Théories sur l’exploitation des ressources épuisables

Théories sur l’exploitation des ressources épuisables

L’épuisement d’une ressource est focalisé autour de la mesure de sa rareté car l’approche géologique, avec ses ratios, s’oppose à l’approche économique centrée sur l’examen des prix et des coûts de production. Pour la suite, on va parler de la règle de Hotelling.

La règle d’Hotelling 

La règle d’Hotelling permet de construire un indicateur de rareté économique, crée par Lionel Gray (1914), ce premier a déterminé la valeur d’un stock de ressources épuisables, qui évolue au rythme d’extraction de la ressource en fonction du régime économique (concurrence, monopole, gestion centralisée). On considère qu’un stock d’une ressource épuisable est un actif particulier produisant un revenu dans le temps. Ce qui signifie que l’exploitation et la consommation d’une unité engendrera l’impossibilité d’extraire et de consommer cette unité plus tard. Le stock est supposé fini, donc extraire au moment présent entraine la perte de revenu de demain de l’unité extraie. Pour une entreprise qui vise un profit maximal, elle est confrontée à un coût d’opportunité. Parce qu’aujourd’hui, exploiter et vendre engendrent une perte du revenu de demain de l’unité exploitée. L’entreprise subite alors le coût de l’extraction de la ressource extraie alors que la valeur de ce dernier et le prix de vente diminuent du coût d’extraction. En outre, si la firme arrête de ne plus extraire, cela veut dire que la valeur de la ressource est plus importante que la valeur de l’extraction. Cette « valeur de non extraction » est considérée comme le coût d’opportunité d’épuisement de la ressource. Effectivement, si la valeur d’extraction est supérieure pour la firme, elle a intérêt à extraire d’avantage. Et elle ne s’arrête que dans le cas où la valeur du coût d’opportunité est supérieure à la valeur d’extraction. Ici, l’arbitrage ne concerne qu’a la décision d’extraire ou pas. Le coût d’opportunité désigne le coût d’usage ou d’information sur la disponibilité future de la ressource. Aussi, on l’appelle une valeur en terre, la valeur de la ressource non extraite, et enfin on le considère comme une rente de rareté. La rente de rareté implique l’égalité entre la valeur d’extraction et la valeur de la ressource non extraite ou la différence entre le prix du marché et le coût d’extraction de la ressource. Si la firme veut maximiser son profit, elle doit tenir compte de la perte future de recette due à l’extraction.

La théorie de la rente de rareté et la rente différentielle

La rente différentielle

David Ricardo considère que le principe de la rente minière est la même que sur le principe concernant la terre. La théorie de la rente différentielle s’explique sur les différences naturelles de coût d’exploitation. Si la demande de blé est incitée à la mise en culture des terres de fertilités différentes, le prix du blé sera égal au coût de production sur la terre la moins fertile. Cela va apparaître une rente sur les autres terres, qui est égale à la différence entre le prix du blé et son coût marginal de production. De même, les stocks d’une ressource naturelle ne sont pas homogènes et diffèrent par la profondeur du gisement. La teneur en minerai est caractérisée de manière synthétique par la qualité de la ressource. Dans ce cas, si la demande justifie l’exploitation des gisements des différentes qualités, les meilleurs gisements bénéficieront d’une rente différentielle par rapport à ceux de qualité inférieure. Ceci est égale à l’écart entre leurs coûts marginaux d’extraction.Ricardo et les économistes classiques du XIXe siècle n’ont pas fait de distinction entre lamine et la terre et entre les ressources épuisables ou non. Désormais, le caractère épuisable d’un gisement minier a donné naissance à une autre forme de rente par Hotelling.

La rente de la rareté d’Hotelling

La base de cette rente est la même, elle se met à disparaitre au fur et à mesure de l’exploitation, ce théories n’est pas applicable sur la terre car elle est un processus de production renouvelable. Une unité de ressource extraite aujourd’hui ne peut plus l’être demain. Cette irréversibilité impose dans la décision de l’exploitant qui veut maximiser son profit de prendre en compte l’activité d’extraction car l’action a pour finalité l’épuisement et pas seulement la production courante comme dans le cas de la terre. Il ne peut plus être optimal d’égaliser le revenu marginal au coût marginal d’extraction, car on négligerait le fait que la dernière unité exploitée aujourd’hui pourrait procurer un bénéfice net enfin d’horizon que l’on sacrifie si on l’exploite aujourd’hui. Il apparaît alors une rente égale à la différence entre le revenu marginal et le coût marginal d’extraction provenant ducaractère épuisable de la ressource.

Industrialisation

Rostow (1960) souligne l’importance de l’industrialisation dans une vision extrêmement linéaire et discutée du développement en cinq grandes étapes des sociétés industrielles :
➢ la société traditionnelle
➢ les conditions préalables au décollage
➢ le décollage
➢ la phase de maturité
➢ l’âge de la consommation de masse .

La société d’origine, dite société traditionnelle, ne vit que de l’exploitation de la terre, elle est relativement hostile au progrès et les hiérarchies sociales y sont figées. Le PIB par habitant ne peut pas augmenter, et tend même à décliner. Le taux d’investissement tend à être le même que celui de la croissance démographique. Sa lente évolution l’amène progressivement à remplir les conditions préalables au décollage. Le changement y est plus facilement accepté, permettant que la croissance économique dépasse la croissance démographique, grâce à la révolution agricole notamment. On assiste en effet à une augmentation de la production et de la productivité agricole. Le travail (Labor) peut être alors réaffecté à d’autres secteurs productifs. Des premières formes d’accumulation capitalistique apparaissent. Le capital humain augmente graduellement sous l’effet de la formalisation de l’éducation et de la diffusion des compétences techniques. Des bouleversements politiques et religieux s’y produisent (la Réforme, la révolution anglaise, la guerre d’indépendance des États-Unis, la Révolution française etc.).

Puis arrive l’étape la plus courte et la plus décisive, « le décollage » ou take-off en anglais : durant une vingtaine d’années les investissements massifs dans l’industrie permettent une inflexion majeure et durable du rythme de la croissance. Une soixantaine d’années plus tard, de nouvelles industries vont se substituer à celle du take-off (seconde révolution industrielle, pour les pays de la première révolution industrielle) : les niveaux de vie s’améliorent. Le processus de croissance est autosuffisant. Grâce à de nouvelles configurations socio-politiques, ce qui n’est qu’une simple accélération économique peut être transformé en un processus d’accumulation générale, qui in fine produit un accroissement du revenu individuel.

Les sociétés ont alors atteint le stade de « la maturité » avant le début de la production de masse. L’accélération économique s’étend à d’autres secteurs économiques qui jusqu’alors n’avaient pas décollé. L’investissement compte désormais pour une proportion entre 10 % et 20 % du PIB (ce qui sera contesté par de nombreux économistes). Lorsque la part de l’investissement commence à décliner, un plus grand nombre de ressources est allouée à la consommation et la cinquième étape est atteinte.

La croissance mène à l’étape ultime de la société : la « consommation de masse ». Le pouvoir d’achat y est largement mieux réparti. Élargissant le modèle au-dehors des cadres historiques, on peut dire que les « pays les moins avancés » en sont encore à la première étape, la seconde caractérise les « pays en développement », la troisième les « nouveaux pays industrialisés » .

Ce modèle a suscité de nombreuses critiques. Beaucoup ont contesté la distinction en différentes étapes, arguant qu’en réalité, le passage d’un stade à l’autre ne fut pas d’une telle clarté. Une des critiques les plus sérieuses de cette théorie a été développée deux ans plus tard par l’économiste Gerschenkron, A. (1962). Elle montre que les pays connaissant un développement plus tardif, profitant de l’histoire des nations les ayant précédés, connaissent un rattrapage accéléré et sautent même certaines étapes. Kuznets.S(1972), met en cause l’absence de limites entre les étapes. Il constate que les étapes se confondent entre elles. Il est nécessaire selon lui de mettre une rupture entre les deux étapes qui se succèdent. Il faut mettre plus évident les éléments de passation d’une étape vers une autre. Ensuite, Cairncross A.K s’accorde avec Kuznets en soulignant que l’absence des caractères propres à chaque étape met en cause l’existence même de l’étape. Pour certains théoriciens le schéma présenté par Rostow possède un caractère non universel, linéaire et évolutionniste. C’est une théorie basée sur le processus de développement des pays occidentaux et ne tient pas compte des conjonctures et des institutions existant dans les pays en voie développement. Par ailleurs, Austry J. souligne que la théorie de Rostow est une nouvelle source d’inspiration politique pour les pays en développement. Il appuie l’idée de Rostow sur la rupture que constitue le développement lors de la définition du décollage. Dans ce sens il évoque l’universalité du caractère de cette théorie en se référant sur les pays du bloc communiste, qui sont même incluent dans le schéma proposé par Rostow. D’après une étude détaillée menée par Grelet,G(1988) sur la théorie de l’industrialisation dans les pays de l’Afrique noire. Il a pu en tirer que l’industrialisation en Afrique noire n’a pas encore aboutit, et se confronte à une absence d’un réel démarrage industriel et d’une absence de stratégies adéquates à un tel démarrage. La déficience en facteurs de production, la dépendance vis-à vis de l’extérieur causée par la dégradation des termes de l’échange entre les pays de l’Afrique noire et les pays industrialisés, l’implantation des firmes ne porte que peu de croissance et, l’inadéquation dans la politique économique adoptée par l’Afrique noire est selon Grelet une autre source de sous-industrialisation. D’autre part, ils sont exposés à des contraintes d’ordre structurelles et conjoncturelles qui ne leurs permettent pas d’adopter les stratégies d’industrialisation occidentaux. Par ailleurs, une étude menée par Alain Albert et Maxime Crener A. (1982), auprès des nouveaux pays industrialisés montre que l’industrialisation peut réussir malgré l’insuffisance des ressources naturelles exploitables en utilisant tous les facteurs de productions disponibles. Ils ont pris la Corée du sud comme exemple de réussite dans le processus de développement linéaire. La réussite de la Corée du sud s’explique par le mariage de l’industrialisation avec plusieurs réformes politiques, adéquate aux structures et conjonctures existant dans le pays. La mise en avant et la bonne utilisation de ses avantages comparatifs ont aidé le pays à se démarquer par rapport aux autres pays. Par contre, la Corée du sud a opté pour des investissements sous forme de prêts au lieu d’adopter le système d’investissements directs .

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I UNE REVUE DE LITTERATURE
Section I. Théories sur l’exploitation des ressources épuisables
I.1. La règle d’Hotelling
I.2. La théorie de la rente de rareté et la rente différentielle
Section II. Industrialisation
Section III. Impacts des IDE dans les pays en développement
II.1. Impact des IDE sur la croissance
II.2. Impact des IDE sur les investissements domestiques
II.3. Effet des IDE sur le capital humain
II.4.Impacts environnementaux investissements miniers
Section IV. Les expériences d’autres pays de l’Afrique sub-saharienne en matière d’exploitation minière
IV.1. Etat des lieux des grands projets miniers
IV.2. Les législations minières en Afrique sub-saharienne
IV.3. Impacts socio- économique des IDE dans les deux pays
IV.4. Impacts environnementaux des IDE dans les deux pays
CHAPITRE II ANALYSE DES IMPACTS DES GRANDS PROJETS MINIERS
Section I. Etat des lieux des grands projets miniers
I.1. Les mines en bref
I.2. Ambatovy
I.3. Rio Tinto QMM
I.4. Code minier de Madagascar
Section II Impact socio-économiques des grands projets miniers
II.1 Le cas de QMM
II.2. Cas Ambatovy
Section III. Impacts environnementaux
III.1. Ambatovy
III.2. QMM
CHAPITRE III BILAN ET PERSPECTIVES
Section I. Les problèmes de gouvernance minière à Madagascar
I.1. Un taux de redevance minière trop faible
I.2. Primauté de l’investissement au détriment de l’environnement
I.3. Le flou sur la police des mines et l’absence de plan de prévention de risque
Section II. Mesures envisageables pour coupler industrialisation et protection de l’environnement
Section III. Débat théoriques sur les exploitations minières à l’échelle industrielle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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