prise en charge des tumeurs de l’ovaire au Mali notamment pour les cancers et la mise a disposition d’arsenal thérapeutique complet devrait permettre d’améliorer le pronostic de nos patientes.

 

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) OBJECTIFS
III)GENERALITE 
3.2. RAPPELS
3.2.1 Rappels embryologiques
3.2-2 Rappels anatomiques
3.2-3 Rappels physiologiques
3.2.4 Rappels histologiques
3.3. EPIDEMIOLOGIE
3.4.ETUDE Clinique
3.4.1. Type de description
3.4.1.1. Circonstance de découverte
3.4.1.2 Examen physique
3.4.1.3. Examens para cliniques
3.4.1.4. Evolution
3.4.1.4. Formes cliniques
3.4.3. Traitement
4. Patientes et méthodes
5. Résultats
6. Commentaires et discussions
Conclusion

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