Traitement évacuateurTraitement évacuateur

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L’intoxication aigue est un état pathologique spécial et brutal, créé par l’entrée dans l’organisme, d’une substance toxique qui perturbe l’équilibre vital, l’altère momentanément ou l’abolit. Les intoxications aigues représentent une pathologie d’actualité qui fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses concernant :
– la diversité croissante des produits toxiques et la multiplicité des circonstances d’intoxication dûes au développement de l’industrie chimique et pharmaceutique.
– les progrès réalisés dans le domaine du diagnostic et du traitement de ces intoxications aigues.
– la prévention et la lutte contre ces accidents, grâce au développement et la création de Centres Anti-Poison. Dans ce travail nous avons essayé de :
– éclaircir la place qu’occupe cette pathologie toxique dans le service des urgences de l’hôpital militaire AVICENNE à Marrakech.
– étudier les paramètres épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques, évolutifs de nos patients, et de les comparer aux données de la littérature.
– faire sortir les différents facteurs pronostiques dont dépend l’évolution.

MATERIEL ET METHODES 

Type de l’étude

Il s’agit d’une étude rétrospective, s’étalant de Janvierde l’an 2000 jusqu’à Décembre de l’an 2009, portant sur 243 patients admis au service des urgences de l’hôpital militaire AVICENNE de Marrakech.

Critères d’inclusion 

Tous les patients intoxiqués, admis au service des urgences de l’hôpital militaire AVICENNE de Marrakech sont inclus dans l’étude.

Critères d’exclusion 

*Les registres et les dossiers incomplets.
*Les envenimations ophidiennes et scorpioniques.
*Les patients arrivés en état d’arrêt cardio-respiratoire.

Méthodes: 

Ces intoxications étaient diagnostiquées sur les données de l’anamnèse, de l’examen clinique et paraclinique. Les paramètres recueillis et analysés sont : cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs en se basant sur une fiche type d’exploitation (voir annexe) . Les résultats ont été exprimés en nombre, en pourcentage ou en moyenne écart-type. Le groupe des patients décédés et celui des survivants ont été comparés.

Toxiques en cause

Les aliments étaient responsables de 38,4% des intoxications.L’intoxication par le monoxyde de carbone occupait la deuxième place (26,8 % des cas). Les médicaments en majorité des psychotropes (antidépresseurs, benzodiazépines, barbituriques ) occupaient la troisième place (18,1% des cas). Les autres toxiques étaient : les pesticides dans 4,7% représentés essentiellement par les pesticides organophosphorés dans 2,8 % et par le phosphure d’aluminium dans 1,9 % des cas.Les produits ménagers dans 3,5 % et la paraphénylène diamine dans 2,5 % des cas. Le toxique était inconnu dans 3,7 % des cas. Pour la détermination du toxique en cause, on se basait sur l’interrogatoire, l’examen clinique et certains paramètres biologiques et radiologiques. Aucun prélèvement toxicologique, n’a été réalisé durant la période d’étude.

Clinique

Tous les patients admis étaient symptomatiques.Les troubles de conscience étaient retrouvés chez 6 % de nos patients, allant de l’obnubilation jusqu’au coma profond, avec un score de Glasgow moyen à 13 avec des extrèmes alant de 7 à 15 . Les convulsions étaient notées chez 1,5 % de nos patients (Les pesticides organophosphorés : 2 cas, le monoxyde de carbone : 1 cas et le phosphure d’aluminium : 1 cas).

Données générales 

L’intoxication aigue est une cause fréquente de consultations aux services des urgences, observée aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Chez l’enfant, elle est presque toujours accidentelle, à l’inverse de l’adolescent et de l’adulte, où elle résulte dans l’immense majorité des cas de geste suicidaire, avec une nette prédominance féminine [1]. Le type de toxique en cause varie en fonction des pays. L’intoxication par médicaments, occupe la première place dans les pays occidentaux [1]. A côté du problème épidémiologique, les intoxications aigues posent quotidiennement des problèmes diagnostiques et thérapeutiques aux médecins qui les prennent en charge [2]. En effet, l’éventail infini des toxiques, qu’un sujet peut absorber, de manière volontaire ou non, peut conduire à ce que les intervenants non spécialisés méconnaissent la symptomatologie et le traitement de cette intoxication. La démarche diagnostique en toxicologie est particulière, puisqu’il s’agit le plus souvent de confirmer ou d’infirmer un diagnostic apporté par l’intoxiqué lui-même [2]. En urgence cette démarche, doit être menée conjointement à la démarche thérapeutique et consiste à :
– rechercher des signes témoignant de l’existence d’une défaillance vitale ; cet examen initial, permet de proposer les gestes thérapeutiques en urgence.
– parallèlement préciser, le tableau clinique et biologique de l’intoxication et le délai entre l’exposition et l’examen, afin de déterminer les causes les plus probables, et le moment précoce ou tardif où se situe le patient dans l’évolution de l’intoxication suspectée.
– et en fin de porter les indications thérapeutiques spécifiques. Le traitement en toxicologie, associe à des degrés divers trois composantes fondamentales :
-le traitement symptomatique, qui est salvateur à lui seul dans un grand nombre d’intoxication, et qui consiste à prendre en charge les défaillances vitales.
-la décontamination qui est le plus souvent digestive, et dont les modalités sont maintenant parfaitement et clairement définies.

Données épidémiologiques

L’intoxication aigue constitue un risque significatif dans tous les pays où l’on constate une augmentation constante du nombre et de la quantité des produits utilisés pour les besoins du développement. C’est une pathologie qui impose un prix en termes de souffrances humaines et de sur utilisation des rares ressources en soins de santé.

Répartition selon les années et les mois 

Le phénomène de l’intoxication aigue survient toute l’année avec un caractère saisonnier avec une recrudescence en été et au printemps. Ce résultat est retrouvé dans l’étude de Hassan Vatandoost (entre le 25 Avril 2000 et le 25 Avril 2001) avec plus de 26,2% des cas d’intoxication au printemps et 27,7% des cas d’intoxication en été [3]. Une étude réalisée par Guillermo Burillo Putze de septembre 2005 jusqu’à août 2006 dans les services des urgences de l’Espagne, a montré une recrudescence des cas d’intoxications entre juillet et octobre [4] .Ces résultats cocordent en général avec la série de Samaké [5] dans laquelle, les intoxications étaient survenues majoritairement aux mois d’août-septembre.

Relation avec les FAR 

Bien que la majorité des patients dans notres série, soient des parents à des membres des FAR, l’importance de la tranche des patients consultants sous autorisation (29 %) montre le rôle majeur du service des urgences dans la prise en charge de la pathologie toxique au sein des structures sanitaires de la ville de Marrakech, depuis l’ouverture de l’hôpital militaire Avicenne aux patients civils en 2004.

Âge
L’intoxication est observée aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Par ailleurs, La tranche d’âge la plus touchée est comprise entre 16 et 22 ans (60 %). Cette proportion très importante peut s’expliquer par la pyramide des âges au Maroc .Dans la série de Samaké, les jeunes ont été les plus touchés avec 46,58% âgés de 0 à 20 ans.Le National Poison Information Service de Birmingham au Royaume Uni a rapporté en 2003 que51,0 % des cas avaient un âge inférieur à 20 ans [6] et le centre anti-poison de Belgique a noté que 41,0% des cas avaient moins de 15 ans [6]. En Suisse, 50,2% des cas avaient moins de 16 ans en 2007 [6].Ces exemples montrent que la proportion de cette tranche est élevée même dans les pays dont la pyramide des âge est différente de celle du Maroc. Donc l’enfant et l’adolescent restent les victimes potentielles des intoxications dans le monde .

Sexe
Une prédominance du sexe féminin a été notée dans notre série. Cette situation est retrouvée dans plusieurs pays du monde comme la Belgique (54,0%) et la France dans la région de Lille (52,0%) [5]. Ces résultats concordent avec la série de Samaké (62,47%) [5], la série de de Hassan Vatandoost (62,7%) [3] et celle de Feng Chen (51%) [7].Il faut signaler que ce n’est pas toujours le cas dans d’autres séries .

Rôle et données du Centre Antipoison du Maroc 

L’appel au centre antipoison représente une source d’information sur la nature des principes actifs toxiques, les aspects diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques. Cet appel, qui est enregistré, permet la constitution de banques de données de la toxicité de tous les nouveaux produits qu’il s’agisse de médicaments, de produits domestiques, agricoles ou industriels. Cependant aucun appel n’a été effectué pendant la période de notre étude selon les données disponibles. Selon le Centre Anti Poison et de pharmacovigilance du Maroc [2], pour l’année 2005, la banque de données a été alimentée par 28501 cas d’intoxications. Ces intoxications sont survenues en milieu urbain dans 74% des cas. L’âge moyen des intoxiqués était de 23±15 ans, la population active âgée de 16 à 45 ans étaient la plus touchée (62%), suivie des enfants de moins de 15 ans (27%). Le sexe ratio était de 0,72 en faveur d’une prédominance féminine. Les intoxications étaient accidentelles dans (78,4%), suicidaire dans (14,8%), et professionnelle dans (2%). Les intoxications notifiées étaient en premier dues aux produits gazeux (33%) suivies par les produits alimentaires (25%), les médicaments (14%), les pesticides (11%), les produits ménagers (5%) et en dernière place les produits minéraux et les plantes. La principale voie d’intoxication était la voie orale (62%), l’inhalation était impliqué dans (33 ,6%) des cas et concerne l’exposition aux produits gazeux et aux pesticides. L’évolution était connue pour 66% des cas d’intoxications déclarées dont 98,3% était favorables. L’évolution était émaillée de complication dans 0,2% des cas et le décès est survenu dans 1,5 % des cas. Les cas de décès sont répartis selon cinq principales causes  :
– Les pesticides (28,03%), représentant le toxique le plus mortel (avec une prédominance des organophosphorés) ;
– La paraphénylène-diamine (16,48%) ;
– Les envenimations animales, excepté le scorpion (9,66%), elles sont représentées essentiellement par les vipéres ;
– Les plantes (8,33%), représentées essentiellement par le chardon à glu ;
– Les médicaments (7,95%), surtout les intoxications par les psychotropes.

Toxidrômes 

Un toxidrôme, ou syndrôme d’origine toxique, est un ensemble de symptômes cliniques, biologiques et/ou éléctrocardiographiques, évocateurs d’une pathologie toxique . Un toxidrôme représente le tableau caractéristique typique d’une intoxication, il n’est en aucun cas spécifique d’une étiologie toxique. Une polyintoxication ou des complications non spécifiques peuvent modifier le tableau clinique. Une même classe médicamenteuse ou un même produit, peut induire un ou plusieurs toxidromes [10,11]. L’approche clinique d’un sujet intoxiqué doit être orientée sur la recherche de toxidromes. L’intérêt de connaître les principaux toxidrômes, est de pouvoir évoquer une pathologie toxique qui devra être confirmée, et d’envisager l’usage d’antidotes. Des diagnostics différentiels devront être évoqués devant un tableau polymorphe, quand le diagnostic d’intoxication (circonstances et interrogatoires) n’est pas formel. Cet examen clinique doit être systématique, rigoureux, évalué plusieurs fois et consigné par écrit. L’ECG est systématique pour toute intoxication grave admise en réanimation [11].

CONCLUSION

Les intoxications aigues sont un problème de santé publique. Elles sont de véritables urgences diagnostiques et thérapeutiques ; tout retard de prise en charge aggrave le pronostic. Les cas admis aux urgences sont l’apanage des sujets jeunes comme partout dans le monde avec nette prédominance féminine et sont en majorité accidentels. Dans notre contexte, elles sont dominées par les aliments. Certains toxiques sont particulièrement dangereux (paraphénylène diamine, phosphure d’aluminium) et en vente libre incitant à leur interdiction ou à leur réglementation stricte. L’approche médicale du patient intoxiqué doit rester clinique avec une primauté du traitement symptomatique. Les indications et les modalités de décontamination gastrointestinale sont maintenant parfaitement et clairement définies. Les antidotes ont encore fait des progrès et certains d’entre eux doivent être considérés comme des médicaments de première ligne. La mortalité globale reste relativement faible dans notre contexte malgré quelques lourdes séquelles. Le pronostic a été considérablement modifié par les progrès de la réanimation et en particulier par l’amélioration de la prise en charge symptomatique des défaillances viscérales. Cependant, la meilleure prise en charge passe par la prévention et la sensibilisation pour lutter contre les accidents d’intoxications.

 

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Table des matières

INTRODUCTION

RESULTATS 
I-Epidémiologie Epidémiologie Epidémiologie
1-Origine géographique
2-Répartition selon les années et les mois
3-Relation avec les FAR
4- Age.
5-Sexe
6-Antécédents psychiatriques
7-Circonstances de l’intoxication.
8-Voies d’intoxication
9-Délai d’intoxication
10-Intoxications collectives.
II-Toxiques en cause
III-Clinique
IV-Paraclinique
V-Prise en charge thérapeutique
DISCUSSION 
I-Données générales.
II-Données idémiologique Données idémiologique Données idémiologique
1-Répartition selon les années et les mois
2-Relation avec les FAR
3- Age
4-Sexe
5-Antécédents psychiatriques
6-Circonstances de l’intoxication
7-Voies d’intoxication
8-Délai d’intoxication
9-Toxiques en cause
10-Intoxications collectives.
11-Rôle et données du Centre Antipoison du Maroc.
III-Toxidrôme
1-Principaux toxidrômes
2-Coma toxique
IV-Analyse toxicologique
1-Places des analyses toxicologiques
2-Milieux d’analyse
3-Méthodes d’analyse
V-Prise en charge symptomatique ise en charge symptomatique
1-Prise en charge des complications neurologiques
2- Prise en charge des complications respiratoires
3- Prise en charge des complications cardio-vasculaires
VI-Traitement évacuateurTraitement évacuateur
1-Généralités
2-Lavage gastrique
3-Vomissements provoqués
4-Charbon de bois activé
5-Laxatifs
6-Irrigation intestinale
VII-Traitement épurateur Traitement épurateur Traitement épurateur
1-Diurèse osmotique
2-Epuration extra-rénale
VIII-Traitement antidotique Traitement antidotique Traitement antidotique.
IX-Intoxication par la paraphénylène diamine oxication par la paraphénylène diamine oxication par la paraphénylène diamine
X-Intoxication aux pesticides organophosphorés Intoxication aux pesticides organophosphorés Intoxication aux pesticides organophosphorés
XI-Intoxication a Intoxication a Intoxication au phosphure d’aluminium u phosphure d’aluminium u phosphure d’aluminiu
XII-Intoxication par le monoxyde de carbone Intoxication par le monoxyde de carbone Intoxication par le monoxyde de carbone
XIII-Intoxications médica Intoxications médica Intoxications médicamenteus menteus menteus
XIV-Intoxication par les aliments Intoxication par les aliments Intoxication par les aliments
XV-Intoxicati Intoxicati Intoxication par les produits ménagers ar les produits ménagers
CONCLUSION

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