Les manifestations aigues de la pathologie hémorroïdaire sont dominées par des thromboses pouvant justifier une consultation et un traitement urgent (1). La thrombose hémorroïdaire est constituée par la formation d’un caillot dans une veine hémorroïdaire. C’est une pathologie généralement très douloureuse et représente la cause la plus fréquente des urgences en proctologie (2) (3). C’est pour ces raisons que nous avons choisi de faire une approche sur cette pathologie dans le but d’améliorer sa prise en charge au point de vue diagnostic et thérapeutique.
LE CANAL ANAL
Anatomie
Définitions
Sa définition anatomique a été source de divergence pendant longtemps. C’est la région terminale de l’intestin, de la partie inférieure du rectum. La dernière définition du TNM UICC définit le canal anal par une limite supérieure ou jonction anorectale et une limite inférieure ou marge anale ou anocutanée.
Vascularisation
Les artères
Les artères principales de l’anus sont au nombre de trois :
-L’artère hémorroïdale supérieure : elle naît par bifurcation terminale de l’artère mésentérique inférieure en artère hémorroïdale supérieure droite et gauche.
-L’artère hémorroïdale moyenne née de l’hypogastrique.
-L’artère hémorroïdale inférieure qui est l’artère principale du canal anal.
Les veines
Elles présentent un intérêt particulier puisqu’elles sont à l’origine des hémorroïdes. Les veines hémorroïdales sont naturellement formées par la communication entre les deux systèmes : veine cave inférieure-veine porte.
Toute l’originalité du système veineux est dans la présence des sacs veineux appendus aux troncs veineux et organisés en deux plexus hémorroïdaires : interne et externe. Le plexus hémorroïdaire interne est le plus important. Il s’organise du fait de la présence de très nombreuses fibres élastiques, en trois (03) paquets hémorroïdaires situés au niveau et au dessus de la ligne pectinée. Le plexus hémorroïdaire externe est moins important. Les sacs veineux peuvent être plus volumineux, mais ils sont moins élaborés que ceux du plexus hémorroïdaire interne, n’étant composés que d’un seul revêtement épithélial. Il existe des anastomoses, grêle en principe, entre les deux plexus hémorroïdaires interne et externe, à travers le ligament de Parks. Le plexus hémorroïdaire interne est drainé par les deux veines rectales : supérieure et moyenne, et le plexus hémorroïdaire externe par la veine rectale inférieure.
Histologie
Le canal anal est tapissé d’une muqueuse malpighienne en région sous pectinéale et une muqueuse de type intestinal (cylindrique) au dessus de la ligne pectinée. Le sous-muqueux contient un riche plexus de veines hémorroïdaires. Les hémorroïdes sont composées de lacs veineux, de petites artérioles sous muqueuses et d’un intense réseau anastomotique. La couche musculaire circulaire lisse s’épaissit en un sphincter anal interne tandis que plus superficiellement, du muscle squelettique s’organise en un sphincter anal externe.
HEMORROÏDES- THROMBOSE- THROMBOSES HEMORROÏDAIRES
HEMORROÏDES
Ce sont des dilatations des veines, situées dans le sous –muqueux du canal anal, qui se manifestent cliniquement par des rectorragies, procidences, thromboses, phénomènes inflammatoires. Ce phénomène peut se produire sous l’influence de l’hypertension de l’un ou l’autre des deux systèmes hémorroïdaires. En effet, tout obstacle sur le système cave (collecteur du réseau hémorroïdaire inférieur) surtout au niveau du bassin, favorise la stase sanguine (lenteur de l’écoulement sanguin dans les veines) et la constitution des hémorroïdes. De même tout obstacle sur le système porte peut entraîner des hémorroïdes (cas des cirrhoses).
DEFINITION D’UNE THROMBOSE
On appelle thrombose, la formation d’un caillot fibrino-cruorique dans les cavités vasculaires, au cours de la vie.
THROMBOSES HEMORROÏDAIRES
Définitions
La thrombose hémorroïdaire externe correspond à la formation d’un caillot fibrino-cruorique dans les veines superficielles sous cutanées de la peau de la marge anal. Une thrombose hémorroïdaire interne c’est une thrombose survenue dans le plexus hémorroïdaire interne.
Etiopathogénie
Le mécanisme précis de la formation de la thrombose n’est pas encore bien connu actuellement. Elle est probablement le fait d’un désordre hémodynamique par débordement du système neurorégulateur hémorroïdaire.
Certains pensent qu’il s’agit de la rupture d’un vaisseau créant un hématome souscutané et d’autres, qu’il se produit un caillot intra-vasculaire sous l’effet des modifications biologiques associées à un phénomène de stase et à un traumatisme. Une augmentation de la pression intra-abdominale, une augmentation de la pression veineuse locale et une gêne mécanique au retour veineux pourraient occasionner la formation d’un thrombus intra-vasculaire.
Facteurs déclenchants :
Beaucoup de facteurs déclenchants ont été incriminés dans la survenue d’une thrombose : trouble de transit, épisode de la vie génitale chez la femme (les thromboses hémorroïdaires externes ne sont pas rares et surviennent la plupart du temps dans les 24 heures suivant l’accouchement), irritations locales, sport et efforts violents, une augmentation du débit sanguin mésentérique, trouble de la statique pelvienne.
Facteurs déterminants :
L’élément essentiel est la lésion pariétale, traumatique ou inflammatoire. Ils sont variés, parfois discutables mais souvent retrouvés.
Facteurs favorisants :
-Facteurs héréditaires : il y a une prédisposition familiale.
La pathologie hémorroïdaire est plus fréquente dans les familles où d’autres personnes sont atteintes d’hémorroïdes.
-Facteurs alimentaires : excès de table, épices, alcool ;…
-Trouble du transit intestinal : constipation, dyschésie, diarrhée ;
-Certains sports : les sports violents, le cyclisme, équitation ;…
-Les professions exposées : chauffeurs, pilotes ;…
-Station débout prolongée ;
-Position assise prolongée, voyages ;
-Les épisodes de la vie génitale chez la femme : grossesse, accouchement surtout;
-Stress ;
-Les gestes instrumentaux anaux ;
-Irritation locale : suppositoires, pommades.
Anatomo-pathologie
La maladie hémorroïdaire externe est bien le fait d’une pathologie veineuse inflammatoire alors que la pathologie hémorroïdaire interne est une affection dégénérative du tissu fibro-elastique de soutien et d’amarrage. Les thromboses hémorroïdaires se caractérisent par la formation au niveau des hémorroïdes d’un ou plusieurs caillots sanguins (hématome par rupture vasculaire ou thrombose vraie intra-vasculaire). La masse hémorroïdaire thrombosée est composée d’une partie externe cutanée rose oedémateuse, et d’une partie profonde muqueuse, noirâtre violacée, nécrotique par endroit, suintante. Ces lésions modifient le régime circulatoire, la répartition des charges électriques à la surface de l’endothélium, favorisant la conglutination des plaquettes. Il s’agit toujours d’un incident local qui ne comporte aucun risque embolique et dont l’évolution spontanée se fait vers le sphacèle et l’élimination hémorragique des caillots, vers la résolution progressive ou vers la transformation fibreuse.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS DES CONNAISSANCES
RAPPELS DES CONNAISSANCES
I- LE CANAL ANAL
A- Anatomie
1-Définition
2-Vascularisation
2-a Artères de l’anus
2-b Veines de l’anus
B- Histologie
II- HEMORROÏDES-THROMBOSE- THROMBOSES HEMORROÏDAIRES
A- Hémorroïdes
B- Définition d’une thrombose
C- Thromboses hémorroïdaires
1-Définition
2-Etiopathogénie
3-Anatomo-pathologie
4-Clinique
4-a-Type de description
4-b-Formes cliniques
5-Diagnostic
5-a Diagnostic positif
5-b Diagnostic différentiel
6-Traitement
1-Buts
2-Moyens
3-Indications et contre-indications
SECONDE PARTIE : NOTRE ETUDE
NOTRE ETUDE
I- MATERIELS ET METHODE
II- NOS OBSERVATIONS
III- RESULTATS
A- Résultats du recrutement
B- Caractéristique de la population
1- Epidéméiologie
2- Clinique
3-Thérapeutique
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSION – SUGGESTIONS
I- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1- Epidéméiologie
2- Clinique
3- Thérapeutique
II- SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE