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ETIOPATHOGENIE
Les causes
Les causes de la maladie hรฉmorroัdaire restent inconnues. Cependant certaines influences peuvent entraรฎner lโapparition de la maladie hรฉmorroัdaire ou lโaggraver. Ces situations ont toutes un rapport avec la pression abdominale. Parmi celles ci, nous pouvons citer :
โ les troubles du transit : constipation, diarrhรฉe.
โ les รฉpisodes physiologiques de la vie gรฉnitale : menstruation, grossesse, accouchements,โฆ.
โ les facteurs mรฉtaboliques : obรฉsitรฉ, diabรจte, goutte.
โ la position assise ou debout trop prolongรฉe.
โ la manipulation frรฉquente de charges lourdes qui induisent une pression excessive dans la cavitรฉ abdominale.
โ la sรฉdentaritรฉ.
Dโautres circonstances sans rapport avec la pression abdominale sont parfois mises en cause dans lโorigine des hรฉmorroัdes, notamment :
โ les facteurs gรฉnรฉtiques : des observations ont montrรฉ que la maladie hรฉmorroัdaire est frรฉquente dans les populations africaines et juives habitant la mรฉditerranรฉe.
โ les facteurs alimentaires : รฉpices, alcool (vin blanc, alcools forts), cafรฉโฆ. (10, 13, 20).
Cas du Sรฉnรฉgal
Une รฉtude prospective, menรฉe du 02 novembre 2003 au 31 juillet 2004 dans diffรฉrentes structures mรฉdicales de Dakar (hรดpital Aristide Le Dantec, hรดpital Principal de Dakar, hรดpital Gรฉnรฉral de Grand Yoff, hรดpital Abass Ndao, cabinets mรฉdicaux privรฉs) regroupant 168 patients de race noire dont 105 hommes et 63 femmes, รขgรฉs de 4 ร 74 ans, a montrรฉ une prรฉdominance masculine (27, 43, 46). Maัga et al. (43) expliquent ce constat par la consommation de toxiques plus frรฉquente chez les hommes.
Lโinfluence du mode de vie et des facteurs alimentaires dans la survenue de la maladie hรฉmorroัdaire font lโobjet de nombreuses controverses. Cependant, Sielezneff et al (57) ont trouvรฉ que la consommation dโรฉpices et de tabac est trรจs importante chez les sujets souffrant dโhรฉmorroรฏde. Dard et coll (18) ont fait le mรชme constat pour lโalcool. Les consommations dโรฉpices, de tabac et dโalcool ont รฉtรฉ retrouvรฉes respectivement chez 42, 18,4 et 13,3% des patients de cette รฉtude. Les sujets rรฉsidant en zone urbaine et sub-urbaine dominent largement dans cette รฉtude (92%) et cette donnรฉe est aussi rapportรฉe par Johnson et al (39). Ce constat sโexplique par le fait que lโรฉtude a รฉtรฉ rรฉalisรฉe dans les hรดpitaux et les cabinets mรฉdicaux implantรฉs en milieu urbain. De mรชme, les sujets vivant en milieu urbain mรจnent des activitรฉs plus sรฉdentaires que ceux vivant en milieu rural. Des antรฉcรฉdents familiaux de la maladie hรฉmorroรฏdaire ont รฉtรฉ notรฉs chez 14% des patients. Ce constat a รฉtรฉ souvent rapportรฉ dans la littรฉrature (11). Cependant, mรชme si lโorigine polygรฉnique de la maladie hรฉmorroัdaire est de plus en plus รฉvoquรฉe (21), il nโexiste encore aucune preuve รฉtablissant ce lien (34).
En conclusion, les causes les plus frรฉquentes de la maladie hรฉmorroัdaire au Sรฉnรฉgal sont liรฉes aux habitudes alimentaires (consommation dโรฉpices, de tabac et dโalcool), ร la sรฉdentaritรฉ (plus frรฉquent chez les populations urbaines et sub – urbaines) et enfin ร des antรฉcรฉdents familiaux (rares). (22)
La pathogรฉnie
Aujourdโhui, les protologues pensent que la maladie hรฉmorroัdaire rรฉsulte de perturbations tissulaires. Cette thรฉorie hรฉmatotissulaire recouvre deux aspects; circulatoire et mรฉcanique.
๏ La thรฉorie circulatoire
Une augmentation du dรฉbut sanguin local va provoquer une augmentation de la permรฉabilitรฉ capillaire. Ceci va entraรฎner une fuite plasmatique, un ralentissement de lโรฉcoulement sanguin, une augmentation de la viscositรฉ sanguine et une acidose locale. Cette symptomatologie va entraรฎner au niveau tissulaire une cascade de phรฉnomรจnes qui vont constituer un cercle vicieux. Il y a formation dโun ลdรจme tissulaire rรฉversible au dรฉpart puis chronique par la suite avec activation des polynuclรฉaires et des macrophages.
๏ La thรฉorie mรฉcanique
Il y a libรฉration dโenzymes protรฉolytiques qui vont provoquer une destruction d u tissu conjonctif avec apparition dโune fibreuse interstitielle, elle-mรชme facteur dโhypoxie et dโacidose tissulaire et qui augmente la pression intracellulaire. Enfin on note un รฉclatement des mastocytes avec libรฉration des mรฉdiateurs de lโinflammation (sรฉrotonine, histamine, bradykinine) qui vont aggraver les facteurs locaux. Il yโa aussi une altรฉration membranaire avec libรฉration de thromboxane, dโun facteur de spasme et dโลdรจme intervenant dans la coagulation. La production de radicaux libres aggrave les altรฉrations tissulaires et vasculaires. Cette destruction des tissus et des vaisseaux va entraรฎner une fragilitรฉ vasculaire qui explique la baisse du systรจme de sustentation de la muqueuse dโoรน la tendance ร la procidence c’est-ร -dire lโextรฉriorisation des paquets hรฉmorroัdaires.
CLASSIFICATION
Classiquement, la maladie hรฉmorroัdaire peut รชtre dรฉcrite sur le plan anatomique et sur le plan clinique.
Sur le plan anatomique, on rencontre (figure 2) :
โ les hรฉmorroัdes externes qui sont sous pectinรฉales, tributaires des systรจmes honteux,
โ les hรฉmorroัdes internes qui sont des dilatations vasculaires dรฉveloppรฉes au niveau du plexus hรฉmorroัdal supรฉrieur (6).
Sur le plan clinique, la maladie hรฉmorroัdaire est classรฉe en stade ou degrรฉ. (6) Stade I : il correspond ร une hypertrophie simple observรฉe ร lโanuscopie.
Stade II : on assiste ร lโapparition dโun prolapsus ร la poussรฉe qui se rรฉduit spontanรฉment.
Stade III : le prolapsus apparaรฎt ร la poussรฉe mais nรฉcessite dโรชtre rรฉduit manuellement.
Stade IV : ร ce stade le prolapsus hรฉmorroรฏdaire apparaissant est fixe et irrรฉductible. (54)
MANIFESTATIONS CLINIQUES
Le plus souvent asymptomatiques, les hรฉmorroัdes se manifestent en provoquant trois principaux troubles : douleurs, rectorragies et prolapsus.
Les douleurs hรฉmorroัdairesย
Elles tรฉmoignent soit dโune crise fluxionnaire soit dโune thrombose. Ces douleurs hรฉmorroัdaires sont ร distinguer des autres douleurs anales, dโun abcรจs, dโune fissure, des brรปlures, dโune anite รฉrosive et des douleurs liรฉes ร une nรฉvralgie ano-rectale.
La crise fluxionnaire
Elle apparaรฎt souvent aprรจs une position assise trop prolongรฉe, ou ร la suite de troubles intestinaux, ou bien pendant la pรฉriode prรฉmenstruelle chez la femme. Cette crise se traduit par une sensation de pesanteur, de tension douloureuse, de brรปlures, de prurit souvent accru par lโactivitรฉ physique et la dรฉfรฉcation.
A lโexamen clinique, on note une rรฉaction ลdรฉmateuse marginale et des hรฉmorroัdes internes plus ou moins dรฉveloppรฉes et congestives. Cette crise fluxionnaire se rรฉsout spontanรฉment en quelques jours.
Les thromboses hรฉmorroัdaires
Elles se caractรฉrisent par la formation au niveau des hรฉmorroัdes dโun ou de plusieurs caillots sanguins (hรฉmatome par rupture vasculaire ou ร la suite de thrombose vraie intravasculaire) (17). Il sโagit toujours dโun incident local, qui ne comporte aucun risque embolique et dont lโรฉvolution est toujours bรฉnigne. Il existe deux types de thromboses.
Les thromboses hรฉmorroัdaires externes
Elles sont les plus frรฉquentes, souvent dรฉclenchรฉes par un effort de dรฉfรฉcation ou un effort physique. Elles peuvent aussi survenir durant les pรฉriodes prรฉmenstruelles et menstruelles et pendant la grossesse et le post partum. Elles se manifestent par une douleur vive de lโanus associรฉe ร lโapparition dโune induration.
A lโexamen clinique, on note une tumรฉfaction bleuรขtre, dure, tendue au touchรฉ, parfois entourรฉe dโune zone dโลdรจme, molle, translucide. La thrombose de taille variable est unique ou multiple. Dans la thrombose ลdรฉmateuse, les caillots ne sont parfois plus visibles mais noyรฉs dans un ลdรจme qui tumรฉfie une partie de la circonfรฉrence anale. Lโรฉvolution se fait soit vers la rรฉsorption en une ou plusieurs semaines; la douleur disparaissant en trois ร cinq jours, soit vers lโulcรฉration source de suintements sanglants, soit vers la fibrose.
Les thromboses hรฉmorroัdaires internes Elles se manifestent par deux aspects.
La thrombose hรฉmorroัdaire interne non extรฉriorisรฉe qui se manifeste par une douleur vive intra canalaire, avec au touchรฉ rectal un relief arrondi, unique plutรดt que multiple, indurรฉ, douloureux, bleuรขtre ร lโanuscopie.
La thrombose hรฉmorroัdaire interne prolabรฉe et irrรฉductible qui apparaรฎt souvent aprรจs un effort de dรฉfรฉcation en gรฉnรฉral sur des hรฉmorroัdes anciennes et prolabรฉes. Le malade ressent une douleur trรจs vive en mรชme temps quโapparaรฎt un prolapsus tendu, douloureux, impossible ร rรฉduire. La douleur irradie ร lโensemble du pรฉrinรฉe et dans le pelvis avec parfois rรฉtention dโurine, sโexagรจre
ร chaque selle et rend impossible la marche, la station assise, imposant le dรฉcubitus. La masse hรฉmorroัdaire thrombosรฉe est composรฉe dโune partie externe cutanรฉe rose ลdรฉmateuse, et dโune partie profonde muqueuse, noirรขtre, violacรฉe, nรฉcrotique par endroit suintant. La thrombose peut รชtre localisรฉe en un cadrant, ร une demi-circonfรฉrence, parfois gรฉnรฉralement circulaire.
Lโรฉvolution spontanรฉe se fait vers le sphacรจle de lโรฉlimination hรฉmorragique des caillots, vers la rรฉsolution progressive ou vers la transformation fibreuse (19). La douleur sโattรฉnue en huit ร dix jours, la tumรฉfaction diminue dโabord rapidement par rรฉsorption de lโลdรจme puis beaucoup plus lentement en trois ou quatre semaines.
Les rectorragies hรฉmorroัdaires
Le saignement ne provient pas du tissu hรฉmorroัdaire mais du rรฉseau capillaire sous รฉpithรฉlial de la muqueuse anale. Ceci explique lโorigine haute sus vulvaire des saignements chez la femme, lโaspect rouge rutilant et lโabsence de relation entre lโimportance des rectorragies et celle des hรฉmorroัdes. Les rectorragies rarement spontanรฉes, viennent habituellement lors de la dรฉfรฉcation et plus prรฉcisรฉment vers la fin de cette derniรจre. Elles sโรฉcoulent soit en jet รฉclaboussant la cuvette soit en goutte ร goutte recouvrant la selle ou plus directe maculant le papier. Elles surviennent souvent aprรจs une pรฉriode de constipation ou ร la suite dโรฉcart alimentaire (alcool, รฉpices).
Lโexamen local montre des hรฉmorroัdes internes ร un degrรฉ variable de dรฉveloppement, avec parfois un saignement ร leur niveau. Le saignement sโarrรชte toujours spontanรฉment ne provoquant pas dโhรฉmorragie hรฉmorroัdaire grave, mais peut รชtre responsable dโune anรฉmie hypochrome par leur rรฉpรฉtition (40). A lโexamen clinique il est difficile de dรฉterminer avec certitude lโorigine du saignement. Le risque de prรฉsence dโune autre lรฉsion anale susceptible de saigner nโest pas nรฉgligeable mรชme chez les patients de moins de 40 ans (3, 28, 56). Un coloscope doit รชtre conseillรฉ devant le moindre doute.
Le prolapsus hรฉmorroัdaireย
Il correspond ร lโextรฉriorisation des hรฉmorroัdes internes, leur invagination ร travers lโanneau sphinctรฉrien. Il est trรจs frรฉquent et sโobserve plus souvent chez les hommes que chez les femmes surtout entre 30 et 60 ans (25). Il se traduit par un suintement, des saignements et une gรชne douloureuse.
A lโexamen clinique on note une tumรฉfaction anale avec une zone interne rouge, parfois recouverte de placards blanchรขtres irrรฉguliers, aux contours gรฉographiques traduisant une รฉpidermisation dรฉbutante. Si lโexamen ne permet pas de conclure la prรฉsence dโun prolapsus, il faut le provoquer par une รฉpreuve dโeffort en position accroupie ou en faisant recours ร une anuscopie. On distingue deux variรฉtรฉs :
โ le prolapsus localisรฉ qui correspond ร lโextรฉriorisation dโun seul paquet hรฉmorroัdaire. Le plus frรฉquent est le prolapsus dit de ยซ5 heures ยป ou antรฉrieur droit.
โ le prolapsus circonfรฉrentiel qui apparaรฎt uniquement ร la selle et se rรฉintรจgre spontanรฉment (1er degrรฉ). Lorsquโune rรฉintรฉgration manuelle plus ou moins facile est nรฉcessaire, il correspond au 2em degrรฉ. Ce prolapsus peut apparaรฎtre ร lโeffort, ร la fatigue et mรชme rester permanent (3em degrรฉ).
Les autres manifestations
Entre autres symptรดmes des hรฉmorroัdes, on peut รฉgalement citer le prurit aigu de la poussรฉe hรฉmorroัdaire fluxionnaire ou avec thrombose. En revanche le prurit chronique nโappartient pas en gรฉnรฉral ร la pathologie hรฉmorroัdaire ou trรจs indirectement. Ce prurit chronique est liรฉe ร une dermite soit entretenue par un suintement en rapport avec un prolapsus, soit associรฉ ร des marisques. Il est souvent favorisรฉ par lโapplication locale inadรฉquate de pommades antihรฉmorroัdaires. Des lourdeurs et des pesanteurs ano-rectales sont parfois dรฉcrites au cours dโune crise hรฉmorroัdaire fluxionnaire.
Cependant, la prรฉsence isolรฉe et permanente de ces derniers (lourdeurs et pesanteurs) a en gรฉnรฉral une signification autre que des hรฉmorroัdes. Il peut sโagir de nรฉvralgies ano-rectales ou de troubles de la statique pelvienne.
Cas particuliers
Les formations fibreuses
Les poussรฉes de thromboses hรฉmorroัdaires anciennes provoquent lโapparition de marisques qui sont des formations flasques formรฉes par le plissement de la zone cutanรฉe lisse (58). Leur rรดle pathologique est rรฉduit. Lโรฉvolution de ces formations fibreuses vers un nouveau processus thrombotique nโest pas ร exclure mais trรจs rare. Elles peuvent cependant se gonfler et devenir gรชnantes surtout chez les femmes au moment des rรจgles. Elles peuvent entretenir un prurit suite ร un excรจs de macรฉration dรป ร une mauvaise hygiรจne locale. Les poussรฉes de thrombose interne donnent souvent naissance aprรจs leur disparition ร des fibromes hรฉmorroัdaires qui sont des papilles hypertrophiques ou masses fibreuses hรฉmorroัdaires internes. Lโaspect et le volume sont trรจs variables (58). Ces formations restent asymptomatiques ou, exceptionnellement, se transforment en un processus thrombotique qui est un tableau clinique trรจs douloureux avec nรฉcrose locale. Plus frรฉquemment une papille trรจs hypertrophiรฉe donne naissance ร un prolapsus hรฉmorroัdaire ร chaque dรฉfรฉcation provoquant parfois une fissuration ร la base.
Les formes cliniques de la maladie hรฉmorroัdaire
La maladie hรฉmorroัdaire dโรฉtiologies multifactorielles peut sโassocier avec dโautres pathologies plus ou moins gรฉnรฉrales. Elles touchent toutes les tranches dโรขges mais avec une frรฉquence trรจs faible chez les jeunes enfants.
formes de lโenfant
Elles sont peu frรฉquentes (9, 25) et peuvent apparaรฎtre ร tous les รขges avec une dominance entre 2 et 5 ans. Leur topographie est particuliรจre. Il sโagit de localisation externe dominante, touchant le rรฉseau veineux marginal situรฉ sur le bord infรฉrieur du sphincter externe. Elles sont souples, rรฉductibles et indolores, assez souvent circulaires. Lโanuscopie montre lโabsence dโhรฉmorroัdes internes. Ces hรฉmorroัdes peuvent รฉvoluer au fil du temps vers des formes graves. Chez lโenfant, la prรฉsence de thromboses et dโangiomes est trรจs rare (25).
formes de lโadolescentย
Ce sont des formes ร expression prรฉcoce et dont la durรฉe dโรฉvolution est gรฉnรฉralement longue chez les sujets apparemment sains. Il sโagit le plus souvent de prolapsus hรฉmorroัdaire.
formes de lโadulte
Cโest la tranche dโรขge la plus touchรฉe par cette pathologie. Les hรฉmorroัdes de lโadulte constituent en gรฉnรฉral le point de dรฉpart de la forme du vieillard qui sโest compliquรฉe avec lโรขge.
formes du vieillardย
Ce sont des hรฉmorroัdes qui dรฉbutent le plus souvent ร bas รขge (formes de lโenfant) ou au deuxiรจme รขge (formes de lโ adulte). Il sโagit frรฉquemment de procidences hรฉmorroัdaires associรฉes ou non ร des prolapsus de la muqueuse pariรฉtale, peu inflammatoire. Ces caractรฉristiques sont liรฉes au terrain ; c’est ร dire ร lโรขge au cours de laquelle on note une hypotonie croissante du sphincter anal. Cโest ce qui explique dโailleurs la prudence pour certaines indications thรฉrapeutiques chez ces malades (sclรฉrothรฉrapie et traitement chirurgical).
chez la femme
Les hรฉmorroัdes de la femme font appel ร plusieurs commentaires. On connaรฎt le rรดle des facteurs endocriniens dans la genรจse des thromboses externes, le rรดle des contraceptifs oraux, enfin le rรดle des rรฉcepteurs hormonaux locaux. Deux faits sont certains :
โ lโanatomie locale favorise le prolapsus localisรฉ commissural antรฉrieur droit ;
โ les symptรดmes hรฉmorroัdaires subissent frรฉquemment une recrudescence liรฉe au cycle menstruel.
La grossesse constitue cependant un point de dรฉpart frรฉquent de la pathologie hรฉmorroัdaire chez la femme. Elle reprรฉsente 48% des cas. La grossesse et le post partum sont souvent associรฉs ร des manifestations hรฉmorroัdaires dominรฉes par les thromboses (30). La frรฉquence des thromboses est diversement apprรฉciรฉe; 7,9 ร 24% pendant la grossesse et 12,2 ร 34% pendant le post partum immรฉdiat (1, 52). Ces manifestations sont favorisรฉes par les troubles dyschรฉmiques, les accouchements traumatiques avec forceps, une durรฉe dโexpulsion allongรฉe et un gros bรฉbรฉ (1). Les signes cliniques nโont rien de spรฉcifique mais la prise en charge thรฉrapeutique demande une adaptation aus si bien sur le plan mรฉdical que chirurgical.
Formes associรฉes
formes associรฉes ร une pathologie ano-rectale ou formes symptomatiques
๏ Hรฉmorroรฏdes et fissure anale : cโest une association trรจs frรฉquente. Les fissures sont soit prรฉ-existantes; soit secondaires ร la maladie hรฉmorroัdaire. Elles se rรฉvรจlent par la persistance ou lโapparition dโune douleur intense malgrรฉ un traitement bien conduit.
๏ Hรฉmorroัdes et fistules : il sโagit soit dโune simple association par coรฏncidence, soit dโune fistule secondaire ร une thrombose hรฉmorroัdaire ulcรฉrรฉe, soit dโune fistule rรฉsultant de complications dโinjections pรฉri-anales.
Outre ces associations prรฉcรฉdemment citรฉes, la maladie hรฉmorroัdaire peut sโassocier avec dโautres pathologies ano-rectales telles que les abcรจs anaux, les polypes, les condylomes, les tumeurs malignes anales (cancer).
Formes associรฉes ร une pathologie gรฉnรฉrale
Certaines pathologies plus ou moins gรฉnรฉrales peuvent sโassocier ร la maladie hรฉmorroัdaire. Il sโagit entre autres : colopathies, parasitoses intestinales, appendicite, hรฉpathopathie, hypertension artรฉrielle, cardiopathie, pneumopathie, pathologies urogรฉnitales etc.
Formes idiopathiquesย
Il sโagit de maladie hรฉmorroัdaire sans cause apparente. On รฉvoque alors les facteurs constitutionnels, socio-รฉconomiques et digestifs.
Cas du Sรฉnรฉgal
Au Sรฉnรฉgal, les travaux rรฉalisรฉs en 2004 rรฉvรจlent que la maladie hรฉmorroัdaire est une pathologie atteignant de maniรจre prรฉfรฉrentielle les adultes jeunes de sexe masculin. Ceci est conforme avec les donnรฉes de la littรฉrature puisquโen Afrique les moyennes dโรขge se situent entre 35 et 40 ans (43, 46) alors quโen Occident elles varient entre 45 ร 50 ans (22, 27, 50, 62). Les rectorragies constituent le signe rรฉvรฉlateur le plus frรฉquent. Les stades endoscopiques des hรฉmorroัdes sont peu sรฉvรจres dans la majoritรฉ des cas. Les lรฉsions associรฉes sont dominรฉes par les fissures et fistules anales.
Evolution gรฉnรฉrale
Lโรฉvolution sur le plan anatomique se fait vers la persistance ou le p lus souvent vers le dรฉveloppement de lรฉsions hรฉmorroัdaires par fibrose. Sur le plan fonctionnel, lโรฉvolution est trรจs variable. Elle est sans rapport avec la taille des hรฉmorroัdes. Ces derniรจres peuvent cependant se dรฉvelopper avec, soit une latence absolue et prolongรฉe, soit des manifestations rares et anodines, soit enfin des troubles frรฉquents, dรฉsagrรฉables et invalidants. Il nโy a aucun risque de transformation maligne dโune pathologie hรฉmorroัdaire.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic dโhรฉmorroัdes demeure un diagnostique dโexclusion. Cโest la raison pour laquelle ilย faut bien connaรฎtre les hรฉmorroัdes. Il est cependant nรฉcessaire de faire un examen complet devant toute symptomatologie anale. Cet examen se fonde sur lโanuscopie.
A lโinspection, les hรฉmorroัdes ne sont visibles que si elles sont prolabรฉes. Le toucher rectal ne permet pas de dire si les coussinets sont normaux ou pathologiques. Elles apparaissent cependant ร lโanuscopie sous forme de paquets hรฉmorroรฏdaires : un ร droite, deux ร gauche; antรฉrieure et postรฉrieur, en position gynรฉcologique ou chirurgicale. Il sโagit dโune grosse masse bleutรฉe obstruant la lumiรจre du canal ou dโune muqueuse รฉpaissie sillonnรฉe de fins capillaires lui donnant un aspect rouge (7, 19).
โ Lโinspection de la marge anale dรฉtermine lโรฉtat de la peau, des marisques, des prolapsus permanents ou dโefforts, des thrombosesโฆ…
โ Le toucher anal et rectal dรฉtermine la tonicitรฉ du canal, une papille hypertrophiรฉe……
โ La rectoscopie systรฉmatique recherche un processus inflammatoire ou infectieux.
Au moindre doute et chez tout sujet de plus de 45 ans ou ayant un facteur de risque connu, il faut complรฉter cet examen local par un lavement barytรฉ en double contraste ou une coloscopie totale. Lโexamen procto logique confirme le diagnostic, prรฉcise la pathologie associรฉe et permet dโรฉliminer certaines affections qui peuvent prรชter ร confusion (fissures anales, abcรจs, polype colique….)
Cโest ainsi quโun traitement appropriรฉ pourra รชtre รฉtabli aprรจs un diagnostic clinique bien conduit.
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Table des matiรจres
AINTRODUCTION
PRE MIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA MALADIEHEMORROIDAIRE
I – Rappel anatomique de la rรฉgion ano-rectale
II – Etiopathogรฉnie
II.1 – Les causes
II.2 – La pathogรฉnie
III – Classification
IV โ Manifestations cliniques
IV.1 – Les douleurs hรฉmorroัdaires
IV.1.1 – La crise fluxionnaire
IV.1.2 – Les thromboses hรฉmorroัdaires
IV.1.2.1 – Les thromboses hรฉmorroัdaires externes
IV.1.2.2 – Les thromboses hรฉmorroัdaires internes
IV.2 – Les rectorragies hรฉmorroัdaires
IV.3 – Le prolapsus hรฉmorroัdaire
IV.4 – Les autres manifestations
IV.5 – Cas particuliers
IV.5.1 – Les formations fibreuses
IV.5.2 – Les formes cliniques de la maladie hรฉmorroัdaire
IV.5.2.1 – forme de lโenfant
IV.5.2.2 – forme de lโadolescent
IV.5.2.3 – forme de lโadulte
IV.5.2.4 – forme du vieillard
IV.5.2.5 – chez la femme
IV.5.2.6 – formes associรฉes
IV.5.2.7 – formes idiopathiques
IV.6 – Evolution gรฉnรฉrale
DEU XIEME PARTIE : TRAITEMENT DE LA MALADIEHEMORROIDAIRE
A – Traitement mรฉdical
I – Les rรจgles hygiรฉno-diรฉtรฉtiques
II – Les mรฉdicaments
II.1 – Phytothรฉrapie anti-hรฉmorroรฏdaire
II.1.1 – Dรฉfinition et intรฉrรชts
II.1.2 – Plantes anti-hรฉmorroรฏdaires
II.2 – Homรฉopathie anti-hรฉmorroรฏdaire
II.2.1 โ Dรฉfinition
II.2.2 – Quelques remรจdes homรฉopathiques pour le traitement des hรฉmorroรฏdes
II.3 – Les mรฉdicaments de synthรจse
II.3.1 – La voie orale
II.3.1.1 – Les modificateurs du transite intestinal
II.3.1.2 – Les veinotoniques et vasculotropes
II.3.1.3 – Les anti-inflammatoires
II.3.1.4 – Les antalgiques pรฉriphรฉriques
II.3.2 – La voie locale
II.3.2.1 – Les veinotoniques locaux ou topiques veinotoniques
II.3.2.2 – Les anti-hรฉmorroรฏdaires locaux ou topiques antihรฉmorroรฏdaires
B – Traitement instrumental (ambulatoire)
I – Les sclรฉroses
I.1 – Les injections sclรฉrosantes
I.2 – La photocoagulation ร l’infrarouge
II – Les ligatures รฉlastiques
C – Traitement chirurgical
I – La technique en trois paquets isolรฉs
II – L’anopexie par agrafage circulaire (ou intervention de Longo)
CONCLUSION
REFERANCES BIBLIOGRAPHIQUES
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