« La région de Dakar est située dans la presqu’île du Cap Vert et s’étend sur une superficie de 550 km², soit 0,28 % du territoire national. Elle est comprise entre les 17° 10 et 17° 32 de longitude Ouest et les 14° 53 et 14° 35 de latitude Nord. Elle est limitée à l’Est par la région de Thiès et par l’Océan Atlantique dans ses parties Nord, Ouest et Sud » (ANSD, Juillet 2009). Son ouverture sur l’océan lui donne un climat modéré attirant ainsi plusieurs personnes en provenance de l’intérieur du pays et du reste du Monde.
Ancienne capitale de l’AOF , Dakar constituait la région la plus développée en Afrique de l’ouest en matière d’infrastructures. Cette situation est due à son statut particulier pendant la période coloniale. Après les indépendances la quasi-totalité des infrastructures se trouvaient à Dakar. A cela s’ajoute son poids administratif sur le territoire sénégalais.Cette situation est telle que, pendant la crise économique du monde rural des années « 70 », on assistait à une ruée massive des villageois vers la région de Dakar. C’est pendant cette période que la population dakaroise a cru fortement.
Ainsi, Dakar est la région la plus peuplée et sa population est la plus dense du Sénégal. D’après la SES « La forte densité de population de la région de Dakar (4 513 hbts/km²) cache des disparités importantes entre les différents départements ». Malgré cette forte densité, la population ne cesse d’augmenter à un rythme soutenu. Selon l’ANSD « Le taux d’accroissement annuel (…) de la région de Dakar se situe à 4,4% entre 1976 et 1988 et à 2,7% entre 1988 et 2002. Et le taux d’accroissement moyen annuel entre 2002 et 2008 est de 2,8% » (ANSD, Juillet 2009). Avec quatre (4) départements, la région de Dakar compte 43 communes d’arrondissement. Située dans le département de Pikine, Thiaroye est l’une des communes les plus dynamiques dans la banlieue dakaroise. Sa morphologie illustre parfaitement son histoire. Les caractéristiques renvoient à une ville des pays sousdéveloppés. Une forte croissance démographique, une hétérogénéité et une jeunesse de la population caractérisent la démographie de Thiaroye.
Les infrastructures sont dans la plupart en mauvais état. Les rares infrastructures existantes datent soit de la colonisation soit des années « 60 ».L’économie de la commune de Thiaroye est dominée par le secteur informel. Il y a de petites entreprises employant un nombre dérisoire de personnes. L’activité principale est le commerce.La morphologie la région de Dakar n’offre pas de meilleures conditions de transport. Dakar dispose d’une seule voie d’entrée par l’Est qui est la RN1. Ce phénomène est la cause principale des problèmes de mobilité à Dakar en général et à Thiaroye en particulier.Les transports dans cette commune sont l’un des aspects les plus problématiques pour les populations d’abord, et pour les autorités ensuite. Située à une vingtaine de kilomètres du centre-ville, elle constitue un dortoir pour beaucoup de personnes. Quotidiennement, des populations font la navette pour aller au centre-ville afin de vaquer à leurs occupations.
La structure urbaine de Thiaroye n’est pas adéquate pour une bonne mobilité des personnes et de leurs biens. En effet, cette zone est caractérisée par un mauvais aménagement de l’espace. Les rues sont sinueuses et restreintes. On observe également des quartiers inondables. Ceci constitue un handicap majeur pour les automobilistes car ils ne peuvent pas accéder à certaines zones.Les infrastructures routières existantes laissent à désirer. La voirie est à majorité dégradée. Et on note un manque notoire de garages.On observe dans la commune de Thiaroye un déséquilibre profond entre l’offre et la demande de transport. Les acteurs de transport dictent leur loi sur les routes. En dehors du manque de confort noté au niveau des véhicules et de la cherté des prix des transports, on assiste à un sectionnement abusif des trajets.
Structure urbaine et caractéristique de l’habitat
Structure urbaine
La commune de Thiaroye est structurée de plusieurs quartiers. Ces quartiers sont irréguliers dans leur majorité. Le lotissement laisse à désirer dans certains quartiers. En effet, on observe dans cette localité des rues très restreintes causant ainsi d’énormes problèmes de salubrité. A cela s’ajoute les cas d’inondation qui sont présents dans plusieurs quartiers de Thiaroye. Par rapport aux inondations à Dakar en général et à Thiaroye en particulier, les points de vue sont partagés. Pour les uns, les inondations sont causées par la mauvaise structure de la ville de Thiaroye. Les espaces réservés à la voie publique sont petits et par conséquent ils ne suffissent pas pour évacuer les eaux des pluies. A cela s’ajoute le mauvais comportement des populations de Thiaroye. Au cours de nos enquêtes certaines personnes ont mis en évidence des comportements malsains de certaines personnes. Selon les personnes interrogées, certaines familles déversent des eaux usées dans la rue mais aussi plusieurs fosses sont ouvertes dans la rue. La structure de Thiaroye a un impact considérable sur les transports. Les inondations affectent les voies de communication pendant l’hivernage et même pendant la saison sèche. Les conséquences qui en résultent sur les transports sont que certains quartiers sont inaccessibles par les voitures. A cela il faut ajouter les effets des eaux sur les routes. Les eaux détruisent les routes les rendant par la même occasion impraticables.
Selon certains chauffeurs interrogés au cours de nos enquêtes de terrain, l’état des routes détruisent un nombre important de voitures.
Caractéristique de l’habitat
La commune de Thiaroye comme dans la plupart des communes de la banlieue dakaroise est marquée par une ségrégation spatiale. En effet, à côté des bidonvilles pullulent des immeubles à plusieurs étages. La ville de Pikine comporte plusieurs zones irrégulières dont Thiaroye en occupe une grande partie. D’après Enda Graf Sahel, Enda Sahel et Afrique de l’Ouest (Mai 2009), Pikine est « Une ville irrégulière représentant l’ensemble de l’habitat spontané et des lotissements irréguliers située entre Dagoudane et les cinq (5) grands villages traditionnels (Thiaroye, Yeumbeul, Mbao, Keur Massar, Malika). Appelé « Pikine irrégulier » cet ensemble est estimé à 43% de la superficie du département. Une rapide croissance de l’occupation de l’espace mais surtout de la zone irrégulière : la superficie occupée par les réguliers est multipliée par 8 (1 179 ha) pendant que celle irrégulière a été multipliée par 28 (2 072 ha) ».
La population et l’économie de Thiaroye
Selon l’estimation de la population de Dakar 2010-2015 de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la population de Thiaroye est estimée à 276 486 habitants. Elle est marquée par une forte évolution. Sa densité est de 8918 habitants au kilomètre carré. La population est composée de 50,40% de femmes et de 49,60% d’hommes. Elle est inégalement répartie sur l’espace de Thiaroye.
Le poids économique de Thiaroye
Thiaroye est une commune où l’on trouve plusieurs activités économiques. Son économie est dominée par le secteur primaire et par le secteur secondaire. On y pratique également la pêche, l’élevage et l’industrie.
Le secteur agricole : le maraichage
Dans la commune de Thiaroye, un nombre important de personnes pratique de l’agriculture. Cette activité agricole repose sur le maraichage. Elle est pratiquée dans certains quartiers de la commune comme à Tivaoune Diaksao. On y culture des légumes en saison des pluies et en saison sèche. Dans le camp militaire de Thiaroye, les habitants ont creusé des puits pour faire le maraichage. Ce maraichage crée un sous-système de transport à Thiaroye. Quotidiennement les charrettes transportent les légumes au marché de Thiaroye. Les légumes sont vendus partout à travers la région de Dakar. Certains chefs de familleassurent leurs dépenses quotidiennes grâce à ce maraichage. Donc du fait de ces apports dans certaines familles, nous pouvons dire que le maraichage occupe une place importante dans l’économie de la commune de Thiaroye.
Le secteur de la pèche
La commune de Thiaroye s’ouvre largement sur l’océan atlantique. Cette ouverture au SUD concerne la commune d’arrondissement de Thiaroye sur Mer. On pratique la pêche dans l’océan atlantique. Il s’agit d’une pêche artisanale avec des pêcheurs disposant de peu de moyens logistiques. Cette activité est pratiquée en majorité par les riverains de l’océan atlantique. Mais aussi il y a d’autres pécheurs qui viennent d’ailleurs pour chercher de quoi subvenir à leurs besoins. La commune d’arrondissement de Thiaroye sur Mer dispose d’un petit quai de pèche. Ce quai est un milieu commercial incontestable. Tous les jours les femmes se rendent à la plage pour acheter des poissons. Ces poissons sont revendus aux ménages. Cette vente de poissons, bien informelle occupe une place incontournable dans l’économie de la commune de Thiaroye. Ce commerce des poissons participe au développement économique de Thiaroye.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I. LA PROBLEMATIQUE
1. Le contexte
2. La justification du sujet
3. L’état de l’art
a. revue de la littérature
b. Critique de la littérature
c. Discussion conceptuelle
d. Question de recherche
e. Les hypothèses de recherche
f. Les objectifs de recherche
L’objectif général
Les objectifs spécifiques
II. LA METHODOLOGIE
1. La recherche documentaire
2. La collecte de données de terrain
a. La collecte qualitative
Le guide d’entretien
L’observation
b. La collecte quantitative
c. Les outils de traitement de données
d. L’échantillon
e. Difficultés rencontrées
PREMIERE PARTIE :THIAROYE, STRUCTURE ET DYNAMIQUE URBAINE
Chapitre I : Morphologie et caractéristique de Thiaroye
I. Morphologie de la ville
1. La présentation de la Commune de Thiaroye
2. Les limites de Thiaroye
II. Structure urbaine et caractéristique de l’habitat
1. Structure urbaine
2. Caractéristique de l’habitat
Chapitre II : La population et l’économie de Thiaroye
I. La population
1. L’évolution de la population
a. Le rythme d’évolution
b. La répartition de la population
c. La densité de la population
2. La structure par sexe de la population
II. Le poids économique de Thiaroye
1. Le secteur agricole : le maraichage
2. Le secteur de la pèche
3. Le secteur de l’élevage
4. L’industrie
5. Le commerce
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE :LES TRANSPORTS DANS LA COMMUNE DE THIAROYE
Chapitre I : Le système de transport
I. La demande de transport : identification des usagers
1. Les caractéristiques des usagers
a. La structure par sexe des usagers
b. L’âge des usagers
2. Les ethnies des usagers
3. Les religions des usagers
4. Les lieux d’habitation des usagers
5. Les professions des usagers
II. Les facteurs de la demande de transport
1. La croissance démographique
2. L’extension de la ville
3. Le marché centre de Thiaroye : un facteur de la demande en transport
III. L’offre de transport
1. Les voies de communication de Thiaroye
2. Les divers moyens de transport utilisés à Thiaroye
a. Les moyens de transport motorisés
b. Les moyens de transport non motorisés
Chapitre II : Les conditions de transport
I. Le temps dans les transports et les distances des arrêts
1. La fréquence des déplacements
2. Les déplacements quotidiens
3. La durée des trajets
4. Les distances domiciles-arrêts
II. Les destinations des usagers
III. Les motifs et le nombre de déplacements
1. Les motifs de déplacements
3. Le nombre de déplacement
IV. L’état de la circulation et les coûts des transports
1. L’état de la circulation à Thiaroye
a. La circulation dans la commune de Thiaroye
b. La mobilité au marché central de marché
2. Les couts de transport
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE :LES LIMITES ET LES PERSPECTIVES DES TRANSPORTS DANS LA COMMUNE DE THIAROYE
Chapitre I : Les limites des transports
I- L’état des infrastructures et ses conséquences
1- La dégradation de la voirie
2- Les accidents de la circulation
3- Les embouteillages
a- Les causes des embouteillages
b- Les heures des embouteillages
II- Les attentes de voitures dans les arrêts
1- Les causes des longues attentes
2- Les heures des attentes de voitures
Chapitre II : Réalisations et perspectives dans les transports
I- Les impacts de l’autoroute à péage
II- Les perspectives dans les transports
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE