Alphabétisation
La lutte contre l’analphabétisme fait partie des préoccupations majeures des pouvoirs publics. Cependant, il apparaît un manque de visibilité dans les stratégies menées pour l’atteinte de cet objectif Cette assertion est illustrée par le déficit de statistiques régulières à jour et désagrégées sur le secteur de l’alphabétisation. Le RGPH III montre que le nombre d’analphabètes est de 223.808 en 2002 sur un total de 572.309, soit un taux d’analphabétisme de 39,1%. L’objectif du PDEF était d’atteindre un nombre d’alphabétisé de 200.000 en 2010. La prise en compte de la part de la population de la région de Saint-Louis par rapport à la population du Sénégal qui est de 7% nous permet d’estimer le nombre de personnes à alphabétiser à 14.000 en 2010. Ainsi, l’alphabétisation de 14.000 personnes par an à partir de 2002, permettra d’alphabétiser les 223.808 personnes en 16 ans autrement d’absorber le gap à l’horizon 2018. La réalisation du prochain RGPH permettra de mesurer les efforts fournis dans ce domaine durant la décennie écoulée. L’alphabétisation est plus présente en milieu rural. En effet, la commune de Saint-Louis ne représente qu’une faible proportion d’alphabétisation, plus de 80 % des personnes alphabétisées sont des femmes. L’importance de l’enseignement dans la réduction de la pauvreté n’est plus à démontrer. Des théories l’ont démontré et des études empiriques l’ont confirmé. Au Sénégal, la dernière enquête de suivi de la pauvreté l’a montré. Au vu des indicateurs de l’enseignement exposés tout au long de ce chapitre, il apparaît que la région de Saint-Louis accuse un retard par rapport aux objectifs fixés dans le PDEF dans la majorité des sous-secteurs de l’éducation. Ainsi, beaucoup d’efforts seront nécessaires durant les prochaines années pour améliorer l’accès à tous les ordres d’enseignements. L’amélioration de la qualité des apprentissages devrait se traduire par le relèvement des taux de réussite aux examens nationaux qui sont jusqu’ici faibles. L’analyse selon le genre montre une réduction de l’écart entre les effectifs des garçons et des filles à l’avantage de ces dernières et une baisse du rapport de masculinité au niveau du moyen secondaire. Certaines initiatives telles que le programme SCOFI ont participé à l’inversion de la tendance au niveau de l’élémentaire tandis qu’au niveau du moyen la politique des collèges de proximité a jDué un l »Dle sur la tendance observée. Mais il est nécessaire de promouvoir la scolarisation des garçons dans la région, vu l’écart important entre le TBS garÇDn et le TBS fille en mettant un accent particulier dans le département de Podor. Cependant au niveau du secondaire, des efforts restent à fournir pour améliorer le rapport de masculinité à la faveur des filles. Le sous secteur de l’alphabétisation mérite d’être mieux organisé avec une structuration transparente devant conduire à l’atteinte des objectifs.
La pêche
L’étude Ecoloc, réalisée en 1995, a montré que le secteur primaire constitue 22,6% du produit local brut (PLB) de la région de Saint-Louis et la pêche assure près de 38% du PLB du secteur primaire. La pêche contribue aussi à hauteur de 15,17% du PLB de la commune de Saint-Louis. Ainsi, le secteur de la pêche constitue un des principaux secteurs du programme économique urbain de la commune de Saint-Louis. Malgré cette importance du secteur aussi bien dans l’économie nationale, régionale que communale, la pêche est confrontée à certaines difficultés qui ont connue conséquences des conflits récurrents entre les pêcheurs sénégalais et des gardes côtes des pays voisins tels que la République Islamique de Mauritanie ou la Guinée Bissau. Ainsi, en 2009, 520 pêcheurs Saint-Louisiens ont été attrapés puis libérés par les autorités Bissau Guinéennes. Malgré ces difficultés, les milliers de pêcheurs de la région se sont partagé plus de 6 milliards en 2009. Source: SRPM Saint-Louis Le graphique ci-dessus montre une évolution en volume et en valeur des mises à terre dans la région de Saint-Louis entre 2003 et 2009. L’observation de ces deux indicateurs montre qu’ils n’ont évolué dans le même sens que deux années sur les six observées. En 2009 les mises à terre se sont établies à 59.611 tonnes, soit une baisse annuelle de 1%. Ainsi, les débarquements ont enregistré un léger recul après une forte augmentation en 2008. Cette tendance traduit le caractère irrégulier du rythme de progression de la production halieutique observée au cours des six dernières années. Ce niveau se trouve largement en deçà de l’objectif fixé dans le DSRP 2 qui était d’atteindre un rythme de croissance de 10,6% sur la période 2006-2010. En effet, les mesures prises dans le cadre du DSRP 2 sont faiblement mises en œuvre dans la région de Saint-Louis, qui est la deuxième région de pêche après celle de Thiès. Malgré la baisse de la production de 1% en volume, les revenus des pêcheurs se sont accrus de 13% entre 2008 et 2009, en passant de 5.596 millions à 6.351 millions. La baisse des débarquements est consécutive à celle des poissons qui ont accusé une baisse annuelle en volume de 10% alors que les tonnages en crustacés et mollusques se sont accrus de 38% et 32,4%, respectivement. La valeur des poissons s’est accrue de 13% entre 2008 et 2009, celle des crustacés de 34% et celle des mollusques de 126%, soit la plus forte hausse. La région de Saint-Louis est la deuxième région de pêche du Sénégal en termes de débarquements. Ainsi, elle alimente plusieurs autres régions du Sénégal et certains pays limitrophes tels que la Mauritanie, le Mali et la Gambie. En 2009, le tonnage global du mareyage s’est établit à 43.208 tonnes dont 70% ont alimenté les marchés des régions de Matam (24%) et Diourbel (23%)qui ne sont pas ouvertes sur la mer et Dakar (23%)qui se caractérise par Ul demande due à son poids démographique important et la concentration économique national dans la capitale. En 2009, les exportations vers le Mali en provenance de la région de Saint-Louis se sont accrues de 384% comparativement à l’année 2008. Celles en direction de la Gambie ont chuté entre 2008 et 2009 avec une baisse de 97%. La transformation est un sous-secteur important dans la politique de développement de la pêche, surtout à travers l’objectif 3 de la lettre de politique sectorielle des pêches et de l’aquaculture notamment la valorisation optimale des ressources halieutiques. On s’aperçoit que la valeur des produits halieutiques transformés évolue dans le même sens que la quantité transformée sur la période 2005 2009. Il faut juste rappeler que dans le cadre de sa politique, l’Etat du Sénégal a mis en place une Agence pour la Promotion de l’Aquaculture (APA). A cet effet, deux fermes aquacoles ont été installées dans la région de Saint-Louis, plus précisément à Richard-Toll et à Fanaye. Sans structure industrielle d’envergure, la ville tire l’essentiel de ses recettes de la pêche qui est la production la plus importante du secteur primaire. Ce dernier occupe 18 % des travailleurs dont 88 % s’adonnent à la pêche. La zone de prédilection de ce secteur d’activité est principalement basée à GuetNdar où toute la grande majorité de la population s’y investit.La pêche a mobilisé à Saint-Louis un effectif de 16.000 personnes dans la période 1995/1997, soit 39 % du total national. Les femmes sont, en amont, impliquées dans cette activité à travers la vente des poissons ou la trasnsformation des produits halieutiques. La pêche constitue donc une source importante d’emplois et de revenus. Deux types de pêche sont pratiqués à Saint-Louis: la pêche maritime et la pêche continentale grâce à la présence de la mer sur sa façade ouest et du fleuve.
– La pêche maritime est pratiquée sur l’océan où les pêcheurs utilisent dans leur écrasante majorité des pirogues à moteur.
– Il Ya la pêche continentale pratiquée sur le fleuve Sénégal, les lacs et bras du fleuve.
La pêche de ramassage est effectuée par les petites pirogues de ligne en contact avec les armateurs le long des côtes d’Afrique Occidentale. La pêche industrielle, quant à elle, est absente bien que la ville dispose d’un port construit depuis plus de 20 ans mais inopérationnel du fait des difficultés de franchissement de la barre au niveau de l’embouchure. Avec une moyenne de 35000 tonnes par an, Saint-Louis occupe la deuxième place après Thiès pour les débarquements de la pêche artisanale sénégalaise. La région a atteint des mises à terre de 39 000 tonnes pour une valeur commerciale de 6,2 milliards en 1996. Néanmoins, elle connaît depuis lors une baisse dans l’évolution des débarquements. Les perturbations enregistrées s’expliquent par la fermeture brusque de la frontière mauritanienne à partir de novembre 1996. Le mareyage et la transformation de produits halieutiques constituent également des activités très importantes. L’existence d’une matière première toute l’année et d’un important marché (national et étranger) constitue les principaux atouts de l’activité. La pêche est donc un secteur d’importance stratégique de l’économie nationale de manière générale et de l’économie de la région de Saint-Louis en particulier. Le secteur est fortement dominé par la pêche maritime. La modernisation des outils de conservation, de transformation et de commercialisation de cette activité devrait permettre une meilleure valorisation des ressources halieutiques, conformément aux objectifs que s’est fixés l’Etat dans ses différents documents de politique économique. Par ailleurs, la raréfaction de la ressource halieutique a poussé l’Etat à orienter sa politique du secteur vers une promotion de l’aquaculture. La mise en œuvre de cette politique s’effectue jusqu’à présent timidement dans la région de Saint-Louis malgré ses potentialités. L’accélération de la création de fermes aquacoles devrait permettre un accroissement sensible de la production de poissons dans les années à venir.
Le secteur touristique
Aujourd’hui, le tourisme constitue un enjeu économique et social important dans le développement de la ville de Saint-Louis. Depuis moins de dix ans, cette ville s’est ouverte au tourisme européen. Avec la multiplication des complexes hôteliers et de restaurant, proposant à la fois une cuisine traditimmelle et française, il attire les européens. Les sites touristiques sont principalement gérés par des Français. La clientèle est constituée surtout d’Européens. Et pour la fidéliser, beaucoup se sont spécialisés dans l’agroalimentaire européen. En outre, l’architecture coloniale a permis la création de nouveaux types de commerce comme les galeries d’arts, les boutiques d’objets africains (statuettes, tissus traditionnels, tableaux, nattes, etc.), des souvenirs pour les vacanciers. Cependant, le dynamisme économique de la ville est aussi lié, en partie, à son secteur informel.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: PROTOCOLE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 1: PROBLEMATIQUE
Section 1 : Revue de la littérature ou Etat de la question
Section 2 : Position du problème
Section 3: Eléments spécifiques de la question de la recherche
Section 4 : Hypothèse
CHAPITRE II : CADRE D’ANALYSE
Section 1 : Opérationnalisation de l’hypothèse
Section 2: Approche conceptuelle
Section 3 : Cadre théorique adopté
Section 4: Modèle d’analyse
Section 5 : Objectifs de la recherche
5.1 : Objectif général
5.2: Objectifs spécifiques
CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE
Section 1 : Histoire de la collecte
Section 2 : Les techniques de recueil des données
Section 3 : Les techniques de traitement des données
Section 4 : Les difficultés rencontrées
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
CHAPITRE IV: CHAMP DE L’ETUDE
Section 1 : Aperçu historique
Section 2 : Cadre géographique et humain
CHAPITRE V : ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
Section 1 : Le secteur primaire
Section 2 : Le secteur secondaire
Section 3 : Le secteur tertiaire
CHAPITRE VI: SAINT-LOUIS, COLLECTIVITE LOCALE DECENTRALISEE
Section 1 : Les organes de la commune
Section 2 : Les compétences de la commune
Section 3 : Les ressources de la commune
CHAPITRE VII : LE TOURISME DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL ET NATIONAL
Section 1 : Développement du tourisme mondial
Section 2 : La destination Afrique dans le tourisme international
Section 3 : Diagnostic du tourisme sénégalais
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE: PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
CHAPITRE VIII : IDENTIFICATION SOCIOLOGIQUE DES ENQUETES
CHAPITRE IX: IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS DU TOURISME A SAINT-LOUIS
Section 1 : Situation générale du tourisme à Saint-Louis
Section 2 : Impacts socioéconomiques
Section 3 : Impacts culturels
Section 4: Les aspects négatifs du tourisme
Section 5 : Les types de tourisme pratiqués à Saint-Louis
Section 6 : La situation et les enjeux de la formation à Saint-Louis dans le cadre de la promotion du tourisme
CHAPITRE X: FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME A SAINT-LOUIS
Section 1 : Les atouts naturels
Section 2 : Les éléments historiques
Section 3 : Les potentialités culturelles
Section 4 : Les opportunités infrastructurelies
CHAPITRE XI : OBSTACLES ET CONTRAINTES A L’ECLOSION DU TOURISME A SAINT-LOUIS
Section 1 : Problèmes généraux
Section 2 : Les obstacles à la promotion de l’artisanat d’art
Section 3 : L’environnement institutionnel; un facteur de déséquilibre du tourisme local
Section 4 : Perspectives pour un développement local durable du tourisme à Saint-Louis
Section 5 :Recommandations
Conclusion partielle
CONCLUSION
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