TUMEURS OSSEUSES BENIGNES DES MAXILLAIRES : LE POINT SUR LES EXOSTOSES

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PROCESSUS PALATIN

Cโ€™est une forte lame osseuse en quart dโ€™ovale se portant horizontalement en dedans pour sโ€™unir sur la ligne mรฉdiane avec celle du cotรฉ opposรฉ. Lโ€™ensemble est complรฉtรฉ en arriรจre par les lames horizontales du pa latin pour constituer le palais osseux ou palais dur. On lui considรจre deux faces : supรฉrieure et infรฉrieure ; et trois bords : latรฉral, postรฉrieur et mรฉdial [105].

PROCESSUS FRONTAL

Cโ€™est une lame osseuse compacte qui monte des faces mรฉdiale et antรฉrieure vers le bord nasal du frontal [27].

LE SINUS MAXILLAIRE

Le maxillaire est ยซ soufflรฉ ยป par une grosse cavitรฉ pneumatique annexรฉe ร  la cavitรฉ nasale : le sinus maxillaire dont les parois rรฉpondent aux trois parois et ร  l a base du maxillaire. Certaines racines dentaires font saillie dans le plancher sinusal. Le sinus maxillaire sโ€™ouvre dans le mรฉat moyen (comme le sinus frontal et les cellules ethmoรฏdales antรฉrieures) [105].

LA MANDIBULE

Os membraneux, la mandibule est constituรฉe de la fusion de deux os. Os impair, mรฉdian elle rรฉalise le squelette de lโ€™รฉtage infรฉrieur, mobile de la face [28].

CORPS DE LA MADIBULE

Cโ€™est un fer ร  cheval, ouvert en arriรจre, offrant ร  considรฉrer deux faces (antรฉrieure et postรฉrieure) et deux bords (supรฉrieur et infรฉrieur). Le corps comporte, chez lโ€™adulte, le bord alvรฉolaire qui prรฉsente du cotรฉ externe de petites saillies et les bosses alvรฉolaires. En avant, il expose lโ€™รฉminence mentonniรจre qui porte de chaque cotรฉ une saillie et le tubercule mentonnier. A la face externe, ร  peu prรฉs ร  lโ€™aplomb de la deuxiรจme prรฉmolaire, se trouve le foramen mentonnier. La ligne oblique externe sโ€™รฉtend du corps vers la branche montante. Vers lโ€™arriรจre, la transition entre le corps et la branche montante est marquรฉe par lโ€™angle mandibulaire [28].
La face interne du corps de la mandibule est subdivisรฉe en deux parties par une crรชte oblique, la ligne oblique interne ou ligne mylo-hyoรฏdienne qui donne attache au muscle mylo-hyoรฏdien. Au dessous de cette ligne se trouve la fossette sous mandibulaire et au dessus, un peu plus en avant, la fossette sublinguale. Les alvรฉoles dentaires sont sรฉparรฉes les unes des autres par des cloisons inter-alvรฉolaires.
A lโ€™intรฉrieur des alvรฉoles destinรฉes aux molaires, on note les cloisons inter-radiculaires. La face du corps prรฉsente en avant les apophyses gรฉni qui donnent รฉgalement attache ร  des muscles de chaque cotรฉ et un peu en dessous se trouve la fossette digastrique sur laquelle sโ€™insรจre le muscle digastrique (Figure 8 et 9).

BRANCHE MONTANTE DE LA MANDIBULEย 

Elle possรจde deux apophyses :
-en avant lโ€™apophyse coronoรฏde pour lโ€™insertion du muscle temporal ; -en arriรจre le condyle qui comporte la surface articulaire.
Entre les deux apophyses se trouve lโ€™รฉchancrure sigmoรฏde. Le condyle se compose du col et de la tรชte de la mandibule avec sa surface articulaire. A la face interne de la tรชte de la mandibule, au dessous de la surface articulaire, on voit une petite dรฉpression, la fossette du muscle ptรฉrygoรฏdien externe sur laquelle celui-ci sโ€™insรจre.
Au voisinage de lโ€™angle mandibulaire existe parfois une surface rugueuse, les crรชtes dโ€™insertion du massรฉter.
A la face interne de la branche montante, on voit le foramen dentaire infรฉrieur qui reprรฉsente lโ€™orifice externe du canal dentaire infรฉrieur. Cet orifice est partiellement recouvert par une fine lame osseuse, lโ€™รฉpine de Spix. A ce niveau, commence le sillon mylo-hyoรฏdien qui se dirige vers le bas et en avant. Au dessous du sillon mylo-hyoรฏdien, ร  lโ€™angle mandibulaire, se trouve les crรชtes dโ€™insertion du muscle ptรฉrygoรฏdien interne.

HISTOLOGIE

Corps du maxillaire

Le corps du maxillaire comme celui de la mandibule prรฉsente une structure identique. Comme tout os de membrane, il comporte :
– une corticale oรน prรฉdominent les processus dโ€™ostรฉoformation et de modelage de lโ€™os,
– une spongieuse oรน la rรฉsorption osseuse prรฉpondรฉrante crรฉe une structure trabรฉculaire autour dโ€™espaces mรฉdullaires larges.

Le pรฉrioste

Cโ€™est une gaine de collagรจne riche en fibroblastes, il sรฉpare la corticale des tissus mous. Il produit sur la face interne une matrice protรฉique qui se m inรฉralise secondairement par des cristaux dโ€™hydroxyapatite. Cette ossification primaire subit un remodelage par lโ€™intermรฉdiaire des canaux de Havers qui, disposรฉs autour des vaisseaux, รฉdifient des lamelles osseuses concentriques [8].

Le cortex

Le cortex, formรฉ dโ€™os compact, est recouvert dโ€™un mince tissu fibreux, le pรฉrioste. On y trouve les canaux de Havers, espaces circulaires, entourรฉs de six ร  12 lamelles osseuses concentriques sรฉparรฉes par des lignes dโ€™apposition et peuplรฉes de couronnes dโ€™ostรฉocytes [8].
La spongieuse est constituรฉe de trabรฉcules bordรฉes dโ€™ostรฉoblastes et creusรฉes de logettes contenant des ostรฉocytes. Ces travรฉes, dont la trame fibrillaire est rรฉguliรจre avec des fibres parallรจles bien visibles en lumiรจre polarisรฉe, dรฉlimitent les lacunes de moelle osseuse adipeuse et hรฉmatopoรฏรฉtique [8].

Lโ€™os alvรฉolaireย 

Situรฉ sous la gencive des deux maxillaires, lโ€™os alvรฉolaire est creusรฉ dโ€™alvรฉoles dans lesquelles sโ€™implantent les racines dentaires. Il appartient au parodonte, constituรฉ en dedans par le cรฉment de la racine dentaire et en haut par la gencive. Entre cรฉment et os alvรฉolaire sont tendus les faisceaux collagรจnes du ligament parodontal qui sโ€™implante ร  lโ€™intรฉrieur de lโ€™os alvรฉolaire comme dans le cรฉment par leurs fibres de Sharpey.
Cet os, constituรฉ dโ€™une mince lame dโ€™os compact (lamina dura), est un tissu haversien formรฉ de lamelles enroulรฉes concentriquement autour de petites cavitรฉs. Il sโ€™y produit en permanence des phรฉnomรจnes dโ€™ostรฉoformation et dโ€™ostรฉodestruction intenses lui confรฉrant souvent un aspect ยซ pagรฉtoรฏde ยป. Ce remodelage explique lโ€™adaptation aux phรฉnomรจnes mรฉcaniques que subissent les dents. Il conditionne รฉgalement la pratique de traitements orthodontiques. Lโ€™os spongieux de soutien est constituรฉ de lamelles grรชles et de lacunes conjonctives larges contenant la moelle osseuse (Figure 10).

Torus Mandibulaire

Le torus mandibulaire se prรฉsente comme un รฉpaississement local de la couche compacte de l’os alvรฉolaire se manifestant sous la forme dโ€™une excroissance osseuse tuberculaire et bรฉnigne prรฉsente le long de la face linguale mandibulaire. Il a la configuration d’un renflement mamelonnรฉ composรฉ d’un ou de plusieurs nodules. Ces nodules sont le plus souvent juxtaposรฉs horizontalement et au-dessus de la ligne mylo-hyoรฏdienne.
Ils sโ€™รฉtendent de la zone de l’incisive latรฉrale ร  la troisiรจme molaire mais plus frรฉquemment au niveau des prรฉmolaires [23, 35, 72, 100, 112, 113, 114, 129].
Il peut รชtre uni ou bilatรฉral [115, 50, 69, 87, 118, 129, 127] (figure 13).

Exostoses Vestibulaires

Ces exostoses ne sont diffรฉrentes des autres que par leur localisation anatomique au niveau vestibulaire mandibulaire et maxillaire. Elles peuvent รชtre uni ou bilatรฉrales [62,77] (figure 14).

HISTORIQUE

Les exostoses buccales sont bien connues des anthropologues. Elles peuvent apparaรฎtre durant les stades prรฉcoces du dรฉveloppement humain. Leur prรฉsence a รฉt รฉ signalรฉe sur des fล“tus, des nouveau-nรฉs et des enfants. Lโ€™historique de torus palatin e t du t orus mandibulaire a รฉtรฉ plus largement dรฉcrit dans la littรฉrature par rapport aux autres types dโ€™exostoses [57].

Historique du torus palatin

La premiรจre illustration concernant le torus palatin a รฉtรฉ dรฉcrite en 1786 par Goethe sur un crรขne de babouin citรฉs par Hiss [57].
De nombreuses classifications ont รฉtรฉ proposรฉes depuis la premiรจre description par Fox en 1814, citรฉs par Dorrance [32], qui prรฉsente le torus palatin comme une exostose dรฉtruisant la forme rรฉguliรจre du palais.
Pour Carabelli en 1842, citรฉs par Dorrance [32], le torus palatin nโ€™est quโ€™une variation anatomique du palais, quโ€™il dรฉcrit comme une protrusion dโ€™os ayant la forme et la longueur dโ€™un demi-ล“uf de pigeon (Figure 15). Kopsch s’accorde avec Carabelli pour n’y voir qu’une variation anatomique du palais [17].
En 1850, Diday citรฉ par Dorrance [32] phรฉnomรจne naturel touchant beaucoup de signe de maladie ร  tortattribue cette protubรฉrance palatine mรฉdiane ร  un personnes, que de nombreux auteurs assimilent ร  un Richet, en 1873, dรฉclare que le torus palatin ne reprรฉsente pas un s ymptรดme dโ€™une maladie donnรฉe.
Duplay et Follin en 1875, c itรฉs par Dorrance [32], dรฉfendent quant ร  eux un dรฉfaut de dรฉveloppement osseux du maxillaire.
En 1879, Kupffer, citรฉ par Dorrance [32], introduisent le terme de ยซ Torus palatin ยป.
En 1884, c ertains auteurs comme G ayraud, Toirac et Duplay, citรฉs par Dorrance [32], dรฉfinissent le torus palatin comme une excroissance spontanรฉe et progressive de la rรฉgion palatine mรฉdiane sans morbiditรฉ particuliรจre.
En 1882, Kopernicki, puis Jarenetzki en 1890, citรฉs par Woo [134], รฉvoquent une cause raciale dans une รฉtude sur des crรขnes Ainous. Ils considรจrent le torus palatin comme caractรฉristique de cette population. Ces diffรฉrentes affirmations amรจnent Stieda en 1891; citรฉ par Woo [134], ร  rรฉaliser plusieurs รฉtudes sur le sujet. Selon lui, le torus palatin n’a pas de signification raciale. Il propose une premiรจre classification de l’exostose mรฉdio-palatine basรฉe sur la morphologie. Toujours en 1891, Cocchi, citรฉ par Woo [134], suggรจre que la prรฉsence, la forme et la taille du torus palatin sont dรฉpendantes des glandes palatines. Ledouble, citรฉ par Levinson [81], effectue
une revue de la littรฉrature sur le sujet en 1906. La premiรจre rรฉfรฉrence portant sur le sujet contenue dans les archives mรฉdicales anglaises apparaรฎt ร  Londres en 1909, lorsque Sir Godlee, citรฉ par Bernaba [15], prรฉsente un exposรฉ sur le torus palatin devant la Royal Society of Medicine. Selon lui, le torus palatin est liรฉ ร  un processus infectieux du palais.
Koemer, citรฉ par Bernaba [15], remarque dรจs 1910, la raretรฉ du phรฉnomรจne chez les enfants et la frรฉquence รฉlevรฉe chez les femmes mariรฉes ayant enfantรฉes. Cette observation est corroborรฉe par Lachmann, citรฉ par Bernaba [15], qui note une forte prรฉdominance chez les femmes (25,39 % contre 11,94 % chez les hommes). Martin [84], en 1914, dรฉ finit le torus palatin comme une hyperostose post-natale des procรจs palatins bordant la suture palatine mรฉdiane.
Selon Hooton [58] en 1918, la mastication aurait un rรดle dans la formation du torus palatin. Hornsley en 1922, Greifenstein et Dieminger en 1938, c itรฉs par Laskaris [77], voient le torus palatin comme une tumeur pathologique.
Pour Dorrance [32], le torus palatin apparaรฎt chez les adultes des deux sexes, ร  tous les รขges de la vie, mais rarement chez les enfants. Sa forme varie d’une simple crรชte ร  une large proรฉminence pouvant atteindre les 2/3 du pa lais. Il p eut รชtre symรฉtrique ou asymรฉtrique. Le torus palatin atteint une taille apprรฉciable aprรจs la pubertรฉ, augmentant rรฉguliรจrement de taille jusqu’ร  la trentaine. Aprรจs cet รขge, il cesse d’รฉvoluer (Figure16).
A- Torus palatin de type fusiforme sโ€™รฉtendant au-delร  de la jonction maxillo-palatine ; la terminaison du torus est post-suturale et se fait en sโ€™effilant progressivement (flรจche)
B- Torus palatin de type fusiforme dont la limite postรฉrieure (flรจche) se confond avec la jonction des os maxillaires et palatins
En 1933, Matthews [85] conclut que le torus est une adaptation utile fortifiant l’arche osseuse en rรฉaction aux demandes fonctionnelles.
Thomas [127], en 1937, pe nse que le dรฉveloppement des tori est causรฉ par une croissance continue des procรจs palatins ร  l ‘intรฉrieur de la cavitรฉ buccale. Cette excroissance se prรฉsente gรฉnรฉralement des deux cรดtรฉs du raphรฉ mรฉdian, et le plus souvent de maniรจre symรฉtrique ; mรชme les larges tori lobulaires sont constituรฉs de deux parties osseuses sรฉparรฉes au niveau de la suture mรฉdiane.
Lโ€™objectif de la plupart des auteurs a รฉtรฉ de dรฉterminer lโ€™incidence de ces exostoses au sein des diffรฉrentes populations et entre les populations dโ€™une mรชme ethnie.

Historique du torus mandibulaire

La premiรจre description du torus mandibulaire fut bien plus tardive que celle du torus palatin. En effet, il a fallut attendre 1884 pour que Danielli signale pour la premiรจre fois l’existence de cette excroissance osseuse mandibulaire linguale. Par contre le terme de torus mandibulaire est dรฉcrit en l908 par Fiirsten citรฉ par Briday [17].
Selon Hooton [58], le torus mandibulaire est plus une adaptation fonctionnelle qu’une caractรฉristique raciale, bien qu’il apparaisse selon lui plus souvent chez les peuples vivants dans les latitudes du Nord (Les Eskimaux).
Selon Weidenreich en 1936, citรฉ par Briday [17], le torus mandibulaire est un vestige, un pilier laissรฉ pendant la rรฉduction des mรขchoires durant l’รฉvolution, provenant donc d’une masse osseuse plus importante auparavant. Drennan en 1937, c itรฉ par Bernaba [15], accepte la thรฉorie du stimulus fonctionnel mais avec une prรฉdisposition gรฉnรฉtique.
Hrdlicka en 1940 [59] maintient la thรฉorie du stress masticatoire impliquant une plus forte participation des os, et par consรฉquent leur dรฉveloppement proportionnel. La mรชme annรฉe, Krahl [74] pense que le torus mandibulaire est sous la dรฉpendance d’un gรจne autosomique rรฉcessif (non liรฉ au sexe).
Les sources historiques concernant le torus palatin sont beaucoup plus abondantes que celles portant sur le torus mandibulaire.

EPIDEMIOLOGIE

La frรฉquence et la rรฉpartition des exostoses buccales diffรจrent dโ€™une ethnie ร  lโ€™autre. Il existe un trรจs grand nombre dโ€™รฉtudes portant sur les exostoses, particuliรจrement sur les tori. Dans la majoritรฉ des รฉtudes, le torus palatin est plus frรฉquent que celui mandibulaire, les exostoses palatines et vestibulaires รฉtant rares.
La prรฉvalence, les proportions dโ€™รขges et le sexe ont รฉtรฉ รฉtudiรฉs par plusieurs auteurs depuis plus de 60 ans [4, 15, 38, 39, 40, 53, 54, 63, 106, 110, 116, 120, 123] .

Exostoses palatines et vestibulaires

Ce chapitre traite de la prรฉvalence des exostoses palatines et vestibulaires et concerne des rรฉsultats obtenus ร  partir dโ€™รฉtudes sur des vivants et sur des crรขnes secs. Il y a peu dโ€™รฉtude portant sur ces exostoses.
En ce qui concerne les exostoses palatines, les รฉtudes de Larato et Nery sur des crรขnes humains de diffรฉrents groupes ethniques ont montrรฉ respectivement des prรฉvalences de 30% et 40,53% [57]. Sonnier [120] a trouvรฉ une prรฉvalence dโ€™exostoses palatines de 56% sur des crรขnes dโ€™amรฉricains contemporains, composรฉs de blancs et d โ€™afro-amรฉricains. L es spรฉcimens dโ€™Ocรฉanie et dโ€™Asie ont montrรฉ la plus forte prรฉvalence dโ€™exostoses palatines (47,2%), tandis que chez des populations africaines, la prรฉvalence รฉtait de 25% [57]. Par contre, une รฉtude rรฉalisรฉe en Thaรฏlande a montrรฉ une prรฉvalence de 8,1% [62].
Selon Dossios [33], la prรฉvalence des exostoses vestibulaires รฉtait de 0,09% dans une population amรฉricaine de race blanche de plus de 35 ans, avec prรจs de 73% de localisation maxillaire. Dans une รฉtude rรฉalisรฉe en Thaรฏlande, la prรฉvalence des exostoses vestibulaires รฉtait de 17,3% au maxillaire et de 5% ร  la mandibule [57].

Frรฉquence des exostoses selon le sexe

Torus palatin

La majoritรฉ des auteurs ont observรฉ une prรฉdominance du torus palatin chez la femme et ces rรฉsultats sont statistiquement significatifs [12, 53, 56, 6 3, 69, 102, 119], malgrรฉ le fait que Bernaba [15] et Hrdlicka [59] aient trouvรฉ le contraire.
Par contre dโ€™autres ne trouvent pas de diffรฉrence statistiquement significative ร  la relation sexe et torus palatin [9,10].
Haugen [56] nโ€™a pas trouvรฉ d’explication รฉvidente pour les diffรฉrences entre les sexes, mais incrimine les facteurs gรฉnรฉtiques comme responsables. On pense mรชme qu’il peut y avoir un type autosomique dominant liรฉ au chromosome X.
Lโ€™รฉtude rรฉalisรฉe par Apinhasmita [12], Jainkittivong [63] et Solomon [121] a montrรฉ que les femmes avaient une plus forte prรฉvalence de tori palatins avec des tailles moyennes et grandes.

Torus mandibulaire

Dans la plupart des รฉtudes, le torus mandibulaire est plus frรฉquent chez les hommes Eggen [39], Reichart [102], Balaez [12].
Nรฉanmoins, plusieurs auteurs sont partagรฉs entre, une prรฉdominance fรฉminine Darwezeh [30] et une rรฉpartition รฉquitable [5, 39, 56, 59, 65].
Haugen [56] a montrรฉ que cette rรฉpartition inรฉgale dans la croissance, l’apparition, l’expression, et le calendrier de dรฉveloppement de tori mandibulaires entre les deux sexes, pourrait rรฉsulter de l’effet du chromosome Y.

Exostoses palatine et vestibulaire

La rรฉpartition des exostoses se fait ร  diffรฉrents endroits selon le sexe. Les exostoses รฉtaient plus frรฉquentes chez les hommes que chez les femmes 56].

Frรฉquence des exostoses selon lโ€™รขge

Un auteur comme kolas [72] estime que lโ€™apparition et la croissance de tori palatins se font de la premiรจre ร  la troisiรจme dรฉcade de la vie. Puis, ร  partir de trente ans il note une rรฉgression de ces tori.
Par contre les tori mandibulaires sont peu prรฉsents de zรฉro ร  dix ans et atteignent leur pic vers lโ€™รขge de trente ans [39, 56, 69, 81, 112].
Une minoritรฉ dโ€™auteurs dรฉfend le phรฉnomรจne de croissance continue des tori aprรจs lโ€™รขge de trente ans [42].
La plus forte prรฉvalence dโ€™exostoses buccales est observรฉe entre 35 et 65 ans dans une population Norvรฉgienne selon Haugen [56].
Dans le Nord et le Sud de la Thaรฏlande, Kerdpon [119] et Reichart [102] ont trouvรฉ un pi c d’incidence รฉlevรฉ de tori au cours de la quatriรจme dรฉcennie de la vie.
Mayhall [86] estime que, chez les Esquimaux, le pic de frรฉquence de tori mandibulaires 89,5% se situe entre 51-60 ans.
Dโ€™aprรจs une รฉtude rรฉalisรฉe en Turquie concernant le torus palatin, le groupe dโ€™รขge 60 ans et plus prรฉsentait la plus forte prรฉvalence [136].
Une plus grande taille de lโ€™รฉchantillon est nรฉcessaire pour de futures รฉtudes, car il y a parfois des dรฉsaccords entre certaines รฉtudes. Aucune mรฉthode dโ€™รฉvaluation standard nโ€™est ร  ce jour รฉtablie. La crรฉation dโ€™un questionnaire รฉpidรฉmiologique type afin de pouvoir exploiter des donnรฉes internationales avec un maximum de fiabilitรฉ sโ€™avรจre nรฉcessaire [57].

HYPOTHESES ETIOLOGIQUES

La cause exacte des exostoses buccales nโ€™est pas encore clairement รฉtablie. Diffรฉrentes thรฉories sont avancรฉes, comme lโ€™extension dโ€™une maladie gรฉnรฉrale, les caractรฉristiques raciales, lโ€™hyperfonction masticatoire. Actuellement, la thรฉorie la plus acceptรฉe est celle gรฉnรฉtique associรฉe aux facteurs environnementaux [22].
Selon Eggen [37], 30% des tori mandibulaires sont dรฉterminรฉs gรฉnรฉtiquement, tandis que 70% sont attribuables aux facteurs environnementaux.

Thรฉorie gรฉnรฉtique

Les diffรฉrences entre la frรฉquence et la morphologie des exostoses buccales au sein des groupes ethniques p ermettent de soutenir la cause gรฉnรฉtique [69, 102]. Par contre ces variations ร  lโ€™intรฉrieur de ces groupes pourraient avoir dโ€™autres explications comme le stress [96].
Les facteurs gรฉnรฉtiques jouent un rรดle prรฉpondรฉrant dans la survenue de torus palatin [6].
La frรฉquence caractรฉristique d u gรจne de torus palatin relativement รฉlevรฉ chez des enfants explique la proportion de parents affectรฉs homozygotes. En effet, ces parents transmettent donc le gรจne de torus palatin ร  tous leurs enfants [53].
Dans une รฉtude rรฉalisรฉe par Curran, il a รฉtรฉ retrouvรฉ dans une famille, quโ€™une fille sa mรจre et sa grand-mรจre atteintes dโ€™une ostรฉosclรฉrose autosomique dominante prรฉsentaient chacune des tori mandibulaires et palatins [53].
De nombreux auteurs concluent ร  un mode de transmission autosomique dominant du caractรจre du torus, tandis que d’autres y voient une transmission autosomique rรฉcessive [4,93].

Thรฉories environnementales

Plusieurs auteurs [9, 10, 85, 93] ont rapportรฉ des thรฉories environnementales comme responsables de lโ€™apparition des exostoses buccales. Parmi ces t hรฉories, on peut noter le comportement occlusal et les habitudes alimentaires.

Thรฉorie occlusale

Il a รฉtรฉ suggรฉrรฉ que les exostoses buccales reprรฉsentent des rรฉactions ร  lโ€™augmentation des forces occlusales ou ร  l โ€™hyperfonction masticatoire sur les dents. Lโ€™abrasion dentaire est รฉtroitement corrรฉlรฉe ร  lโ€™apparition des tori [85, 93, 96].
Reichart [102] a trouvรฉ une grande relation entre lโ€™attrition dentaire et la prรฉsence des tori dans une population Thaรฏlandaise. Mais il estime quโ€™il ne faudrait pas exagรฉrer et surestimer cette hyperfonction occlusale par de simples observations.
Ramfjord et Ash [57] annoncent que le bruxisme est responsable de la croissance des tori et dรฉclarent que ceux-ci rรฉapparaissent aprรจs une exรฉrรจse chirurgicale si le bruxisme persiste. Kerdporn [68] a trouvรฉ une relation entre la prรฉsence de tori mandibulaire et le stress occlusal, ceci par lโ€™abrasion dentaire chez des patients atteints de bruxisme. Par contre, le bruxisme ne semble pas intervenir sur l’expression du torus palatin.
Eggen [36] รฉgalement corrรฉlรฉ la forte prรฉsence de tori mandibulaires ร  l’effort masticatoire accru. Ainsi, Sirirungrojying [119] et Clifford [25] trouvent que le torus mandibulaire peut รชtre utilisรฉ pour indiquer le risque d’apparition des troubles temporo-mandibulaires.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Revue de la littรฉrature
I. EMBRYOLOGIE
1.1 Le maxillaire
1.1.1 Lโ€™ossification externe
1.1.1.1 Le centre prรฉmaxillaire
1.1.1.2 Le centre post maxillaire
1.1.2 Lโ€™ossification en profondeur: la suture incisivo-canine
1.1.3 La formation du sinus maxillaire
1.2 La mandibule
1.2.1 Formation de la branche horizontale
1.2.2 Formation de la symphyse
1.2.3 Formation de la branche montante et de lโ€™angle
1.2.4 Formation de lโ€™articulation temporo-mandibulaire
1.2.5 Formation de lโ€™os alvรฉolaire
II. ANATOMIE
2.1 Le maxillaire
2.1.1 Corps du maxillaire
2.1.2 Le processus palatin
2.1.3 Le processus frontal
2.1.4 Le sinus maxillaire
2.2 La mandibule
2.2.1 Corps de la mandibule
2.2.2 La branche montante
III. HISTOLOGIE
3.1 Le corps des maxillaires
3.2 Le pรฉrioste
3.3 Le cortex
3.4 Lโ€™os alvรฉolaire
DEUXIEME PARTIE : TUMEURS OSSEUSES BENIGNES DES MAXILLAIRES : LE POINT SUR LES EXOSTOSES
I. METHODOLOGIE
II. DEFINITIONS
2.1 Torus palatin
2.2 Exostoses palatines
2.3 Torus mandibulaire
2.4 Exostoses vestibulaires
III. HISTORIQUE
3.1 Torus palatin
3.2 Torus mandibulaire
IV. EPIDEMIOLOGIE
4.1 La frรฉquence des exostoses
4.1.1 Le torus palatin
4.1.2 Le torus mandibulaire
4.1.3 Les exostoses palatines et vestibulaires
4.2 Frรฉquence des exostoses selon sexe
4.2.1 Torus palatin
4.2.2 Torus mandibulaire
4.2.3 Exostoses palatines et vestibulaires
4.3 Frรฉquence des exostoses selon รขge
V. HYPOTHESES ETIOLOGIQUES
5.1 Thรฉorie gรฉnรฉtique
5.2 Thรฉorie environnementale
5.2.1 Thรฉorie occlusale
5.1.2 Thรฉorie alimentaire
5.3 Thรฉories combinรฉes
VI. CLASSIFICATION DES EXOSTOSES
6.1 Selon la localisation
6.1.1 Torus palatin
6.1.2 Exostoses palatines
6.1.3 Torus mandibulaire
6.2 Selon la taille
6.3 Selon la morphologie
VII. ELEMENTS DE DIAGNOSTIC
7.1 Diagnostic positif
7.2 Diagnostic diffรฉrentiel
7.2.1Tumeurs bรฉnignes des maxillaires
7.2.2 Tumeurs malignes des maxillaires
VIII. APPROCHES THERAPEUTIQUES
8.1 Buts
8.2 Moyens et Mรฉthodes
8.2.1 Moyens
8.2.2. Mรฉthodes
8.2.2.1 Chirurgie du torus palatin
8.2.2.1.1 Anesthรฉsie
8.2.2.1.2 Temps muqueux
8.2.2.1.3 Temps osseux
8.2.2.1.4 Les sutures
8.2.2.2 Chirurgie des tori mandibulaire
8.2.2.2.1 Anesthรฉsie
8.2.2.2.2 Temps muqueux
8.2.2.2.3 Temps osseux
8.3 Indications
8.4 Rรฉsultats
.4.1 Complications traumatiques
8.4.2 Complications hรฉmorragiques
8.4.3 Complications nerveuses
TROISIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS
I. Observations
II. Commentaires
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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