CRITERES TECHNOLOGIQUES
La technologie mise en place pour lutter contre le paludisme existe.
• Sur le plan curatif les molécules utilisées dans le traitement des cas de paludisme sont nombreuses et efficaces. Ainsi suite à l’apparition de la résistance à la chloroquine en Mauritanie, le protocole de traitement du pa ludisme simple a été révisé et le pays a opté pour une combinaison thérapeutique aux antipaludiques à base d’Artémisinine est préconisée en première intention dans le traitement des cas de paludisme simple.
• Sur le plan de la prévention, diverses technologies sont disponibles ; On distingue :
– les mesures de lutte antivectorielles destinées à réduire la prolifération et les piqûres de moustiques :
– l’utilisation des moustiquaires imprégnées
– les pulvérisations intra domiciliaires
– la destruction des gîtes larvaires collectifs et individuels
Des moyens de lutte efficaces étant disponibles, il s’agit actuellement de mettre en œuvre une planification efficace et applicable à la lutte contre le fléau dans le contexte de la Moughataa de Sélibaby.
LES DETERMINANTS LIES AUX HABITUDES DE VIE
La faible utilisation des moustiquaires traitées par insecticides (MTI) par les populations pour se protéger contre les piqûres de moustiques. Cet état de fait est dû non seulement à l’inaccessibilité financière des MTI pour des familles généralement nombreuses, mais surtout à l’insuffisance de l’information, l’éducation et la communication (IEC) et à l’absence d’une politique de promotion des moustiquaires. La banalisation de la maladie par les populations et l’esprit de résignation face à celle-ci contribuent à accroître son ampleur. Les croyances traditionnelles inappropriées par rapport à la représentation de la maladie et de ses causes font que les populations préfèrent consulter le guérisseur ou le marabout du village plutôt que l’agent de santé. Le manque d’éducation et les habitudes culturelles contribuent à perpétuer des comportements néfastes à la santé. La négligence de certaines mères plus préoccupées par leurs activités lucratives et sociales (marché, baptême…etc.) que de surveiller l’état de santé de leurs enfants. La pauvreté des familles, responsable de la faible disponibilité de ressources est un facteur majeur de réduction des capacités de celles-ci à faire face la maladie et à la prévenir.
LA NOTION DU COÛT
Définition : Sommes des valeurs des déboursements directs et indirects pour réaliser un service ou acquérir un bien [28]. Depuis les travaux de RICE et al. , on distingue classiquement deux catégories de coût pour chiffrer les conséquences économiques d’un traitement. [21]
Coûts directs : Ils englobent toutes les dépenses liées à la mise en œuvre d’un traitement, qu’il s’agisse d’un coût médical ou non médical. Ils mesurent :
• l’utilisation de s ressources qui, sous forme de biens ou de services ont été consacrées à la prévention et au traitement d’une maladie. [22]
• les différentes charges du coût direct traduites en termes monétaires peuvent être classées en 2 groupes :
Coût fixe : incluant les charges dont la consommation n’est pas influencée par la nature de la prestation :
• rémunération du personnel ;
• amortissement du matériel
• frais de réparation et d’entretien ;
• frais divers de gestion.
Coût variable : incluant les charges dont la consommation varie en fonction de la prestation ou de la durée du séjour :
• les médicaments consommés ;
• les produits fongibles ;
• les examens paracliniques
• l’alimentation. [17]
Coûts indirects : Ils mesurent la perte des ressources exprimée en termes de productivité humaine (force de travail), perte qui résulte de la maladie, de l’invalidité ou de la mort prématurée. Ils mesurent également les effets intangibles c’est à dire les douleurs, peines ou re strictions apportées à l a qualité de vi e, subies par les malades et leur entourage. [11,21] Il existe actuellement deux méthodologies d’évaluation du coût d’un traitement : l’approche par prévalence et celle par incidence.
→ L’approche par prévalence : consiste à évaluer les coûts directs et ⁄ ou indirects associés à un moment donné du temps. Elle tient compte uniquement des ressources consommées durant cette période, qu’il s’agisse de nouveaux ou d’anciens malades. Cette approche constitue un raisonnement en termes de stock qui permet de calculer le coût annuel moyen de la prise en charge de l’ensemble des patients.
→ L’approche par incidence : consiste à cumuler les coûts directs et ̸ou indirects depuis le début du traitement jusqu’à la fin. C’est un raisonnement en termes de flux qui fait appel aux techniques de l’actualisation pour convertir les dépenses futures en valeur courante. Cette méthodologie permet de déterminer le coût à long terme des nouveaux traitements. [38] Une question fondamentale se pose : pourquoi chercher à évaluer le coût du traitement d’une pathologie dans un se rvice de santé et qu’attend on d’une telle évaluation ? Les raisons sont nombreuses, cependant il apparaît que dernière toutes les interventions que l’on peut attribuer à ces évaluations, se profile presque toujours l’idée que ce coût est très élevé et qu’il faut chercher à le réduire.
Intérêts et avantages
Raisons cognitive : Nous pouvons songer, à travers l’étude du c oût, à mesurer les ressources qui sont globalement consacrées à la protection de la santé d’une population donnée, pendant une période donnée. L’évaluation du c oût permet également pour c haque service de mieux comprendre quelles combinaisons techniques faut-il adapter, entre les ressources disponibles pour atteindre les objectifs escomptés part chacune de ces unités [39]
Raisons décisionnelles : Pour le planificateur, l’évaluation du coût sanitaire peut apparaître comme l’un des principaux critères à utiliser pour l’établissement de priorités. Dans notre cas, la prévention serait elle plus avantageuse à offrir que les soins curatifs ? L’évaluation d’un coût consiste donc à donner un jugement, à mesurer et à analyser un coût. C’est une étude quantitative de collecte, de traitement et d’interprétation de données qui conduit à prendre des mesures correctives [29].
Coûts directs
Le coût direct de la prise en charge représente 80 % des dépenses dans notre série ; ce sont les médicaments et les examens complémentaires qui prennent une bonne part du budget, chaque volet représentant environ 1/3 du budget. La cherté des médicaments n’est pas liée à la quinine et au sérum glucosé qui sont subventionnés et offerts par l’hôpital, mais aux autres médicaments qui constituent le traitement adjuvant (antipyrétique, anti émétique) et qui ne figurent pas sur la liste des médicaments essentiels vendus à Initiative de Bamako, et donc achetés par le malade dans les officines. Par ailleurs les dépenses consacrées aux médicaments sont élevées, parce que les motivations des personnels de santé provenant des ressources directes de l’hôpital, les prestataires des soins ont tendance à prescrire beaucoup de médicaments pour augmenter les recettes de l’hôpital [42]. Quant aux examens complémentaires, ils coutent en moyenne 18 dollars, superposables, au prix rapporté par Couitchéré, selon qui les examens complémentaires coûtent en moyenne 13 dollars, dans une étude faite à l’hôpital général de Bonoua en Côte d’Ivoire [6]. Malgré le caractère obligatoire de la goutte épaisse, son prix est relativement élevé en Mauritanie, comparé au Sénégal où elle est de 1 dollar. Ce prix constitue une barrière pour des examens de contrôle; ainsi 37,50 % de nos patients n’ont pas bénéficié d’une goutte épaisse de contrôle. Les autres dépenses en dehors de la consultation, des frais de séjour et des fongibles sont à la charge de l’hôpital et ils ne représentent que 10 % du budget global. Au total le coût direct représente une bonne partie de la prise en charge du paludisme, à cause des médicaments et des examens complémentaires, et cela même pour les accès palustres simples, car un auteur comme Guiguemdé, au Burkina Faso [15] rapporte un coût direct de 72,5%.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA MAURITANIE
I.DONNEES GEOGRAPHIQUES
II. DONNEES DEMOGRAPHIQUES
III. DECOUPAGE ADMINISTRATIF
IV. DONNEES ECONOMIQUES
V. LE SYSTEME DE SANTE EN MAURITANIE
VI. PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME EN MAURITANIE
VI.1. ENONCE DU PROBLEME
VI.2. JUSTIFICATION DU PROBLEME
VI.3. LES DETERMINANTS DU PROBLEME
VI.4. PROBLEMES ET CONTRAINTES DANS LA GESTION DES EPIDEMIES
CHAPITRE II : GENERALITE EN ECONOMIE DE LA SANTE
I. HITORIQUE
II. OBJET DE L’ECONOMIE DE LA SANTE
III. LA NOTION DU COÛT
III.1. Définition
III.2. Intérêts et avantages
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : MALADES ET METHODES
I. CADRE D’ETUDE
II. Malades et méthodes
II. 1. Malades
II.2 Méthodes
II.3. Le coût direct de la prise en charge
II.4. Le coût indirect de la prise en charge
II.5. Gestion des données
CHAPITRE II : RESULTATS
I. Caractéristiques de notre population d’étude
I.1. La fréquence
I.2. Répartition selon les tranches d’âges
I.3. Répartition selon le sexe
I.4. Répartition des malades selon le mois d’admission
I.5. Répartition des malades selon leur provenance
I.6. Répartition des malades selon l’évolution
I.7. Répartition des enfants selon le revenu des parents
II. Coût de la prise en charge des enfants
II.1. Le coût de la consultation
II.2. Le coût des médicaments
II.3. Le coût des fongibles
II.4. Les coûts des examens complémentaires
II.5. Les frais de séjour à l’hôpital
II.6. Le coût du transport
II.7. Les dépenses liées à la restauration des accompagnants
II.8. Le coût lié aux autres frais
III. Le coût direct
IV. Le coût indirect
V. Coût global de la prise en charge par malade
VI. Ratio des dépenses malade/Hôpital Régional de Selibaby dans la prise en charge du traitement
CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET COMMENTAIRES
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
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