Méthodes d’exploration des plaquettes
Les examens biologiques sont hiérarchisés et prescrits en fonction du contexte clinique. L’exploration d’une anomalie de l’hémostase primaire comprendra :
− Quelques tests de dépistage : obilan standard de coagulation : Temps de Prothrombine (TP), Temps de Thrombine (TT), Temps de Céphaline Activé (TCA), fibrinogène ; ohémogramme avec étude quantitative et qualitative des plaquettes ; ovérifier l’absence de pseudo-thrombopénie. L’anticoagulant utilisé pour la réalisation de la numération formule sanguine est l’acide éthylène diamine tétra acétique. Il est susceptible d’entrainer l’apparition d’agrégats plaquettaires. Cet artéfact est la première cause à rechercher lors de la découverte d’une thrombopénie.
− Un ou plusieurs examens plus spécialisés tel que la recherche d’une fragilité capillaire, le test d’adhésion plaquettaire, les techniques d’agrégation plaquettaire in vitro entre autres.
Aspects épidémiologiques
La thrombocytopénie accidentelle de la grossesse ou thrombocytopénie gestationnelle est la cause la plus courante de thrombocytopénie au cours de la grossesse. Elle touche 6% à 7% des femmes enceintes. La TG représente plus des deux tiers des cas de thrombocytopénie associée à la grossesse [4,7,8,9]. Elle est souvent sous diagnostiquée et mal gérée [5]. Dans le monde beaucoup d’études parlent de la thrombopénie pendant la grossesse et de ces causes [6,7,8,9,10,11,12]. Elles montrent à l’unanimité que la principale cause est la TG. Au Sénégal, nous n’avons pas trouvé d’études qui traitent de la thrombocytopénie au cours de la grossesse. Par conséquent, nous nous sommes proposé de rapporter un cas de thrombocytopénie gestationnelle avec un placenta praevia recouvrant total sur une grossesse menée à terme sur un utérus bicorne uni cervical avec une revue de la littérature.
RECOMMANDATIONS
En regard de ces conclusions, nous pouvons faire les recommandations suivantes :
− Penser à une collaboration multidisciplinaire devant toute association thrombopénie et grossesse
− Réfléchir à s’accorder sur un seuil de définition de la thrombopénie au cours de la grossesse
− Penser à l’opportunité à abaisser le seuil de thrombocytopénie pendant la grossesse afin d’éviter les investigations coûteuses et souvent inutiles
− Penser à la thrompocytopénie accidentelle devant toute thrombopénie modérée au troisième trimestre de la grossesse
− Introduire la numération formule sanguine dans les modalités de surveillance d’une grossesse au troisième trimestre.
− Poser le diagnostic de thrombocytopénie gestationnelle devant des numérations antérieures normales, l’absence de thrombopénie avant la grossesse ou lors des deux premiers trimestres de la gestation en cours.
− Développer un algorithme de prise en charge clinique et biologique devant toute thrombopénie et grossesse
− Poser des stratégies ciblées suggérant des situations dans lesquelles une attente vigilante jusqu’après l’accouchement peut être considérée comme une approche sûre, celles dans lesquelles un traitement doit être administré et celles nécessitant un bilan diagnostique opportun, compte tenu du risque de certaines étiologies pouvant mettre en jeu le pronostic maternel et fœtal.
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
La thrombopénie est définie comme un taux de plaquettes< 150 x 10ꝰ/L. Elle est souvent asymptomatique et de découverte fortuite. Les causes peuvent être propres à la grossesse, ou indépendantes de celle-ci. La thrombocytopénie «accidentelle» ou thrombocytopénie «gestationnelle » est de loin la cause la plus fréquente. Elle survient habituellement au cours du troisième trimestre de la grossesse avec une baisse modérée des plaquettes. C’est un diagnostic qui est retenu qu’après l’accouchement. Elle n’a pas de retentissement sur le fœtus et se corrige spontanément dans le post-partum. Notre observation parle d’une thrombocytopénie gestationnelle du troisième trimestre avec une revue de la littérature. Son bilan prénatal était normal sans troubles hématologiques. Les sérologies étaient négatives. Elle n’avait pas d’antécédent de troubles hémorragiques et/ou de pathologies auto immunes. Elle présentait une thrombopénie modérée et découverte de manière fortuite à 37 semaines d’aménorrhées + 3 jours. La voie d’accouchement était indépendante de la thrombopénie. En effet, l’indication d’une césarienne prophylactique était posée bien avant la découverte de la thrombocytopénie. Le nouveau né ne présentait pas de thrombopénie. Dans le post partum, la thrombocytopénie s’est spontanément améliorée chez la mère. Aucun risque hémorragique n’a été noté. En pratique devant la découverte d’une thrombopénie au troisième trimestre de la grossesse des investigations poussées ne sont pas utiles dans la majorité des cas. Il faudra suivre le compte plaquettaire chez la mère et contrôler les plaquettes chez le nouveau-né.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA THROMBOPENIE GESTATIONNELLE DU TROISIEME TRIMESTRE
1. GENERALITES
1.1. Définition
1.2. Rappel
1.2.1. Plaquettes
1.2.1.1. Production, morphologie et ultra-structure des plaquettes
1.2.1.2. Fonctions des plaquettes
1.2.1.3.Méthodes d’exploration des plaquettes
1.2.2. Modifications physiologiques hématologiques chez la femme enceinte
DEUXIEME PARTIE : NOTRE OBSERVATION
1. OBSERVATION
1.1. Clinique
1.2. Paraclinique
1.3. Attitude thérapeutique
2. DISCUSSION
2.1. Aspects épidémiologiques
2.2. Clinique
2.3. Paraclinique
2.4. Prise en charge
2.5. Suivi
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
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