Toile de fond de la pauvreté rurale

La pauvreté est définie comme la non-satisfaction des besoins primaires (l’habitat, l’éducation, l’habillement, la nourriture, la santé, l’hygiène, l’assainissement, etc.). La pauvreté est un phénomène répandu dans l’archipel des Comores, plus particulièrement à Anjouan, à cause des crises politiques, institutionnelles et économiques qu’a connu l’Union des Comores, au cours des dix dernières années, qui n’ont pas contribué à améliorer les conditions de vie de la population. Ces crises ont aggravé la pauvreté et ont contribué à détériorer les relations avec la communauté internationale. L’impact sur la croissance et la pauvreté est difficile à évaluer. D’une part, les transferts de fonds permettent de satisfaire les besoins les plus pressants de la consommation courante, et des dépenses de formation du capital humain, éducation et santé ; d’autre part, l’impact sur l’offre de biens échangeables est plus difficile à discerner. Selon le recensement général de la population et de l’habitat effectué en 2003, l’île d’Anjouan compte 243732 habitants environ, dont les 2/3 vivent en milieu rural. Les densités de la population atteignent des seuils critiques, comme dans la région de Nyumakélé, où elles dépassent les 1000 habitants au kilomètre carré cultivable. Le seuil de la pauvreté atteint 38,4%, soit 217287 FC. Ce qui signifie qu’une grande majorité de cette population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Ainsi, cette pauvreté, surtout rurale, les touche beaucoup plus, et prend de l’ampleur, de jour en jour.

TOILE DE FOND DE LA PAUVRETÉ RURALE À ANJOUAN 

Présentation géographique

Relief

Anjouan est le deuxième territoire des quatre îles qui constituent l’archipel des Comores, situé dans la partie nord du canal de Mozambique, à mi-distance (300km) entre Madagascar et la côte est africaine. Sa capitale est Mutsamudu et sa population est d’environ 243 732 habitants, en 2003 , sa superficie est de 424km² .

L’île est d’origine volcanique, au sol riche, mais au relief très accidenté, montagneux limitent sérieusement l’espace agricole, avec des pentes raides et des vallées étroites. L’île d’Anjouan occupe la deuxième position dans le chapelet d’îles, par son ancienneté. Ainsi, elle est la plus montagneuse des quatre îles. L’île offre à l’homme une gamme de ressources végétales venant surtout d’arbres fruitiers poussant naturellement. On y trouve aussi un éventail de productions vivrières adoptées par les habitants. La mer est très poissonneuse. On peut admirer, à Anjouan, de magnifiques cirques, ainsi que les plus belles cuvettes et vallées de l’archipel.

Climat

Le climat est de type tropical maritime, avec une saison chaude et humide de novembre à avril et une saison plus fraîche, et relativement plus sèche, de mai à octobre. Ce climat tropical à deux saisons est toutefois variable, en fonction de l’exposition et de l’altitude. Ainsi les côtes exposées au vent sont humides, elles sont caractérisées par une saison sèche bien marquée. Durant la saison chaude et humide (ou été austral), les vents dominants proviennent du nord-ouest. Ils s’appellent « kashkazi » et soufflent du mois de novembre au mois d’avril. Ils sont marqués par la mousson du nord-ouest qui soufflent à travers l’Océan Indien, apportent de fortes pluies, avec parfois de violents cyclones et des températures moyennes qui varient de 28 à33°C. Durant la saison sèche et fraîche(ou hivers austral), les alizés ou « kusi » soufflent du sud-est, du mois de mai à octobre, avec des températures oscillant entre 24 et 27°C.

Cette situation géographique, au milieu d’une grande aire de navigation avec ces vents violents, a permis, depuis l’Antiquité, la fréquentation de l’île, et les flux migratoires à l’origine de son peuplement.

Présentation historique

D’abord, les premiers habitants de l’île d’Anjouan étaient des explorateurs et des immigrés de l’Indonésie et de Polynésie. Ensuite, les gens, tout autour de l’océan indien, ont commencé à venir à Anjouan et les autres îles de l’Union des Comores. Plus particulièrement des migrants d’origine bantoue, issue de la côte Est de l’Afrique. Puis des arabo-chiraziennes sont venus s’installer à Anjouan. Enfin, des malgaches viennent à leur tour s’installer dans l’île. Par ailleurs, sous l’influence des migrants venus d’Arabie et du golfe arabo-persique, dans le cadre du commerce quadrangulaire, orchestré par Zanzibar, à partir du XIIIe siècle, cette population s’est progressivement convertie à l’islam, après l’Hégire. Outre l’Islamisation, la colonisation arabe apportera une organisation politique en sultanats, à la place des chefferies traditionnelles (c’est parmi eux que se déclaraient les sages et les lettrés). Aux environs de l’année 1500, le sultanat d’Anjouan a été fondé et englobe l’île entière ; il s’est ainsi constitué d’une aristocratie détenant la puissance religieuse et politique, la terre, la culture, la science, les arts, et habitant dans les villes de pierre, aux rues tortueuses, entourées de remparts. Il y en a ainsi quatre à Anjouan : Domoni, Mutsamudu, Ouani, Sima et Moya. Mais la division en sultanats a entrainé de nombreuses querelles entre chefs, d’où l’affaiblissement des uns et des autres.

Cependant, c’est dans ce contexte pluriethnique mouvementé que la France, en quête de territoires dans le sud-est de l’Afrique, dans le cadre de la rivalité des compagnies coloniales des XVIIIe et XIXe siècles, va s’intéresser à l’archipel des Comores et les coloniser. Les apports occidentaux issus de l’histoire plus contemporaine de la colonisation viennent alors se greffer, de façon plus ou moins stable, à ce fond. L’île devient protectorat français en 1886. En 1891, une révolution des paysans pauvres et des esclaves menace très sérieusement la domination de la France sur l’île. Les français les évacuent avant de les reconquérir, au prix d’une expédition militaire. Le 25 juillet 1912, les îles de l’archipel des Comores, dont fait partie Anjouan, sont rattachées à la colonie de Madagascar, sous le nom de colonie de Mayotte et dépendances. L’archipel devient une colonie autonome, en 1946, puis un territoire d’Outre-mer (TOM) en 1958.

Par le referendum du 22 décembre 1974, Anjouan choisit l’indépendance vis- à vis de la France contrairement à Mayotte et son intégration dans la nouvelle République Fédérale Islamique des Comores (RFIC). En 1974, les anjouanais se prononcent à 99,5% contre le maintien du statut de TOM de la République française (soit 42 voix pour le maintien). Anjouan a rejoint l’État des Comores, quand il est devenu indépendant en 1975. Depuis l’indépendance, l’archipel subit de nombreux troubles et ne parvient pas à trouver le chemin de la démocratie. Il fait l’objet de coups d’État violents et de prises de main expéditives, soutenus occasionnellement par des mercenaires comme le français Bob Denard, ultérieurement arrêté et condamné par la France.

En 1997, Anjouan et Mohéli proclament unilatéralement une indépendance de la RFI et l’OUA (qui s’avère par la suite dramatique pour la population). En 1998, sous l’égide de l’OUA, Mohéli accepte de nouveau l’autorité de Moroni, Anjouan refuse toujours. En 1999, ABDALLAH Ibrahim, président d’Anjouan, résigné, confie le pouvoir au colonel ABEID, le coordinateur national. Le 09 août 2001, ABEID est écarté par un coup d’État de la gendarmerie, au profit du colonel MOHAMED Bacar. Ce dernier entame alors un long processus politique de réconciliation avec AZALI Assoumani, après sa prise de pouvoir en Grande-comore, afin de créer une nouvelle entité, l’Union des Comores, où les îles bénéficient d’une large autonomie. Le 10 juin 2007, MOHAMED Bacar est réélu au premier tour de l’élection à la présidence de l’île d’Anjouan. Le 31 janvier 2008, le président de l’Union des Comores intervient pour restaurer l’intégrité de l’État comorien, et le colonel Bacar repousse le 28 février 2008 les propositions de médiation internationale d’exil.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : TOILE DE FOND DE LA PAUVRETÉ RURALE À ANJOUAN
CHAPITRE I : PRÉSENTATIONDE L’ÎLE D’ANJOUAN
SECTION I : PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE D’ANJOUAN
SECTION II : LE CONTEXTE SOCIO-CULTUREL D’ANJOUAN
SECTION III : LES STRUCTURES POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES
CHAPITRE II : APPROCHE THÉORIQUE DE LA PAUVRETÉ
SECTION I : DÉFINITIONS DE LA PAUVRETÉ
SECTION II : LES INDICATEURS DE LA PAUVRETÉ
SECTION III : RELATION ENTRE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ
CHAPITRE III : LES CAUSES DE LA PAUVRETÉRURALE À ANJOUAN
SECTION I : LES CAUSES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
SECTION II : LES CAUSES SOCIALES ET POLITIQUES
SECTION III : LES CAUSES ENVIRONNEMENTALES, MANQUE DE PROJET ET DE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT
DEUXIÈME PARTIE : STRATÉGIES D’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE À ANJOUAN
CHAPITRE I : LES STRATEGIES ÉCONOMIQUES
SECTION I : AMÉLIORATION DE L’AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE
SECTION II : DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVÉ ET DU SYSTÈME FINANCIER
SECTION III : STABILITÉ DE L’ENVIRONNEMENT MACRO-ÉCONOMIQUE
CHAPITRE II : LES STRATÉGIES SOCIALES
SECTION I : AMÉLIORATION DE L’ÉDUCATION
SECTION II : AMÉLIORATION DE LA SANTÉ
SECTION III : AMÉLIORATION DES INFRASTRUCTURES ÉCONOMIQUES DE BASE
CHAPITRE III : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENTDURABLE
SECTION I : LA STABILITÉ POLITIQUE
SECTION II : LES STRATÉGIES POUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DURABLE DÉVELOPPEMENT
SECTION III : LES AUTRES PERSECTIVES DE DÉVELOPPEMENT
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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