TUDE HYDROGEOLOGIQUE DE LA NAPPE DU GHARB
Le Bassin versant de Sebou
Le bassin de Sebou est d’une superficie d’environ 40.000 km2, et l’un des bassins les plus importants du royaume. Selon le recensement de 2004, le bassin renferme une population totale de près de 6.2 millions d’habitants. Parmi cette population, 49% vivent en milieu urbain et 51% en milieu rural. Il dispose d’une économie agricole et industrielle qui contribue de façon importante à l’économie nationale.
Le climat régnant sur l’ensemble du bassin est de type méditerranéen à influence océanique. Cependant, à l’intérieur du bassin le climat est plutôt continental. La pluviométrie moyenne annuelle du bassin est de 600 mm, avec un maximum de 1000 mm/an sur les hauteurs du Rif et un minimum de 300 mm sur le haut Sebou et les vallées du Baht. Le bassin versant du Sebou est l’un des plus riches en eau et constitue l’une des régions les mieux loties en terres irriguées et en industries. Le potentiel cultivé s’élève à 1.750.000 ha. Les superficies irrigables sont estimées à 375.000 ha, dont 269.600 sont actuellement irrigués, répartis entre
•114.000 ha de grande hydraulique ;
•155.600 ha de petite et moyenne hydraulique et d’irrigation privée.
Le bassin de Sebou connaît une activité industrielle très développée. Les unités importantes à l’échelle du bassin sont les sucreries, les papeteries, les huileries, les tanneries, les cimenteries, l’industrie du textile et la raffinerie de pétrole.
Contexte hydrologique
La plaine du Gharb est traversée de l’Est en Ouest par l’oued Sebou qui prend sa source dans le Moyen Atlas à 2030 m d’altitude. Son bassin versant, de 40000 km² sillonne la plaine du Gharb sur une longueur de 225 km environ, avant de déverser dans l’Océan Atlantique à Mehdia. 0000000000000 Le long de son parcours, le Sebou intercepte plusieurs affluents dont les plus importants sont les oueds Inaouène, Lébène et surtout Ouergha sur la rive droite et les oueds R’dom et Beht sur la rive gauche (Fig. I.4).
La plaine du Gharb constitue un collecteur naturel des eaux de surface. Sa morphologie plate (la majorité de la plaine ayant une côte inférieure à 12 m) défavorise l’évacuation des eaux de crues des oueds jusqu’à la mer. C’est ce qui rend cette zone fortement vulnérable aux risques d’inondations. D’ailleurs la construction de barrages Driss Ier (en 1973 sur l’Inouaène) et Al Wahda (en 1996) avait pour objectif, entre autres, de régulariser les débits à évacuer par l’oued Sebou et par conséquent limiter les risques d’inondation dans la plaine.
Carte piézométrique
Pour une bonne compréhension des changements et des grands traits du fonctionnement hydrodynamique de la nappe durant les dernières décennies, une étude de l’évolution spatio-temporelle de l’état de la piézométrie s’est avérée nécessaire.
Suite aux relevés piézométriques réalisés par l’agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS), et dans le cadre de cette étude, on a dressé deux cartes d’altitudes du plan d’eau au niveau de la nappe du Gharb, pour les années respectives 2006 et 2012 (Fig. II.5. et Fig. II.6).0000000 L’analyse de la carte piézométrique, établie en septembre 2012, montre qu’au contact de la nappe de la Mamora, l’écoulement est du Sud vers le Nord avec un gradient hydraulique important. Le sens d’écoulement devient progressivement de l’Est vers l’Ouest avec un gradient hydraulique beaucoup plus faible. Dans le secteur Sud, on a un écoulement généralement Sud-Nord traduisant un déversement de la nappe de la Mamora vers celle du Gharb. Le gradient hydraulique dans le secteur Sud-Est est le plus élevé (3,6‰). Dans le secteur Est, on a un écoulement sensiblement Est-Ouest avec un gradient hydraulique plus faible (1,1 ‰), qui traduit l’existence d’une zone d’alimentation de la nappe. Au Nord de la plaine du Gharb, l’écoulement est NNE-SSW avec un gradient de l’ordre de 1,7 ‰. Il s’agit là aussi d’une zone d’alimentation de la nappe. Dans le centre du bassin, le gradient hydraulique est le plus faible. On note la présence d’un axe de drainage allongé suivant une direction sensiblement Est- Ouest.
Le Diagramme de Piper
Le Diagramme de Piper est l’une des représentations les plus classiques pour comparer les compositions chimiques des eaux naturelles. Il permet une représentation des cations et anions sur deux triangles spécifiques dont les côtés témoignent des teneurs relatives de chacun des ions majeurs par rapport au total des ions. La position relative d’un résultat analytique sur chacun de ces triangles permet de préciser en premier lieu la dominance cationique et anionique. A ces deux triangles. est associé un losange sur lequel est reportée l’intersection des deux lignes issues des points identifiés sur chaque triangle. Ce point d’intersection représente l’analyse globale de l’échantillon. Cette position permet de préciser le faciès de l’eau naturelle concernée (Fig.III.4 et Fig. III.5). Le diagramme de Piper permet également -d’illustrer l’évolution chimique d’une eau dans un aquifère ainsi que les mélanges d’eaux de minéralisations différentes ; -d’avoir une idée sur la lithologie à partir des analyses chimiques ; -d’avoir une relation entre le chimisme de l’eau et la nature lithologique de l’encaissant ; -la projection de plusieurs échantillons en même temps pour suivre leurs évolutions dans le temps et dans l’espace. Cette projection va nous permettre de faire une comparaison facile et aussi avoir une idée sur la notion de mélange ; -de suivre les propriétés physico-chimiques au cours de leur évolution spatiotemporelle.
Le diagramme de Schöeller-Berkaloff Le diagramme de Schöeller-Berkaloff est une représentation graphique semi logarithmique sur laquelle les différents ions sont représentés sur l’axe des abscisses et la teneur réelle en mg/l sur l’axe des ordonnées. Les points obtenus sont reliés par des droites. L’allure du graphique permet de visualiser le faciès des eaux analysées. Cette représentation permet aussi la détermination du faciès d’une eau. En effet, le diagramme de Schöeller-Berkaloff indique pour chaque eau analysée la teneur moyenne (mg/l) en éléments majeurs de ces eaux. Il permet de comparer les éléments en traces et établir les faibles variations entre les éléments chimiques (Fig. III.6).
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Table des matières
Préambule
Présentation de l’agence du bassin hydraulique de Sebou
Identité et missions
Organisation
CHAPITRE I PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.1.Le Bassin versant de Sebou
I.2.Le contexte géographique et géomorphologique
I.3. Le Contexte géologique
I.4. Le Contexte hydrologique
I.5. Le Contexte climatologique
CHAPITRE II ETUDE HYDROGEOLOGIQUE DE LA NAPPE DU GHARB
II.1. Introduction
II.2. La lithologie
II.3.Profondeur des eaux souterrain
II.4.Piézométrie
II.4.1. Carte piézométrique
II.4.2. Carte de rabattement
II.5. L’historique de la piézométrie du bassin
CHAPITRE III HYDROCHIMIE ET QUALITE DE LA NAPPE DU GHARB
III.1.Introduction
III.2.La Balance Ionique
III.3.Le pH
III.4.La conductivité
III.5. L’Identification des faciès chimiques
III.5.1. Le Diagramme de Piper
III.5.2. Le diagramme de Schöeller-Berkaloff
III.5.3. La localisation des faciès chimiques
III.5.4. Les faciès chloruré et sulfaté calcique et magnésien
III.5.5. Le faciès chloruré sodique et sulfato-potassique
III.5.6. Le faciès bicarbonaté calcique et magnésien
III.5.7. Le faciès bicarbonaté sodique et potassique
III.6. La qualité des eaux de consommation
Conclusion général
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Références bibliographiques
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