Trajectoire apparente du soleil
Gisement solaire et modรฉlisation de l’clairement solaireย
Les besoins รฉnergรฉtiques mondiaux ne cessent d’augmenter. Malgrรฉ son รฉnorme potentiel, l’รฉnergie solaire ne reprรฉsente qu’une part nรฉgligeable de la production et de la consommation รฉnergรฉtique de l’Algรฉrie. Cependant, l’exploitation du rayonnement solaire est compรฉtitive ร plusieurs niveaux par rapport aux autres sources d’รฉnergie renouvelables. C’est la source d’รฉnergie la plus rรฉpandue et la plus accessible sur terre. ยซย Chaque jour, le soleil envoie ร la Terre 10 000 fois la quantitรฉ totale d’รฉnergie consommรฉe ร l’รฉchelle mondialeย ยป. De plus, la quantitรฉ d’รฉnergie libรฉrรฉe par le soleil pendant une heure pourrait suffire ร couvrir les besoins รฉnergรฉtiques mondiaux pendant un an [5]. Les diverses applications qui rรฉsultent de l’exploitation des rayons solaires sont innombrables. Les technologies solaires les plus rรฉpandues se retrouvent principalement dans le secteur immobilier : solaire thermique passif, solaire thermique actif, solaire thermique, solaire thermodynamique, solaire photovoltaรฏque et รฉclairage naturel. Et comme pour toutes les applications de lโรฉnergie solaire, une bonne connaissance du gisement solaire est nรฉcessaire ร lโรฉtude des systรจmes รฉnergรฉtiques, une description dรฉtaillรฉe du rayonnement solaire, sa modรฉlisation ainsi que les paramรจtres gรฉomรฉtriques nรฉcessaires pour la modรฉlisation, feront รฉgalement lโobjectif de ce chapitre.
Soleil Le Soleil est une ยซ petite ยป รฉtoile, une boule de gaz, dont le diamรจtre est de 1 391 000 km, et 2×1030 kg de masse, et qui est placรฉe ร 150 000 000 km de nous : โ Quant ร volume du soleil, presque 1 300 000 fois de la terre, et la masse 330 000 fois celle de la Terre (1,99.1030 kg ou 2 milliards de milliards de milliards de tonnes). Il est constituรฉ principalement de 80% dโhydrogรจne, de 19% dโhรฉlium, le 1% restant est un mรฉlange de plus de 100 รฉlรฉments. Sa luminositรฉ totale, c’est-ร -dire la puissance quโil รฉmet sous forme de photons, est ร peu prรจs รฉgale ร 4×1026 w. Seule une partie est interceptรฉe par la terre, elle est de lโordre de 1,7×1017 W [6, 7]. Il reprรฉsente 99,867 % de la masse totale du systรจme solaire, c’est-ร -dire que lโensemble de toutes les planรจtes et comรจtes ne reprรฉsente que le milliรจme du Soleil. Bien que sa lumiรจre soit 600 000 fois plus รฉlevรฉe que celle de la Lune (son miroir), il n’est visible quโร une distance de 60 al (annรฉe-lumiรจre).
La figure I.1 reprรฉsente une image du spectre solaire haute rรฉsolution : Figure I.1 : Spectre solaire haute rรฉsolution [8] Il n’a pas de surface en tant que telle, mais la tempรฉrature de rayonnement, si le Soleil est assimilรฉ ร un corps noir (Fig I.2), est de 5 700 K selon la loi de Stephan (0 Kelvin = – 273,15 ยฐC. Il est le zรฉro absolu ; l’agitation molรฉculaire est arrรชtรฉe), ce qui lui donne sa couleur jaune. La couleur est directement liรฉe ร la longueur d’onde, qui est liรฉe ร la tempรฉrature. Ainsi, en analysant la couleur, on peut facilement obtenir sa tempรฉrature de rayonnement. Au centre, la pression est 220 millions de fois supรฉrieure ร la pression atmosphรฉrique de notre Terre (un gros pรฉtrolier ร portรฉe de main !) qui est de 1033 hectopascal au niveau de la mer, soit une tempรฉrature de 15 millions de K, et plusieurs millions de degrรฉs dans les couches supรฉrieures de son atmosphรจre (> 10 000 km ร plusieurs millions km) [8].
Lumiรจre
La lumiรจre se rรฉfรจre aux ondes รฉlectromagnรฉtiques visibles ร l’oeil humain, c’est-ร -dire dans des longueurs d’onde de 0,38 ร 0,78 micron (380 nm (violet) ร 780 nm (rouge) ; le symbole nm dรฉsigne le nanomรจtre. La lumiรจre est intimement liรฉe ร la notion de couleur. C’est Newton qui proposa pour la premiรจre fois au XVIIe siรจcle un cercle de couleurs chromatiques basรฉ sur la dรฉcomposition de la lumiรจre blanche. En plus de la lumiรจre visible, par extension, d’autres ondes รฉlectromagnรฉtiques, telles que celles des rรฉgions infrarouge et ultraviolette, sont parfois appelรฉes ยซย lumiรจreย ยป. Bien que certaines formes de vie au fond de l’ocรฉan puissent s’en passer, la lumiรจre du soleil est la principale source d’รฉnergie des รฉcosystรจmes terrestres par photosynthรจse. Elle contrรดle donc les cycles รฉco-gรฉobiologiques et le stockage du carbone fossile tels qu’ils existent depuis 3,7 milliards d’annรฉes. Il joue รฉgalement un rรดle important dans le maintien de la couche d’ozone et la limitation de la prolifรฉration des microbes sensibles aux rayons ultraviolets et/ou infrarouges.
Cette sensibilitรฉ est utilisรฉe par certaines techniques de stรฉrilisation. Elle contribue ร certaines formes de pollution dites ยซย photochimiquesย ยป (ozone troposphรฉrique, oxydes d’azote) et inversement ร la dรฉgradation (photodรฉgradation) de certains polluants de l’air, du sol ou des eaux de surface (certains pesticides prรฉsents dans l’air par exemple). C’est aussi la lumiรจre qui corrige les horloges biologiques des animaux par la durรฉe du jour, par la production de mรฉlatonine, une hormone produite seulement la nuit, chez la plupart des animaux. Chez les plantes, la durรฉe de la journรฉe contrรดle รฉgalement, avec la tempรฉrature, l’apparition des bourgeons, des feuilles, des fleurs ou l’ouverture ou la fermeture des fleurs. Par consรฉquent, la prรฉsence de lumiรจre artificielle dans l’environnement nocturne peut modifier le comportement ou les fonctions de certaines espรจces ou de certains รฉcosystรจmes ; un phรฉnomรจne gรฉnรฉralement dรฉcrit comme la ยซย pollution lumineuseย ยป [17].
Etat de lโart sur les systรจmes a cuisson solaires II.1. Introduction Lโune des applications solaires les plus populaires et les plus rรฉpondues dans le monde est la cuisson solaire. En effet, elle est liรฉe ร une activitรฉ humaine frรฉquente et trรจs rรฉguliรจre ; il sโagit de la prรฉparation de lโalimentation saine. Dans les rรฉgions sahariennes isolรฉes oรน lโapprovisionnement en gaz butane est trรจs difficile, lโรชtre humain est contraint de se rabattre sur lโexploitation du bois des quelques arbustes restants comme lโacacia et le palmier pour assurer la cuisson de son alimentation. Le recours ร la cuisson solaire apparaรฎt comme une alternative intรฉressante pour rรฉpondre ร ce besoin vital sans pour autant compromettre la biodiversitรฉ vรฉgรฉtale saharienne et tout en limitant le dรฉgagement des gaz ร effet de serre [3]. Le dรฉveloppement et la vulgarisation des cuiseurs solaires en milieu saharien sont plus que nรฉcessaires. Dans ce deuxiรจme chapitre, une รฉtude sur les cuiseurs solaires sera prรฉsentรฉe, leur principe de fonctionnement, les diffรฉrents types de cuiseurs existants notamment les cuiseurs boรฎtes, les cuiseurs paraboliques, les cuiseurs stockeurs dโรฉnergie et les cuiseurs suiveurs du soleil. Les prototypes de cuiseurs dรฉveloppรฉs et rรฉalisรฉs ร travers le monde seront รฉgalement abordรฉs dans ce chapitre et leur impact environnemental sera รฉtudiรฉ.
Lโutilisation de l’รฉnergie solaire dans diverses cultures ร travers l’histoire commence beaucoup plus loin dans le temps. L’utilisation de l’รฉnergie solaire sous sa forme la plus simple รฉtait connue chez les Grecs, les Romains et les Chinois, mรชme si elle n’รฉtait pas utilisรฉe pour la cuisine [23]. Avant l’รขge de la civilisation, la cuisine des aliments รฉtait inconnue. Les gens mangeaient la nourriture dans l’รฉtat dans lequel ils l’avaient trouvรฉe. C’รฉtait la premiรจre fois que le solaire chauffait des gaufrettes d’Essรฉniens, une des premiรจres sectes de Juifs, pour crรฉer une source de nourriture qui est extrรชmement saine pour le corps humain. Horace de Saussure, naturaliste suisse, a รฉtรฉ le premier ร construire une boรฎte pour cuisiner des aliments ร l’รฉnergie solaire et a publiรฉ ses travaux en 1767. Il cuisinait des fruits dans un cuiseur solaire primitif qui atteignait une tempรฉrature de 88ยฐC. โฆC Il รฉtait le grand-pรจre de la cuisine solaire. ร la mรชme รฉpoque, en Inde, un soldat britannique a brevetรฉ un cuiseur solaire assez sophistiquรฉ qui ressemblait beaucoup au Solar Chef. En 1894, la Chine ouvre un restaurant oรน l’on sert des plats cuisinรฉs ร l’รฉnergie solaire.
Le design actuel des cuiseurs solaires a commencรฉ ร รฉvoluer dans les annรฉes 1950. Nombre d’ingรฉnieurs, de scientifiques et de chercheurs de haut niveau ont รฉtรฉ embauchรฉs pour รฉtudier diffรฉrents aspects de la conception de la cuisson solaire. Ces รฉtudes ont conclu que les cuiseurs solaires bien construits non seulement cuisaient les aliments de faรงon complรจte et nutritive, mais qu’ils รฉtaient aussi trรจs faciles ร fabriquer et ร utiliser [24]. En 1945, Sri M. K. Ghosh a conรงu un premier cuiseur solaire en forme de boรฎte comme produit commercial. Les scientifiques indiens ont conรงu et fabriquรฉ un certain nombre de cuiseurs et de rรฉflecteurs solaires commerciaux en 1950, mais ils n’ont pas รฉtรฉ facilement acceptรฉs, en partie parce qu’il existait encore des solutions de rechange moins coรปteuses [25].
Malgrรฉ ce succรจs, l’ONU (Organisation des Nations Unies) a conclu que les cuiseurs solaires n’รฉtaient pas une option viable et tout financement pour les cuiseurs solaires a cessรฉ. Beaucoup de ceux qui ont participรฉ ร cet effort prรฉcoce ont conclu que les รฉtudes elles-mรชmes รฉtaient dรฉfectueuses. Ils ont estimรฉ que les conceptions promues รฉtaient trop complexes. Les cuiseurs รฉtaient รฉgalement trop chers pour les utilisateurs prรฉvus. Ils ont estimรฉ que plus de travail รฉtait nรฉcessaire sur la conception des cuiseurs. Quelques-uns ont maintenu le potentiel des cuiseurs solaires vivant en poursuivant leur dรฉveloppement dans leur cour intรฉrieure, bien exposรฉe [24]. D’autres estimaient que les techniques de promotion utilisรฉes dans les รฉtudes de l’ONU รฉtaient รฉgalement imparfaites. Les spรฉcialistes des sciences sociales, qui n’avaient jamais intรฉgrรฉ la cuisine solaire dans leur propre vie, รฉtaient responsables des รฉtudes de lโONU. Les cuiseurs รฉtaient prรฉsentรฉs comme une solution aux problรจmes des pauvres, mais certainement pas comme des outils de cuisson qui seraient utiles dans les pays dรฉveloppรฉs. Cela a amenรฉ les cuisiniers solaires ร รชtre considรฉrรฉs par ceux auxquels on demande de les utiliser comme des instruments de seconde classe. Les cuiseurs solaires cherchรจrent de nouvelles mรฉthodes pour promouvoir les cuisiniers solaires qui รฉtaient davantage sensibles aux cultures auxquelles ils รฉtaient confrontรฉs [24].
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Table des matiรจres
Rรฉsumรฉ Nomenclature
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction Gรฉnรฉrale
I.2. Introduction
I.2.1. Soleil
I.2.2. Caractรฉristiques gรฉnรฉrales
I.2.3. Trajectoire apparente du soleil
I.2.4. Sphรจre cรฉleste
I.2.5. Cordonnรฉes du soleil
I.2.5.1. Coordonnรฉes รฉquatoriales
I.2.5.2. Coordonnรฉes horizontales du soleil
I.2.5.3. Coordonnรฉes par rapport un plat inclinรฉ
I.3. Caractรฉristiques de la terre
I.3.1. Coordonnรฉes terrestres
I.3.1.1. Longitude
I.3.1.2. Altitude
I.3.1.3. Latitude
I.3.2. Paramรจtre de l’atmosphรจre
I.4. Orientation et inclinaison dโune surface
I.4.1. Angle dโincidence
I.4.2. Angle dโinclinaison
I.5. Rayonnement solaire
I.5.1. Rรฉpartition spectrale du rayonnement solaire
I.5.2. Constante solaire
I.5.3. Types de rayonnements solaires
I.5.3.1. Rayonnement direct
I.5.3.2. Rayonnement diffus
I.5.3.3. Rayonnement global
I.5.3.4. Lumiรจre
I.6. Eclairement et irradiation
I.6.1. Irradiation ou rayonnement
I.6.2. Eclairement ou irradiation
I.6.3. Situation de lโAlgรฉrie
I.6.4. Eclairement hors atmosphรจre
I.7. Conclusion
CHAPITRE II : Etat de lโArt Sur les Systรจmes ร Cuisson Solaires
II.1. Introduction
II.2. Historique
II.3. Types de cuissons solaires
II.3.1. Cuiseur de type boรฎte
II.3.2. Cuiseur ร panneaux
II.3.3. Cuiseur parabolique
II.4. Facteurs essentiels pour la cuisson solaire
II.4.1. Tempรฉratures de cuisson solaire
II.4.2. Temps de cuisson solaire
II.4.3. Localisation de la cuisson solaire
II.4.4. Moment dโutilisation du cuiseur solaire
II.4.5. Types de rรฉcipients utilisรฉs pour la cuisson des aliments
II.5. Classification des cuiseurs solaires
II.5.1. Cuiseurs solaires sans stockage
II.5.1.1. Cuisson directe
II.5.1.2. Cuisson indirecte
II.5.2. Cuiseurs solaires avec stockage
II.5.2.1. Stockage de chaleur sensible
II.5.2.2. Stockage de chaleur latente
II.6. Conception et le dรฉveloppement des cuiseurs solaires ร travers le monde
II.6.1. Cuiseurs solaires de type boรฎte
II.6.1.1. Cuiseurs boรฎtes sans et avec rรฉflecteurs
II.6.1.2. Cuiseurs boรฎtes ร usage multiple
II.6.1.3. Cuiseurs boรฎtes et rรฉcipients de cuisson
II.6.2. Cuiseurs solaires ร concentration
II.6.2.1. Cuiseurs ร concentration de type cylindro-parabolique
II.6.2. Cuiseurs ร concentration de type parabolique
II.6.3. Cuiseurs suiveurs du soleil
II.6.4. Cuiseurs stockeurs dโรฉnergie
II.6.4.1. Cuiseurs solaires boรฎtes
II.6.4.2. Cuiseurs solaires ร concentration
II.6.4.3. Cuiseurs solaires indirects
II.7. Contribution des cuiseurs solaires ร la rรฉduction du dioxyde de carbone
II.8. Conclusion
Chapitre III : Etude Thรฉorique et Expรฉrimentale, Interprรฉtation et Discussion des Rรฉsultats
III.1. Introduction
III.2. Prรฉsentation du lieu de stage
III.2.1. Site de Ghardaรฏa
III.2.2. Aperรงu sur lโunitรฉ de recherche appliquรฉe en รฉnergies renouvelables (URAER)
III.2.3. Equipe Mini Centrales Thermodynamiques
III.3. Mesure du rayonnement solaire et donnรฉes utilisรฉes
III.3.1. Mesure du rayonnement solaire
III.3.1.1. Mesure du rayonnement direct (le Pyrhรฉliomรจtre)
III.3.1.2. Mesure du rayonnement diffus et global (le Pyranomรจtre)
III.3.2. Donnรฉes utilisรฉes
III.4. Mรฉthodologies adoptรฉes
III.4.1. Test du cuiseur solaire boรฎte
III.4.1.1. Dรฉtermination des ‘figures of merits’
III.4.1.2. Dรฉtermination de la puissance de cuisson
III.4.2. Test du cuiseur solaire parabolique
III.4.2.1. Tests suggรฉrรฉe par Mullick et al.
III.4.2.2. Tests suggรฉrรฉe par Funk
III.4.2.3. Dรฉtermination du rendement รฉnergรฉtique du cuiseur
III.5. Etude expรฉrimentale des cuiseurs solaires
III.5.1. Description des cuiseurs solaires utilisรฉs
III.5.1.1. Cuiseur solaire boรฎte
III.5.1.2. Cuiseur solaire parabolique
III.5.2. Schรฉma synoptique de la chaรฎne de mesure
III.5.3. Acquisition de donnรฉes
III.6. Rรฉsultats obtenus et discussion
III.6.1. Tests et ajustement des cuiseurs
III.6.1.1. Description des tests effectuรฉs
III.6.1.2. Temps dโajustement des cuiseurs
III.6.2. Tests standardisรฉs des cuiseurs
III.6.2.1. Profils des tempรฉratures de l’eau
III.6.2.2. Comparaison entre les deux types de cuiseurs
III.6.3. Tests caractรฉrisant les deux cuiseurs
III.6.4. Puissance de cuisson
III.6.4.1. Puissance de cuisson tracรฉe pour le cuiseur boรฎte
III.6.4.2. Puissance de cuisson tracรฉe pour le cuiseur parabolique
III.6.5. Rendement des cuiseurs
III.6.5.1. Rendement calculรฉ pour le cuiseur boรฎte
III.6.5.2. Rendement calculรฉ pour le cuiseur parabolique
III.7. Conclusion
Conclusion Gรฉnรฉrale
Annexe
Bibliographie
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