Traumatismes oculaires par armes à feu artisanales

La tunique externe

      Elle est constituée par la scléro-cornée. La sclère ou sclérotique est d’origine mésodermique. Elle représente les 4/5 de la coque. C’est une membrane fibreuse, résistante et inextensible. Elle présente de nombreux orifices pour le passage des nerfs et des vaisseaux destinés au globe.En arrière, elle livre un passage au nerf optique par un orifice occupé par la lame criblée. C’est une grille formée de fibres sclérales qui enserrent les faisceaux du nerf optique. La cornée transparente est enchâssée en verre de montre dans le prolongement antérieur de la sclérotique. On lui décrit 5 couches de la superficie à la profondeur : l’épithélium cornéen, la membrane de Bowman, le stroma, la membrane de Descemet et l’endothélium. Elle est avasculaire et richement innervée. La zone de transition entre la cornée et la sclérotique est appelée limbe. Elle est taillée en biseau au dépend des couches profondes ; c’est à ce niveau que la sclère, la cornée, et l’uvée sont en contact, formant l’angle irido-cornéen. Dans cette zone d’union est creusé un canal annulaire sans paroi propre : le canal de Schlemm. Dans la partie profonde du limbe, on retrouve un réseau de faisceaux fibrillaires conjonctivo-élastiques, divergents et anastomosés entre eux, appelé : le système trabéculaire.

L’humeur aqueuse

        Elle est contenue dans le segment antérieur du globe oculaire. C’est un liquide, limpide et incolore qui est secrété par le corps ciliaire dans la chambre postérieure. Elle passe ensuite dans la chambre antérieure par l’orifice pupillaire. Sa résorption se fait au niveau du canal de Schlem vers les vaisseaux épi scléraux après sa filtration par le trabéculum.

Les muscles oculomoteurs

      Au nombre de six, ils meuvent le globe oculaire dans différentes directions. On les classe en quatre muscles droits (droit supérieur, droit inférieur, droit médial, droit latéral) et deux muscles obliques (oblique inférieur, oblique supérieur). Le droit supérieur est abducteur, élévateur et intorteur. Le droit inférieur est abducteur, abaisseur et extorteur. Le droit latéral est abducteur. Le droit médial est adducteur. L’oblique supérieur est adducteur, abaisseur et intorteur. L’oblique inférieur est adducteur, élévateuret extorteur. Les muscles (droit supérieur, droit médial, droit inférieur et oblique inférieur) sont innervés par le troisième nerf crânien, le muscle oblique supérieur par le quatrième nerf crânien et le muscle droit latéral par le sixième nerf crânien.

Réglementation au Sénégal

        La législation nationale régissant les armes légères et de petit calibre (ALPC) est un instrument majeur pour définir, prévenir et réprimer leur acquisition et la circulation illicite. Au Sénégal, les armes blanches et à feu sont régies depuis le 18 janvier 1966 par la Loi 66-03 relative au régime général des armes et des munitions. Cette loi, à laquelle seuls les civils sont soumis, expose « la volonté des autorités publiques d’exercer un contrôle sur toutes les activités relatives aux armes et munitions » [10]. Son article premier, résumant l’esprit de la loi, dispose que « la fabrication, l’importation, l’exportation, le commerce, l’entreposage, la cession, l’acquisition, la détention, le transport et le port des armes et de leurs munitions, de leurs pièces détachées ainsi que du matériel spécialisé pouvant servir à leur fabrication, sont interdits, sauf dans les cas et sous les conditions déterminées par la présente loi ». L’analyse détaillée de cette loi, effectuée par Me H. Cissé [10] fait ressortir son caractère inadapté. D’une part, elle est obsolète, d’autre part, elle n’est pas harmonisée avec les autres régimes juridiques sous régionaux. En effet adoptée au lendemain de l’indépendance, cette loi se fonde en partie dans sa terminologie et sa philosophie sur la réglementation coloniale de l’Afrique occidentale française. Ainsi, elle n’est plus en phase avec les réalités actuelles du pays et plusieurs lacunes peuvent être relevées. Par ailleurs, il existe des contradictions et des divergences entre la législation sénégalaise et celle des autres pays de la sousrégion, « notamment pour ce qui est de la qualification des faits, de la classification des armes, des sanctions prévues, mais aussi des procédures relatives à la délivrance des permis de port et de détention » [4]. Ainsi, du fait de la nature transnationale de la problématique des ALPC, une harmonisation des législations est nécessaire. De plus, la loi 66-03 n’est harmonisée ni avec les engagements internationaux (Protocole sur les armes à feu, PANA, TCA) pris par le Sénégal, ni avec la convention de la CEDEAO sur les ALPC. Cette dernière, au travers de son article 21, fait obligation au Sénégal de réviser sa législation pour se conformer à ses dispositions. Ainsi, suite à la ratification de la convention en 2008, le Sénégal a engagé un processus de révision de sa loi. Ce processus arrive à son terme avec la tenue d’un atelier de validation et de partage de l’avant projet de loi sur le régime des armes et munitions et de son avant-projet de décret d’application. La loi devrait être présentée début 2015 à l’assemblée nationale. Le processus, qui a duré plus de neuf ans a eu « du mal à atteindre sa vitesse de croisière » [4], notamment à cause d’obstacles institutionnels [4]. Néanmoins le Sénégal devrait faire partie des premiers pays de la sous-région ayant harmonisé sa législation. La commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre du Sénégal (COMNAT) avec l’assistance de l’office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), est le principal acteur de cette révision. Elle a créé une sous-commission en son sein chargée de mener le processus. Celle-ci a pris l’initiative de partager le projet de loi et de recueillir les observations d’un large panel d’acteurs afin d’éviter des blocages ultérieurs. Par ailleurs, tout en prenant en compte des spécificités du Sénégal. Le choix a été fait d’élaborer une loi précise, mais concise et d’étoffer le décret d’application. Des experts de l’ONUDC et du comité international de la croixrouge, sont intervenus lors de son élaboration en émettant des observations et recommandations de manière à s’assurer que la future loi et son décret soient harmonisés avec les différents instruments internationaux. Ainsi, la future loi devrait prendre en compte un certain nombre d’aspects, tels que la fabrication, la réparation, le marquage, l’enregistrement, le courtage, le transfert, l’acquisition, la détention, le port, le stockage et la cession. Dorénavant, l’enjeu à court terme est que les pays de la sous-région étant les moins avancés dans l’harmonisation de leur législation accélèrent leur démarche.

Les corps étrangers intraoculaires (CEIO)

        La présence d’un CE nécessite de consigner autant que possible toutes ses caractéristiques de manière systématique (la balistique, l’aspect, la composition, la consistance et le risque septique). Les CE peuvent être multiples. Ils sont magnétiques dans 57 à 90% des cas. La porte d’entrée du CEIO est cornéenne dans plus de 60% des cas. La porte d’entrée est parfois limbique ou sclérale antérieure, rarement directement sclérale postérieure. Une cataracte traumatique est présente initialement dans 40 à 50% (figure 9). Elle témoigne d’un contact avec un CE qui peut ne plus être présent (objet tranchant, estoquade), ou qui peut être intracristalinien (figure 14), transcristalinien, ou avoir perforé le cristallin et être localisé plus postérieurement. Les CEIO sont retrouvés dans le segment postérieur dans 58 à 80% des cas et 39 à 65% des cas sont enchâssés dans la rétine.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Revue de la littérature
I. Rappels anatomiques de l’œil
I.1. Le contenant
I.1.2. La tunique moyenne (uvée)
I.1.3. La tunique interne ou rétine
I.2. Le contenu
I.2.1. L’humeur aqueuse
I.2.2. Le cristallin
I.2.3. Le corps vitré
I.3. Les annexes de l’œil
I.3.1. Les paupières
I.3.2. La conjonctive
I.3.3. Les muscles oculomoteurs
I.3.4. Les glandes et les voies lacrymales
I.4. Le nerf optique
II. Rappel sur l’arme à feu artisanale et réglementation au Sénégal (armes non létales)
II.1. Rappel sur l’arme à feu artisanale
II.2. Réglementation au Sénégal
III. Rappels cliniques
III.1. Les traumatismes à globe fermé
III.1.1.Les contusions
III.1.2. La lacération lamellaire
III.1.3 Les corps étrangers superficiels
III.2. Traumatismes à globe ouvert
III.2.1. La rupture du globe oculaire
III.2.2. La lacération
III.2.3. Les corps étrangers intraoculaires (CEIO)
IV .Classification des traumatismes oculaires
V. Conduite à Tenir (CAT) d’urgence
VI. Le score du traumatisme oculaire (OTS)
DEUXIÈME PARTIE : NOS OBSERVATIONS
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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