Traitement immuno-histochimique

Traitement immuno-histochimique

Topographie anatomique de lโ€™encephale de primate

A lโ€™instar du genre Homo, les hemispheres cerebraux du macaque rhesus admettent un schema structural complexe. Cette organisation sโ€™appuie sur une subdivision en lobes hemispheriques, soit caudo-rostralement ; lobules occipitaux, parietaux, temporaux et frontaux (cf. figure 1). Les notions de neuroanatomie et de neurophysiologie sont en outre propres a chaque territoire cortical (Barton & Harvey, 2002). A cette apparente segregation structurale, sโ€™oppose une etroite dependance fonctionnelle entre formations corticales. Un reseau dense et complexe de connexions cortico-corticales assure la mise en relation de plusieurs de ces lobes, lโ€™ensemble concourant a une representation mentale composite du monde, matrice heterogene a geometrie variable (Barton & Harvey, 2002). Les lobules du systeme cortical sont separes en surface par un ensemble de sillons (cf. figure 2). Citons a titre illustratif les sillons principal, arque (lobe frontal), intraparietal (lobe parietal), temporal superieur et inferieur (lobe temporal). Chacun de ces territoires est le siege de particularismes fonctionnels et structural (cytoarchitecture), offrant a cet organe hautement specialise une incroyable complexite.

P rรฉambule : ยซ W hat the frogโ€™s eyes tell the frogโ€™s brain ยป La construction dโ€™une image stable du monde par le cerveau suppose lโ€™integration de donnees issues des yeux, de lโ€™oreille interne, des recepteurs tactiles, et des capteurs musculaires. Neanmoins lโ€™idee traditionnelle veut que, dans un premier temps, la vision soit hermetique aux autres sens. Des resultats de psychologie experimentale suggerent quโ€™il nโ€™en est rien (Vinje & Gallant, 2000). En 1947, Warren McCulloch & Walter Pitts du Massachusetts Institute signent un article desormais celebre (McCulloch & Pitts, 1947 ; Lettvin et al., 1959). Son titre accrocheur explique a lui seul lโ€™interet suscite, en resumant de maniere choc : โ‰ช What the frogโ€™s eye tells the frogโ€™s brain โ‰ซ (โ‰ช Ce que lโ€™oeil du batracien dit au cerveau โ‰ซ). Ce travail princeps invite en effet a considerer lโ€™action de voir non plus comme un simple enregistrement passif du reel, mais comme une reconstruction active de lโ€™image du monde qui integre les connaissances acquises sur notre environnement. Cette reconstruction sโ€™opere en plusieurs etapes, exposees de maniere non exhaustive Chapitre

La premiere fait aujourdโ€™hui lโ€™objet dโ€™un consensus ; elle consiste a extraire les couleurs, les tailles, les orientations, les courbures, les mouvements, soit lโ€™ensemble des caracteristiques visuelles elementaires. Cette phase, ou chaque zone de lโ€™image est traitee en parallele, est nommee โ‰ช vision de bas niveau โ‰ซ. Ce moment fort de la perception, communement admis comme hermetique aux informations liees a dโ€™autres sens que la vision, est en fait associe a un faisceau dโ€™informations sensorielles, somesthesiques, vestibulaires, ou auditives a moindre degre (Vinje & Gallant, 2000). Des influx lies au toucher, dโ€™autres en provenance du systeme arthro-tendineux et musculaire, ou issus de lโ€™oreille interne, peuvent modifier radicalement certains aspects de la vision de โ‰ช bas niveau โ‰ซ. La vision integrerait ainsi tres tot des informations issues dโ€™autres modalites sensorielles. Une telle affirmation fut lโ€™objet de nombreuses etudes.

La plus demonstrative reste celle de Xavier Sauvan et Esther Peterhans, de lโ€™hopital universitaire de Zurich (Sauvan & Peterhans, 1997). Leur travail experimental consiste a presenter des stimuli dโ€™orientation variable a des sujets eveilles (macaques rhesus) puis a enregistrer par electrophysiologie lโ€™activite des neurones du cortex cerebral devolu a l’analyse de la vision (cortex visuel). Leurs resultats montrent que dans lโ€™une des zones de traitement precoce de l’information visuelle (aire occipitale V2), 40 % des neurones testes modifient leur profil de reponse si lโ€™animal est incline en roulis dโ€™une trentaine de degres. La vision integrerait ainsi dโ€™autres informations sensorielles a un niveau tres precoce du traitement de lโ€™information visuelle. Les patients souffrant de โ‰ช vision aveugle โ‰ซ (โ‰ช blindsight ยป) sont capables de discrimination de taches visuelles bien que denues de perception visuelle consciente (Trevethan et al., 2007).

Des capacites de discrimination inconscientes ou de traitement implicite de lโ€™information ont ete decouvertes dans les modalites tactiles et proprioceptives (Stone & Krauzlis, 2003). Par analogie avec le โ‰ช blindsight ยป, les dissociations entre perception consciente et discrimination automatique dans le domaine tactile et proprioceptif ont ete baptisees โ‰ช toucher aveugle โ‰ซ (โ‰ช blindtouch ยป) et โ‰ช sens anesthesie โ‰ซ (โ‰ช numbsense ยป) (Gallace & Spence, 2007). Les recherches de McCulloch (McCulloch & Pitts, 1947) soulevent lโ€™idee que โ‰ช lโ€™oeil du batracien echange avec le cerveau โ‰ซ dans un langage elabore. Ce langage apparait aujourdโ€™hui plurisensoriel. Ceci traduit le fait que la vision ne se construit pas en circuit ferme, mais quโ€™elle est intimement liee a lโ€™action (voir dans le but de saisir, de se deplacer, etc.). Dans ce dialogue precoce entre les differents sens reside probablement la cle de la perception dโ€™un monde stable et organise.

Prรฉsentation gรฉnรฉrale

Lโ€™appareil visuel est connu comme partition de deux segments (anterieur et posterieur), deux poles et un axe equatorial. Une succession de lentilles (cornee puis cristallin) permet la formation dโ€™une image sur la retine, image dont lโ€™information est transmise via le nerf optique au terme d’un systeme de transduction complexe. Tapisse dโ€™une conjonctive, lโ€™oeil est mobilise par un complexe de muscles oculomoteurs (cf. Chapitre 1.2.3.) dans chacun des axes dโ€™un espace tridimensionnel (Buttner & Buttner-Ennever, 1998, 2005) (cf. figure 3).

Les photorecepteurs sont de deux types, a savoir cones (trois principaux types chez lโ€™Homme et la plupart des mammiferes) et batonnets (Curcio et al., 2004). Les premiers permettent la vision diurne (vision photopique), les seconds etant plus precisement impliques dans la vision en ambiance obscure (vision scotopique). Les cones se concentrent en tres grand nombre (plusieurs millions par retine chez lโ€™Homme) dans les deux degres centraux du champ visuel (un degre de champ visuel equivalant a une distance de 1 cm vue a 57 cm de distance).

Bien plus nombreux, les batonnets sont absents de la region foveale (dependance retinienne depourvue de cellules ganglionnaires ou lโ€™acuite visuelle est maximale). Leur densite est optimale a environ vingt degres dโ€™excentricite. Un des principaux roles de la retine est de permettre au systeme visuel de coder efficacement des images formees a son niveau en depit dโ€™une intensite dโ€™eclairement variable (Oyster, 1999 ; Curcio et al., 2004). Le codage fin de cette etendue de gamme est rendu complexe pour les neurones du cortex visuel primaire dont la dynamique de reponse est reduite. Le traitement de lโ€™information recueillie en surface de la retine s’effectue de facon etagee (cf. figure 4), selon un agencement en couches de neurones : cellules horizontales, bipolaires et amacrines (codage par potentiels lents) (Wassle & Boycott, 1991). Il faut atteindre lโ€™etage des 33 cellules ganglionnaires pour que le codage de lโ€™information fasse intervenir une frequence de potentiels dโ€™action.

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Table des matiรจres

TABLE DES ILLUSTRATIONS
GLOSSAIRE
CITATIONS
INTRODUCTION
Chapitre Premier : Bases theoriques de lโ€™etude

1.1. Prolegomene
1.1.1. Topographie anatomique de lโ€™encephale de primate
1.1.2. L e primate et son environnement : les bases dโ€™un comportement adaptatif dans une matrice a geometrie variable
1.1.2.1. Preambule : โ‰ช What the frogโ€™s eyes tell the frogโ€™s brain (โ‰ช Ce que lโ€™oeil dit au cerveau du batracien โ‰ซ)
1.1.2.2. Genese de lโ€™information : nature, trajet emprunte
1.1.2.2.1. Organisation anatomique de l’appareil visuel
1.1.2.2.1.1. Prรฉsentation gรฉnรฉrale
1.1.2.2.1.2. Les photorรฉcepteurs rรฉtiniens
1.1.2.2.1.3. Les cellules ganglionnaires de la rรฉtine
1.1.2.2.2. Mouvement propre et flux optique
1.1.2.2.3. Les projections rรฉtiniennes
1.1.2.3. Presentation succincte de lโ€™appareil auditif
1.1.2.4. Organisation fine des voies vestibulaires : le systeme de lโ€™equilibration
1.1.2.4.1. Prรฉsentation gรฉnรฉrale
1.1.2.4.2. Le systรจme vestibulaire : fonctionnement gรฉnรฉral
1.1.2.4.3. Les voies anatomiques vestibulaires
1.1.2.4.4. Les dรฉtails du rรฉflexe vestibulo-oculaire
1.1.2.4.5. Systรจme vestibulaire, mouvements de poursuite
1.1.3. Les effecteurs de la reponse oculomotrice
1.1.3.1. Anatomie, fonctionnement general
1.1.3.2. Innervation des muscles oculomoteurs : les nerfs craniens
1.1.3.3. Illustrations : principales deficiences neurologiques
1.1.3.3.1. Syndromes oculomoteurs horizontaux
1.1.3.3.2. Syndromes oculomoteurs verticaux
1.1.3.3.3. Mouvements oculaires anormaux
1.1.4. La vision, une experience subjective
1.1.4.1. Les neurones du cortex visuel presentent des champs recepteurs varies et complexes
1.1.4.1.1. Lโ€™organisation modulaire de lโ€™aire V1
1.1.4.1.2.Les neurones du cortex visuel au-delร  de V1 prรฉsentent des champs rรฉcepteurs complexes et contribuent ร  lโ€™identification des formes
1.1.4.2. Les voies magnocellulaire et parvocellulaire
1.1.4.3. Les etapes du traitement cortical de l’information
1.1.4.3.1. De lโ€™extraction de lโ€™image
1.1.4.3.2. Une transformation de coordonnรฉes
1.1.4.4. De la perception a lโ€™action : lโ€™acquisition dโ€™une independance
1.1.5. Organisation anatomo-fonctionnelle du systeme cortical devolu au traitement de lโ€™information visuo-motrice
1.1.5.1. Presentation schematique du systeme cortical+
1.1.5.2. Aires de Brodmann, cytoarchitectonie : une description approximative+
1.1.5.3. Organisation du sillon intraparietal
1.1.5.3.1. Lโ€™aire intrapariรฉtale mรฉdiane ( MIP+
1.1.5.3.2. Lโ€™aire intrapariรฉtale ventrale (VIP+
1.1.5.3.3. Lโ€™aire intrapariรฉtale latรฉrale (LIP+
1.1.5.4. Organisation du sillon temporal superieur
1.1.5.4.1. Lโ€™aire mรฉdio- temporale (MT+
1.1.5.4.2. Lโ€™aire mรฉdio temporale supรฉrieure (MST+
1.1.5.5. Organisation anatomique du sillon arque
1.1.5.5.1. Le cortex moteur primaire (M1++75
1.1.5.5.3. Le cortex prรฉmoteur (PMC+
1.1.5.5.4. Attention et prรฉparation mortice+
1.1.5.5.5. FEF, SEF ยซ A memory map of visual space ยป ย (ยซ Une carte mnรฉsique de lโ€™espace visuel ยป)
1.1.6. Les mouvements du regard, entre saccades et poursuite oculaires
1.1.6.1. L es mouvements de saccades : de lโ€™election dโ€™une cible
1.1.6.1.1. Exรฉcution motrice, contrรดle sous-cortical
1.1.6.1.2. La multiplication des mรฉcanismes inhibiteurs
1.1.6.1.3. Les saccades sont organisรฉes en boucles modulaires
1.1.6.1.4. Le contrรดle cortical des sรฉquences de saccade
1.1.6.2. P oursuite oculaire : les bases du schema cortico-pontique
1.1.6.2.1. Principaux effecteurs du tronc cรฉrรฉbral
1.1.6.2.2. Contrรดle cortical des mouvements de poursuite
1.1.6.2.3. Les mouvements de poursuite oculaire : une orchestration complexe
1.1.6.2.4. Poursuite oculaire, adaptation et prรฉdiction
1.1.6.3. S accades, poursuite, vergence oculaires : une segregation relative
1.1.6.3.1. Saccades et poursuite oculaire : une convergence sous-corticale
1.1.6.3.1.1. Bases anatomiques
1.1.6.3.1.2. Interprรฉtation fonctionnelle
1.1.6.3.2. Poursuite et vergence oculaire : une convergence corticale
1.1.6.3.2.1. Bases anatomiques
1.1.6.3.2.2. Interprรฉtation fonctionnelle
1.1.7. Apraxie constructive, Syndrome parietal et autres troubles de la perception visuo-spatiale
1.1.7.1. Apraxie constructive
1.1.7.2. Syndrome parietal, negligence unilaterale
1.1.7.2.1. Prรฉsentation gรฉnรฉrale
1.1.7.2.2. Caractรฉrisation
1.1.7.3. Autres troubles de la cognition spatiale
1.1.7.3.1. Les agnosies visuelles : lรฉsions temporales infรฉrieures
1.1.7.3.2. Les agnosies somesthรฉtiques : lรฉsions pariรฉtales
1.1.7.3.3. Divers
1.2. L e virus rabique comme support dโ€™exploration : un outil prometteur
1.2.1. Les carences du marquage conventionnel
1.2.2. Un marqueur revolutionnaire ?
1.2.2.1. Presentation du modele
1.2.2.1.1. Elรฉments de microbiologie
1.2.2.1.2. Elรฉments de biologie molรฉculaire
1.2.2.1.3. Etiopathogรฉnie
1.2.2.1.4. Symptomatologie gรฉnรฉral
1.2.2.2. Un pouvoir infectieux base sur une dynamique de replication
1.2.3. Autres methodes dโ€™investigation, un faisceau convergent dโ€™informations
1.2.3.1. Principes generaux
1.2.3.1.1. Neurophysiologie (Electrophysiologie extracellulaire)
1.2.3.1.2. Imagerie par Rรฉsonance Magnรฉtique fonctionnelle (IRMf
1.2.3.1.3. Tomographie par Emission de Positons (TEP)
1.2.3.2. Quelques points de comparaison
1.3. Question Introductive a l’Etude
Chapitre second : Materiels et Methodes
2.1. C onsiderations prealables : elements logistiques
2.1.1. S ujet dโ€™etude : le macaque r hesus
2.1.2. Injection du virus rabique
2.1.2.1. Inoculat
2.1.2.2. Procedures chirurgicales
2.1.3. Preparation de lโ€™encephale6
2.2. Traitement immuno-histochimique
2.2.1. Marquage immunologique
2.2.1.1. Permeabilisation des membranes
2.2.1.2. Blocage de lโ€™activite peroxydasique endogene des erythrocytes
2.2.1.3. Prevention la formation de complexes immuns non specifiques
2.2.1.4. Formation de complexes immuns
2.2.1.5. Revelation
2.2.1.6. Precautions dโ€™usage
2.2.2. Montage des coupes, contre coloration au Violet de Cresyl
2.2.2.1. Montage des coupes
2.2.2.2. Contre-coloration au Violet de Cresyl
2.2.2.3. Resultat abouti
2.2.3. Elements de topographie cerebrale, bases anatomiques
2.2.4. Cadre reglementaire
2.4. A nalyse des donnees : dispositif informatique
2.4.1. L e logiciel โ‰ช N eurolucida
2.4.2. V isualisation tridimensionnelle : logiciel Neuroexplorer
Chapitre Tierce : Resultats et Discussion
3.1. Resultats
3.1.1. Considerations generales, presentation brute des donnees
3.1.2. Un marquage ipsi- et controlateral
3.1.3. Un marquage heterogene, reflet de projections cortico-corticales
3.1.4. Des projections de premier et de second ordre
3.2. Discussion
3.2.1. Notes introductives a lโ€™exploration des donnees
3.2.2. Un marquage exclusivement retrograde
3.2.3. Un marquage controlateral au site dโ€™injection
3.2.4. Un faisceau de projections directes
3.2.5. Interpretation fonctionnelle
3.2.5.1. Une hiรฉrarchisation de lโ€™information
3.2.5.2. Un, ou des profils dโ€™organisation
3.2.5.3. Quel(s) schรฉma(s) fonctionnel(s)
3.2.6. Des projections dโ€™ordre superieur, originalite du modele rabique
3.2.6.1. Etage fronto-pariรฉtal (FEFvl-LIP
3.2.6.2. Etage pariรฉto-temporal postรฉrieur (LIP-MSTl
3.2.7. Pertinence de lโ€™approche, Precisions analytiques
PERSPECTIVES DE Lโ€™ETUDE
CONCLUSION, MISE EN PERSPECTIVE
BIBLIOGRAPHIE

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