TUBERCULOSE PULMONAIRE DE LA FEMME

Historique

ย  ย  ย La tuberculose est une maladie ancienne qui existe vraisemblablement depuis au temps prรฉhistoriques. Elle est dรฉcrite par les mรฉdecins รฉgyptiens, grecs, chinois et indiens. La maladie est documentรฉe chez lโ€™homme depuis 4000 ans. Des restes de squelettes humains issus de ces temps reculรฉs ont montrรฉs des traces de la pathologie. Des dรฉlabrements tissulaires tuberculeux ont รฉtรฉ identifiรฉs dans les os des momies รฉgyptiens qui datent de 3000 ร  2400 ans avant Jรฉsus Christ. De mรชme en Inde et en Amรฉrique latine, on trouve des signes de prรฉsence de la tuberculose vers 2000 ans avant Jรฉsus Christ. En 460 avant Jรฉsus Christ, Hippocrate avait dรฉcrit des tubercules dans des ulcรฉrations et des pleurรฉsies ainsi que les premiers ยซ traitements ยป. Il dรฉsigna la tuberculose sous le terme grec phtysis qui veut dire lโ€™affaiblissement et le dรฉpรฉrissement progressifs des malades qui en รฉtait atteint. Il dรฉcrit comme la maladie la plus rรฉpandue de tous les temps, qui conduit presque toujours ร  la mort. Elle est reconnue comme une maladie infectieuse due ร  un micro organisme par Giro Lamo Fracastero (1478-1553) ร  la pรฉriode de la renaissance. Au XVIIIรจme siรจcle des idรฉes nouvelles et des travaux commencรจrent ร  se dรฉvelopper malgrรฉ la persistance de la confusion nosologique, mais on connaissait dรฉjร  lโ€™intรฉrรชt dโ€™รฉloigner les malades de la tuberculose des villes vers les campagnes. Entre 1774 et 1816 Gaspard, Laurent Bayle dรฉcrit le granulome de la miliaire et les aspects anatomiques de la phtisie. Dรจs 1802, Baume Morgani et Laennec dรฉcrivent les formes ulcรฉreuses de la tuberculose. En 1819, Laennec dรฉmontra que la tuberculose peut atteindre dโ€™autres organes que le poumon en faisant une description anatomo-clinique. En 1839, le mรฉdecin allemand Schonlein a rรฉuni en une description unifiรฉe les diffรฉrentes manifestations de la tuberculose. En 1854, Rillet et Barhez publient 27 cas des fistules bronchiques liรฉes ร  la maladie. Cโ€™est en 1865 que le mรฉdecin Jean Antoine Villemin, aprรจs avoir prouvรฉ par mรฉthode expรฉrimentale la transmission de la tuberculose, a pu affirmer que cette maladie รฉtait du ร  un microbe invisible avec les moyens techniques de lโ€™รฉpoque. Il a conclut quโ€™on pouvait sโ€™en protรฉger par des mesures visant ร  รฉviter la contagion. En 1882 un mรฉdecin allemand du nom de Robert Koch [1843-1910] dรฉcouvre la suite des travaux de Pasteur le bacille tuberculeux qui porte son nom. En ce moment la tuberculose รฉtait la cause dโ€™un dรฉcรจs sur sept en Europe. La mรชme annรฉe Ehrlich met en รฉvidence son acido-alcoolo-rรฉsistance qui est rรฉvรฉlรฉe dรฉs 1883 par la mรฉthode de coloration de Ziehl Neelson. En 1887, Nocard et Roux montrent que lโ€™addition de la glycรฉrine stimule la croissance du bacille. En 1889-1890, les travaux de Rivolta et Maffuci conduisent ร  diffรฉrencier le bacille tuberculeux humain des autres Mycobactรฉries. Thรฉobald et Smith rรฉussissent ร  diffรฉrencier le bacille tuberculeux humain du bacille bovin. En Italie, dรจs 1896, Forlanini rรฉalise les premiรจres radiographies thoraciques en application des rayons X, dรฉcouvert par Roentgen en 1895 en Allemagne. Landouzy [1845-1917] affirme lโ€™atteinte des sรฉreuses par des descriptions cliniques de la tuberculose. Von Pirquet (1907) et Mantoux (1909) dรฉveloppent les premiรจres applications de lโ€™allergie tuberculeuse, par lโ€™usage des tests cutanรฉs tuberculiniques. En 1912 Forlanini entraine des modifications circulatoires et ventilatoires du poumon afin dโ€™asphyxier les bacilles tuberculeux en appliquant la collapothรฉrapie. Entre 1908 -1920 Albert Calmette (1863-1933) et Camille Guรฉrin (1870-1960) mettent au point un vaccin qui porte leur nom (bacille de Calmette et Guรฉrin ou BCG), et dont lโ€™emploi la premiรจre fois ร  rรฉvolutionner la prise en charge de la tuberculose en matiรจre de lutte prรฉventive. En 1968 Bois Vert et al dรฉcouvrent une variรฉtรฉ africaine de bacille tuberculeux รฉlevรฉ rapidement ร  titre dโ€™espรจce sous le nom de Mycobacterium africanum. Dโ€™abords sรฉparรฉs en espรจces diffรฉrents : Mycobacterium tuberculosis, Mycobacterium bovis et Mycobacterium africanum ; sont maintenant regroupรฉs sous le nom du complexe tuberculosis en raison de plus de 95 % de similaritรฉ gรฉnomique. Puis successivement ont รฉtรฉ dรฉcouvert des mรฉdicaments dont lโ€™association constitue aujourdโ€™hui le traitement le plus efficace de la maladie tuberculeuse :
โ€“ Acide para e-amino-salicylique (PAS) en 1949.
โ€“ Pyrazinamide en 1952 par Kushner abandonnรฉ ร  cause de ses effets secondaires, puis rรฉutilisรฉe ร  faible dose a partir de 1960.
โ€“ Streptomycine en 1944 par Waksman (prix Nobel de mรฉdecine en 1952)
โ€“ Isoniazide en 1952.
โ€“ Ethionamide et la prothionamide en 1956.
โ€“ Rifampicine en 1966 par Sensei.
โ€“ Ethambutol en 1970 : son introduction dans le traitement de courte durรฉe en association ร  partir de 1972 par Fox et Mitchison fut le tournant dรฉcisif qui apporta une guรฉrison en mรชme temps que la rupture rapide de la chaine de transmission.
โ€“ Entre 1986-1987, lโ€™union internationale de lutte contre la tuberculose dรฉmontre que lโ€™application correcte du traitement de tuberculose au sein dโ€™un systรจme prรฉcis de diagnostic, dโ€™enregistrement des cas et dโ€™encadrement de traitement, permettait dโ€™obtenir des taux de guรฉrison ร  lโ€™รฉchelle nationale de 75 ร  80 % quelle quโ€™en soient les circonstances extรฉrieures (pauvretรฉ, nomadisme, guerre, etc.)
Cโ€™est lentement et trรจs tardivement ร  partir de la fin du XIXIรจme siรจcle que la connaissance de la tuberculose a รฉtรฉ acquise en Afrique. Elle est indissociable de la colonisation et les premiรจres descriptions furent faites par les mรฉdecins des troupes coloniales. Depuis le dรฉbut du XXรจme siรจcle on a constatรฉ une rรฉduction progressive de lโ€™importance de la maladie. Lโ€™amรฉlioration des conditions de vie et la dรฉcouverte des mรฉdicaments anti tuberculeux ont รฉtรฉ ร  lโ€™origine de cette รฉvolution favorable [29]. Lโ€™avรจnement de la pandรฉmie du VIH/SIDA dans les annรฉes 80, va bouleverser toute lโ€™รฉpidรฉmiologie de la tuberculose dans le monde notamment en Afrique.

Source et transmissionย 

ย  ย  Lโ€™homme est le rรฉservoir essentiel du BK, la transmission est interhumaine a partir dโ€™une source infectante importante et rรฉpรฉtรฉe ร  rechercher dans lโ€™environnement immรฉdiat du sujet contaminรฉ [53,149]. Mycobacterium tuberculosis est susceptible dโ€™infecter tous les tissus de lโ€™organisme ; mais seule la contamination pulmonaire, secondaire ร  lโ€™inhalation des bactรฉries prรฉsentes dans un aรฉrosol, รฉmises par un malade contagieux atteint de lรฉsions ouvertes de tuberculose pulmonaire (c’est-ร -dire par ceux dont ceux dont lโ€™expectoration contient des bacilles mis en รฉvidence par lโ€™examen microscopique direct ร  une importance รฉpidรฉmiologique [11, 165]. Lโ€™inhalation de quelques bactรฉries en suspension dans lโ€™air constitue, dans la pratique, le seule mode de transmission. Mais plus rarement la transmission se fait par pรฉnรฉtration aรฉroportรฉe de bacille ร  travers lโ€™oropharynx ou le tractus digestif au cours dโ€™ingestion dโ€™aliment contaminรฉ. Depuis la quasi รฉradication du bacille tuberculeux bovin ; la transmission du bacille de Koch de produit essentiellement par voie aรฉrienne par dispersion des gouttelettes de pflugge par la toux et lโ€™รฉternuement, lโ€™รฉtroitesse du lieu, la durรฉe dโ€™exposition et la densitรฉ des particules dans lโ€™air respirรฉ sont dโ€™autres รฉlรฉments exogรจnes dรฉterminants. Seuls les malades dont lโ€™expectoration contient des bacilles mis en รฉvidence par lโ€™examen microscopique, sont responsables de la transmission de la maladie. On estime quโ€™en moyenne un malade contagieux contamine dix individus par an. Les malades positifs ร  la culture seulement et ceux dont les examens bactรฉriologiques demeurent nรฉgatifs ne sont pratiquement pas contagieux, mรชme si le contact avec lโ€™entourage est รฉtroit. Le contage animal est exceptionnel.

Imagerie mรฉdicale

ย  ย  ย La radiographie permet parfois seulement a posteriori sur des images radiologiques calcifiรฉes (calcification dโ€™une adรฉnopathie hilaire et dโ€™un chancre dโ€™au moins 1cm de diamรจtre dans le parenchyme) de porter le diagnostic de primo infection. Le scanner est plus prรฉcis dans les formes difficiles mais ne doit pas รชtre systรฉmatique sauf situation รฉpidรฉmiologique particulier en particulier chez lโ€™enfant.

Tuberculose cรฉrรฉbromeningรฉe

ย  ย  ย Cโ€™est une forme sรฉvรจre de tuberculose due ร  la dissรฉmination hรฉmatogรจne des bacilles. Son installation est insidieuse avec une pรฉriode prodromique dโ€™une quinzaine de jours prรฉcรฉdant lโ€™apparition des signes mรฉningรฉs, mais elle peut รชtre aiguรซ. Le tableau clinique est variรฉ avec :
โ€“ altรฉration de lโ€™รฉtat gรฉnรฉral, fiรจvre et irritabilitรฉ ;
โ€“ puis surviennent des cรฉphalรฉes plus ou moins intense parfois violentes, nausรฉes vomissements, photophobie, et syndrome mรฉningรฉ avec raideur de la nuque, signe de Kernig et de Brudzinski parfois prรฉsents ;
โ€“ paralysie des nerfs oculomoteurs entrainant un strabisme et ou un ptosis et parfois des convulsions.
La PL ramรจne un LCR clair, contenant une plรฉiocytose lymphocytaire (200 ร  300 รฉlรฉment/mm3).On note une hypoglycorachie, une hyperalbuminorachie et une hypo chlorรฉmie. Le scanner montre une dilatation du systรจme ventriculaire, une prise de contraste ร  la base du cerveau qui peut รชtre diffuse et intรฉresser lโ€™ensemble de structures mรฉningรฉes.

Influence des conditions socio-รฉconomiques

ย  ย  ย Dans notre รฉtude la tuberculose pulmonaire touche toutes les couches socioprofessionnelles, mais les couches sociales dรฉfavorisรฉes constituaient la majoritรฉ de patients. Ailleurs au Soudan El-Sony A. I. et al. [54] avaient rapportรฉ que 79,5 % de leurs patients rรฉsidaient en zone urbaine ; 86,1 % รฉtaient issues dโ€™un environnement pauvre. Ces rรฉsultats confirment les donnรฉes de la littรฉrature selon lesquelles la prรฉcaritรฉ socio-รฉconomique est un facteur de risque de la tuberculose. En effet, elle explique la promiscuitรฉ, lโ€™inaccessibilitรฉ les structures de soins et le manque dโ€™รฉducation.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. GENERALITES
I.1. Historique
I.2. Epidรฉmiologie de la tuberculose
I.2.1. Ampleur
I.2.2. Mortalitรฉ et morbiditรฉ
I.2.2.1. Morbiditรฉ
I.2.2.1.1. Incidence
I.2.2.1.2. Prรฉvalence
I.2.2.2. Mortalitรฉ
I.3. Bactรฉriologie
I.3.1. Agents pathogรจnes
I.3.1.1. Taxonomie
I.3.1.2. Caractรจres bactรฉriologiques
I.3.2. Source et transmission
I.3.3. Facteurs favorisants
I.3.4. Pathogรฉnie
I.4. Signes
I.4.1. Type de description : tuberculose pulmonaire commune chez la femme
I.4.1.1. Phase de dรฉbut : primo-infection tuberculeuse
I.4.1.1.1. Circonstance de dรฉcouverte
I.4.1.1.2. Test tuberculiniques
I.4.1.1.3. Imagerie mรฉdicale
I.4.1.2. Phase dโ€™รฉtat : phase de tuberculose- maladie
I.4.1.2.1. Signes gรฉnรฉraux
I.4.1.2.2. Signes fonctionnels
I.4.1.2.3. Signes physiques
I.4.1.2.4. Paraclinique
I.4.1.3. Evolution
I.4.2. Formes cliniques
I.4.2.1. Formes symptomatiques
I.4.2.2. Formes extra pulmonaires
I.4.2.2.1. Tuberculose des sรฉreuses
I.4.2.2.2. Tuberculose hรฉpatique, splรฉnique et hรฉmatopoรฏรฉtique
I.4.2.2.3. Tuberculose intestinale
I.4.2.2.4. Tuberculose rรฉnale
I.4.2.2.5. Tuberculose gรฉnitale
I.4.2.2.6. Tuberculose ostรฉoarticulaire
I.5. Particularitรฉs de la tuberculose chez la femme
I.6. Particularitรฉs de la tuberculose au cours de lโ€™infection ร  VIH
I.6.1. Epidรฉmiologie de la co-infection
I.6.2. Particularitรฉ clinique
I.6.3. Particularitรฉs para cliniques
I.6.4. Particularitรฉs thรฉrapeutiques
I.7. Diagnostic
I.7.1. Diagnostic positif
I.7.2. Diagnostic diffรฉrentiel
I.7.3. Diagnostique รฉtiologique
I.7.3.1. Germe
I.7.3.2. Porte dโ€™entrรฉe
I.7.3.3. Terrain
I.8. Traitement
I.8.1. Traitement curatif
I.8.1.1. Principes
I.8.1.2. Buts
I.8.1.3. Moyens thรฉrapeutiques
I.8.1.3.1. Mesures hygiรฉno-diรฉtรฉtiques
I.8.1.3.2. Les antituberculeux couramment utilisรฉs
I.8.1.3.3. Les associations ร  dose fixe dโ€™antituberculeux (ADF)
I.8.1.3.4. Autres antituberculeux
I.8.1.3.5. Moyens adjuvants
I.8.1.3.6. La chirurgie
I.8.1.4. Conduite du traitement
I.8.1.5. Indications
I.8.1.6. Surveillance de la chimiothรฉrapie
I.8.2. Traitement prรฉventif
I.8.2.1. Amรฉlioration du niveau de vie et lโ€™รฉducation sanitaire (LEC)
I.8.2.2. Dรฉpistage et traitement des cas
I.8.2.3. La vaccination par le BCG
I.8.2.4. La chimio prophylaxie antituberculeuse
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. CADRE Dโ€™ETUDE
I.1. Description des lieux
I.2. Personnel
I.2.1. Personnel mรฉdical
I.2.2. Personnel paramรฉdical
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Malades
II.1.1. Critรจres dโ€™inclusion
II.1.2. Critรจres dโ€™exclusion
II.2. Mรฉthode
II.3. Contraintes
III. RESULTATS
III.1. Etude descriptive
III.1.1. Description gรฉnรฉrale
III.1.2. Facteurs associรฉs au dรฉcรจs chez les femmes
DISCUSSION
I. Aspects รฉpidรฉmiologiques
I.1. Frรฉquence de la tuberculose pulmonaire
I.2. Rรฉpartition selon le sexe
I.3. Rรฉpartition selon lโ€™รขge
I.4. Influence des conditions socio-รฉconomiques
I.5. Rรฉpartition selon le terrain
II. SUR LE PLAN CLINIQUE
II.1. Signes cliniques
III. ASPECTS PARACLINIQUES
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *