Tuberculose pulmonaire commune dans sa forme chronique

La tuberculose est une maladie contagieuse endémo-épidémique à transmission essentiellement interhumaine due à des bacilles acido-alcoolo-résistants (BAAR) appartenant au complexe Mycobacterium tuberculosis qui comprend trois espèces (M. tuberculosis, M. Bovis et M. africanum). C’est un problème majeur de santé publique [49,52] dans les pays en voie de développement, surtout en Afrique subsaharienne, où elle représente la première cause de décès dus à un agent pathogène infectieux unique. Elle était très répandue jusqu’au moment de la révolution industrielle dans les pays occidentaux. A partir du 20ème siècle, la découverte d‟une chimiothérapie efficace conjuguée à une amélioration des conditions de vie et de travail des populations à travers le monde ont entrainé une nette régression de la maladie. L’OMS estime que la mise en place de stratégies adaptées de lutte contre la tuberculose, telles que le traitement directement observé et supervisé (DOTS), a permis d‟éviter 6 millions de décès. Au Sénégal et comme dans d’autres pays, les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose ont permis, à travers la décentralisation de la prise en charge, un meilleur suivi et une meilleure évaluation des cas de tuberculose. La pandémie de l‟infection par le VIH a accru depuis les années 1990 le poids de la tuberculose notamment dans la population des adultes jeunes, où la prévalence de cette affection est élevée. L‟Afrique, l‟Asie du sud-est et le Pacifique occidental avec respectivement des taux de 35%, 30% et 20% des cas, sont de nos jours, les continents les plus touchés. Ainsi, dans le monde selon les estimations de l’OMS, le nombre de nouveaux cas est passé de 6,6 millions en 1990, à 9,4 millions dont 1,7 millions de décès environ en 2009[91]. Au Sénégal, le nombre de cas était estimé à 11.591 cas en 2008 et à 11.732 cas en 2009 avec une létalité de 04% [33]. Bien que le pronostic de la tuberculose, se soit beaucoup amélioré au cours des années, il dépend de facteurs tels que l‟âge, la bonne observance du traitement et l‟existence de pathologies associées.

RAPPELS

Historique

Avant 1880
La tuberculose a été décrite depuis le temps d‟Hippocrate sous le terme grec «phtisis », avec une connotation de dépérissement progressif des malades atteints. Aristote avait soupçonné sa nature contagieuse, en parlant de « l‟air pernicieuse » et la « production de maladie ». Cependant la tuberculose n‟a été reconnue comme problème majeur de santé publique qu‟à partir de la révolution industrielle [61].

De 1880 à 1980
La première avancée conceptuelle est due à Girolamo Fracastoro qui a reconnu dans la tuberculose une maladie infectieuse. Il a incriminé un micro-organisme avec transmission inter-humaine. Du 18ème au 19ème siècle la tuberculose englobait aussi les autres infections respiratoires chroniques non tuberculeuses menant à un dépérissement. C’est à la fin du 19ème siècle que le concept de tuberculeuse et la compréhension de la maladie ont énormément progressé [61]. Laennec a établi que la tuberculose était une maladie qui pouvait atteindre différentes parties de l‟organisme, mais a contesté son caractère contagieux. Les déformations phtisiques du thorax déjà constatées par Hippocrate et les «caries vertébrales» du moyen âge ont été reconnues comme des lésions tuberculeuses par Percival Pott et Delpech. Les atteintes séreuses longtemps considérées comme des hydropisies seront associées à la tuberculose par Landouzy. La ponction lombaire due à Quincke a permis la reconnaissance de la méningite tuberculeuse. Antoine Villemin démontre en 1865 que la tuberculose peut être inoculée. En 1882 Robert Koch colore et fait pousser le bacille responsable sur du sérum coagulé. La même année, Elrich met en évidence l‟acido-alcoolo résistance, révélée dès 1883 par la méthode de coloration de Ziehl et Neelsen [61]. En 1887, Nocard et Proux montrent que l‟addition de glycérine stimule la croissance du bacille [17,25].

Albert Calmette et Camille Guérin constatent que l‟ensemencement d‟une souche virulente de Mycobacterium bovis sur un milieu fait de pomme de terre, de bile de bœuf et de glycérine n‟altérait pas l‟induction de l‟allergie, maisatténuait son pouvoir pathogène. Elle a été rendue inoffensive par des ensemencements répétés et utilisée pour la vaccination à partir de 1921. La vaccination par le Bacille de Calmette et Guérin (BCG) fut utilisée chez l‟homme à partir de 1924 à l’échelle mondiale et entraîna une régression importante de l‟incidence de la tuberculose [49,52]. C‟est à la fin de la deuxième guerre mondiale qu‟apparaît la chimiothérapie antituberculeuse. Walksman, Bugie, Schatz, Feldman et Hinshaux ont démontré en 1944 que la streptomycine modifiait l‟évolution naturelle de la tuberculose, inaugurant ainsi l‟ère de la chimiothérapie antituberculeuse. Le développement de nouveaux antituberculeux et l’adoption de la quadrithérapie antituberculeuse en traitement directement observé et surveillé (DOTS), ont énormément contribué à la diminution de la prévalence de cette affection. Dans les années qui suivirent, l’amélioration des conditions de vie des populations dans les pays industrialisés et la traitement ont permis un contrôle de la maladie. Des pays comme les Etats Unis d’Amérique envisageaient déjà l’éradication vers les années 1980.

A partir de 1980 

L’avènement de l’infection par le VIH en 1981 et la réduction des efforts de lutte contre la maladie ont été à l’origine de la recrudescence de la tuberculose dans le monde aux Etats Unis et dans le monde. Dés 1986 la pandémie du VIH/sida va complètement bouleverser les courbes de régression de la tuberculose alors qu’on avait commencé à espérer une élimination voire une éradication de la tuberculose dans plusieurs régions du monde [18]. En 1993, l‟OMS a déclaré que la tuberculose était une urgence mondiale. C’est la première maladie classée comme telle dans l‟histoire de cette organisation [41].

Epidémiologie

L‟OMS estime à 1,7 milliards le nombre de personnes infectées par le bacille tuberculeux, soit 1/3 de la population mondiale. Les cas de tuberculose maladie sont compris entre 16 et 20 millions, avec 3 millions de décès/an dont 98% dans les pays en développement [19, 30, 65, 107]. L‟incidence de la maladie est de 10 millions de cas par an dans le monde. La majorité (95%) survient dans les pays en développement où le taux d‟incidence est compris entre 120 pour 100.000 habitants en Amérique latine et 229 pour 100.000 habitants en Afrique. Ce sont des pays d’endémie tuberculeuse. Dans les pays industrialisés, les personnes à risque de développer une tuberculose sont les personnes infectées par le VIH, les personnes en situation de précarité, les toxicomanes, les sujets en collectivité (milieu carcéral en particulier) [19, 85].Au niveau mondial, on estimait à 9,27 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose en 2007 comparés à 6,6 millions de cas en 1990. La plupart des cas estimés en 2007 ont été enregistrés en Asie (55%) et en Afrique (31%). Une petite proportion de cas a été répertoriée dans la région de la Méditerranée orientale (6%), l‟Europe (5%) et les Amériques (3%). Les cinq pays arrivant aux premiers rangs pour le nombre total de cas en 2007 sont l‟Inde (2 millions de cas), la Chine (1,3 million de cas), l‟Indonésie (530 000 cas), le Nigéria (460 000 cas) et l‟Afrique du Sud (460 000 cas). Sur les 9,27 millions de nouveaux cas en 2007, on estime que 1,37 millions (15%) étaient VIH- positifs. La majorité des cas VIH-positifs (79%) provenait de la région africaine et 11% de la région de l‟Asie du Sud-est [91]. Le taux d’incidence mondiale est retombé à 137 cas pour 100 000 habitants en 2009 après avoir atteint un record de 142 pour 100 000 habitants en 2004. Le taux global de succès thérapeutique a atteint son plus haut niveau à 87% en 2008.

En 2010, les données collectées par l’OMS font état des plus hauts taux de tuberculose multirésistante jamais enregistrés, avec des records de 28% des nouveaux cas dans certaines parties de l’ex- Union soviétique [76]. La tuberculose tue une personne toutes les 15 secondes sur la planète, ce qui en fait la maladie la plus mortelle au monde, après le SIDA. Près de deux millions de personnes en meurent chaque année. Le nombre de décès par tuberculose dans le monde a été estimé à 1,7 millions en 2009, cependant Les taux de mortalité de la tuberculose à l’échelle mondiale ont chuté d’environ 35% entre 1990 et 2009 [7, 77, 79, figure1]. Le programme national de lutte contre la tuberculose du Sénégal établit chaque année un rapport. Le nombre total de cas de tuberculose est passé de 8021 cas en 1999 à 11.732 cas en 2009. L‟OMS estime que la tuberculose ne cesse de progresser dans le monde et estime qu‟entre 2000 et 2020,-près d‟un milliard de personnes contracteront la maladie et-deux cent millions de personnes tomberont malades de la tuberculose [7].

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Historique
1.1. Avant 1880
1.2. De 1880 à 1980
1.3. A partir de 1980
2. Epidémiologie
3. Agent Pathogène
3.1. Aspects bactériologiques
3.2. Le réservoir
3.3. Modes de transmission
3.4. Facteurs favorisants la contamination
4. Physiopathologie
5. Etude Clinique
5.1. Type de description : Tuberculose pulmonaire commune dans sa forme chronique
5.1.1. Circonstances de découverte
5.1.2. Examen clinique
5.1.3. Signes paracliniques
5.2. Evolution
5.2.1. Eléments de surveillance
5.2.2. Modalités évolutives
6. Formes cliniques
6.1. Formes symptomatiques
6.2. Formes évolutives
6.2.1. La primo-infection tuberculeuse
6.2.2. La tuberculose miliaire
6.3. Les formes topographiques
6.3.1. Tuberculose des séreuses
6.3.2. La tuberculose ganglionnaire
6.3.3. La tuberculose hépato-splénique
6.3.4. La tuberculose rénale
6.3.5. La tuberculose ostéo-articulaire
6.3.6. La tuberculose génitale
6.3.7. Autres localisation de la tuberculose
6.4. Formes selon le terrain
6.4.1. La tuberculose du sujet âgé
6.4.2. La tuberculose chez le sujet infecté par le VIH
7. Traitement
7.1. Traitement curatif
7.1.1. Buts
7.1.2. Moyens
7.1.3. Indications
7.1.4. Surveillance des antituberculeux
7.1.5. Résistances aux antituberculeux
7.2. Traitement préventif
7.2.1. La vaccination par le BCG
7.2.2. La chimiothérapie préventive par l‟Isoniazide
7.2.3. Information-éducation-communication (IEC)
7.2.3.1. En direction des malades
7.2.3.2. En direction du personnel de santé
7.2.3.3. En direction de la famille du malade
7.2.3.4. En direction de la population générale
CONCLUSION

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