TIC et développement au Sénégal

Aménagement sous régional pour la promotion des TIC et téléservices

   Aussi bien au niveau sous régional qu’au niveau continental ou mondial le Sénégal est engagé dans des organisations d’intégrations et ou communautaires : (CEDEAO, UEMOA, UIT, UAT, ARTAO etc.). Au niveau de la CEDEAO, le besoin d’adopter une politique des télécommunications et téléservices commune a été nourri durant toute la présente décennie avec des décrets y affairant et s’est concrétiser à la trente et unième session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernements, tenu à Ouagadougou le 19 janvier 2007. Un ensemble d’actes additionnels au traité de la dite organisation a été soumis aux états membres, toutefois nous ne retiendrons ici que les trois qui à elles seules esquissent la volonté et l’ambition d’une stratégie de promotion du secteur des télécommunications/tic, et le désir de se connecter aux autoroutes de l’information. Le premier porte sur l’harmonisation des politiques et du cadre réglementaire du secteur des TIC. Il fixe la responsabilité de chaque état et de son organe national de régulation des télécommunications, définit les « principes directeurs » de la stratégie TIC et trace les limites en matière de régulation et de réglementation. Cet acte additionnel prescrit aux états membres une concordance entre leur politique nationale et les réalités socio- économique, juridique et politique, ce qui permettra une politique commune plus objective et réaliste. C’est à la volonté d’uniformiser le cadre réglementaire sous régional que l’on doit la mise sur pied de l’Agence de Régulation des Télécommunication en Afrique de l’Ouest (ARTAO). Antérieure à cet acte sa création date de « Novembre 2002 sous l’impulsion de la CEDEAO pour l’accompagner dans ses initiatives d’harmonisation du cadre politique et réglementaire des télécommunications en Afrique de l’Ouest ». Le Sénégal est représenté par l’ARTP à cette instance, lequel organe est chargé de la transposition des décrets, textes et lois communautaire. Un autre acte additionnel, A/SA 2/01/07 concerne l’accès et l’interconnexion des réseaux et services du secteur des TIC. Il définit les principales conditions devant régir le cadre réglementaire de l’accès et l’interconnexion. Ce qui dispose à l’instauration d’un marché commun des TIC au niveau de l’Afrique de l’ouest une concurrence loyale et saine entre opérateurs et fournisseurs de services de pays différents. Concernant l’accès/service universel l’acte additionnel A/SA 6/O1/07 y affairant, définit ces deux concepts et détermine les lignes directrices qui mèneront au « désenclavement numérique des états membres ». Cet acte additionnel préconise des stratégies qui inciteraient les opérateurs à investir dans des régions et pour des populations rurales à faible revenus, aux fins de garantir l’accessibilité physique, financière des infrastructures et services dans chaque entité territoriale. Au sein de l’UEMOA la même volonté d’une politique commune des TIC et d’un marché intégré en Afrique de l’ouest est prescrite. Ainsi l’ARTAO déjà cité fais office d’organe catalyseur des différents programmes d’harmonisation au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA, en suggérant la création d’agence de régulation dans les pays ou il n (y en a pas et en servant d’hémicycle aux agences nationaux dans leur tache de transposer et ou de communautariser les textes de lois abrogés par ces assemblées. Le pays est aussi membre de L’Union International des Télécommunications (UIT) et de l’Union Africaine des Télécommunications (UAT), ce qui prouve encore plus la volonté d’adopter une politique nationale des TIC intégrée à l’échelle continentale et mondiale. Cet engouement commun pour les TIC juxtaposé avec les nouvelles dimensions du développement ouvre ce domaine d’activités à une gamme plus variés d’acteurs.

Les acteurs économiques

   Le secteur des TIC/téléservices à Dakar fait intervenir une pluralité d’acteurs économiques tant locaux qu’internationaux. On dénombre les entrepreneurs nationaux et internationaux, les opérateurs de télécoms (ici jouent le rôle de donneur d’ordre dans les centres d’appels et/ou de fournisseurs d’accès à internet pour les prestataires de SAV pour le cas de la SONATEL) ; les institutions bancaires etc. Les entreprises nationales ou internationales de téléservices sont ici considérées comme acteurs économiques, d’actions multiples. En effet avec des activités telle la géo localisation de fret mobile par GPS59, il participe au volet appropriation des TIC et rejoins la politique nationale dans ce domaine, sur l’adaptation des contenus aux réalités socio-économiques. D’ un autre coté elles vendent la destination Sénégal par la propre floraison de leur activité qui du même coup booste l’économie avec un apport sur le PIB assez conséquent. Concernant les opérateurs télécoms, la SONATEL fournie une bande passante à tous les prestataires de téléservices. Et dans un segment comme le télémarketing les trois opérateurs nationaux tiennent le rôle de donneurs d’ordres à travers leur GRC60, qu’ils ont confiés totalement et ou partiellement aux centres d’appels. Pour ce qui est des institutions bancaires, elles jouent un rôle très important dans l’implantation des entreprises de téléservices, par la mise à disposition de fonds61 lors de leur création. Bien sur bon nombres d’entreprises signalent n’être au courant d’aucun type de subventions ou d’avantages de ce genre, ce qui surligne encore l’opacité dans le fonctionnement du cadre incitatif à l’investissement62. Le privé à travers les différentes entreprises de TIC et les investisseurs sont les premiers acteurs économiques ainsi. Tout ce monde agit dans la logique de faire de ces activités le moteur de l’économie sénégalaise. Toutefois dans l’optique du développement local, le marketing propre de la presqu’île du cap vert dans le domaine des TIC, des acteurs sont laissés en rade.

Les infrastructures de télécommunications à Dakar

  Au Sénégal les télécommunications sont divisées en trois segments : la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et internet. Une grande disparité en faveur de Dakar est notée dans les différents segments. La capitale est deux fois plus dotée en lignes fixes, 48.6% alors que le reste du pays où la répartition des lignes est presque uniforme. La même tendance est lue pour le mobile, les abonnements sont nettement plus élevés dans la capitale. Concernant même l’équipement en matériel informatique, il existe un grand écart entre Dakar avec une moyenne de 27,5 ordinateurs pour 100 ménages ; et le reste du pays avec une moyenne de 11,5 pour 100 ménages pour le pays. Par rapport à internet avec un taux de pénétration national de 4%, 72% de ces connexions se trouvent à Dakar. Aujourd’hui le Sénégal est l’un des pays les mieux dotés en infrastructures de télécommunication en Afrique de l’ouest en particulier et en Afrique en général. En effet, il dispose :
 d’un réseau national de télécommunications entièrement numérisé.
 Un Hub de la sous-région pour la connectivité internationale.
 Une Station Hub terrienne du réseau panafricain des services en ligne (Afrique-Inde).
 et d’un réseau indépendant d’infrastructures pour l’intranet gouvernemental.
De manière détaillée il est doté d’une « station terrienne par satellite »d’un centre de câble sous-marins, d’un centre télex international, de deux centres émetteurs et enfin d’un système d’ondes décamétrique. Cependant il faut signaler que tout ceci ne s’est pas établi en même temps et qu’aussi c’est le fruit de stratégies nationales promettant l’essor des télécommunications. C’est en 1972 que les premières politiques pour promouvoir le secteur des télécommunications sont lancées ce qui donne naissance aux premières infrastructures, a la création de la SONATEL et les premières politiques pour booster aussi bien la téléphonie que l’informatique. En 1988, SENPAC, le premier réseau de transmission de données par paquets de type X25 est lancé et permet l’accès pour les entreprises aux banques de données et aussi la connexion aux réseaux étranger équivalents comme TRANSPAC en France. D’un débit assez faible au début 64 kbps, le réseau est entièrement numérisé en 1997 et facilite en quelque sorte l’essor de la téléphonie et son expansion dans tout le Sénégal. Ces installations permettent une couverture téléphonique de la presque totalité des villes sénégalaises et rappelons que dans toutes ces étapes Dakar est toujours la première et la mieux servie. D’abord par sa position géographique qui fait que les installations sont plus adaptées sur Dakar qu’a l’intérieur du pays et aussi de par sa posture de capitale. Même s’il faut reconnaitre que cette concentration des infrastructures dans la partie ouest du territoire sénégalais est la principale cause de l’enclavement des localités intérieures surtout en matière de TIC. Ce qui souligne dors et déjà le problème de l’accessibilité des TIC pour les populations intérieures. Aujourd’hui pour faire participer les territoires à la nouvelle économie mondiale il faut faciliter l’accès aux TIC et son appropriation par les diverses couches de la population et favoriser son intégration dans les secteurs d’activités économique. Ainsi l’on ne saurait admettre une mauvaise répartition des infrastructures de télécommunications si on entend bien sur intégrer la mondialisation et combler le fossé numérique. Ainsi dès avril 1999 un réseau internet protocole reliant les villes sénégalaises est lancé et permet aussi le développement de réseau intranet et extranet. C’est dans cette même vague qu’une licence de communication par satellite est attribuée à iridium permettant plus de connexion via le monde entre autre Europe de l’ouest Amérique du nord. Cependant c’est en 2002 que le premier câble sous marin en fibre optique (le SAT-3/ wasc/safe)70 est inauguré à Dakar mais loin d’être une prouesse sénégalaise c’est l’œuvre d’un consortium international de 36 entreprises. C’était dans le cadre d’un système « d’échange d’expertise nord sud avec afrikan télécom, France télécom et la SONATEL » et ce câble devait relier l’Afrique, l’Amérique du nord, l’Europe et l’Océanie. Long de 28000km, il est annoncé comme le pont entre l’Afrique et le reste du monde ou tout simplement comme le câble qui va connecter le Sénégal au réseau mondial.71 Il ouvre tout aussi une perspective d’essor des activités tel les téléservices et donne ainsi naissance à des projets pour la télémédecine et le téléenseignement. En 2006 le système géostationnaire de télécommunication par satellite est aussi finalement acquis après trois ans de gestation (bouclage du financement 2003, démarrage juin 2003 et mis en orbite 2006). Et ce qui est à signaler c’est que ces projets loin de concerner Dakar ou le pays seulement sont de vocation sous régionale72. Aujourd’hui si l’on dispose d’internet à haut débit c’est aussi grâce au Réseau Numérique à Intégration de Services (RNIS)73 qui permet au pays mais spécialement aussi a Dakar d’être connecté avec les grands réseaux internationales. Pour Dakar précisément on peut dire que la mise en service des deux câbles sous marins ATLANTIS 2 en 2000 et le sat3/wasc /safe en 2002 a été le point de départ réel de l’essor des activités de téléservices. Même si dès 1996 les toutes premières activités démarrent : la télésaisie, la téléassistance, la télémédecine74 et le téléenseignement. Très vite avec l’aménagement d’un cadre juridico-financier propice à l’installation de telles entreprises vers 2004 Dakar compte près de cinquante sociétés de téléservices, offrant une panoplie d’activités mai surtout faisant de ce secteur un nouveau pourvoyeur d’emploi. Le parc infrastructurel du pays ne cesse de se moderniser et aujourd’hui Dakar grâce a de telles infrastructures et bien sûr à d’autres atouts a su bien adapter les TIC dans les activités socio économiques. En dehors de ces câbles, la Sonatel est signataire du consortium ACE et d’autres projets de connexions internationales en fonction depuis juillet 2010. Si les infrastructures de télécommunications sont à la base de l’excroissance des activités liées au TIC il faut aussi noté qu’il existe d’autres particularités propres à la capitale qui ont très vite permis un environnement propice pour l’intégration des technologies dans l’économie. Variés mais aussi quelques peu épars c’est surtout au départ un potentiel social qui s’inscrit un peu dans la logique de cette stratégie nationale promouvant l’essor des télécommunications.

Comment se positionne Dakar sur les différents marché des TIC et téléservices ?

  Faire de Dakar la plaque tournante des TIC et téléservices, en Afrique de l’ouest, en Afrique et en faire une destination mondiale de premier ordre sont des slogans scandés aussi bien par l’Etat, les institutions publiques en charge de la promotion du secteur que par les autres acteurs privées, civile ou autres… Ainsi du coté de l’état et de ses institutions affiliées nous avons l’Agence de promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX), l’Agence de régulation des télécommunications et postes (ARTP), le Conseil présidentiel de l’investissement (CPI) et bien d’autres structures grandement investies dans la promotion de ce secteur. Vu l’importance de la compétitivité territoriale dans la nouvelle économie mondiale ; le segment de marché des téléservices est investit d’un grand nombre de système d’évaluation dont le classement du Global Service Location index qui cumule trois variables : l’attractivité financière du pays, la disponibilité et les compétences des ressources humaines et l’environnement des affaires. Aujourd’hui les efforts dans l’aménagement d’un cadre juridicoéconomique incitatif ont porté le Sénégal à la 26ième place de meilleures destinations pour l’offshoring sur un classement mondial de 50 pays. Ceci le pays le doit à une indice d’attractivité financière du territoire de 3.06/4 ; un indice de disponibilité et de compétence des ressources humaines de 0.88/ 3 et enfin un indice d’environnement des affaires de 1.08/3, cumulés lui confère un total de 5.03/1092. Certes une place acceptable mais ces chiffres sont loin d’être les meilleurs sur le continent et vu les potentialités du territoire, peuvent s’améliorer grandement avec une plus nette maîtrise des réalités du marché, en quelque sorte un réaménagement du cadre jusque là établi. D’autant plus qu’entre 2007 et 2009 l’attractivité financière a légèrement baissé, de 3.2 à 3.06 ; tout comme l’environnement des affaires passant de 1.1 à 1.06 et dans un mouvement contraire la disponibilité et la compétence des ressources humaine hausse en passant de 0.8 à 0.88. Et cette dernière fluctuation serait plutôt du à notre fort taux de chômage et ce chiffre reflet hélas les efforts à faire pour améliorer les ressources humaines en quantité et en qualité. En 2009, l’Artp a enregistré 33 fournisseurs de services à valeur ajouté, dont trois centres de contact. Parallèlement le pays compte une quarantaine d’entreprises de téléservices agrées au code de l’investissement par l’Apix. Ces deux répertoires ne se recoupent guère et il existe un nombre assez important de sociétés non répertoriées à ces deux agences là.

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Table des matières

Introduction
Première partie : problématique et méthodologie
Chapitre 1 Problématique
1.1. Contexte
1.2. Conceptualisation
1.3. Formulation du problème
1.4 Objectifs
1.5. Hypothèses
Chapitre 2 : Approche méthodologique
2.1. Revue de la littérature
2.2. Méthodes et techniques de recherches utilisées
2.3. Enquêtes de terrains
2.4. Limites et obstacles rencontrés
Deuxième partie : stratégies de promotion du secteur TIC/téléservices
Chapitre 1 : La politique nationale en matière de TIC et téléservices 
Introduction
I. Les politiques et stratégies de promotion du secteur des TIC /téléservices
1.1. Lois et politiques sectoriels des télécommunications
1.2. Lois et stratégies de promotion des investissements
1.3. Aménagement sous régional pour la promotion des TIC et téléservices
II. Les acteurs du secteur TIC/ téléservices au Sénégal
2.1. Les acteurs publics
2.2. Les acteurs économiques
2.3. Acteurs potentiels marginalisés
Chapitre 2 : Dakar et les téléservices
Introduction
I. Les atouts de Dakar en matière de TIC
1.1. Les infrastructures de télécommunications à Dakar
1.2. Les particularités ayant facilités l’insertion des TIC dans l’économie
1.3. Les activités nées de l’insertion des TIC dans la vie économique
II. Les enjeux du secteur des TIC et téléservices
2.1. Evolution des services de TIC et téléservices de 2002 à 2010
2.2. Comment se positionne Dakar sur les différents marché des TIC et téléservices ?
2.3. Les enjeux réels du marketing de Dakar dans le domaine des téléservices
Chapitre 3 Les entreprises TIC et téléservices dans la région de Dakar
Introduction
I. Les entreprises de téléservices dans la capitale
1.1. Les types de prestations
1.2. Segment compétitif : l’offshoring
1.3. Les obstacles de l’externalisation
Troisième partie : TIC et marketing territorial à Dakar
Chapitre 1 : Les dimensions possibles du marketing territorial de Dakar
Introduction
I. La démarche du marketing territorial
1.1. La démarche classique du marketing territorial
1.2. La démarche du marketing territorial de Dakar pour le secteur des téléservices
1.3. Les méthodes d’analyses en marketing territorial
II. Les objectifs et échelles du marketing territorial de Dakar
2.1. Les objectifs de développement durable pour la capitale et le pays
2.2. Les objectifs de développement durable à l’échelle sous régionale
2.3. Les objectifs à l’échelle internationale
Chapitre 2 : Analyse des forces et faiblesse de Dakar en terme de marketing territorial
Introduction
I. Analyse de l’offre territoriale à Dakar
1.1. Les infrastructures de télécommunications
1.2. La ressource humaine
1.3. La législation du travail pour le secteur TIC/téléservices
II. Analyse de la compétitivité-prix de Dakar pour le marché des téléservices
2.1. Le foncier, l’immobilier et l’énergie
2.2. L’environnement global des affaires : les impositions et exonérations
2.3. La compétitivité qualitative de l’offre Dakaroise
Conclusion
Bibliographie

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