Transcriptome des cellules atteintes
Etiologie
Le dรฉbat autour des causes de la maladie de Parkinson dure depuis quasiment aussi longtemps que lโidentification de la maladie en 1877. Lโopinion qui prรฉvaut actuellement est que la maladie de Parkinson a une origine multifactorielle et rรฉsulte de lโinteraction entre une prรฉdisposition gรฉnรฉtique et des facteurs environnementaux qui demeurent en grande partie inconnus. La contribution relative de chacun varie dโun individu ร lโautre (Huang, 2003). Mรชme dans les familles oรน plus dโun membre est atteint, lโinfluence prรฉdominante peut รชtre environnementale. Bien quโelles soient en cause dans seulement une minoritรฉ des cas de la maladie, des mutations gรฉnรฉtiques identifiรฉes rรฉcemment ont fourni des indices prรฉcieux sur lโรฉtiologie de la dรฉgรฉnรฉrescence neuronale et ont permis de reconnaรฎtre lโimportance dโun mรฉtabolisme protรฉique anormal dans la maladie de Parkinson. On peut donc classer la maladie de Parkinson en deux groupes : un groupe de cas sporadiques, les plus rรฉpandus dont les causes sont ร dรฉcouvrir, et un groupe de cas familiaux, trรจs rares, dรปs ร des mutations gรฉnรฉtiques. Dans cette partie nous allons faire le point sur les connaissances actuelles de lโetiologie gรฉnรฉtique de la maladie de Parkinson et sur les facteurs environnementaux susceptibles dโรชtre responsables de la maladie.
Gรฉnรฉtique et facteurs gรฉnรฉtiques de la maladie de Parkinson
Une des grandes avancรฉes de ces derniรจres annรฉes a รฉtรฉ la localisation et le clonage de gรจnes impliquรฉs dans de rares cas de la maladie. Neuf gรจnes ont รฉtรฉ mis en รฉvidence pour leur lien avec la maladie de Parkinson et 3 ont รฉtรฉ clairement identifiรฉs (Hardy et al. , 2003). Cependant, toutes les mutations et loci identifiรฉs jusquโici semblent รชtre incriminรฉs dans seulement un petit nombre de familles atteintes de la maladie de Parkinson. La base gรฉnรฉtique de la maladie de Parkinson pour la vaste majoritรฉ des cas, qui ne prรฉsente pas un mode dโhรฉritabilitรฉ mendรฉlienne, reste toujours inconnue. Nรฉanmoins, lโidentification des dรฉterminants gรฉnรฉtiques de la maladie de Parkinson dans ces rares cas familiaux va fournir des indices importants sur le processus gรฉnรฉral de dรฉveloppement de la maladie de Parkinson et permettre ainsi une meilleure comprรฉhension des troubles sporadiques plus communs de la maladie (Gasser, 2002). Nous relatons ici les trois principaux gรจnes identifiรฉs dans des cas familiaux comme รฉtant la cause de la maladie de Parkinson.
SNCA: La maladie de Parkinson est due ร une mutation du gรจne SNCA, anciennement appelรฉ PARK 1, codant pour lโฮฑ-synuclรฉine SNCA est le premier gรจne/locus qui a รฉtรฉ identifiรฉ comme ยซย gรจne MPย ยป. Il a รฉtรฉ localisรฉ sur le long bras du chromosome 4. Cette rรฉgion contient le gรจne ฮฑ-synuclรฉine pour lequel deux mutations (A30P et A53T) ont รฉtรฉ identifiรฉes comme responsables de formes autosomiques dominantes de la maladie de Parkinson (Hardy, 2003). Ces mutations, qui sont une cause trรจs rare de la maladie de Parkinson, ont รฉtรฉ mises en รฉvidence dans plusieurs familles grecques. Lโฮฑ-synuclรฉine est une protรฉine relativement petite qui est exprimรฉe de maniรจre abondante dans de nombreuses parties du cerveau et localisรฉe principalement dans les terminaisons nerveuses prรฉsynaptiques. De nombreux aspects du fonctionnement normal de la protรฉine sont encore inconnus. Il a รฉtรฉ montrรฉ que la protรฉine se lie aux vรฉsicules et autres composants cellulaires et pourrait avoir un rรดle dans la plasticitรฉ du cerveau (Gasser, 2002). Le tableau clinique chez les sujets atteints de cette forme de la maladie est trรจs similaire ร celui observรฉ dans les cas idiopathiques de Parkinson, bien que lโรขge moyen de dรฉbut des symptรดmes soit moins รฉlevรฉ (environ 45 ans) et que lโรฉvolution de la maladie semble plus rapide que dans les cas sporadiques de MP. Lโidentification dโ ฮฑ-synuclรฉine comme ยซย gรจne MPย ยป a conduit ร la dรฉcouverte que la protรฉine ฮฑsynuclรฉine est lโun des principaux composants des corps de Lewy, inclusions รฉosinophiliques prรฉsentes dans les neurones dopaminergiques survivants, reconnus comme empreintes pathologiques de MP dans les cas familiaux et sporadiques. Nous mentionnerons les corps de Lewy et leurs caractรฉristiques plus loin dans ce chapitre. Ainsi, lโฮฑ-synuclรฉine pourrait jouer un rรดle crucial dans le dรฉveloppement de la maladie. Lโhypothรจse la plus favorisรฉe actuellement suppose que les variations dโacides aminรฉs dans la protรฉine ฮฑ-synuclรฉine associรฉe ร la maladie de Parkinson favorisent sa conformation en feuillets ฮฒ, ce qui pourrait conduire ร une augmentation de la tendance ร lโagrรฉgation de la protรฉine. Cependant la relation entre la formation des agrรฉgats et la mort cellulaire reste inconnue. On peut supposer quโune erreur dans la dรฉgradation protรฉique de l’ฮฑsynuclรฉine et dโautres protรฉines peut conduire ร une accumulation de composants toxiques, conduisant irrรฉversiblement ร la mort cellulaire. La formation dโagrรฉgats contenant lโฮฑ-synuclรฉine serait alors un effet secondaire. Lโรฉlucidation de la voie molรฉculaire conduisant ร lโagrรฉgation dโฮฑ-synuclรฉines et ร la dรฉgรฉnรฉrescence des neurones dopaminergiques va inรฉvitablement gรฉnรฉrer de nouveaux gรจnes candidats permettant dโexplorer dโautres facteurs gรฉnรฉtiques dans les diffรฉrents cas de maladies de Parkinson.
PARK 2 : Parkinsonisme juvรฉnile autosomique rรฉcessif (AR-JP) dรป ร des mutations dans le gรจne parkine Des cas juvรฉniles de parkinsonisme avec une hรฉritabilitรฉ rรฉcessive ont dโabord รฉtรฉ identifiรฉs au Japon (Gasser, 2002). Il a รฉtรฉ montrรฉ depuis que cette forme de la maladie de Parkinson a une distribution mondiale et affecte, en particulier, de jeunes patients (apparition des premiers symptรดmes avant 50 ans ; Huang, 2003). Cliniquement, ces patients souffrent dโun parkinsonisme rรฉpondant ร la lรฉvopoda (L-DOPA) et certains montrent des fluctuations diurnes, avec des symptรดmes sโaggravant en fin de journรฉe. Dโun point de vue pathologique, on observe une dรฉgรฉnรฉrescence sรฉvรจre et sรฉlective des neurones dopaminergiques dans la substance noire mais on ne met pas en รฉvidence de corps de Lewy. Le fait que la prรฉsence de corps de Lewy ne semble pas nรฉcessaire ร la dรฉgรฉnรฉrescence sรฉlective des neurones dopaminergiques de la substance noire soulรจve une question intรฉressante : cette marque pathologique (les corps de Lewy) doit-elle รชtre considรฉrรฉe comme un composant essentiel du processus de la maladie (Gasser, 2002) ? Le locus gรฉnรฉtique de AR-JP a รฉtรฉ localisรฉ sur le chromosome 6 dans des populations japonaises ; et de multiples mutations ont รฉtรฉ identifiรฉes dans un grand gรจne de cette rรฉgion appelรฉ parkine, un gรจne ร la fonction inconnue au moment de sa dรฉcouverte. La parkine est une protรฉine trouvรฉe ร la fois dans le cytosol et associรฉe ร des membranes. Elle fonctionne comme une ubiquitine-protรฉine ligase (E3) dans la voie de dรฉgradation cellulaire dโubiquitination. La ligase est responsable de lโattachement de la protรฉine ubiquitine ร ses substrats. Il est concevable que la perte de la fonction parkine puisse conduire ร lโaccumulation de substrats non liรฉs ร lโubiquitine, dรฉlรฉtรจres pour la cellule dopaminergique, qui nโรฉtant pas ubiquitinรฉs, ne sโagrรจgeraient pas en corps de Lewy. Lโinteraction possible entre lโฮฑ-synuclรฉine et la parkine est ร explorer. En effet cela pourrait fournir le lien entre le parkinsonisme juvรฉnile associรฉ ร la parkine et la forme classique de MP (apparition tardive des premiers symptรดmes). Cependant, comme la parkine et lโฮฑ-synuclรฉine sont toutes les deux des protรฉines exprimรฉes abondamment dans le cerveau, ceci nโexplique pas la sรฉlectivitรฉ รฉvidente du processus de dรฉgรฉnรฉrescence des neurones dopaminergiques (Figure 2).
Guide du mรฉmoire de fin d’รฉtudes avec la catรฉgorie Gรฉnรฉtique et facteurs gรฉnรฉtiques de la maladie de Parkinson |
รtudiant en universitรฉ, dans une รฉcole supรฉrieur ou dโingรฉnieur, et que vous cherchez des ressources pรฉdagogiques entiรจrement gratuites, il est jamais trop tard pour commencer ร apprendre et consulter une liste des projets proposรฉes cette annรฉe, vous trouverez ici des centaines de rapports pfe spรฉcialement conรงu pour vous aider ร rรฉdiger votre rapport de stage, vous prouvez les tรฉlรฉcharger librement en divers formats (DOC, RAR, PDF).. Tout ce que vous devez faire est de tรฉlรฉcharger le pfe et ouvrir le fichier PDF ou DOC. Ce rapport complet, pour aider les autres รฉtudiants dans leurs propres travaux, est classรฉ dans la catรฉgorie Principe de lโHybridation In Situ (HIS) oรน vous pouvez trouver aussi quelques autres mรฉmoires de fin d’รฉtudes similaires.
|
Table des matiรจres
INDEX DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Connaissances actuelles sur la maladie de Parkinson
I.1. Epidรฉmiologie
I.1.1. Age
I.1.2. Sexe
I.1.3. Origine ethnique
I.2. Symptรดmes cliniques et diagnostic de la maladie de Parkinson
I.2.1. Signes cliniques et diagnostic
I.2.2. Diagnostic diffรฉrentiel
I.3. Etiologie
I.3.1. Gรฉnรฉtique et facteurs gรฉnรฉtiques de la maladie de Parkinson
I.3.2. Facteurs environnementaux
I.4. Anatomie, physiologie et physiopathologie
I.4.1. Anatomie fonctionnelle de la substance noire et physiologie
I.4.2. Physiopathologie
I.5. Neuropathologie et mรฉcanismes pathologiques de la maladie de Parkinson
I.5.1. Lโฮฑ-synuclรฉine et synuclรฉinopathies
I.5.2. Mรฉcanismes impliquรฉs dans la maladie de Parkinson
I.6. Traitements actuels et perspectives
I.6.1. Traitement pharmacologique
I.6.2. Traitement non pharmacologique (Krauss et Grossman, 2002)
I.6.3. Innovation thรฉrapeutique (Storch et Schwarz, 2002)
II. Etude ร grande รฉchelle du transcriptome des cellules atteintes
II.1. Objectifs du projet de recherche
II.2. Mise en ลuvre expรฉrimentale et protocole
II.3. Rรฉsultats
II.4. Confirmation des rรฉsultats et analyses complรฉmentaires
SECONDE PARTIE ETUDE PERSONNELLE
CHAPITRE PREMIER INTRODUCTION
I. Principe de lโHybridation In Situ (HIS)
II. Le choix de la sonde
II.1. Les diffรฉrents types de sondes disponibles
II.1.1. Sondes ADN double brin
II.1.2. Oligonuclรฉotides (ADN synthรฉtique)
II.1.3. ARN
II.2. Les diffรฉrents types de marquages
II.2.1. Marquage radioactif
II.2.2. Marquage antigรฉnique
II.3. Considรฉrations techniques pour la conception de la sonde
II.4. Choix raisonnรฉ du type de sonde et du type de marquage optimaux
II.4.1. Type de sonde
II.4.2. Type de marquage
III. Les grandes รฉtapes
III.1. Conditions dโhygiรจne
III.2. Prรฉparation des tissus
III.2.1. Fixation des tissus
III.2.2. Stockage des tissus
III.3. Hybridation
III.4. Lavages post-hybridation
III.5. Etape de rรฉvรฉlation
III.6. Visualisation
III.7. Contrรดles
CHAPITRE DEUXIEME MATERIELS ET METHODES
I. Hybridation in situ
I.1. Les sondes : GFAP et ร-actine
I.1.1. GFAP
I.1.2. ร-actine
I.2. La cible : Animaux et tissu
I.2.1. Les animaux
I.2.2. Tissus cibles
I.3. Protocole d’hybridation in situ (annexe B)
I.3.1. Prรฉparation des coupes de tissu
I.3.2. Prรฉtraitement des coupes de tissu
I.3.3. Hybridation
I.3.4. Lavages des lames
I.3.5. Dรฉtection et visualisation des hybrides
I.3.6. Contrรดles
II. Immunocytochimie
CHAPITRE TROISIEME RESULTATS
I. Hybridation in situ
II. Immunocytochimie
CHAPITRE QUATRIEME DISCUSSION
I. Bilan des expรฉriences
II. Comparaison des rรฉsultats avec la littรฉrature
III. Critique de la mรฉthode
III.1. Absence de signal
III.1.1. Hypothรจse 1 : Mรฉdiocre qualitรฉ des solutions et des tissus
III.1.2. Hypothรจse 2 : Accรจs ร la cible difficile
III.1.3. Hypothรจse 3: Mรฉdiocres conditions d’hybridation
III.1.4. Hypothรจse 4: Concentration en sonde insuffisante
III.1.5. Hypothรจse 5: Sensibilitรฉ de la mรฉthode de dรฉtection
III.1.6. Hypothรจse 6 : Absence de spรฉcificitรฉ de la sonde
III.2. Bruit de fond
IV. Perspectives
IV.1. Qualitรฉ de la mรฉthode
IV.2. Sensibilitรฉ de la mรฉthode
IV.3. Synthรจse dโune nouvelle sonde
IV.4. Validation des rรฉsultats des microarrays
CONCLUSIO
ANNEXES
ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet