Traitements des triangles noirs en dentisterie restauratrice

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Analyse et planification thérapeutique

Analyse du sourire

La demande esthétique étant de plus en plus exigeante, le praticien dispose de plusieurs outils d’analyse afin d’intégrer au mieux le sourire dans le visage.
La teinte des dents est un élément essentiel dans le résultat final, cependant le praticien doit donner au sourire un agencement agréable.
Quatre paramètres peuvent être directement appliqués au sourire (22) :
– Le cadre facial et les références : standard de mesure ou de construction.
– Les proportions et l’idéal : standard de perfection, de beauté ou d’excellence.
– La symétrie : détermination de la taille, la forme et la position des éléments de part et d’autre d’une ligne ou plan médian, autour d’un centre ou d’un axe de rotation.
– La perspective et l’illusion : créer sur une surface plane ou courbe des relations spatiales entre objet tels qu’ils apparaissent à l’oeil nu.

Proportionnalités de la face et du visage

• Références horizontales :
Les artistes prennent comme référence esthétique du visage le « T » tracé sur les lignes médiane et bipupillaire ou ophryaque (23).
Ils élaborent par la suite le visage de façon symétrique par rapport à ce T, afin d’obtenir un ensemble agréable grâce à l’effet global de symétrie et parallélisme (24).
Le parallélisme de la ligne bipupillaire, de la ligne ophryaque et de la ligne des commissures labiales donne une impression d’harmonie et d’horizontalité.
La ligne bipupillaire est la ligne de repère pour la direction du plan incisif, du contour gingival et du maxillaire (25). La ligne ophryaque et la ligne des commissures labiales ne sont qu’accessoires. La notion d’harmonie est renforcée par la similitude de courbure du plan incisif et de la lèvre inférieure, et est recherchée lors du sourire.
Il est plus important d’obtenir un effet général de parallélisme que de se focaliser sur une ligne prédéterminée.
Dans la plupart des cas, une légère obliquité du maxillaire n’est pas flagrante et ne nécessite peu ou pas de correction.
Chez certains patients, une obliquité marquée du maxillaire entraînera un traitement pluridisciplinaire faisant intervenir diverses combinaisons de chirurgie, d’orthodontie ou de prothèse fixée.(26) (27)
Contour labial :
L’exposition des incisives dépend de la longueur et de la courbure des lèvres, de l’âge et du sexe du patient. (28) (29)
Lorsque les lèvres sont au repos, l’exposition moyenne des incisives centrales maxillaires diminue progressivement avec l’âge, contrairement à la visibilité des dents mandibulaires qui augmente avec l’âge. (30)
Proportionnalités :
L’harmonie du visage repose sur les proportionnalités des étages de la face.
Le praticien évalue les proportions selon trois parties : les étages supérieur, moyen et inférieur ; ces parties doivent être équivalentes.
L’étage supérieur se trouve entre la ligne d’implantation des cheveux ou trichion (tri), et le bord supérieur des sourcils ou ophryon (On).
L’étage moyen se trouve entre le point ophryon (On) et le point sous-nasal (Sn).
L’étage inférieur se trouve entre le point sous-nasal (Sn) et la pointe du menton ou gnathion (Gn). Ces étages doivent représenter chacun 1/3 de la hauteur totale de la face afin d’avoir une harmonie du visage.
L’étage inférieur peut être également divisé en deux étages séparés par la ligne bi-commissurale passant par le stomion (St) : étage maxillaire (1/3) et étage mandibulaire (2/3).
Ou bien divisé en trois étages par le stomion (St) et le pli labio-mentonnier : étage de la lèvre supérieure (1/3), étage de la lèvre inférieure (1/3) et étage du menton (1/3).
• Références verticales :
Ligne sagittale médiane :
La ligne sagittale médiane est perpendiculaire à la ligne bipupillaire et constitue l’effet de « T ». Cet effet peut être accentué par d’autres éléments horizontaux tels que la ligne ophryaque et la ligne des commissures labiales, ainsi que des éléments verticaux tels que l’arête du nez et le philtron (32).
La ligne médiane du visage doit normalement coïncider avec la ligne inter-incisives. Cependant, un léger écart entre ces deux lignes verticales n’est pas rédhibitoire, mais ne doit pas dépasser 2 mm (33).
La verticalité de la ligne inter-incisives semble plus importante que son décalage latéral (34).
• Références sagittales :
Soutien de la lèvre supérieure :
Le soutien de la lèvre supérieure dépend en partie de la position des six dents antérieures maxillaires (35).
Les lèvres minces sont plus affectées par la position des dents par rapport aux lèvres épaisses. Rapport avec la lèvre inférieure :
Les six dents antérieures maxillaires servent de guide pour la position de la lèvre inférieure. Leurs bords incisifs sont en contact avec le bord interne de la ligne vermillon de la lèvre inférieure, en position de repos ainsi qu’en occlusion.(35)
La position vestibulo-palatine du bord libre de l’incisive maxillaire est précisée par la prononciation du « F » et du « V ».(36)
Plan d’occlusion :
Le plan d’occlusion est généralement déterminé par les bords incisifs et les surfaces occlusales des dents cuspidées.
Par convention, le plan d’occlusion coïncide avec le plan de Camper (avec de légers écarts) (37) (38), plan céphalométrique joignant le bord inférieur de l’aile du nez au bord supérieur du tragus auriculaire. (39)

Sourire et organe dentaire

– Visibilité parodontale :
Dans le sourire, le « blanc » » est aussi important que le « rose ». Le paramètre à évaluer est le degré d’exposition gingivale.
Un sourire normal découvre 1 à 2 millimètres de gencive, et se mesure entre le bord inférieur de la lèvre supérieure et les collets des incisives centrales supérieures.
Une exposition gingivale supérieure à 4 millimètres peut sembler disgracieux pour les patients. Elle est qualifiée d’exposition gingivale excessive (41).
– Ligne du sourire :
La ligne du sourire passe par les bords libres des incisives et les pointes cuspidiennes des canines et des prémolaires maxillaires.
Pour avoir un sourire harmonieux et esthétique, la ligne du sourire doit être parallèle à la courbure de la lèvre inférieure.(42)
Avec l’âge, la quantité d’exposition des incisives maxillaires diminue progressivement, accompagné de l’augmentation progressive de l’exposition des incisives mandibulaires (42).
– Alignement des collets :
L’alignement des collets est à prendre en considération lors d’une réhabilitation esthétique.
Lorsque le bord de la lèvre supérieure est bas lors du sourire, aucune correction n’est nécessaire. En revanche, dans un sourire dit « gingival », cela rend la prise en charge plus complexe et des modifications par chirurgie, orthodontie ou prothèse seront envisagées (44).
L’alignement des collets est important au niveau des incisives centrales maxillaires, une légère asymétrie des contours gingivaux des incisives latérales ou des canines reste esthétiquement acceptable.
– Axes des dents :
Chaque dent a un axe bien particulier. La symétrie doit être respectée par rapport à l’arcade homolatérale.
– Forme des dents :
Il existe trois formes de dents principales, sachant que chaque dent peut être un mélange de plusieurs formes :
▪ Dents carrées ou rectangles.
▪ Dents triangulaires.
▪ Dents ovoïdes.
La forme des dents correspond souvent à la forme du visage, mais dépend également du sexe et de l’âge du patient.
Chez les femmes, les dents sont souvent plus rondes avec une courbe fluide. Chez les hommes, les dents sont plutôt carrées avec un alignement rectiligne (45).
– Proportionnalités :
• Normes artistiques :
Les artistes ont établi des règles dites « canons de beauté ». Ces règles indiquent les proportions que doit présenter le corps pour prétendre à la beauté.
Ces normes évoluent avec le temps et varient selon les régions, les origines des individus, le sexe, l’âge.
Elles se complètent et se diversifient, se mettent à jour avec les progrès techniques des matériaux, la formation des praticiens et l’évolution de la dentisterie.
• Les normes mathématiques : le nombre d’or :
Le nombre d’or, ou « divine proportion », est considéré comme étant la proportion la plus agréable à l’oeil.
A la Renaissance, Léonard de Vinci dessine le célèbre « Homme de Vitruve » dans lequel les proportions d’or sont retrouvées.
Le professeur Adolf ZEYSING définie la divine proportion en insistant sur le côté esthétique, selon le principal théorème (1854) : « Pour qu’un tout partagé en deux parties inégales paraisse beau du point de vue de la forme, on doit avoir entre la petite partie et la grande partie le même rapport qu’entre la grande et le tout ».(47)
Dans le sourire ainsi que le visage, la recherche du nombre d’or est primordiale.
Il correspond aux proportions séduisantes qui offrent un rapport longueur/largeur équilibré.
Il est à prendre en compte lors des réhabilitations esthétiques du sourire. (49)
Par exemple, les incisives centrales maxillaires sont ϕ fois plus grandes que les incisives latérales.
– Caractéristiques internes des dents :
Cela implique la réflexion et transmission de la lumière (opalescence, translucidité et transparence), les colorations intenses telles que les taches, colorations ou fissures, ainsi que les détails morphologiques (usure, abrasion).
Le phénomène d’opalescence diminue avec l’âge, tandis que la transparence augmente avec l’usure de la couche d’émail. Ces phénomènes expliquent la diminution de luminosité des dents et un aspect moins blanc avec le temps (43).
– Etat de surface :
L’état de surface joue sur la couleur des dents car il influence la réflexion de la lumière.
Chez les jeunes, la surface des dents est plus marquée. La réflexion de la lumière est augmentée par les stries horizontales et les défauts verticaux présents naturellement, ce qui donne un aspect plus clair des dents.
Avec l’âge, les aspérités disparaissent et les dents réfléchissent moins la lumière. Les dents paraissent plus sombres.(43)
– Couleur des dents :
Les trois composantes de la couleur sont la luminosité (qui a l’influence la plus forte), la saturation (intensité), et la teinte (tonalité chromatique).
Une légère erreur de couleur peut être imperceptible à l’oeil nu si les précédents critères sont respectés (43).
– Epaisseur :
Chez les patients jeunes, les incisives sont plus fines et délicates.
Un bord libre plus épais fait paraître les dents plus âgées et globuleuses.
– Point de contact :
La zone de contact des dents antérieures diminue progressivement des incisives centrales aux prémolaires.
Ainsi, la zone de contact est plus importante entre les incisives centrales, et celle entre la canine et la prémolaire est la plus faible.
La zone de contact est importante lors de la réhabilitation esthétique car une zone de contact trop courte peut laisser apparaître des triangles noirs, alors qu’une zone de contact trop importante peut empiéter sur la papille interdentaire et causer une apparence inesthétique (51).
– Angles interdentaires :
Les angles situés au niveau des incisives et des canines permettent de créer la silhouette incisale du sourire.
Ces angles augmentent lorsqu’on se dirige en postérieur (52).

Planification et simulation

L’anamnèse médicale du patient, le bilan radiographique, l’examen clinique dentaire, parodontal et occlusal doivent être réalisés avant d’entreprendre la suite du projet.
Sur le plan esthétique, il existe plusieurs outils d’aide au diagnostic, à la planification thérapeutique et à la communication avec le patient.

Photographie numérique et analyse vidéo

La photographie numérique en dentisterie est un moyen efficace, simple et rapide pour le diagnostic et la communication avec le patient (53).
Le patient doit être en position orthostatique, regard vers l’horizon, en face à face avec l’objectif de l’appareil photographique.
Les erreurs à éviter sont des photographiques en plongée ou contre-plongée, ou en rotation droite et gauche qui conduiraient à une mauvaise analyse diagnostique.
Les clichés doivent comprendre :
– Des clichés du visage de la face : repos, sourire et sourire forcé.
– Des clichés dento-labiaux : en vue rapprochée et de profil (droit et gauche).
– Des clichés intra-buccaux, avec miroirs et écarteurs.
Ces clichés permettent également une meilleure communication avec le laboratoire.
L’analyse peut se faire également sur vidéo, lors de la phonation et du sourire.
La vidéo permet l’enregistrement du mouvement dynamique des lèvres, en partant des lèvres au repos, puis en conversion et à un sourire plein.
Ceci est un élément précieux qui vient compléter l’analyse photographique afin d’aider à la conception du sourire.
La technique Digital Smile Design :
Avec l’évolution des logiciels de conception informatique, le praticien peut montrer aux patients les possibilités d’améliorer leur sourire.
Pour la plupart des logiciels, les modèles de dents sont fabriqués sur la base du concept de « proportion d’or ».
En prenant en compte les éléments de l’esthétique et en intégrant les applications technologiques dans la dentisterie, le praticien est capable de planifier la conception du sourire et communiquer les modèles informatiques aux patients et aux prothésistes.
Les images doivent être prises de manière spécifique, ce qui demande un réglage de l’appareil photo, de l’objectif et du flash bien précis.
Ces réglages doivent être reproductibles afin d’obtenir le même type de photographies pour chaque patient.

Modèle en plâtre

Le modèle en plâtre est une fidèle reproduction de l’état dentaire des patients. Il est issu d’empreintes à l’alginate. Il permet d’observer le maxillaire et la mandibule dans les trois dimensions.
Ce modèle est support lors de la création de wax-up.
Le patient peut visualiser le projet à travers le wax-up, apporter des corrections ou des préférences, et visualiser la maquette en bouche à travers le mock-up.
Les modèles d’étude sont montés sur articulateur grâce à l’arc facial, ce qui permet de simuler les mouvements du patient.

Le Ditramax®

Les restaurations des dents antérieures sont un défi esthétique majeur. La planification thérapeutique consiste à créer des dents avec des proportions agréables et à les intégrer dans la gencive, les lèvres et le visage du patient.
Le succès du traitement repose sur la communication des données cliniques au laboratoire. L’apport du Ditramax® permet au praticien de communiquer de manière simple, efficace et reproductible un cahier des charges aux prothésistes, permettant de travailler comme si le patient était devant eux (57).
Il permet de transférer le marquage des lignes de références horizontales et verticales, du visage du patient au modèle en plâtre maxillaire (36).

Wax-up et mock-up

Mock-up « à main levée » :
C’est la solution la plus simple et rapide, le praticien réalise le mock-up directement en bouche avec de la résine composite.
Cette technique est totalement réversible puisqu’elle s’effectue sans préparation, et est réalisée sans mordançage ni adhésif.
Elle permet de voir la réaction du patient face à ses futures dents et apporter des correctifs directement en bouche.
Une empreinte est prise lorsque le projet est validé, et est transmise au laboratoire en tant que modèle pour la conception du wax-up.
Mock-up issu du transfert du wax-up :
. Le mock-up est l’équivalent clinique du wax-up de laboratoire.
. Le prothésiste utilise le modèle d’étude afin de réaliser le wax-up, il va modeler les futures dents en cire jusqu’à obtenir le résultat souhaité.
Il permet de visualiser le projet en trois dimensions et de valider ou non la thérapeutique proposée.
Le wax-up aide à la communication avec le patient, qui se rend compte du travail à effectuer.
Le mock-up est créé à partir du wax-up selon :
o Une méthode directe : le mock-up est réalisé en clinique par le praticien lui-même grâce à une clé en silicone remplie de résine acrylique.
o Une méthode indirecte : le mock-up est réalisé au laboratoire par le prothésiste et permet de meilleures finitions.

Traitements des triangles noirs en dentisterie restauratrice

Notion de gradient thérapeutique

Devant une demande esthétique grandissante, la notion de « gradient thérapeutique » doit guider la réflexion du praticien dans la prise en charge des patients (63).
La dentisterie moderne fait évoluer les approches et techniques de restaurations par la notion d’économie tissulaire.
La notion de « Gradient thérapeutique » classe les différentes prises en charge selon un axe horizontal, de la moins mutilante à la plus mutilante.
Le praticien doit chercher à répondre à cette demande par les thérapeutiques les plus « à gauche du Gradient », c’est-à-dire les thérapeutiques permettant la plus grande préservation tissulaire possible.
Magne et Belser ont décrit le concept de « puzzle physiologique ». Ce concept repose sur le fait que les restaurations esthétiques doivent répondre aux principes biologiques, biomécaniques, esthétiques et fonctionnels (64).

Restaurations directes

Les résines composites :
L’utilisation de résines composites fait partie du quotidien du Chirurgien-Dentiste.
C’est une technique simple et réalisable en une ou plusieurs séances selon la technique choisie. Cependant, un protocole strict doit être respecté lors de l’utilisation des résines composites.
Le but de cette technique va être d’appliquer de la résine au niveau des faces proximales des dents antérieures, afin de combler les triangles noirs et donc créer un nouveau profil d’émergence. Cette technique est complexe car l’accès aux faces proximales est restreint, et il ne faut pas être en sur-contour afin d’éviter une iatrogénicité parodontale.

Technique directe

Dans la littérature, des protocoles ont été décrits comme celui de G.T. Rocca (65) qui utilise une matrice simple transparente, et celui de J Clark (66) qui utilise une matrice préformée transparente.
Les résines composites sont réalisées dans la séance selon le protocole suivant :
– Etude de cas et présentation du projet au patient :
Le praticien doit prendre en compte la motivation du patient, ses attentes et discuter des solutions possibles en tenant compte du gradient thérapeutique.
– Analyse dentaire :
Le praticien doit déposer les anciennes restaurations si présentes et s’assurer de l’absence de lésions carieuses.
Un nettoyage rigoureux des dents doit être réalisé, par exemple à l’aide d’un embout en caoutchouc et d’une pate pierre ponce.
– Choix des teintes :
Le choix de la teinte est réalisé en début de séance avant la pose de la digue, sans sécher.
La teinte dentine est choisie au niveau du collet, et la teinte émail est choisie au niveau du bord libre, grâce à des plots de composites qu’il faut polymériser afin de confirmer les teintes choisies.
– Pose de la digue en caoutchouc :
Un champ opératoire étanche est essentiel pour obtenir un collage optimal.
L’étendue de la digue dépend de chaque cas clinique, mais se fait généralement jusqu’aux premières prémolaires lors de restaurations du secteur antérieur.
Si besoin, les dents sont ligaturées afin de refouler la digue dans le sulcus et d’obtenir une meilleure étanchéité et visibilité.
– Sablage de l’émail :
Un sablage de l’émail est réalisé afin d’avoir un nettoyage complet et précis des surfaces dentaires.
Le nettoyage peut être complété par le passage d’une fraise rouge diamantée sur la couche superficielle d’émail et de dentine, afin d’obtenir une meilleure adhésion.
– Mordançage/adhésif :
Le mordançage se réalise avec de l’acide orthophosphorique. Il est rincé et séché.
Vient ensuite l’application d’adhésif en une ou deux étapes selon le type d’adhésif, à l’aide d’une micro-brosse, et polymérisation.
– Matrice :
Selon le protocole de G.T. Rocca (65): mise en place d’une matrice transparente droite, qui délimite la région cervicale de mésial en distal, sans coin. Elle est maintenue en palatin par une pression digitale.
Selon le protocole de J.Clark (66): La mise en place de la matrice se fait avant l’étape de mordançage. Il utilise des matrices ?????????? Diastema closure. La matrice se sert de la force de la papille pour se caler contre la face proximale, sans coin.
– Montage du composite :
Injection de composite fluide entre la dent et la matrice, pour créer le nouveau profil d’émergence selon la forme de la matrice.
Un coin peut être ajouté à cette étape pour compenser l’espace créé par la matrice.
Stratification du composite : la stratification se réalise avec des accessoires tels que des pinceaux, une spatule de bouche ou des micro-brosses.
Le but étant de combler les triangles noirs interdentaires en reproduisant une anatomie dentaire harmonieuse au sein du sourire.
– Finitions et Polissage :
Si la matrice est bien adaptée dans la zone cervicale, les finitions ne sont pas nécessaires.

Technique par injection de composite

Cette technique nécessite une étape de laboratoire. A partir d’une empreinte, le prothésiste construit le wax-up sur le modèle en plâtre, ce qui permet de gérer au mieux l’anatomie tridimensionnelle et l’intégration des restaurations dans le sourire.
Le wax-up est reporté en bouche à l’aide d’une clé en silicone transparente, permettant la photopolymérisation.
La clé en silicone est placée sur le patient, et de la résine composite fluide chargée est injectée dans la clé et photopolymérisée.
Cependant, pour utiliser cette technique, l’ajout de composite fluide ne doit pas dépasser une épaisseur de 2 mm.
Si la perte de substance est trop importante, il faudra au préalable réaliser le corps de la dent à l’aide d’un composite de restauration plus saturé (73).

Restaurations indirectes

Facettes

Les triangles noirs peuvent être corrigés par restaurations antérieures collées.
L’avantage de cette technique indirecte est une meilleure adaptation marginale, surtout en interproximal.
Cependant, cette thérapeutique est moins conservatrice et doit être considérée dans le respect du concept de gradient thérapeutique.

Facettes céramiques sans préparation

Aussi appelées « chips » ou « no prep veneers », ce sont des facettes sans préparations au préalable.
Elles sont très fines, entre 0,3 et 0,7 mm d’épaisseur, et sont collées directement sur la couche superficielle d’émail.
A cause de leur finesse, la manipulation est difficile et l’absence de préparation augmente le risque de sur-contour.
La dent ne doit pas être dyschromiée car une correction de teinte n’est pas possible avec ce type de facettes.
De plus, l’aptitude au collage est réduite car la couche superficielle de l’émail est aprismatique. Pour permettre un meilleur collage, la couche superficielle peut être éliminée par sablage ou dépolissage à la fraise bague rouge. Il s’agit alors de facettes « prep less ».(74) (75) Ces facettes peuvent être utilisées dans des cas de triangles noirs légers ou modérés.

Facettes céramiques avec préparations

Dans un cas standard, la préservation du point de contact lors de préparation pour facettes est favorisée, afin de ne pas être trop mutilant.
Dans le cas de fermeture des triangles noirs interdentaires, il est nécessaire de préparer toute la zone interproximale.
Koubi a résumé les spécificités des préparations de facettes céramiques lors de la gestion des triangles noirs interdentaires (77) :
– La fermeture des triangles noirs oblige à être plus invasif et nécessite une préparation pénétrante des zones proximales.
– La préparation s’intéresse à la totalité des faces proximales.
– Elle doit avoir une limite juxta ou sous-gingivale en proximal.
– Un repositionnement du point de contact est à définir avec le prothésiste.
– La céramique doit être saturée en proximal afin de ne pas laisser de zones trop translucides.
La limite de cette technique est une surface de collage insuffisante, puisque le collage d’une facette se fait uniquement sur de l’émail.
Cependant, selon Magne et Koubi (64) (77), lorsque la surface d’exposition dentinaire est très réduite, le collage et donc la réussite du traitement ne sont pas compromis.

Couronnes céramiques

Dans des cas extrêmes de triangles noirs, les restaurations par résines composites et par facettes ne sont pas réalisables.
Un traitement par couronne périphérique doit être envisagé.
Ce traitement, très invasif pour les structures dentaires, sera l’option choisie en dernier recours, lorsque la situation clinique s’y prête.
Les couronnes sont réalisables sur tissus amélaire et dentinaire, puisqu’elles peuvent être collées ou scellées.
Elles permettent une bonne gestion du point de contact et de l’embrasure gingivale, ce qui favorise un nettoyage efficace de la zone interproximale, et limite le bourrage alimentaire si bien réalisées. La teinte peut être ajustée et corrigée plus facilement qu’avec de la résine composite ou des facettes, garantissant un résultat esthétique optimal.

Autres alternatives thérapeutiques

Méthodes chirurgicales

Avant toute intervention chirurgicale, il faut réaliser un enseignement à l’hygiène et un assainissement parodontal.
La motivation du patient et son implication dans le traitement sont indispensables à la réussite de la thérapeutique. Plusieurs traitements chirurgicaux peuvent être envisagés.

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Table des matières

I. La papille interdentaire
I.1. Anatomie
I.2. Facteurs de risques d’une perte de la papille
I.3. Rôles de la papille interdentaire dans l’esthétique du sourire
I.3.1. Rôle biologique
I.3.2. Rôle fonctionnel
I.3.3. Rôle esthétique
II. Analyse et planification thérapeutique
II.1. Analyse du sourire
II.1.1. Proportionnalités de la face et du visage
II.1.2. Sourire et organe dentaire
II.2. Planification et simulation
II.2.1. Photographie numérique et analyse vidéo
II.2.2. Modèle en plâtre
II.2.3. Le Ditramax®
II.2.4. Wax-up et mock-up
III. Traitements des triangles noirs en dentisterie restauratrice
III.1. Notion de gradient thérapeutique
III.2. Restaurations directes
III.2.1. Technique directe
III.2.2. Technique par injection de composite
III.3. Restaurations indirectes
III.3.1. Facettes
III.3.1.1. Facettes céramiques sans préparation
III.3.1.2. Facettes céramiques avec préparations
III.3.2. Couronnes céramiques
III.4. Autres alternatives thérapeutiques
III.4.1. Approche parodontale
III.4.1.1. Méthodes chirurgicales
III.4.1.2. Autres alternatives thérapeutiques
III.4.2. Approche orthodontique
III.4.2.1. Traitement des divergences radiculaires
III.4.2.2. Stripping
III.4.2.3. Ingression
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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