DEFINITION
Le diabète est un trouble métabolique chronique caractérisé par une hyperglycémie causée par un défaut de la sécrétion d’insuline ou de l’action de l’insuline, ou des deux. Cette hyperglycémie est associée à des complications micro vasculaires à long terme ainsi qu’à un risque accru de maladies cardiovasculaires [Goldenberg 2013]. On parle de diabète lorsque la glycémie à jeun est supérieure à 126 mg/dl (7 mmol/l) après deux mesures consécutives ou si elle est supérieure à 200 mg/dl (11,1 mmol/l) à n’importe quel moment [Le guide du diabète. 2eédition 2018]. Il peut être aussi confirmé lorsque la glycémie est supérieure ou égale à 11,1mmol/dl 2h après une prise orale de 75g de glucose [OMS ; 2013].
Diabète de type 2
Le DDT2 est souvent associé à une surcharge pondérale, une obésité, ou bien une sédentarité chez les personnes génétiquement prédisposées. Il se caractérise par une hyperglycémie chronique dont les éléments de physiopathologie comprennent :
Une résistance accrue des tissus périphériques (foie et muscles) à l’action de l’insuline ;
Une insuffisance de sécrétion d’insuline des cellules β pancréatiques ;
Une sécrétion inappropriée de glucagon ;
Une diminution de l’activité des incrétines [American Association of Clinical Endocrinologists Diabetes Mellitus Clinical Practice Guidelines Task Force].
Règles hygiéno-diététiques
Régime alimentaire L’alimentation occupe une importante place dans la prévention et le traitement du diabète de type 2. En effet, les aliments contiennent des nutriments nécessaires pour le bon fonctionnement de l’organisme et le maintien de la glycémie sanguine. Il est bien démontré que la thérapie nutritionnelle peut améliorer la maitrise de la glycémie [Pastor JG et al, 2002]. L’utilisation des aliments à indice glycémique bas permet d’équilibrer la glycémie et le taux de lipide dans le sang Dans le cadre du régime alimentaire chez les personnes diabétiques, il est recommandé de consommer des aliments riches en fibres car elles améliorent la glycémie sanguine en réduisant la vidange gastrique et retardant l’absorption du glucose [Anderson JW et al, 2004]. Elles peuvent également diminuer le taux de cholestérol. Les oméga-3 diminuent les concentrations des triglycérides dans le sang, réduisant ainsi les risques de maladies cardiovasculaires. Dans le DDT2, les aliments qui favorisent une augmentation de la glycémie, une prise de poids ou bien une élévation du taux de lipides dans le sang comme parexemple les sucres ajoutés dans les aliments (saccharoses, fructose, dextrose, etc.), les acides gras saturés, l’alcool…, doivent être évités car ils augmentent le risque d’apparition des complications micro et macro vasculaires.
Activité physique De manière générale, l’activité physique joue un rôle essentiel pour le maintien de la santé et la prévention de nombreuses maladies. Sa pratique, constitue un moyen efficace pour contrôler le poids, diminuer la tension artérielle, le cholestérol et les triglycérides sanguins. En plus, elle augmente la sensibilité des tissus à l’insuline. Permettant ainsi de contrôler la glycémie chez les diabétiques de type 2 [Burr JF et al, 2010]. Elle peut normaliser la glycémie et éviter la prise de médicaments ou, le cas échéant en diminuer la dose. Au même titre que le régime alimentaire et la médication, l’activé physique fait partie intégrante du traitement du diabète.
Inhibiteurs des alpha-glucosidases
Cette classe est représentée par le GLUCOR (Acarbose) et le DIASTABOL (Miglitol). Ils entrainent la diminution des glycémies post prandiales en bloquant l’enzyme alpha glucosidase, ce qui retarde l’absorption des glucides au niveau de l’intestin. Les principaux effets indésirables sont des troubles gastro-intestinaux comme des flatulences, diarrhées, crampes abdominales et ballonnements.
DISCUSSION
Cette étude menée dans le département de Louga entre janvier et mai 2019 a permis d’interroger trente cinq (35) tradipraticiens traitant le diabète. Dans cette population, 94,29% étaient des hommes et 5,71% des femmes. Cette large prédominance masculine pourrait être expliquée par le fait que les connaissances de la médecine traditionnelle sont souvent léguées aux hommes. Ce résultat se rapproche de celui de FALL qui affirme avoir 94% pour les hommes et 6% pour les femmes dans son étude [FALL, 2017]. Parmi les tradipraticiens interrogés, la tranche d’âge des [45-60] est la plus représentée avec une proportion de 51,42%. Ceci est similaire aux données révélées par les études de DIOUF qui affirme une proportion de 31% pour la tranche d’âge [55-60]. De ces résultats, on peut déduire que les jeunes ne pratiquent pas la médecine traditionnelle ou bien sa pratique ne leur est autorisée qu’après la mort des vieux détenteurs [DIOUF, 2016]. Au cours de notre étude, on a rencontré des tradipraticiens de différentes spécialités : Herboristes, Guérisseurs, Féticheurs et Phytothérapeutes. Ces derniers dominent largement au sein de la population étudiée avec une proportion de 62,86%. Ce résultat est proche de celui de NDAO qui affirme dans son étude une proportion de 91,66% de PHY [NDAO 2017]. En ce qui concerne le diabète, l’état de connaissance des TP se limite le plus souvent à l’hyperglycémie sanguine, ce qui montre une connaissance insuffisantede la physiopathologie du diabète. Cependant, 68,57% des PHY demandent un examen à l’hôpital avant de commencer leur traitement. Ceci prouve une collaboration nécessaire entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne. Contrairement à la médecine moderne, 54,29% des PHY affirment pouvoir guérir le diabète à partir de leur traitement. Dans cette zone, tous les tradipraticiens utilisent des plantes sauvages. Ceci témoigne de la disponibilité de la matière végétale dans cette localité. Parmi ces PHY, 68,57% s’approvisionnent directement dans la nature pour s’assurer que les plantes sont obtenues dans les meilleures conditions de récoltes. Ces résultats concordent avec les études de NDIAYE où 78% des PHY assurent eux-mêmes la récolte de plante utilisée [NDIAYE, 2016]. Les PHY utilisent plusieurs formes de préparations pour leur traitement. Et d’après les résultats, l’infusion vient en première position avec une proportion de 46,88% des préparations suivie de la poudre et de la décoction. Les PHY utilisent les feuilles (48,96%), les écorces (23,96%), les racines (11,4%), la plante entière (10,42%), les graines (3,13%) et les fleurs (2,08%). On note une large prédominance de l’utilisation des feuilles comme l’avait souligné les résultats de MBENGUE qui affirmaient une proportion de 71,09% concernant l’utilisation des feuilles [MBENGUE, 2014]. L’utilisation des feuilles présente l’intérêt de préserver la survie des plantes contrairement à l’utilisation des racines ou des écorces pouvant entrainer la disparition de certaines espèces. Au terme de notre étude, 18 plantes ont été recensées pour la phytothérapie du diabète. Des études préexistantes, notamment celles de DIA ont recensé un nombre de 55 plantes ayant fait l’objet de 25 essais pharmacologiques sur des animaux ou chez des personnes diabétiques et réputées avoir des propriétés antidiabétiques [DIA 2006]. Parmi les plantes citées, Moringa Oleifera est la plante la plus utilisée par les TP pour le traitement du diabète avec 74% y faisant recours. D’après l’enquête, c’est une excellente plante hypoglycémiante et donne de très bons résultats. Ceci peut être confirmé par les études de ZIRIGNON qui ont mis en évidence les propriétés anti diabétiques et hypoglycémiantes de Moringa Oleifera [ZIRIGNON, 2005]. L’effet thérapeutique de Moringa Oleifera pourrait être dû aux actions combinées de divers composants bioactifs présents dans la plantes, notamment des vitamines, des alcaloïdes, des fibres, des caroténoïdes, des polyphénols…Les feuilles de Moringa Oleifera contiennent des phytostérols tels que les β sitostérols [Jain et al, 2010]. Ces composés peuvent réduire l’absorption intestinale du cholestérol réduisant ainsi les risques de complications cardiovasculaires au cours du diabète. La poudre de la feuille de Moringa Oleifera contient également des fibres alimentaires environ 12% [joshi et Mehta, 2010]. Ces fibres alimentaires réduisent la vidange gastrique retardant ainsi l’absorption du glucose sanguin. Sclerocarya Birrea est la deuxième plante la plus citée par les TP (63%). Elle renferme plusieurs groupes chimiques dont les tanins, les stérols et triterpènes et les flavonoïdes qui peuvent être bénéfiques dans la prise en charge de certains troubles associés au diabète. Avec leur propriété antioxydante, les flavonoïdes ont la capacité de diminuer la perméabilité des capillaires sanguins et de renforcer leur résistance prévenant ainsi les complications du diabète telles que l’athérosclérose [Mbikay, 2012].
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE DIABETE
I DEFINITION
II CLASSIFICATION DU DIABETE
II.1 Diabète de type 1
II.2 Diabète de type 2
II.3 Diabète gestationnel
III PHYSIOPATHOLOGIE DU DIABETE
III.1 Diabète de type 1
III.2 Diabète de type 2
III.3 Diabète gestationnel
IV COMPLICATIONS DU DIABETE
IV.1 Complications aigues
IV.1.1 Acidocétose diabétique ACD
IV.1.2 Coma hyperosmolaire
IV.1.3 Acidose lactique
IV.2 Complications chroniques
IV.2.1 Rétinopathie
IV.2.2 Néphropathie
IV.2.3 Neuropathie
IV.2.4 Pied diabétique
V TRAITEMENT DU DIABETE
V.1 Règles hygiéno-diététiques
V.1.1 Régime alimentaire
V.1.2 Activité physique
V.2 Traitement médicamenteux
V.2.1 Antidiabétiques oraux (ADO)
V.2.1.1 Biguanides : metformine
V.2.1.2 Sulfamides hypoglycémiants : SH
V.2.1.3 Inhibiteurs des alpha-glucosidases
V.2.1.4 Incrétines
V.2.1.5 Glinides
V.2.1.6 Thiazolidines ou glitazones
V.2.2 Insulinothérapie
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE AUPRES DES TRADIPRATICIENS
I OBJECTIFS
I.1 Objectif général
I.2 Objectifs spécifiques
II CADRE DE L’ETUDE
II.1 Situation géographique
II.2 Climat et pluviométrie
II.3 Sol et végétation
II.4 Cadre humain
II.4.1 Population
II.4.2 Infrastructures sanitaires
II.4.3 Division administrative
III METHODOLOGIE
III.1 Lieu et période d’étude
III.2 Type et population d’étude
III.3 Échantillonnage
III.4 Critères d’inclusion
III.5 Critères de non inclusion
III.6 Traitement des données
III.7 Difficultés rencontrées
III.7.1 Difficultés liées aux conditions d’enquêtes
III.7.2 Difficultés liées au mutisme professionnel
IV RESULTATS
IV.1 Données sur les tradipraticiens
IV.1.1 Répartition des TP selon le sexe
IV.1.2 Répartition selon l’âge
IV.1.3 Répartition des TP selon leur spécialité
IV.2 Données sur le traitement du diabète
IV.2.1 Etat de connaissance des tradipraticiens sur le diabète
IV.2.2 Méthodes diagnostiques
IV.2.3 Méthodes thérapeutiques
IV.2.4 Plantes utilisées par les TP
IV.2.5 Types de résultats revendiqués par les TP
V DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Télécharger le rapport complet