Survie et rétention de la dent sur l’arcade
Seltzer et al. [69] en 1966, montre qu’il n’y a pas de corrélation entre la cicatrisation sur les plans histologique et radiologique, il faut au minimum 30 à 50% de perte de corticale osseuse pour que la perte osseuse soit visible radiographiquement. La cicatrisation histologique peut avoir enclenché son processus alors que radiographiquement il n’y a pas encore de changement et vice-versa. Ce n’est pas parce qu’il persiste une image radioclaire périapicale asymptomatique que c’est un signe d’échec. L’image à un temps donné peut-être en cours de cicatrisation ou de formation, sachant que le pic de cicatrisation est à un an post-traitement selon Orstavik [59]. Définir un échec ou un succès endodontique sur un seul critère radiographique n’est pas pertinent. D’autant plus que le but ultime de la thérapeutique endodontique est la rétention de la dent sur l’arcade en fonction asymptomatique. Seltzer et al. [69] propose d’utiliser des critères évaluant la survie fonctionnelle de la dent traitée endodontiquement, à savoir :
Sur le plan clinique, la dent doit être asymptomatique (absence de douleur et de tuméfaction, disparition de la fistule, pas de perte tissulaire, pas de perte de fonction),
Radiographiquement une amélioration (reminéralisation) au bout de 6 mois à 2ans post opératoire (réduction de la taille de l’image apicale radio claire).
Dans les études de survie de la dent traitée, l’évaluation est limitée à déterminer si une dent a été préservée ou perdue, quel que soit l’état périapical(Tableau II)
Efficacité/inefficacité du traitement
Wu et al. [84], proposent de remplacer les termes: succès/échec par efficace /inefficace. Ces auteurs, ne retiennent pas les concepts de Friedman [34], du fait qu’ils estiment qu’un délai de 12 mois n’est pas suffisant pour évaluer l’évolution ou l’involution d’une pathologie périapicale [38]. Un traitement efficace est défini par l’absence des symptômes et la guérison complète ou partielle de la radioclarté périapicale préexistant une année après le traitement [59]. Dans les cas où il n’y avait pas une lésion périapicale avant le traitement, le traitement efficace signifie qu’aucune lésion périapicale ou aucun symptôme ne se développe 1 an après le traitement [59]. Le traitement inefficace est défini par le développement ou l’élargissement de la radioclarté et /ou la persistance ou l’apparition des symptômes un an après le traitement. Par ailleurs, une dent asymptomatique, présentant une radioclarté qui n’aurait pas changé un an après le traitement, devrait être classée dans la catégorie « incertaine » et doit être surveillée pour une période supplémentaire d’un an. Ainsi, par rapport aux termes proposés par Friedman et Mor [34] guéri, en cours de guérison, maladie, le terme « efficace » inclurait les catégories: guéri et en cours de guérison et n’impliquerait pas un besoin d’intervention. Le terme inefficace signifierait que, un an après le traitement, une radioclarté périapicale est apparue ou, si elle préexistait, elle s’est élargie. Cette situation nécessite une intervention.
La qualité technique du traitement endodontique
L’analyse de la littérature [72], permet d’identifier plusieurs facteurs pouvant influencer la réussite ou l’échec d’un traitement endodontique. Cependant beaucoup d’études [5, 6, 12], soulignent l’importance de la qualité technique de l’obturation endodontique dans le pronostic à long terme des dents traitées. L’objectif de l’obturation canalaire est de prévenir toute contamination possible en scellant l’espace canalaire dans sa totalité : foramen, canalicule dentinaire et canaux accessoires de façon étanche. Un traitement endodontique comprend trois phases importantes : la mise en forme (shapping), l’assainissement (cleaning) et l’obturation canalaire. La qualité de l’obturation est directement liée à la qualité de la mise en forme canalaire.
Evaluation du délai médian entre l’obturation canalaire et la reconstitution coronaire (RC) définitive
Pour notre étude, nous préférerons parler de délai médian que de délai moyen, car ce délai n’est pas influencé par des valeurs extrêmes ou des cas inhabituels. L’utilisation du délai médian permet de mieux souligner la période d’attente avant la mise en place de la RC pour le patient. Cette enquête a permis de constater que le délai médian entre le traitement endodontique et la reconstitution coronaire est de 14 jours. La répartition selon le type de la dent a montré que le délai médian est de 10 jours pour les incisives centrales, 5 jours pour les incisives latérales, 16 jours pour les canines, 14 jours pour les prémolaires, et 13 jours pour les molaires.
CONCLUSION
Les études évaluant la qualité des traitements endodontiques et le délai de restaurations coronaires sont rares en Afrique, et elles concernent surtout celles effectuées dans les écoles dentaires. Actuellement, il y’a peu de donnée sur la prévalence du traitement endodontique, le taux de succès ou d’échec en milieu hospitalier. Il s’agissait d’une étude rétrospective menée dans deux structures hospitalières sur une période des quatre dernières années (de 2011 à 2015). L’étude a été réalisée sur la base de dossiers de patients, et ayant subi de traitement endodontique ou retraitement endodontique durant cette période. L’objectif de ce travail a été d’évaluer principalement la qualité des obturations endodontiques effectuées en milieu hospitalier à Dakar, et ensuite de déterminer le délai de mise en place de la reconstitution coronaire définitive. L’évaluation du traitement endodontique se faisait selon trois critères : longueur, densité et intégralité de l’ensemble des canaux radiculaires. La présente étude a montré que le score111, (une bonne longueur, une densité homogène et tous les canaux sont obturés) ne présente que 13,8%, ce taux est relativement faible par rapport aux études similaires, qui varie de 26% à 57%. En effet, aucun des traitements endodontiques observés n’avait été effectué sous digue, alors qu’elle est un pré-requis à la réalisation d’un traitement endodontique. L’isolation parfaitement étanche de la dent est nécessaire pour assurer une irrigation abondante de l’endodonte parles solutions désinfectantes et empêcher sa contamination par la salive lors du TE. Selon le type de dent, ces traitements adéquats étaient plus représentés par les monoradiculées (20%des incisives centrales, 66,7% des canines), que les pluriradiculées (11,4% des prémolaires, et 9,8 % des molaires). Cette étude a permis de constater, que le délai médian entre le traitement endodontique et la reconstitution coronaire est de 14 jours. En effet, la qualité de la restauration coronaire, qui influe sur la santé périapicale était absente dans 15%des dents sélectionnées. En outre, le statut social peut également influencer le recours aux structures hospitalières, alors que ce dernier n’était pas spécifiquement évalué dans cette étude. Cette étude préliminaire peut être une phase initiale d’une évaluation des pratiques professionnelles (EPP). D’autres études seraient nécessaires pour une analyse plus précise sur les causes d’échecs ou succès des traitements endodontiques en milieu hospitalier. Les pourcentages des traitements endodontiques réalisés dans le respect des recommandations professionnels satisfaisaient les standards académiques des traitements endodontiques. Nos résultats montrent que les valeurs de ces indicateurs pourraient être améliorées. Nos résultats montrent que les valeurs de cet indicateur pourraient être améliorées.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
1-PROBLEMATIQUE
2-CARACTERISATION DES RESULTATS DU TRAITEMENT ENDODONTIQUE
2-1 Succès et échecs
2-2 Guérison et maladie
2-3 Survie et rétention
2-4 Efficacité/inefficacité du traitement
3- EVALUATION DU TRAITEMENT ENDODONTIQUE
3-1 La qualité technique du traitement endodontique
3-2 Quand et comment évaluer la qualité technique de l’obturation
3-3 Critères d’évaluation
3-3-1 Critères cliniques
3-3-2 Critères radiologiques
3-3-2-1 Position de la limite apicale d’obturation
3-3-2-2 Densité de l’obturation
3-3-3 Critères biologiques
3-3-3-1 Etat périapical
3-3-3-2 Etat endocanalaire
3-3-4 Critères épidémiologiques
4-ETANCHEITE CORONAIRE
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PRELIMINAIRE AU NIVEAU DE STRUCTURES HOSPITALIERES DE DAKAR
1- PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION
2- METHODOLOGIE
2-1 Cadre et population d’étude
2-2 Type d’étude
2-3 Critères d’inclusion
2-4 Critères d’exclusion
2-5 Variables étudiées
2-6 Procédure de collecte
2-7 Evaluation des traitements endodontiques et des restaurations coronaires
2-7-1 Critères d’évaluation du traitement endodontique
2-7-2 Critères d’évaluation de la restauration coronaire
2-8 Analyse des données
3- RESULTATS
3-1 Résultats sociodémographiques
3-1-1 Population d’étude
3-1-2 Echantillon d’étude
3-2 Répartition selon le type de dent
3-2-1 Dans la population générale
3-2-2 Dans l’échantillon d’étude
3-3 Répartition selon le type de restauration coronaire
3-4 Qualité du traitement endodontique
3-4-1 Longueur du traitement canalaire selon le score
3-4-1-1 1/b/c entre (0.5 et 2mm de l’apex radiologique)
3-4-1-2 2/b/c (>2mm de l’apex radiologique)
3-4-1-3 3/b/c (obturation au-delà de l’apex radiologique)
3-4-2 Densité du traitement canalaire
3-4-3 Intégralité des canaux radiculaires
3-4-4 Distribution des traitements adéquats selon le type de la dent
3-4-5 Récapitulatif
3-5 Evaluation de la restauration coronaire
3-5-1 Type
3-5-2 Méthode
3-5-3 Présence de la restauration coronaire
3-5-4 Matériaux
3-5-5 récapitulatif
3-6 Evaluation du délai médian entre l’obturation canalaire et la reconstitution coronaire (RC) définitive
3-7 Résultats analytiques
4- DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Télécharger le rapport complet