Traumatismes oculaires de l’enfant en milieux scolaire et domestique

Les traumatismes oculaires sont définis comme des lésions occasionnées par un agent exogène au niveau de l’œil. Il peut s’agir d’un agent chimique (brûlure) ou physique (électrique) ou mécanique. Les traumatismes oculaires sont fréquents en Afrique. Ils sont responsables de lésions variées et potentiellement graves. Les données concernant les aspects épidémiologiques des plaies oculopalpébrales chez l’enfant manquent dans notre contexte, or ces données sont d’une grande importance car elles représentent un élément important dans l’élaboration des stratégies efficaces pour prévenir la survenue de ces accidents. Les études épidémiologiques en Afrique sont généralement biaisées par une insuffisance de moyens, une prise en charge non codifiée, une absence de registres et de terminologie conventionnelle commune. Notre pays n’échappe pas à cette problématique.

RAPPEL ANATOMIQUE 

Globe oculaire 

L’œil est l’organe principal de la vision. Plus qu’un organe sensoriel, il joue un rôle esthétique et identitaire fondamental.

Situation
L’œil est contenu dans l’orbite. Il en occupe la partie antérieure. Il n’est pas au contact des parois de l’orbite. Il en est séparé par une distance de 6 mm en dehors et de 11 mm en dedans; il est donc beaucoup plus proche de la paroi externe. Le globe oculaire déborde, vers l’avant de la paroi latérale de l’orbite. Ainsi le globe oculaire est insuffisamment protégé par l’orbite osseuse lors des traumatismes.

Mensurations
Pour un œil emmétrope, le diamètre sagittal est de 25 mm, le diamètre transversal 23,5 mm et le diamètre vertical 23 mm. Le volume est de 6,5 cm3. L’œil pèse 7 g et sa consistance est ferme du fait de la tension des liquides intérieurs appréciée par la tonométrie.

Topographie
Au point de vue topographique, on individualise deux segments :
❖ l’un antérieur, superficiel, facile à examiner, formé par la cornée, l’iris, l’humeur aqueuse, le cristallin et le corps ciliaire, la chambre antérieure et la chambre postérieure.
❖ l’autre postérieur, plus difficile à visualiser, constitué par la sclérotique, la choroïde, la rétine et le corps vitré; Nous allons nous référer à cette segmentation pour la description anatomique de l’œil.

Constitution

Segment antérieur 

La cornée
C’est un hublot transparent de 11 à 12 mm de diamètre enchâssé dans la sclère. Son rayon de courbure antérieure est de 7,8 mm, son rayon de courbure postérieure de 6,8 mm. Son indice de réfraction est de 1,377 et sa puissance est de 42 dioptries. Son épaisseur est de 0,5 mm à son centre et d’un mm à sa périphérie. Les irrégularités de courbure provoquent un astigmatisme. La cornée est formée d’avant en arrière par:
➤ L’épithélium antérieur cornéen qui est un épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé. C’est l’élément le plus fréquemment lésé lors des traumatismes du globe. L’ulcération traumatique de la cornée se reconstitue en quelques heures sans laisser de séquelles;
➤ La membrane limitante antérieure ou membrane de Bowman;
➤ La substance propre de la cornée, ou stroma qui représente 90% de celle-ci. Elle contient des leucocytes assurant une protection contre l’infection et des fibres de collagenes. Elle supporte mal une agression et cicatrise en laissant une tache blanche appelée taie dont l’intensité, l’importance et/ou le siège peut compromettre la fonction visuelle;
➤ La membrane limitante postérieure ou membrane de Descemet;
➤ L’endothélium en contact avec la chambre antérieure.
➤ La cornée est très richement innervée par les nerfs ciliaires et est douée d’une grande sensibilité qui explique les douleurs post-traumatiques. Elle est avasculaire.

Le limbe cornéen
La zone d’union entre la sclérotique et la cornée réalise le limbe, autour duquel est creusé un canal annulaire sans paroi propre, le canal de Schlemm ou sinus veineux de la sclérotique qui recueille l’humeur aqueuse. Il se draine dans les veines épisclérales qui rejoignent les veines ciliaires. Son atteinte au cours des traumatismes peut être à l’origine d’hypertonies et/ou de glaucomes posttraumatiques.

L’iris
C’est un diaphragme circulaire qui règle la pénétration de la lumière dans le globe oculaire. Son diamètre varie entre 12 et 13 mm et son épaisseur entre 0,3 et 0,5 mm. L’iris s’insère au niveau du corps ciliaire. Il est percé en son centre par la pupille. Il est séparé de la cornée par l’angle irido-cornéen région anatomique de grande importance, du fait de son rôle dans la physiologie et dans la pathologie d’excrétion de l’humeur aqueuse. C’est un angle délimité par la face antérieure de l’iris et la face postérieure de la cornée siège du trabéculum, élément fondamental de la régulation du tonus oculaire. La racine très mince de l’iris est le siège du grand cercle artériel de l’iris. Sa lésion très fréquente se matérialise par une iridodialyse et une hémorragie interne se collectionnant dans la chambre antérieure. Cette collection est appelée hyphéma. La pupille est un orifice mobile, qui s’adapte comme un diaphragme, à l’intensité de la lumière :
➤ Si la lumière est vive la pupille se rétrécit, c’est le myosis;
➤ Si la lumière est faible la pupille se dilate, c’est la mydriase.

Le diamètre moyen de la pupille est de 3 à 4 mm. Le jeu pupillaire est possible grâce au sphincter irien très souvent lésé lors des traumatismes, responsable d’une dilatation et d’un hyphéma.

Le corps ciliaire
C’est un anneau saillant et triangulaire, situé entre la choroïde en arrière et l’iris en avant. Il mesure 8 mm de hauteur. Le corps ciliaire est le lieu d’insertion de l’appareil de suspension du cristallin ou zonule. Sa musculature assure la régulation du degré de courbure du cristallin ou accommodation permettant une acuité visuelle maximale lors de la vision de près et de loin. Les procès ciliaires forment autour du cristallin une sorte de collerette, la couronne ciliaire et produisent l’humeur aqueuse. Le corps ciliaire est un élément fondamental dans la trophicité du globe oculaire; sa lésion au cours des traumatismes est péjorative. Elle conduit le plus souvent à une hypotonie par arrêt sécrétoire et secondairement à l’atrophie du globe ou phtyse.

L’humeur aqueuse
C’est un liquide incolore, limpide, sécrété par les procès ciliaires. Elle passe de la chambre postérieure vers la chambre antérieure à travers la pupille. Dans la chambre antérieure, elle est filtrée au niveau du trabeculum avant d’être excrétée par le canal de Schlemm. L’obstruction du trabeculum entraîne une augmentation de la pression susceptible d’induire un glaucome.

Le cristallin
C’est l’élément le plus important de l’appareil dioptrique de l’œil. Lentille biconvexe placée dans un plan frontal entre l’iris et le corps vitré, il mesure 10 mm de diamètre, 4 à 5 mm d’épaisseur. Son poids est 20 centigrammes et sa puissance est de 20 dioptries. Le cristallin peut varier ses courbures et sa puissance au cours de l’accommodation. Le cristallin est maintenu en place par un ligament suspenseur, la zonule de Zinn. Au repos, la zonule est tendue, et le cristallin est réglé pour la vision éloignée. Pour la vision de près, le muscle ciliaire se contracte, la zonule se détend et la convexité du cristallin augmente, ce qui accroît sa valeur optique. Le cristallin s’opacifie en cas de traumatisme (cataracte) et la lésion de la zonule déstabilise le cristallin (luxation ou subluxation) et modifie sensiblement la fonction visuelle.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1. RAPPEL ANATOMIQUE
1.1. Globe oculaire
1.1.1. Situation
1.1.2. Mensurations
1.1.3. Topographie
1.1.4. Constitution
1.1.4.1. Segment antérieur
1.1.4.2. Segment postérieur de l’œil
1.2. Les annexes
1.3. 1.3. La vascularisation
1.4. L’innervation
1.5. Les voies optiques
2. ETIOPATHOGENIE
2.1. Circonstance
2.2. Agent traumatisant
2.3. Lieu de l’accident
2.4. Physiopathologie
3. CLASSIFICATION DES TRAUMATISMES OCULAIRES
3.1. Principales classifications
3.1.1. Selon le mécanisme
3.1.2. Selon le compartiment atteint (classification anatomique)
3.2. Classification des Traumatismes du globe
3.2.1. Bases
3.2.2. Classification OTCG
3.3. Classification des plaies palpébrales de Morax
3.4. En résumé
4. CONDUITE ATENIR DEVANT LES PLAIES OCULOPALPEBRALES
4.1. Diagnostic positif
4.1.1. Interrogatoire
4.1.2. Examen ophtalmologique
4.1.3. Examens paracliniques
4.2. Prise en charge thérapeutique
4.2.1. Aux urgences
4.2.1.1. Prise en charge initiale
4.2.1.2. Traitement chirurgical
4.2.2. Prise en charge des complications en différé
4.2.2.1. Prise en charge d’une plaie oculaire avec corps étranger intraoculaire
4.2.2.2. La cataracte post-traumatique
4.2.2.3. Les endophtalmies post-traumatiques
4.2.2.4. Autres complications
5. EVOLUTION ET PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE
1. MATERIEL ET METHODES
1.1. Cadre d’étude
1.2. Matériel
1.3. Méthodes
2. RESULTATS
2.1. Aspects démographiques
2.1.1. Globaux
2.1.2. Répartition des patients en fonction de l’année
2.1.3. Répartition des patients en fonction du Mois
2.1.4. Répartition des patients en fonction de l’âge
2.1.5. Répartition des patients en fonction du Sexe
2.1.6. Sexe et âge
2.1.7. Répartition des patients en fonction de l’origine géographique
2.1.8. Répartition des patients en fonction du lieu de survenu du traumatisme
2.1.9. Répartition des patients en fonction du lieu du traumatisme et du sexe
2.1.10. Les circonstances de survenue
2.1.11. Circonstances de survenues et sexe
2.1.12. L’agent causal
2.2. Aspects cliniques
2.2.1. Délai de consultation
2.2.2. Antécédents
2.2.3. L’œil le plus atteint
2.2.4. L’acuité visuelle à l’examen
2.2.5. Bilan lésionnel
2.3. Aspects thérapeutiques et évolutifs
2.3.1. Répartition en fonction du traitement
2.3.2. Répartition des patients en fonction des complications postthérapeutiques
DISCUSSION
1. ANALYSE DEMOGRAPHIQUE
1.1. Aspect global
1.2. Répartition en fonction de l’année
1.3. Répartition en fonction du mois et de la saison
1.4. Répartition en fonction de l’âge
1.5. Répartition en fonction du sexe
1.6. Répartition en fonction de la situation géographique
1.7. Repartition en fonction du lieu de survenue
1.8. Répartition des patients en fonction des circonstances de survenue
1.9. Répartition des patients en fonction de l’agent causal
1.10. Répartition en fonction du délai de consultation
2. ANALYSE CLINIQUE
2.1. 2.1. Répartition des patients en fonction des antécédents
2.2. Les lésions tissulaires
2.2.1. Selon la latéralité
2.2.2. L’acuité visuelle initiale
2.2.3. Bilan lésionnel
3. ANALYSE THERAPEUTIQUE ET EVOLUTIVE
3.1. Traitement
3.2. Les complications et séquelles post post-thérapeutiques
CONCLUSION
REFERENCES

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