Troubles respiratoires et apnée du sommeil

« Monsieur Berlino était un gros ronfleur. D’aussi longtemps que se souvient sa fille, Monsieur Berlino ronflait. La nuit bien entendu, mais aussi pendant la sieste dominicale et après les vingt premières minutes du film le soir… amusant pour les enfants, pénible à la longue pour sa femme, la fatigue est devenue, l’âge avançant, plus prégnante. Les somnolences ont ensuite fait irruption sur les longs trajets en voiture puis sur les courts trajets. Les siestes sont devenues automatiques après tout repas à la maison. Doucement Monsieur Berlino a intégré ces nouvelles habitudes dans son rythme de vie et a fini par s’accoutumer à ces parenthèses de repos indispensables. Odile Berlino, sa femme, en revanche voyait l’état de son mari empirer et redoutait une lente dépression. Ils allèrent alors consulter leur médecin de famille qui ne les rassura qu’en partie : François Berlino présentait tous les symptômes caractéristiques de l’apnée du sommeil. » .

François Berlino est un cas sur deux millions de personnes concernées mais aussi une fois le diagnostic posé, un cas sur cent mille personnes traitées qui sont dans l’engrenage de l’apnée du sommeil.

Physiologie de l’appareil respiratoire

Le système respiratoire

Il a pour rôle d’apporter de l’O2 (oxygène) aux cellules de l’organisme et de débarrasser celuici des déchets tels que le CO2 (gaz carbonique en excès). Le système respiratoire se compose de haut en bas des parties anatomiques suivantes:

– Le nez ;
– La bouche ;
– Le pharynx ;
– Le larynx ;
– la trachée ;
– Les bronches primaires droites et gauches qui rentrent dans les poumons ;
– Les bronchioles
– Les sacs alvéolaires

Les poumons

Le poumon droit présente trois lobes séparés par deux scissures alors que le poumon gauche présente deux lobes séparés par une scissure. Ils sont entourés par une séreuse appelée la plèvre, elle-même constituée de deux feuillets : l’un pariétal qui enveloppe la cavité thoracique et l’autre viscéral qui enveloppe le poumon. Entre ces deux feuillets nous retrouvons le liquide pleural qui va permettre le glissement et donc les mouvements des poumons vers le haut et vers le bas.

Mécanismes ventilatoires

La ventilation consiste en une succession de mouvements d’inspirations et d’expirations. Les courants gazeux s’établissent toujours d’une zone de haute pression vers une zone de basse pression. Toute variation de volume entraîne une variation de pression : P x V = R où
– P = Pression en pascal
– V = Volume en litre
– R = La constante des gaz 8,314 J.mol -1. K-1
Donc le volume d’un gaz est inversement proportionnel à la pression qu’il subit.

L’inspiration est un phénomène actif au cours duquel le volume thoracique augmente. Ce phénomène est dû à la contraction des muscles intercostaux mais surtout du muscle principal : le diagramme qui va s’abaisser et pousser le volume de la cage thoracique vers le bas. Par conséquence, la pression thoracique devient alors inférieure à la pression atmosphérique ce qui permet à l’air d’entrer dans les poumons par le gradient de pression. Au cours d’une inspiration forcée, trois autres muscles sont sollicités :
– le muscle petit pectoral qui prend son origine sur les côtes 3, 4 et 5 et se termine sur l’apophyse coracoïde de l’ulna.
– Le sterno-cléido-mastoïdien qui prend son origine au mastoïde et se termine sur le sternum et clavicule.
– Les scalènes au nombre de trois (antérieur, moyen, postérieur) qui prennent leur origine au niveau des vertèbres cervicales et se terminent au niveau des deux premières côtes.

L’expiration est un phénomène passif qui résulte de la relaxation des muscles inspiratoires ce qui entraîne une diminution du volume à l‘intérieur des poumons et donc une augmentation de la pression alvéolaire. Cette pression va devenir supérieure à la pression atmosphérique, ce qui engendre la sortie de l’air vers l’extérieur par le gradient de pression. L’expiration forcée est au contraire un phénomène actif qui met en jeu les muscles de la paroi abdominale tels que le grand droit abdominal et les obliques internes. Lorsque ces muscles se contractent le diaphragme est alors poussé vers le haut ce qui diminue le volume de la cage thoracique.

Pathologies liées au dysfonctionnement respiratoire

Facteurs favorisant les troubles 

Le ronflement appelé aussi « ronchopathie » est une source intarissable de réactions diverses. Selon le contexte, la culture ou l’âge il peut se révéler rassurant (les enfants savent que leur papa est bien présent en entendant le ronflement proche), agaçant (moquerie classique de collègues qui partent en camping ensemble ou en séminaire par exemple : le cinéma regorge d’anecdotes en tous genres sur le phénomène régulièrement traité de façon risible), rédhibitoire (bon nombre de divorces ont puisé leur origine dans ce problème) ou encore gage de bonne santé comme chez les Chinois. N’en reste pas moins que si tout le monde connaît le ronflement, peu le considèrent comme une pathologie à part entière puisque cette nuisance est le plus souvent bénigne, sans aucune conséquence sur la santé. Le ronflement se manifeste lorsqu’on s’endort : la langue, ainsi que les tissus du fond du palais et de la gorge, se relâchent. Chez certaines personnes, pour des raisons anatomiques surtout, ces tissus bloquent en partie le passage de l’air et se mettent à vibrer lors de la respiration .

D’après «l ‘American Academy of Otolaryngology », 45 % des adultes ronflent occasionnellement, et 25 % sont des ronfleurs réguliers. Sur ces 25%, 10% ont un ronflement supérieur à 95dB (équivalent au passage d’un camion !) et 3% souffrent d’apnée du sommeil.

Alors quels sont les facteurs favorisant ces troubles ?
En premier lieu, l’obésité favorise très clairement le phénomène puisque le surplus de poids entraine le rétrécissement des voies respiratoires au niveau de la gorge. Pour des raisons similaires évidentes, la grossesse est également un facteur lié au ronflement. L’absorption d’alcool le soir ou de tranquillisants est souvent une cause directe qui entraine un relâchement des tissus mous de la gorge. Enfin certaines dispositions anatomiques telles qu’une importante surface du voile du palais, une grosse luette ou une épaisse base de langue peuvent être des origines identifiées du ronflement. On répertorie également des polypes dans les voies nasales, des amygdales trop volumineuses ou une congestion nasale résultant d’une rhinite allergique. Mais le premier facteur favorisant le SAOS (Syndrome d’Apnée Obstructive du Sommeil) est véritablement le surpoids. 60% des sujets atteints sont concernés par ce critère. Pour le reste, les sujets ont un rapport poids/taille normal.

Syndromes

Le ronflement, qui est donc la première caractéristique reconnaissable de l’apnée du sommeil, est une anomalie qui se traduit par un bruit de basse fréquence inspiratoire produit par la vibration des tissus mous pharyngés lors du passage de l’air inspiré au cours du sommeil. Il est intéressant de remonter le cours du temps pour trouver l’origine du SAOS. A quel moment dans la littérature ou l’histoire a t’-on été capable d’identifier et nommer cette pathologie handicapante et fréquente chez l’Homme ? En effet, ce syndrome quelque peu atypique empêche le sujet atteint de s’en rendre compte puisque sa première caractéristique intervient dans son sommeil. Le sujet doit donc être extrêmement attentif aux syndromes diurnes toutefois moins significatifs : une fatigue importante, une morosité possible et une irritabilité fréquente. Ces signes peuvent même conduire à un état dépressif. C’est en 1837 que remontent les origines du mal. Dans le roman de Charles Dickens « The posthumous papers of the Pickwick Club » (Les papiers posthumes du Pickwick Club), l’auteur brosse le portrait de Joe, un gros garçon boulimique dont la principale préoccupation est de rechercher de la nourriture qu’il ingère en énormes quantités tout au long de la journée. Joe est ainsi décrit comme lent à réagir et régulièrement assoupi. Caricatural certes, mais efficace. Cent vingt ans plus tard, en 1956, le corps médical évoque le « Syndrome de Pickwick » pour qualifier un obèse sévère souffrant d’un syndrome cardio pulmonaire défini par des ronflements la nuit et une somnolence le jour. Au cours de l’Histoire, certains personnages célèbres ont été identifiés comme « pickwickiens » tels que Napoléon 1er ou encore Winston Churchill. Ce dernier, réputé pour peu dormir et se lever plusieurs fois par nuit pour travailler, aurait en fait été atteint de ce syndrome. On rapporte une somnolence importante pendant la journée, une altération de ses capacités intellectuelles ainsi qu’une prise de poids importante sur la dernière période de sa vie.

Il est un autre signe aussi fortement évocateur du SAOS, c’est la baisse de libido et autres troubles érectiles. En effet, bien que sujet tabou de nos jours, parler de ses troubles sexuels permet bien souvent d’identifier certaines maladies sous-jacentes, notamment cardio-vasculaires. Et dans ce domaine, les apnées du sommeil représentent l’une des maladies susceptibles de retentir sur la vie sexuelle aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Ces dernières, moins souvent concernées par la maladie subissent pourtant les mêmes symptômes que les hommes et les répercussions associées qu’on peut imaginer sur la vie de couple. A ce jour, on recense plus de deux millions de personnes souffrant de cette maladie et ce chiffre est en pleine expansion. Il convient donc d’être attentif à sa santé car cette pathologie augmente également les risques cardiovasculaires et de diabète et, le dépistage prend alors toute son importance.

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Table des matières

Introduction
Matériels et méthode
Résultats
Analyse et discussion
a) Validité interne de l’étude
b) Validité interne des articles
c) Discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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