Tordeuses et cicadelle verte

Tordeuses et cicadelle verte

Vitinnov et le GDON de Léognan

Crée le 1er juillet 2011, Vitinnov est une des quatre cellules de transfert de technologie de l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV) ; la première dans le domaine de la viticulture et la quatrième dans le secteur viti-vinicole. Adossé à Bordeaux Sciences Agro, Vitinnov bénéficie de l’appui d’un personnel hautement qualifié et des moyens scientifiques mis à disposition (Figure 1). L’objectif de cette cellule est de répondre à la demande croissante des professionnels de la filière viticole qui, face aux nouveaux défis environnementaux et climatiques rencontrés, s’interrogent quant à leurs pratiques et leurs conséquences sur la pérennité du vignoble. Pour cela, et par le biais de travaux de recherche appliquée, de prestations ou de formations, Vitinnov propose aux entreprises de la filière des thématiques de travail adaptées à leurs problématiques, en protection intégrée et durable : protection du vignoble, système de production, fonctionnement de la plante dans son environnement, viticulture de précision, biodiversité du paysage. Vitinnov est un département de l’Association pour le Développement de l’Enseignement et des Recherche en Aquitaine, qui en assure la gestion administrative et financière, bénéficiant ainsi d’un statut privé (Vitinnov, 2015 ; ISVV, 2015).

GDON de Léognan

Le Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) de Léognan est une association de viticulteurs qui regroupe 60 Châteaux et Domaines, sur un territoire de 1 836 hectares de vigne répartis sur les 10 communes de l’appellation de Pessac-Léognan (Figure 2). Le groupement a été créé en 2008 par l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) de Pessac-Léognan pour proposer une solution alternative au plan de lutte obligatoire contre la Flavescence Dorée, tout aussi efficace mais avec moins de traitements insecticides (Figure 3). Depuis la mise en place de ce protocole dérogatoire, la maladie est en régression (- 48% en 2014) et les traitements obligatoires ont été réduits de 75 à 80%. Fort de ce succès et à la demande des viticulteurs, le GDON étend sa surveillance en 2011 aux autres insectes ravageurs les plus préoccupants au vignoble : les tordeuses de la grappe (Eudémis et Cochylis) et la cicadelle verte. La coordination technique et la communication des actions du GDON sont soustraitées à Vitinnov.

Problématique et objectif du stage

Aujourd’hui la surveillance des ravageurs constitue un outil indispensable à la mise en oeuvre d’une agriculture durable et le plan Ecophyto place cette action au coeur de son dispositif puisque l’action 5 a pour objectif de « renforcer les réseaux de surveillance de bioagresseurs dans le domaine du végétal et des effets indésirables de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (Palvadeau et Delval, 2015). Les Bulletins de Santé du végétal (BSV) délivrent une information régionale sur la dynamique des bioagresseurs et une estimation des risques phytosanitaires encourus. La lecture des BSV de diverses régions viticoles suggère une variabilité à une échelle bien plus locale. Si des différences spatiales des départs de vols sont signalées, cette variabilité spatio-temporelle reste peu mesurée et ses facteurs peu documenté. C’est dans ce contexte que s’inscrit la mise en oeuvre de la surveillance collective des ravageurs de la vigne à l’échelle de l’AOC de Pessac-Léognan ; les viticulteurs ayant la volonté de faire évoluer leurs pratiques. Au travers de ce réseau de surveillance collective, les objectifs sont :

– mieux prévoir les risques grâce à une bonne connaissance de la répartition des ravageurs à l’échelle de l’appellation.

– positionner les observations et les traitements éventuels de façon optimale

– limiter les traitements insecticides Afin de pouvoir mieux prévoir les risques liés aux ravageurs ciblés, nous cherchons à identifier une éventuelle logique dans leur répartition sur l’AOC de Pessac-Léognan.

Pour répondre à cette question la méthodologie adoptée se base, d’une part, sur le suivi des populations d’adultes par piégeage et, d’autre part, le suivi des populations larvaires par des observations réalisées directement sur le terrain. Dans un second temps, la comparaison entre les résultats obtenus sur les 5 années de suivi permettra de déterminer une éventuelle logique dans la répartition des ravageurs sur l’AOC et d’identifier si certains secteurs sont plus touchés d’une année sur l’autre.

Les adultes

Les résultats de piégeage sur les deux premiers vols montrent que le nombre de papillons captés varient d’une parcelle à une autre, sur un même secteur. Cette forte variabilité entre parcelles relativement proches rend plus difficile l’identification de zones où le niveau de population de ravageurs est plus important. Au cours du premier vol, les pièges localisés dans la zone verte sur la figure 24, enregistre un nombre de captures faible, voire nul. Les pièges situés hors de cette zone verte enregistrent quant à eux un nombre relativement variable de piégeage, plus ou moins important selon les parcelles. Une parcelle, située à l’ouest de Léognan (en pointillé sur la figure 24) se distingue des autres parcelles suivies puisque un grand nombre de papillons ont été piégés. Le deuxième vol se caractérise par une baisse du niveau de captures pour la majorité des parcelles suivies. Ainsi sur la parcelle de Léognan, le nombre d’individus piégés a considérablement diminué au cours de ce deuxième vol (75 individus captés).

En revanche, certaines parcelles qui avaient enregistré de faibles captures lors du premier vol, présentent une hausse du nombre de piégeage. Les trois parcelles concernées par cette augmentation du niveau de captures sont très éloignés les unes des autres (Annexe 3) : la première à Mérignac, la deuxième à Cadaujac et la troisième à Saint-Médard-d’Eyrans. De plus, comme pour le premier vol, les parcelles situées dans la zone verte sur l’Annexe 3 enregistrent à nouveau de faibles captures.

Dynamique d’évolution du ravageur

Les dynamiques de vol établies pour chaque année de suivi sur la même période (fin mars à fin juillet) sont présentées dans la figure 28. Pour chacune des courbes de vol, deux pics de vol sont généralement détectés, à l’exception de l’année 2014 où le deuxième pic est difficilement identifiable. Par ailleurs, des différences d’intensité et de départ de vol peuvent également être observées entre les années. L’année 2011 est particulière puisque les papillons G0 ont émergé très tôt par rapport aux quatre années suivantes, et le pic de vol a été très intense. Pour les années 2012, 2013, 2014 et 2015, les départs et pics de vol ont eu lieu plus tard. Les dates de pic de vol varient de début mai en 2011 (pic le plus précoce) à mi-avril en 2012 et 2015 (pic le plus tardif).

Par ailleurs, les intensités des pics de vol sont similaires pour 2012, 2014 et 2015. Le deuxième vol s’est également passé très tôt en 2011, le pic de vol ayant eu lieu début juin, tandis que pour les années suivantes il a eu lieu fin juin. Globalement, ce deuxième vol a été moins fort en intensité sur les 5 années, les différences étant plus ou moins marquées d’une année à l’autre. En 2014, le deuxième vol a été difficilement détectable puisque très peu d’individus ont été piégés. Un départ de troisième vol a été observé cette année (2015), fin juillet tandis, qu’à cette même date, le troisième vol n’avait pas encore démarré pour les vols de 2011 à 2014.

Répartition d’Eudémis sur l’appellation La répartition des captures d’Eudémis présente une forte hétérogénéité sur l’ensemble du territoire de l’appellation d’une année à l’autre. Les parcelles au sud de l’appellation semblent recenser en moyenne plus de papillons au cours du premier vol, tandis que pour le deuxième vol la tendance semble s’inverser ; les parcelles du nord de l’appellation semblent capter plus d’individus. La figure 29, représentant l’intensité du vol au cours du temps dans le secteur sud et dans le secteur nord, permet de confirmer cette tendance. Cependant, ces résultats sont à nuancer puisque au sein d’un même secteur, le niveau de captures est très hétérogène ; certaines parcelles ayant des niveaux de piégeage important tandis que d’autres, situées à proximité de ces dernières, ne captent que peu d’Eudémis.

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Table des matières

Glossaire
Liste des abréviations
Liste des annexes
Liste des illustrations
INTRODUCTION
1.Vitinnov et le GDON de Léognan
2.Problématique, contexte et enjeux
2.1. La filière viticole et ses enjeux
2.2. Tordeuses et cicadelle verte : ravageurs de la vigne
2.2.1. Les tordeuses de la vigne
2.2.2. La cicadelle verte
3.Problématique et objectif du stage
MATERIELS ET METHODES
1.Le vignoble : l’Appellation Pessac-Léognan
2.Recensement des populations d’insectes
2.1. Recensement des populations d’adultes
2.1.1. Matériel de piégeage
2.1.2. Le réseau de pièges
2.1.3. Recensement des populations d’adultes
2.2. Recensements des populations larvaires
2.2.1. Le réseau de parcelles d’observation
2.2.2. Suivi des populations de tordeuses
2.2.3. Suivi des populations de cicadelles vertes
3.Diffusion de l’information auprès des propriétés
4.Analyses des données
III. Résultats
1.Eudémis, Lobesia botrana
1.1. Dynamique d’évolution du ravageur
1.2. Répartition d’Eudémis sur l’appellation
1.3. Comparaison entre les 5 années
1.3.1. Dynamique d’évolution du ravageur
1.3.2. Répartition d’Eudémis sur l’appellation
2.La cicadelle verte
2.1. Dynamique d’évolution du ravageur
2.2. Répartition de la cicadelle verte sur l’appellation
DISCUSSION
Interprétation des résultats
Les limites du dispositif
Axes d’amélioration
CONCLUSION
Bibliographie

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