La gestion rationnelle, saine et pérenne des déchets constitue l’un des défis majeurs que l’humanité se doit de relever aujourd’hui et dans le futur. Qu’ils proviennent de l’activité domestique ou de la production industrielle, les déchets représentent à la fois un risque pour l’environnement et une ressource pour la nation. Avec une consommation tendant à devenir toujours plus grande et plus diversifiée, la production de déchets ne cesse d’augmenter en quantité et en qualité à cause de la croissance économique et démographique ainsi que de l’amélioration du niveau de vie, engendrant ainsi d’énormes risques sur la santé publique et l’environnement. Les responsables municipaux sont confrontés de plus en plus à des demandes croissantes de révision de leur politique de gestion des déchets qui ne cessent d’augmenter et dont la prolifération envahit l’espace urbain.
Comme dans tous les pays en développement (PED), l’élimination des déchets ménagers et assimilés de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) pose des sérieux problèmes. Bien souvent, « le système de recyclage est en plein essor à l’étranger ; il est pourtant peu connu à Madagascar » . Les filières de valorisation des déchets ne sont pas encore maîtrisées et l’incinération n’est pas appropriée compte tenu de son coût assez élevé et du fort taux d’humidité des déchets. La production de déchets ménagers et assimilés de la ville d’Antananarivo est estimée à 600 tonnes par jour. La décharge non contrôlée d’Andralanitra constitue ainsi l’exutoire final des déchets ménagers et assimilés de la CUA ; leurs conditions de stockage ne répondent aucunement aux garanties nécessaires pour éviter la contamination des eaux et des sols ; et une gestion efficace du site n’est pas assurée. A l’heure actuelle, cette décharge est largement saturée : elle devra être réaménagée et fermée en 2014.
Face à cette situation critique atteinte en matière de protection de l’environnement, il est devenu impératif de réfléchir à la mise en place d’un centre d’enfouissement technique (CET). La conception et l’exploitation de ce CET doivent permettre une maîtrise adaptée d’effluents générés, les lixiviats et le biogaz ainsi qu’une limitation des nuisances (envols, odeurs, animaux, incendies, explosions, bruit, pollution des sols, des eaux, effet de serre), environnementales et sanitaires des décharges. C’est dans cette optique que se situe notre travail intitulé « PROPOSITION POUR L’IMPLANTATION D’UN CENTRE D’ENFOUISSEMENT TECHNIQUE (CET) ET ETUDE DE SES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX : CAS DE LA VILLE D’ANTANANARIVO ».
Généralités sur l’EIE
Définition de l’EIE
L’étude d’impact environnemental (EIE) est un processus qui permet d’examiner les conséquences aussi bien bénéfiques que néfastes, qu’un projet ou un programme de développement envisagé aura sur l’environnement. Elle permet aussi de vérifier si ces conséquences sont dûment prises en compte dans la conception du projet de manière à les optimiser.
Notions générales sur l’EIE
A Madagascar, les études d’impacts environnementaux (EIE) doivent suivre les directives édictées par l’Office Nationale pour l’Environnement (ONE) sous la supervision du Ministère de l’Environnement et du Ministère sectoriel concerné. L’EIE vise la prise en compte des préoccupations environnementales à toutes les phases de réalisation du projet depuis sa conception et sa mise en place jusqu’à son exploitation et sa fermeture. Par ailleurs, l’EIE sert à prévoir et à déterminer les conséquences écologiques et sociales d’un projet. A cet égard, l’EIE prend en considération l’importance des impacts négatifs afin de préconiser les mesures d’atténuation ou de compensation nécessaires.
Bases juridiques de l’EIE
Charte de l’Environnement
La loi N°90-033 du 21 décembre 1990, portant sur la Charte de l’Environnement Malagasy, et ses modificatifs précisent, à l’article 10, la nécessité d’une étude d’impact environnemental selon la nature technique, l’ampleur du projet et la sensibilité de leurs milieux d’implantation.
Décret MECIE
En application de cet article 10 de la Charte, le décret MECIE n°99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement, modifié par le décret n°2004-167 du 03 février 2004, gère et oriente la mise en œuvre d’une EIE à Madagascar. Ce décret définit entre autres le champ d’application des études d’impacts, les projets devant être évalués. Les étapes de l’évaluation sont :
– le processus à suivre ;
– le contenu de l’étude ;
– la procédure d’évaluation et la participation du public à l’évaluation.
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Table des matières
Introduction générale
Partie I : Généralités
Chapitre I : Généralités sur le projet
Chapitre II : Traitement et valorisation des déchets
Partie II : Présentation du milieu récepteur
Chapitre III : Aspects géologiques de la région d’Analamanga
Chapitre IV : Description du milieu récepteur
Partie III : Implantation du CET
Chapitre V : Mise en décharge des déchets
Chapitre VI : Description des opérations à exécuter
Chapitre VII : Aperçu général sur la sécurisation et la fermeture de la décharge d’Andralanitra
Partie IV : Etude d’impacts environnementaux
Chapitre VIII : Identification des impacts environnementaux
Chapitre IX : Identification des mesures d’atténuations des impacts
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes