Généralités
Actuellement, selon les revues africaines, il est dit que, longtemps, le secteur informel aura été considéré comme une fatalité pour les économies des pays Africains. Etant difficile à définir et à quantifier, il occupe une place centrale dans les sociétés africaines. En 2017, la donne change et des institutions comme le Fonds Monétaire International (FMI) commencent à vouloir faire un levier de croissance pour le continent africain. A Madagascar, selon l’INSTAT, le secteur informel envahit la quasi-totalité des domaines d’activités. La présence du phénomène est constatée un peu partout dans le pays et touche gravement presque tous les secteurs au point de concurrencer le secteur formel. D’après les données de l’INSTAT, 80% des créations d’emplois au cours de 2013 se sont faites dans l’informel .
Dans la société malgache, les femmes selon leur niveau d’instruction, leurs appartenances ethniques, essaient d’occuper une nouvelle place au sein du système social. Le taux de participation des femmes malgaches est très faible alors qu’elle constitue à plus de 50% de la population totale. En outre, de larges proportions de la population sont exclues de la dynamique de la croissance. Notamment, il s’agit des populations rurales en situation difficile qui se retrouvent davantage appauvries et parmi lesquelles les femmes sont les plus vulnérables.
LE TRAVAIL INFORMEL DANS LE MONDE
Travail des femmes dans le secteur informel sur le plan international
Les femmes sont davantage exclues du marché du travail officiel
Cette exclusion du travail officiel est attestée par les inégalités en matière de taux d’activité et de chômage. En effet, en dépit de la tendance à la montée des taux d’activité des femmes, durant les années 1990, la participation des femmes au marché du travail officiel demeure limitée et les écarts selon les hommes et les femmes demeurent encore profonds. Le taux d’activité estimé à 49,2% au niveau global est particulièrement bas parmi les femmes, se situant respectivement à 24,7% et 74,3% en 2012 (cette part était de 28,1% en 2000). Cet écart de plus de 50 points signifie que les trois quarts des femmes en âge de travailler sont exclus du marché du travail officiel, autrement dit une femme sur quatre est active .
Le même constat peut être fait à propos du taux de chômage qui fait apparaître que les femmes sont plus frappées par le chômage que les hommes, ce qui est significatif d’une plus grande difficulté de leur insertion sur le marché du travail, d’autant plus que l’écart entre les sexes ne cesse de se creuser. S’il est hors de doute que le chômage des femmes est à mettre en relation avec la place des femmes dans la sphère domestique, il reste en partie lié à la nature du système productif dont la caractéristique principale est d’entretenir la précarité de l’activité féminine, sous la forme d’une main-d’œuvre occasionnelle circulant entre pôle formel et pôle informel, selon les aléas des marchés extérieurs, comme ceci est le cas dans certaines branches où se concentre la main-d’œuvre féminine (textiles et la confection).
Inégalités selon le statut professionnel dans le secteur informel
Cet indicateur fournit des enseignements précieux sur ces inégalités et révèle que les femmes sont davantage cantonnées dans les catégories précaires du secteur informel . Si l’on s’en tient aux données fournies par la dernière enquête, les femmes contribuent à l’activité économique, mais en grande partie sous des statuts de non-salariées. D’une manière générale, que ce soit pour les hommes ou les femmes, le travail informel est du travail occasionnel, indépendant, saisonnier, il peut s’effectuer sous le statut d’aides familiales non rémunérées, de l’auto-emploi, de travail à domicile des femmes ou encore sous forme de statuts hybrides.
Le travail indépendant dans le secteur informel représente la plus forte proportion quel que soit le sexe, contribuant de la sorte à peu près la majorité des emplois. Néanmoins, il est davantage l’apanage des femmes. Il est significatif de l’entrée des femmes sur le marché du travail depuis les années 80 marqué par la crise et l’ajustement structurel. Le travail indépendant des femmes correspond à des formes d’auto-emploi liées à un impératif de survie qui se manifeste par la recherche d’un complément de revenu ou comme palliatif au chômage. Les femmes s’auto-emploient essentiellement dans les activités de services, de l’artisanat et de commerce, activités qui n’exigent ni capital important ni qualifications particulières. Très souvent, le statut de travailleuse indépendante se confond avec celui de travailleuse à domicile, notamment pour les artisanes dans la broderie, la petite confection, le travail du tapis, etc.
Travail des femmes dans le secteur informel à Madagascar
S’agissant de Madagascar, elle mise beaucoup sur l’effort de réduction des personnes au chômage. Vu que sa population est jeune (étant donné que le nombre de la population du pays compte de 20.696.070 habitants dont 0-14 ans est 44,8% ; 15-64ans est 52% ; 65 ans et plus est de 3%) . Le travail est très recherché que ce soit pour les hommes que pour les femmes. De ce fait l’Etat malgache a adopté une ouverture de stratégie offrant accès à la réduction du nombre de personnes sans emploi, d’où la coopération avec l’AGOA afin de faire venir les investisseurs pour implanter des entreprises franches 27ans passés. Plusieurs crises ont déjà frappé ce pays mais la plus proche et marquante est celle de la crise politique en 2009 qui, du fait de l’absence d’état de droit et de bonne gouvernance, a fait fuir les investisseurs par peur d’être en faillite d’où la fermeture de nombreuses zones franches. Et cette réalité a mis des milliers de personnes sans emploi et qui sont majoritairement les femmes car d’après le rapport d’activité du service régional du travail et des lois sociales d’Analamanga en 2011, 10.981 travailleurs ont perdu leurs emplois.
Après la crise en 2009, bon nombre de population demeure jusqu’à maintenant dans l’incapacité de trouver un emploi fixe. Auparavant presque tous ces gens ont travaillé dans les zones franches, surtout, dans le secteur textile et confection car c’est ce secteur qui emploie des nombreux travailleurs. Or, le développement de la vie familiale requiert des hommes et des femmes qui travaillent en même temps et s’occupent de la tâche ménagère; cette dernière est parfois consacrée aux mères de famille.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU SECTEUR INFORMEL
CHAPITRE 1 : LE TRAVAIL INFORMEL DANS LE MONDE
CHAPITRE 2 : POUR UNE APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU TRAVAIL INFORMEL
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS DU TRAVAIL DES FEMMES DANS LE SECTEUR INFORMEL
CHAPITRE 3: ETAT DES LIEUX DU TRAVAIL DES FEMMES DANS LE SECTEUR INFORMEL A ANDOHAN’ANALAKELY.
CHAPITRE 4 : MODE DE FONCTIONNEMENT ET REALITES DU TRAVAIL INFORMEL
CHAPITRE 5 : IMPACTS DU TRAVAIL INFORMEL SUR LA VIE FAMILIALE
TROISIEME PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE DU TRAVAIL INFORMEL
CHAPITRE 6 : ANALYSE DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
CHAPITRE 7 : MESURE D’ACTIONS ENVISAGEABLES ET ROLES DU TRAVAILLEUR SOCIAL
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
RESUME