TROUBLES DES APPRENTISSAGES ET DEFICIENCE INTELLECTUELLE
L’écriture au cœur des interactions sociales et facteur de réussite scolaire
L’écriture est très présente dans la vie quotidienne. C’est un outil qui permet de communiquer avec comme objet médiateur des mots, des textes, des dessins, des graphiques (Fayol, 2017). L’écrit permet aussi de se représenter des éléments, avec par exemple, des listes, des plans, etc… Plusieurs auteurs insistent sur le fait que l’on n’a jamais autant écrit qu’à notre époque. Bucheton (2014) ainsi que Favart et Olive (2005) soulignent l’explosion des pratiques d’écriture en lien avec le numérique. Les e-mails, les réseaux sociaux, les sms et les blogs sont autant d’occasions d’écrire au quotidien qui ont bouleversé les besoins d’écrire. Selon l’étude de Graham, Gillespie et McKeown (2013), l’écriture est un média qui permet de maintenir des liens avec les amis, la famille. Calkins et Erenworth (2016) mentionnent également que les révolutions technologiques qui ont transformé notre vie quotidienne apportent une attention accrue à l’écriture. Les élèves sont confrontés quotidiennement à l’écriture et il est important de réfléchir à la place que cela occupe dans leur vie actuellement, mais également dans leur avenir professionnel. Dolz, Gagnon et Vuillet (2011) abondent dans ce sens : « apprendre à produire une diversité de textes, dans le respect des conventions de la langue et de la communication, est une condition d’intégration à la vie sociale et professionnelle » (p. 9). Bucheton (2014) se situe dans la même ligne et ajoute que l’écriture mal maîtrisée peut être un frein à l’ascenseur social. Avoir des difficultés en écriture est pénalisant dans la société. 10 Ecrire, c’est aussi pouvoir donner son point de vue, partager ses réflexions. Pour Allaire, Thériault, Lafferrière, Hamec et Debeurme (2015), « l’écriture est un acte social, de communication d’idées ainsi que de construction de connaissances et de la pensée » (p. 9). Dans le même ordre d’idée, Crinon et Marin (2014) évoquent qu’écrire : C’est agir sur le monde : communiquer avec ses semblables en leur transmettant des informations, influencer autrui – en obtenir quelque chose, faire rire, émouvoir, séduire…- donner un sens à ce que l’on vit, garder en mémoire ce qu’on risquerait d’oublier, s’aider à penser et à apprendre ». (p. 10) Plusieurs textes insistent sur le fait que de disposer « d’un niveau de littératie élevé est devenu une condition essentielle d’épanouissement personnel et social dans les sociétés développées » (Barré-de-Miniac, 2002 ; Barré-de-Miniac, Brissaud & Rispail, 2004 cités par Chartrand & Prince, 2009, p. 318). La littératie a été définie par l’OCDE en 2000 comme « aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités » (p. x). Avoir des compétences en littératie est donc un vecteur d’inclusion dans la société. De plus, savoir écrire est également un facteur de réussite scolaire car c’est le moyen principal par lequel les élèves démontrent leurs savoirs dans les classes (Graham, 2006, cité par Graham, Hebert, Sandbank & Harris, 2016 ; Grand, 2012 ; Niwese 2010, cités par Niwese & Bazile, 2014 ; Reuter, 2002). Favart et Olive (2005) confirment que les élèves sont souvent évalués par écrit et que leurs résultats dépendent donc de leur capacité à s’exprimer par écrit. Il en résulte que des mauvaises compétences à l’écrit peuvent entrainer un échec scolaire (Lebrun, 2007). L’écriture tenant un rôle si important pour la vie quotidienne et l’intégration sociale, il est primordial de ne pas négliger cet apprentissage de la communication écrite avec les élèves en difficultés et de réfléchir aux meilleures pratiques leur permettant de progresser en littératie.
Troubles des apprentissages et déficience intellectuelle
Les élèves concernés par cette recherche ont été diagnostiqués comme ayant des troubles développementaux spécifiques des apprentissages ou une déficience intellectuelle légère. Les troubles développementaux spécifiques des apprentissages sont plus communément appelés les dys- (Pouhet & Cerisier-Pouhet, 2015 ; Pouhet, 2016). Mazeau & Pouhet (2014), précisent que : Les dys- résultent […] de l’altération (l’atypie, le dysfonctionnement, l’anomalie, le déficit) élective du développement de certaines fonctions cognitives, trouble provoquant une gêne notable, un désavantage par rapport aux pairs, un handicap dans la vie personnelle, scolaire ou sociale du sujet. (p. 16) La catégorie des dys- comporte de nombreuses entités, comme la dysphasie (trouble du langage oral), la dyslexie souvent associée à la dysorthographie (trouble du langage écrit), la dyspraxie, « trouble de la planification spatiale et temporelle de l’action intentionnelle et finalisée qui se traduit par une anomalie de la réalisation gestuelle » (Mazeau, 2003, p. 72) et 11 d’autres dys- non-évoqués dans ce mémoire. Il peut y avoir une comorbidité de troubles spécifiques que l’on retrouve sous le terme de « multidys » (Pouhet, 2016). La déficience intellectuelle, quant à elle, est un trouble cognitif global (Pouhet & Cerisier-Pouhet, 2015). Les troubles spécifiques du langage et/ou des apprentissages ainsi que la déficience intellectuelle ont des caractéristiques communes. Ce sont des atteintes durables et permanentes. Elles s’accompagnent régulièrement d’un déficit de la mémoire de travail, qui permet en temps normal de conserver une information le temps de la traiter. Plusieurs difficultés sont également présentes en lien avec les fonctions exécutives et les problèmes à planifier ou à conduire un raisonnement. Les fonctions exécutives jouent le rôle de chef d’orchestre pour planifier, organiser. En situations nouvelles d’apprentissages, celles-cisont beaucoup sollicitées de même que la flexibilité pour arriver au but à atteindre. Elles sont moins sollicitées dans des tâches plus régulières, plus automatisées (Pouhet, 2016). Les difficultés rencontrées par les élèves multidys ou ayant une légère déficience intellectuelle ont donc un impact important sur leur production écrite. Il s’agit alors de trouver des aides compensatoires pour les faire progresser au mieux dans ce type d’activité.
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Table des matières
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
RESUME
MOTS-CLES
1. INTRODUCTION
2. PROBLEMATIQUE
2.1 L’ECRITURE AU CŒUR DES INTERACTIONS SOCIALES ET FACTEUR DE REUSSITE SCOLAIRE
2.2 TROUBLES DES APPRENTISSAGES ET DEFICIENCE INTELLECTUELLE
2.3 LES PROCESSUS D’ECRITURE
2.4 LES DIFFICULTES D’ECRITURE
2.5 COMMENT AUGMENTER LE NIVEAU D’ECRITURE
2.6 L’ENSEIGNEMENT EXPLICITE
2.7 NOTION DE RAPPORT A L’ECRITURE
2.8 LES ATELIERS D’ECRITURE SELON LES « UNITS OF STUDY
3. QUESTION DE RECHERCHE
4. MÉTHODOLOGIE
4.1 INGENIERIE DIDACTIQUE
4.2 ANALYSES PREALABLES
4.2.1 Moyen d’enseignement
4.2.2 Objectif spécifique
4.2.3 Le terrain
4.3 ANALYSE A PRIORI
4.3.2 Les hypothèses
4.4 EXPERIMENTATION
4.4.1. Entrevue dirigée
4.4.2 Observation des productions écrites
5. RÉSULTATS ET ANALYSE À POSTERIORI
5.1 OBSERVATIONS DE LA QUALITE DES PRODUCTIONS ECRITES
5.1.2 Analyses
5.2 OBSERVATIONS DE LA LONGUEUR DES PRODUCTIONS ECRITES
5.2.1 Analyses
5.3 RAPPORT A L’ECRITURE5.3.1 Analyses
6. CONCLUSION
7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
ANNEXES.
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